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Je suis resté dans les bois (Michaël Bier, Erika Sainte, Vincent Solheid - 2017)
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Auteur:  Gontrand [ 22 Oct 2018, 17:15 ]
Sujet du message:  Je suis resté dans les bois (Michaël Bier, Erika Sainte, Vincent Solheid - 2017)

A l'occasion d'une exposition, Vincent, artiste plasticien, tourne avec sa compagne Erika (employée assistante) et son ami Michaël (metteur en scène) une sorte de docu-fiction sur lui-même, où il recréedes situations-clés de son passé, de l'enfance à l'âge adulte, plus ou moins scabreuses, et les retravaille ensuite à la palette graphique, pour leur donner une dimension plus pure et onirique. Mais faire un film sur soi avec ses proches est risqué, tant à cause du contenu à filmer que des rapports de travail ...

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Alors le truc ne m'a pas du tout parlé, malgré une belle première scène qui laissait penser autre chose, et une idée intéressante avec ette palette graphique. C'est un peu la caricature du film d'artiste belge tel qu'on se le fanstame sans même le voir, revendiquant (tout en faisant mine de le railler) son égocentrisme, et se targuant si obstensiblement de son goût pour le modeste et dérisoire que la vertu recherchée finit par s'annuler. C'est complètement une actualisation de l'esprit Jannin-Liberski (du Canal + des années 1990) matiné d'une louche de Jan Bucquoy, Sophie Calle et de Desplechin. Aelque chose reste aussi de C'est Arrivé près de chez Vous : trio amical - mis en crise par le film-, père et mère des acteurs dans leur propre rôle, mais dupés par le dispositif du film, ancrage provincial belge assumé).
Un film comme "Crazy Love" de Dominique Deruddere, qui jouait (il ya déjà quelques dizaines années) avec la même dialectique reliant et opposant masochisme et désir de reconnaissance, était plus intéressant , car recourant à Bukowski , apparamment très éloigné, pour dire quelque chose de juste et fort sur la part la plus torturée et refoulée de la psychologie belge.

Cependant le film n'est pas antipathique : le spectacle des liens dénoués entre les trois réalisateurs est touchant, même s'il est froid, statique et mis à distance : la crise amicale fonctionne non pas comme un évènement mais une structure, impossible à surmonter, et qui n'a à la limite pas besoin du dialogue et du récit : elle est aussi matérielle qu'une couleur ou une sensationd e fatigue.

Le film aurait pu être indéressant de par ce choix de filmer la mémoire et les ratages affectifs comme des choses froides, bizarrement étrangères car matérialisables, mais ne va pas assez loin là dedans (d'un certain côté, Le ciel étoilé au dessus de ma tête part de ce même état d'esprit -les deux personnages masculins sont moralement assez proches-, mais réussissait à l'incarner un peu plus en assumant la comédie et la séduction du faux, tandis que ce film met au contraire le spectateur en position de voyeur -de manière certes assez "gentille", on pourrait plutôt dire que c'est l'amitié comme sentiment plutôt que la présence physique de l'oeil qui est simulée, à la fois recherchée et déniée- elle est en fait filmée comme une pulsion , mais ce pari de franchise à la Jean-Jacques Rousseau -de totue manière bidon- dispense d'établir une continuïté temporelle ou thématique ). La structure en film à saynète séparant radicalement les situation n'aide pas non plus à s'inverstir dans l'histoire, et donne au film une facture télévisuelle (à la Bref) alors que le geste cinématographique et paradoxalement surinvesti (écart que l'on retrouve souvent dans ce type de cinéma belge).

Une des réalisatrices est Erika Sainte, je n'ai pas tilté sur le coup, mais c'est elle qui jouait la mère de la petite fille à babysitter dans une (bonne) scène de Jeune Femme de Léonor Seraille .

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