Forum de FilmDeCulte

Le questionnement sur la foi et l'art du moine iconographe Andreï Roublev au XVeme siècle.

On va dire que c'est le Tarkovski que je préfère à ce jour (faut encore que je rattrape Stalker et Nostalghia). Comme dans Ivan il y a une dimension peut-être un peu plus simple, une respiration, qui me touche plus que ses films plus tardifs comme Le Miroir et Le Sacrifice... A côté de ça c'est terrassant, avec une construction en chapitres captivante qui évite tout les écueils de la biographie filmée (psychologie, lourdeur chronologique). La séquence du rite païen auquel se confronte Roublev dans la première partie c'est sans doute l'une des choses les plus incroyables que j'ai vu dans une salle de cinéma, cet envahissement soudain en pleine forêt qui emporte comme une vague.



La plupart du temps on se demande vers quoi on se dirige quand débute une nouvelle partie, où il faut généralement reprendre pas mal de repères. Comme Roublev balloté dans sa foi et la confiance en son talent finalement... Après l'errance hypnotique de la première partie, l'invasion Tatar et la construction de la cloche son deux gros morceaux plus dramatiques, chacun au rythme très différent, qui laboure littéralement le film et le spectateur avec lui. Mais même si je pouvais être perdu en début de chapitre, en particulier dans le dernier qui fait presque segment à part, à chaque fois j'ai repris captivé ce que proposait le cinéaste, ce dernie"bloc" étant en particulier celle qui questionne le plus quand au doute, pour tout emporter finalement dans un envol spirituel qui rejoint celui, "accidentel", du prologue.

Je n'ai pas vu les trois heures passer. Je suis moins client du montage en couleur de la dernière bobine sur les œuvres de Roublev, je trouve que le film pouvait quasiment se passer de montrer la moindre des œuvres de l'artiste.

Je suis d'accord avec tout ça (la fête païenne comme sommet du film, voire de sa filmo ; le biopic super bien évité ; le spectateur sans cesse remis en position d'innocence à chaque début de chapitre, sans savoir où on l'emmène). C'est cependant le Tarkovksi où je ressens le plus le risque de l'ennui. La grâce met souvent un certain temps à jaillir de la scène, et il faut tenir.

Le souvenir est lointain, donc je dis peut-être des conneries, mais j'ai en tête la scène de la procession religieuse, dont on met un certain temps à saisir la direction, et qui n'explose vraiment que dans sa discrète image finale de l'apprenti qui lave ses pinceaux dans l'eau, avec la peinture qui se mêle aux courants. Ou de l'invasion tartare, la seule où il se "passe" réellement quelque chose sur le papier, mais où il ne se passe finalement pas grand chose émotionnellement (à part sa toute fin, la encore). Faut peut-être rajouter à ça qu'on est souvent assez paumé (ce qui relève du présent, ses liens entre persos, de la temporalité - j'ai lu y a pas longtemps que les persos aux yeux percés étaient un flashback, par exemple, j'avais jamais pigé).

Bon ça reste assez monumental, et l'épisode de la cloche m'a terrassé.

Dans les relations entre perso il y a le truc de la trahison du "bouffon" qui retrouve Roublev dans le dernière partie et l'agresse, qui paume un peu, on se demande si dans les trois heures on a effectivement assisté à ça... Il y a d'autres choses qu'on saisit progressivement en fil rouge et c'est très bien fait, comme le personnage du moine Cyrille et sa jalousie envers Roublev.

Pareil que toi pour les yeux percés...

Et bah voilà, deux autres trucs que j'avais pas capté ! Ou oublié, car vu y a bien longtemps...

Faudrait le revoir avec un résumé sous la main.

Résumer le film en le mot culot c'est prodigieux.

Je dois avoir un RIP Dvd du film sur mon disque dur depuis 6 ans mais j'ai jamais osé le lancer.
Film que je préférerais voir en salle.

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CroqAnimement votre

Tu aimes bien ce mot, on dirait...

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Il avait des couilles comme ass, Andreï.

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Oui.
(aidons les nouveaux)

Le masculin l'emporte au pluriel, malheureuse.

Putain tu vas pas faire long feu toi...

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Tu pourrais finir tes phrases ou... ?

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Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique

Bah je voulais, puis j'ai lu ton analyse d'Andreï Roublev et j'ai compris que je pouvais pas rivaliser...

ET JBAM!

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Tom en mode BADASS.

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