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Climax (Gaspar Noé, 2018)
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Auteur:  Film Freak [ 22 Sep 2018, 14:15 ]
Sujet du message:  Climax (Gaspar Noé, 2018)

Malgré sa promo toujours aussi puérile, je sentais depuis quelques jours la possibilité que ce film me plaise davantage que les deux précédents, ridicules, et si je trouve le résultat au final moyen, c'est clairement son plus maîtrisé depuis Irréversible. En abandonnant les aphorismes sur la vie et l'amour dignes d'un ado et en atténuant ses effets de style les plus lourdingues (même s'il reste encore des cartons DÉBILES qui réunissent ces deux tares), Noé refait enfin un film potable (et court, ceci expliquant entre autres cela).

Ça fait peur au départ, avec cet énième générique de fin au début du film et qui défile à l'envers, chose qui n'amuse/n'impressionne plus personne depuis au moins 10 ans, et cette compile d'auditions vidéo où la caméra filme une télé entourée d'un côté de VHS de films d'Argento ou Anger et autres références et de l'autre de livres de Bakunin, comme quand je réalisais Big Boys au lycée et qu'un des personnages sniffait de la coke devant une affiche de Pulp Fiction.

Mais ensuite arrive le premier de plusieurs plans-séquences impressionnants (d'un point de vue logistique surtout) sur une scène de danse plutôt enivrante avant d'enchaîner sur une série d'appartés en two-shots sur les différents convives et leurs conversations triviales (et principalement axées cul) typiques de soirée dont l'authenticité n'a d'égal que le naturel des acteurs, ce qui change des précédents Noé. Ce "réalisme" auquel l'auteur aspirait tant, avec des artifices totalement foireux comme la vue subjective reproduisant les clignement d'yeux d'Enter the Void, il l'atteint enfin.

Puis ça commence à vriller et l'ivresse laisse la place au cauchemar éveillé, la steadycam collant à la subjectivité des personnages défoncés, errant à travers la soirée, et dans un premier temps, ça fonctionne pas mal. Mais par la suite, je ne sais pas si je suis admiratif de cette horreur finalement tout à fait relative ou si je suis frustré par un cauchemar qui, en réalité, ne décolle jamais vraiment (là où je m'attendais limite à ce que les personnages se mettent à se bouffer littéralement).

De plus, l'ensemble paraît d'une vacuité quasi-totale. On peut bien essayer de voir un fond politique dans ce film "français et fier de l'être" (l'un des cartons cacaprout du film) où un casting exemplaire de diversité (black, blanc, beur, hommes, femmes, hétéro, homo, et même un ou deux trans qui ne jouent pas des trans) danse devant un drapeau français glitter avant de "s'entretuer" mais ça pisse pas loin.

Et son obsession sur l'avortement, je pige pas où il veut en venir...

Bref, trip intéressant mais c'est vraiment le rêve qui s'évapore quelques minutes après s'être réveillé.

Auteur:  Karloff [ 22 Sep 2018, 21:06 ]
Sujet du message:  Re: Climax (Gaspar Noé, 2018)

je trouve au contraire que le film vieillit en moi. C'est toujours aussi con et brillant mais au moins ça ne prétend pas nous raconter l'amour.

Auteur:  Film Freak [ 22 Sep 2018, 22:09 ]
Sujet du message:  Re: Climax (Gaspar Noé, 2018)

Oui mais ça raconte rien et moi ce qui raconte rien *pfffft*

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 22 Sep 2018, 22:59 ]
Sujet du message:  Re: Climax (Gaspar Noé, 2018)

J'ai été séduit par le début, certes potache mais tellement amusant et presque assumé dans le côté gamin des VHS posées fièrement autour de la télé. Mais là où j'ai été sur le cul, c'est lors de la première scène de danse. Incroyable, éléctrisante. Je savais pas ce que j'allais voir, je me suis alors demandé si le film n'allait pas consister qu'en une suite de chorés.

Lorsque ça bascule dans les discussions, c'est à la fois charmant et un peu raté. Les acteurs sont pas toujours géniaux, mais c'est aussi ça qui les rend attachant, car tu sens que Noé les as choisis pour autre chose. On sent qu'il les aime et on a envie de les aimer avec lui, malgré le tête-à-claquisme de certain(e)s.

Par la suite, je trouve intéressant le contraste entre la démarche de visibilité progressiste du film, et en même temps les petits coups de pute acides, voire les irruptions de culture du viol ou autre qui apparaissent dans les propos de certains. On n'est pas chez les Bisounours.

Par contre, lorsque le film devient un whodunnit sangria-esque, puis une déliquescence criarde et lassante, je décroche complètement, et je sais plus ce que le film veut me raconter. Trop dommage, ça avait si bien commencé...

Auteur:  Jerónimo [ 23 Sep 2018, 15:05 ]
Sujet du message:  Re: Climax (Gaspar Noé, 2018)

Qui-Gon Jinn a écrit:
J'ai été séduit par le début, certes potache mais tellement amusant et presque assumé dans le côté gamin des VHS posées fièrement autour de la télé. Mais là où j'ai été sur le cul, c'est lors de la première scène de danse. Incroyable, éléctrisante. Je savais pas ce que j'allais voir, je me suis alors demandé si le film n'allait pas consister qu'en une suite de chorés.

Lorsque ça bascule dans les discussions, c'est à la fois charmant et un peu raté. Les acteurs sont pas toujours géniaux, mais c'est aussi ça qui les rend attachant, car tu sens que Noé les as choisis pour autre chose. On sent qu'il les aime et on a envie de les aimer avec lui, malgré le tête-à-claquisme de certain(e)s.

Par la suite, je trouve intéressant le contraste entre la démarche de visibilité progressiste du film, et en même temps les petits coups de pute acides, voire les irruptions de culture du viol ou autre qui apparaissent dans les propos de certains. On n'est pas chez les Bisounours.

Par contre, lorsque le film devient un whodunnit sangria-esque, puis une déliquescence criarde et lassante, je décroche complètement, et je sais plus ce que le film veut me raconter. Trop dommage, ça avait si bien commencé...



Voilà, pareil.

Auteur:  Art Core [ 24 Sep 2018, 09:25 ]
Sujet du message:  Re: Climax (Gaspar Noé, 2018)

Naître et mourir sont des expériences extraordinaires. Vivre est un plaisir fugitif.

Ce pitch ridicule représente parfaitement la raison pour laquelle le cinéma de Gaspar Noé me sort de plus en plus par les yeux.

Je crois que Climax est vraiment le film de la rupture pour moi. Alors que l'on attend qu'il fasse enfin une petite série B dénuée de toute sa prétention et ses tics on est au contraire plus que jamais dedans. Pourtant le postulat est ridiculement dérisoire (et de loin fait un peu film d'étudiant), une soirée où quelqu'un a drogué la sangria et tout le monde est défoncé contre son gré. Donc comme tous ses films, celui-ci est un gigantesque bad trip mais littéral cette fois, une plongée dans un état que l'on ne maîtrise pas et qui oscille entre désir charnel et poussées de violence. C'est donc hyper prometteur, surtout avec Debie à la photo et des plans séquences hallucinatoires, tu te dis que ça peut être vraiment bien.

Mais non. Tout est gâché par la puérilité de Gaspar Noé, qui semble bloqué au stade adolescent avec ses idées à la con (le générique de fin au début waouh !), sa grossièreté (le plan sur la télé avec toutes les références à côté on dirait un gag). Sans parler de ces putains de cartons qui font pitié depuis 15ans mais que Gaspar continue de nous mettre en pleine gueule dont le premier que je trouve assez scandaleux
"un film français et fier de l'être".


Mais même au delà de ces idées qui ne sont que superficielles, ce que le film dit est tellement nauséabond, le cinéma de Noé pue tellement le ressentiment, la misogynie, la haine de l'autre que moi je peux pas. Toute la partie où il nous ressort son coupelet anti-avortement (qui peut aujourd'hui douter de sa position sur ce sujet qu'il ressort à chaque film ?) c'est quand même scandaleux. De même, le prétendu film black/blanc/beur vanté par ce carton initial et ce grand drapeau à paillettes au fond du décor il semble ironiser dessus. L'une des premières victimes de la vindicte populaire est le musulman et quand le blanc est attaqué on lui dessine une croix gammée sur le front (sans parler de la relation incestueuse entre les deux blacks et de l'héroïsation de la blanche du groupe). Bref Noé c'est un peu la version adolescente de Lars Von Trier, un réalisateur sans cesse dans une ironie mordante envers son public, comme l'impression perpetuelle qu'il nous crache à la gueule.

Alors en effet le film fait vraiment illusion dans sa première partie, le plan-séquence central qui suit Sofia Boutella est assez hallucinant et je pensais que le film assumerait d'ailleurs plus l'aspect expérimental (la drogue qui fait danser). Mais on retombe dans une dernière partie tourbillonnante, remake du Rectum d'Irréversible où Noé n'a plus rien à dire et se contente de traîner ses personnages plus bas que terre (rien compris à la mère qui se tranche les veines) dans un visuel rouge épais où tu vois quasiment rien.

A 54 ans il est clair que le mec n'atteindra jamais "la maturité" et continuera son cinéma de petit malin méchamment aigri et définitivement puant. C'est dommage parce qu'évidemment il est bourré de talent.

1-2/6

Auteur:  Art Core [ 24 Sep 2018, 09:26 ]
Sujet du message:  Re: Climax (Gaspar Noé, 2018)

Totalement d'accord avec ce que dit Yann Gonzalez du film :
Image

Auteur:  Jerónimo [ 24 Sep 2018, 09:43 ]
Sujet du message:  Re: Climax (Gaspar Noé, 2018)

Art Core a écrit:
Sans parler de ces putains de cartons qui font pitié depuis 15ans mais que Gaspar continue de nous mettre en pleine gueule dont le premier que je trouve assez scandaleux
"un film français et fier de l'être".




Le plus ridicule étant "Cette histoire est réellement arrivée à un groupe de danseurs en 1996", ou un truc dans le genre. CA N'IMPRESSIONNE PLUS PERSONNE GASPAR !

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 24 Sep 2018, 14:20 ]
Sujet du message:  Re: Climax (Gaspar Noé, 2018)

Art Core a écrit:
Totalement d'accord avec ce que dit Yann Gonzalez du film :
Image
Je trouve le film puéril en diable, mais c'est justement ce que Gonzalez pointe qui me plaît: cette tension entre univers progressiste inclusif et les bas instincts de l'humanité.

Auteur:  Art Core [ 24 Sep 2018, 14:53 ]
Sujet du message:  Re: Climax (Gaspar Noé, 2018)

J'aurais été d'accord si j'avais pas senti chez lui un truc un peu malsain où les personnages sont quasiment tous traînés plus bas que terre non pas les uns par rapport aux autres mais par le réalisateur lui-même.

D'ailleurs question conne de scénar
on est supposé comprendre que c'est l'allemande qui se met de l'acide dans les yeux qui a drogué la sangria ? Révélation qui tombe totalement à plat (c'était quoi son but ?)

Auteur:  Jerónimo [ 24 Sep 2018, 14:57 ]
Sujet du message:  Re: Climax (Gaspar Noé, 2018)

Art Core a écrit:

D'ailleurs question conne de scénar
on est supposé comprendre que c'est l'allemande qui se met de l'acide dans les yeux qui a drogué la sangria ? Révélation qui tombe totalement à plat (c'était quoi son but ?)


Bah ouais c'est ça. Et ça sert à rien.

Auteur:  Déjà-vu [ 24 Sep 2018, 15:01 ]
Sujet du message:  Re: Climax (Gaspar Noé, 2018)

Jerónimo a écrit:
Bah ouais c'est ça. Et ça sert à rien.

Si ça peut vous aider,
on voit un livre posé à côté d'elle, "Psychothérapie au LSD". Ok.


Mon avis pour Arnotte : c'est nul.

Auteur:  Art Core [ 24 Sep 2018, 15:03 ]
Sujet du message:  Re: Climax (Gaspar Noé, 2018)

Déjà-vu a écrit:
Si ça peut vous aider,
on voit un livre posé à côté d'elle, "Psychothérapie au LSD". Ok.



Noé ce génie.

Auteur:  Jerónimo [ 24 Sep 2018, 15:09 ]
Sujet du message:  Re: Climax (Gaspar Noé, 2018)

Déjà-vu a écrit:
Jerónimo a écrit:
Bah ouais c'est ça. Et ça sert à rien.

Si ça peut vous aider,
on voit un livre posé à côté d'elle, "Psychothérapie au LSD". Ok.



Ouais j'ai vu le bouquin posé (au moins le LSD en gros). Quelle tarte.

Auteur:  Déjà-vu [ 24 Sep 2018, 15:12 ]
Sujet du message:  Re: Climax (Gaspar Noé, 2018)

Jerónimo a écrit:
Ouais j'ai vu le bouquin posé (au moins le LSD en gros). Quelle tarte.

Je crois qu'il y en a un deuxième mais je n'ai pas pu voir ce que c'était. TOUT LE SENS DU FILM EST PEUT-ÊTRE LÀ.

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