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Fleuve noir (Erick Zonca, 2018)
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Auteur:  Abyssin [ 28 Juil 2018, 22:02 ]
Sujet du message:  Fleuve noir (Erick Zonca, 2018)

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Au sein de la famille Arnault, Dany, le fils aîné, disparaît. François Visconti, commandant de police usé par son métier, est mis sur l’affaire. L’homme part à la recherche de l’adolescent alors qu’il rechigne à s’occuper de son propre fils, Denis, seize ans, qui semble mêlé à un trafic de drogue. Yan Bellaile, professeur particulier de Dany, apprend la disparition de son ancien élève et propose ses services au commandant. Il s’intéresse de très près à l’enquête. De trop près peut-être…


Cinéaste rare, Zonka fait son retour depuis Julia (2008) avec cet excellent polar. On s'en fout un peu de la résolution de l'intrigue, qui est à l'image du film très noir et très trash, c'est plus les parts d'ombre et l'évolution de ses personnages cabossés qui compte. Cassel est mémorable dans le rôle du flic lessivé, véritable épave humaine qui ressemble à un Columbo version clodo. Cela pourrait être vite tourner au cabotinage facile et vain (ses débuts à l'écran font peur) mais l'écriture et le jeu félin et cash de l'acteur prennent le dessus pour livrer une partition réjouissante.

Le film est d'ailleurs fort drôle avec ce ton assez rare dans le polar français avec ce côté trashitude à fond et un côté cash qui fait assez rigoler. Il faut voir le rythme auquel Cassel encaisse les whiskys secs pendant les interrogatoires et la magnifique scène ou bourré il tente maladroitement d'emballer la mère du gamin disparu. Le film est assez jouissif dans son déroulé, plaisir assez instantané de suivre cette drôle d'enquête.

A l'opposé de Cassel, Duris est lui royal. Totalement à contre-emploi, il a rarement été aussi bon. Il faut voir ce personnage de prof de français pervers et coinçé que lui concocte Zonka. La scène du bois avec la teub est un must. Le reste du casting est à l'avenant de Kiberlain à Hafsia Herzi. Très noir et très drôle, Zonka signe un film éprouvant et fascinant peuplé de personnages déchus.

Pas le film à conseiller à grand-mère avec sa noirceur très trash mais un vrai plaisir d'acteurs et de situations. Le film a de la gueule et un sacré style, qui ne plairait peut-être pas à tout le monde. C'est clair qu'il va diviser. Dans le haut du panier du policier français pour ma part.

4,5/6

Auteur:  Karloff [ 29 Juil 2018, 11:41 ]
Sujet du message:  Re: Fleuve noir (Eric Zonka, 2018)

je n'en avais eu que des échos mitigés, tu m'intrigues

Auteur:  Film Freak [ 29 Juil 2018, 11:50 ]
Sujet du message:  Re: Fleuve noir (Eric Zonka, 2018)

Ça marche que sur les fans de Macron et Death Wish donc Abyssin et Alexandre Benalla.

Auteur:  Abyssin [ 29 Juil 2018, 12:26 ]
Sujet du message:  Re: Fleuve noir (Eric Zonka, 2018)

Je vais être clair c'est vraiment le film qui peut diviser. Il y a des partis pris très forts et un certain maniérisme qui fait qu'on accroche ou pas. J'adore le jeu "précieux" de Duris mais je comprends que certains détestent. Le film a clairement dix minutes en trop par contre et on peut trouver too much le rebondissement de la fin (moi il m'apparait cohérent). Tiens j'aime bien cette critique du petit bulletin:

http://www.petit-bulletin.fr/grenoble/cinema-article-61807-Fleuve+noir+++fascinant+concerto+noir+orchestre+par+Erick+Zonca.html

Auteur:  Jerónimo [ 14 Aoû 2018, 07:57 ]
Sujet du message:  Re: Fleuve noir (Eric Zonka, 2018)

Abyssin a écrit:
On s'en fout un peu de la résolution de l'intrigue


Le problème c'est que l'avance donnée au spectateur sur les enquêteurs est très mal gérée
A partir du moment où le père ne parle pas des lettres qu'il reçoit, on sait que la résolution passera par lui, mais on s'attarde sur Duris, qui est finalement un personnage pas très intéressant


Abyssin a écrit:
, qui est à l'image du film très noir et très trash,


Bof.

Abyssin a écrit:
c'est plus les parts d'ombre et l'évolution de ses personnages cabossés qui compte.


Ils évoluent pas beaucoup les personnages, c'est l'un des problèmes du film.

Abyssin a écrit:
qui ressemble à un Columbo version clodo.


S'il a bien un seul truc de Columbo, c'est le côté clodo à imper qui squatte chez les gens, parce que son manque d'intuition n'a d'égal que son alcoolisme (les deux étant évidemment liés).


Abyssin a écrit:
Cela pourrait être vite tourner au cabotinage facile et vain (ses débuts à l'écran font peur) mais l'écriture et le jeu félin et cash de l'acteur prennent le dessus pour livrer une partition réjouissante.


Il y a le cabotinage mais oui, il arrive à trouver le ton qui fonctionne sur la longueur. On reste dans un certaine caricature du rôle où le physique prend le pas, la déchéance du personnage s'incarnant par ses épaules voûtées, mais ça fonctionne plutôt bien (c'est peut-être le seul à sauver).

Abyssin a écrit:
Le film est d'ailleurs fort drôle avec ce ton assez rare dans le polar français avec ce côté trashitude à fond et un côté cash qui fait assez rigoler.


Je n'y ai pas du tout vu de tentative d'humour ou de second degré / recul par rapport au genre. En l'état, on nous montre la déchéance d'un alcoolique.

Abyssin a écrit:
Il faut voir le rythme auquel Cassel encaisse les whiskys secs pendant les interrogatoires et la magnifique scène ou bourré il tente maladroitement d'emballer la mère du gamin disparu.


Puis la fois d'après il la viole.
Ce qui permettra ce retournement final tout pourri






Abyssin a écrit:
A l'opposé de Cassel, Duris est lui royal.


Je l'ai trouvé quelconque mais il faut dire que le rôle est très mal écrit.

Abyssin a écrit:
Totalement à contre-emploi, il a rarement été aussi bon. Il faut voir ce personnage de prof de français pervers et coinçé que lui concocte Zonka. La scène du bois avec la teub est un must.


Mec. C'est la pire scène du film.
Sincèrement, explique-moi en quoi c'est un must de voir Duris subir une irrumation dans un coin à pédés la nuit ? A quoi sert cette scène ?
à part nous montrer que Duris est un homo refoulé, ce qui ne sert à rien dans le film ni pour son personnage d'écrivain raté?



Abyssin a écrit:
Le reste du casting est à l'avenant de Kiberlain à Hafsia Herzi.


La vérité, c'est un gâchis d'acteurs ce film.
Kiberlain est bien mais le rôle est moisi. Elle a très peu à faire et sa scène finale est bof.
Herzi ne sert à rien.
Charles Berling ? Tu mets une chaussure à sa place c'est pareil tellement le rôle est pauvre.
Bouchez? Sa principale scène est mal jouée.



Abyssin a écrit:
Pas le film à conseiller à grand-mère avec sa noirceur très trash


On dirait que t'as vu Seven.


Abyssin a écrit:
Le film a de la gueule et un sacré style, qui ne plairait peut-être pas à tout le monde. C'est clair qu'il va diviser. Dans le haut du panier du policier français pour ma part.


Ca se suit plutôt bien mais qu'est-ce que c'est banal quand même. Le scénario aurait dû être peaufiné pour justement brosser plus finement le portrait des personnages
bonne idée (et tirade de Duris) que la résolution passe par les lettres de l'écrivain raté, mais au final c'est un détail mal exploité

Et la relation de Cassel avec son fils, c'est tellement mal exploité...

Abyssin a écrit:
Le film a clairement dix minutes en trop par contre et on peut trouver too much le rebondissement de la fin (moi il m'apparait cohérent).


La fin fait définitivement passer le film sous la moyenne pour moi.
La meuf n'a jamais protégé ses enfants, excuse même les actes de son mari en prétendant que sa fille est heureuse et ne voit pas le mal... mais devient soudain cette manipulatrice pour éloigner son mari ? C'est torché.

Auteur:  Déjà-vu [ 14 Aoû 2018, 10:02 ]
Sujet du message:  Re: Fleuve noir (Eric Zonka, 2018)

Re: Le truc que t'as appris aujourd'hui

Irrumation (le terme, pas la pratique)

Auteur:  Abyssin [ 14 Aoû 2018, 11:23 ]
Sujet du message:  Re: Fleuve noir (Eric Zonka, 2018)

Jerónimo a écrit:

Abyssin a écrit:
Le film est d'ailleurs fort drôle avec ce ton assez rare dans le polar français avec ce côté trashitude à fond et un côté cash qui fait assez rigoler.


Je n'y ai pas du tout vu de tentative d'humour ou de second degré / recul par rapport au genre. En l'état, on nous montre la déchéance d'un alcoolique.
Le ton, le traitement, l'énergie, la verve de Cassel, oui le fond est noir mais l'ensemble est drôle et divertissant. Ca rigolait pas mal dans ma salle.


Jerónimo a écrit:
Puis la fois d'après il la viole.
Revois la définition de viol
il abuse plutôt de sa faiblesse. Bon on est d'accord c'est pas classe ;)



Jerónimo a écrit:

Abyssin a écrit:
Pas le film à conseiller à grand-mère avec sa noirceur très trash


On dirait que t'as vu Seven.
Je te parle du dernier quart d'heure avec le soeur handicapée et autres détails.


C'est marrant sur Duris, quand tu lis la presse, les avis sont très opposés (à l'image de nous deux). Bon à l'image de la réception de la presse sur le film.

Auteur:  Jerónimo [ 14 Aoû 2018, 12:46 ]
Sujet du message:  Re: Fleuve noir (Eric Zonka, 2018)

Abyssin a écrit:
Revois la définition de viol
il abuse plutôt de sa faiblesse. Bon on est d'accord c'est pas classe ;)


Hé bah c'est du propre !
elle lui dit non, puis le repousse (en plus il a déjà essuyé un premier refus la fois d'avant), lui résiste. Mais c'est toi qui vois !


Abyssin a écrit:
Jerónimo a écrit:

On dirait que t'as vu Seven.
Je te parle du dernier quart d'heure avec le soeur handicapée et autres détails.


Mouais, ca reste de l'ordre du dialogue, il y a largement plus choquant au cinéma.

Auteur:  Abyssin [ 14 Aoû 2018, 14:24 ]
Sujet du message:  Re: Fleuve noir (Eric Zonka, 2018)

Jerónimo a écrit:

On dirait que t'as vu Seven.
Je te parle du dernier quart d'heure avec le soeur handicapée et autres détails.
[/quote]

Mouais, ca reste de l'ordre du dialogue, il y a largement plus choquant au cinéma.[/quote] Personnellement, plus que les dialogues, c'est vraiment le fonds bien glauque et sombre. Mais oui après il y a toujours bien plus choquant au cinéma mais
c'est pas tous les jours qu'on voit une histoire d'inceste avec une trisomique 21 qui débouche sur un meurtre


Pour le v., faudrait que je revois la scène alors, je veux bien te croire, je t'avoue que mes souvenirs sont flous.

Auteur:  Tetsuo [ 15 Aoû 2018, 11:55 ]
Sujet du message:  Re: Fleuve noir (Eric Zonka, 2018)


Auteur:  Film Freak [ 15 Aoû 2018, 14:30 ]
Sujet du message:  Re: Fleuve noir (Eric Zonka, 2018)

J'allais le faire! Abyssin strikes again!

Auteur:  Tetsuo [ 15 Aoû 2018, 16:04 ]
Sujet du message:  Re: Fleuve noir (Eric Zonka, 2018)

Je viens de lire leur chronique, ça a l'air épique.

Ca me rappelle un pote qui défendait Truands à l'époque...

Auteur:  Jerónimo [ 15 Aoû 2018, 16:39 ]
Sujet du message:  Re: Fleuve noir (Eric Zonka, 2018)

C'est raté mais de là à crier au nanar...

Auteur:  Abyssin [ 15 Aoû 2018, 17:29 ]
Sujet du message:  Re: Fleuve noir (Eric Zonka, 2018)

Je comprends qu'on n'aime pas mais de là à parler de nanar.

Auteur:  Tetsuo [ 15 Aoû 2018, 18:04 ]
Sujet du message:  Re: Fleuve noir (Eric Zonka, 2018)

Vu tout ce que vous racontez depuis le début là, c'est évident que c'est un nanar façon Truands ce film. Et Nanarland, j'ai plutôt confiance en eux.

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