Buenos Aires, 1971.
Carlitos est un adolescent de 17 ans au visage d’ange à qui personne ne résiste. Ce qu’il veut il l’obtient.
Au lycée, sa route croise celle de Ramon. Ensemble ils forment un duo trouble au charme vénéneux. Ils s’engagent sur un chemin fait de vols, de mensonges où tuer devient bientôt une façon de s’exprimer...
Premier film argentin produit par Almodovar et présenté à "Un certain regard" cette année et c'est plutôt une bonne surprise. Début des années 70, Carlitos se définit comme un voleur né, cancre à l'école, il rentre dans un mini gang de voleurs et rentre dans une spirales de vols et de meurtres. Biopic assez troublant, l'impression que tout le long le personnage de Carlitos considère le territoire du crime et du vol comme une pâtisserie remplie de gâteaux qui ne sont prêts qu'à être dévorés. Aucun questionnement moral, à l'image (très lointaine) d'un American Psycho, le réalisateur filme le côté très ludique du personnage sans le juger, ce qui rend le film très distrayant mais aussi dérangeant. Il faut voir ce rapport à la musique (la dernière scène que je me tâcherais bien de révéler) mais surtout cette insouciance de son anti-héros qui caractérise tout le film.
Outre le côté sépia de la reconstitution, cet aspect "le monde est à lui", le film se révèle très divertissant dans ces abcès de violence très réussis qui font un peu penser à du Scorsese. Et puis la mise en scène d'Ortega est très maligne dans la manière dont elle colle à l'insouciance de son héros. Il faut voir les deux scènes avec les militaires totalement décalées vers la fin. Il y a aussi dans le duo formé avec Ramon et la séquences des boucles d'oreille très fun un soupçon d'homosexualité non assumé par son héros trouble. Mais surtout la réussite du film c'est de prendre à contrepied le spectateur avec ce visage du mal efféminée et à premier abord totalement innocent. Un premier film amoral réussi.
4,5/6