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MessagePosté: 15 Déc 2008, 17:37 
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Successful superfucker
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Inscription: 28 Déc 2006, 21:20
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Anoblie par le roi de Bavière, Lola Montès était l'une des courtisanes les plus en vue de son époque. Dans ce cirque de New Orleans, sa déchéance ne lui permet d'être qu'une artiste de second plan.

Diamant noir d'une férocité qui jette un froid dans le rise&fall, Lola Montès perd un peu de sa grandeur dans ses multiples flashbacks de conte kitsch de courtisane aux multiples amants mais prend une dimension mythologique dans ses scènes de cirque, joyaux de mise en scène et d'imaginaire exacerbé pétaradant de mille feux hallucinés en Cinemascope, portrait sans fard du voyeurisme ordinaire que n'aurait renié ni Demy ni Burton.

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MessagePosté: 15 Déc 2008, 21:31 
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Inscription: 16 Aoû 2007, 19:25
Messages: 2028
revu à l'occasion de sa restauration et triste confirmation du fait que non décidément, je n'aime pas le dernier film de Max Ophuls. je l'admire, je le contemple, je suis impressionné mais je ne rentre jamais dans l'histoire en fait.
c'est comme certains Fellini, la somptuosité des images annihile le contenu. c'est décadent. Prenez par exemple ce plan-séquence sur les escaliers au moment où Lola fuit l'arrangement de son mariage. Il n'a aucun intérêt dramatique, Lola est tellement petite dans le cadre qu'on ne partage nullement son sentiment d'enfermement. Trois fois que je l'ai vu, trois fois je suis me suis dit "ha c'est beau". Et c'est tout. Trois fois je suis resté à la surface des choses parce que toute l'attention est porté à la surface et que, une fois n'est pas coutume, le style de Max Ophuls ne fait pas sens, ou alors à un niveau symbolique. Et le symbolisme, quand on a réalisé ces chefs d'oeuvre d'élégance que sont Le plaisir ou Madame de..., c'est bof.
et Martine Carol n'arrange pas les choses il faut dire.

mais bon, c'est foutrement beau comme film.

_________________
L'ennui est le mal suprême, le péché originel, l'avant-goût du néant déja sur les lèvres et dans les tripes.


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MessagePosté: 01 Oct 2018, 12:19 
Mais elle est trés bien Martine Carol ! Elle ne joue pas Marie Curie ou Hanna Arendt, mais une femme qui tout en se maîtrisant totalement, ne contrôle rien de son destin : assez intelligente que pour refuser la réussite, mais dupe du spectacle qui l'épuise et auquel elle s'identife. Elle n'a même pas consciente d'être malade, que l'on peut être à la fois une image et malade à mort. Sa douleur d'exister transformée en arrogance blessée, cette vacuïté consciente d'elle-même, mais impossible à exprimer, cette idée absurde de jeunesse sans enfance, passant sans transition de la séduction au silence, est raccord avec le rôle, et ressemblante à la vraie Lola Montès. Et le plan-séquence dont parle Skip est parfaitement justifié, car il permet de congédier définitivement la mère du film (sans verser dans le bavardage psychologique et les métahores du destin) et d'ellipser la représentation du bonheur conjugal, de toute manière impossible à croire. Il efface aussi l'aspect physiquement impossible de la scène (Martine Carol n'aurait pu disparaître du plan et franchir un mur si rapidement : c'est bien le quatrième mur qu'elle essaye en vain de franchir en permanence pendant tout le film).

Ce travelling c'est aussi le point d'articulation formel entre deux temporalités distinctes : celle des courtisans et du peuple (qui se place dans l'histoire déjà faite, où le sens est la seule chose à vieillir), et celui du pouvoir
, qui veut croire comme Louis de Bavière encore naïvement en une vieillesse des sentiments, qui serait intérieure à l'histoire en train de se faire elle-même, comme une sorte de tissus (l'histoire est bien filmée comme une croyance qui tomee quand la société du spectacle apparaît). Ce point mort et flottant est aussi celui où le spectacle se réfléchit lui-même. Il répond au passage avec Liszt, où un reste de croyance romantique et de génerosité identifie le travelling au regard et déplacement du personnage lui-même. Après Liszt et sa roulotte, à la fois chambre noir et garçonnière, seul le spectateur se déplacera tandis quele sujet de la fiction sera temporellement et spatialement immobilisé par le regard de celui-ci, qui domestique les personnages. Le jugement, l' envie et le regret deviendront alors pour le spectateur un travail, et pour les personnages filmés des illusions. Le désir morbide, dévoyé et insatisfait est perçu depuis une caverne, lui-même du réel caché par son ombre.


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