Forum de FilmDeCulte

Les premières affiches de Jojo Rabbit revendiquaient fièrement la démarche du film : une satire anti-haine. Rarement satire n'a eu les dents aussi limées.

Pour déranger ou même simplement être un tant soit peu mordant, l'on ne peut se contenter de caractériser ses nazis de façon plus parodique que dans Top Secret! des ZAZ. La dérision présente est clairement davantage l’œuvre du paresseux responsable de Thor Ragnarok que de l'amusant Vampires en toute intimité. Pour donner une idée de ce que Taika Waititi voit comme de la subversion, le summum de l'humour semble résider pour lui dans le fait de faire répéter "Heil Hitler!" à un enfant jovial pour s'entrainer ou de faire répéter "Heil Hitler!" (oui, encore) de façon absurde lors de salutations entre plusieurs personnes.

Quand on demande à Waititi, Maori et juif, pourquoi il a tenu à jouer le dictateur lui-même, il répond "Quelle meilleure manière de l'envoyer chier?". C'est dire le niveau. Ce que le cinéaste prend pour de la subversion s'avère en réalité un film tout à fait consensuel. À côté d'un Borat, dont il partage le goût de la caricature de l'antisémitisme, Jojo Rabbit est incroyablement petit-bras.

D'aucuns argueront que la véritable vocation du film est d'être un coming of age story mais quand bien même on laisserait de côté l'embarrassant décalage forcé et conscient de soi, aucun semblant de surprise ne pointe le bout de son nez dans ce récit convenu et ennuyant suivant la rencontre entre L'Enfant qui voyait Hitler comme ami imaginaire et Anne Frank-lite.

Non content de faire preuve d'un humour paresseux et pourtant content de lui, le film rate également son virage dramatique, se vautrant dans un sentimentalisme aussi grossier que le reste. Ainsi, Jojo Rabbit révèle sa véritable nature de feel-good movie qui se croit plus signifiant qu'il ne l'est alors qu'il n'est que facilité, caressant le grand public dans le sens du poil.

En quelque sorte, c'est le Green Book de cette année. Pas étonnant qu'il soit nommé aux Oscars.

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Aucune envie de voir ce film.

La BA, c'est déjà un sommet de gênance.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Film que j'irai voir mais qui depuis les premières images me glace le sang. Et cet avis ne le réchauffe point...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Un avis qui fait plaisir. Ca a l'air tellement naze...

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CroqAnimement votre

Ouais, les films néoZ de Waititi ont beau lui accorder un gros capital sympathie, la BA rassure pas sur sa nécessité à se transcender vu le sujet.

J'ai trouvé ça complètement insignifiant, que ce soit dans les tentatives d'humour ou de sensibilité, avec un ton qui se voudrait décalé et absurde mais qui patine franchement, et j'ai même fini par trouver ça assez dégueulasse à la toute fin dans son inconséquence du traitement des enfants soldats, et parce qu'in fine les deux adultes des références de Jojo s'avèrent être une résistante et un mec pas si mauvais au fond et prêt à aider les Juifs, sans que l'on puisse admettre l'argument que le monde vu se réduit au prisme de son protagoniste principal. Quant à l'idée de l'ami imaginaire, ça ne sert à rien.
De la subversion de pacotille.

OK, torrent.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Cela dit je vois qu'il y a des amateurs sur le site de notes.

J'ai pas détesté comme je pensais, j'ai pas en fait trouvé le film dégueulasse ce que je craignais vu le sujet. J'ai juste trouvé ça totalement inconséquent et surtout véritablement embarrassant du point de vue de l'humour. Le perso de Hitler c'est malaise sur malaise, il y a pas une bonne vanne, c'est effrayant. Et puis le ton est pas trouvé, on navigue entre une vision de la guerre purement fantaisiste avec des gags qui fonctionnent pas du tout (le truc des clones au début, le silence dans la salle personne a compris je crois) et un aspect plus réaliste, mais on est dans un entre deux qui ne fait que renforcer en permanence l'artificialité du film. A l'image de la situation familiale de Jojo, qui vit dans une grande maison bourgeoise avec une mère qui travaille pas, mais quand même il y a pas trop de nourriture. Scarlett Johansson qui semble sortir d'un défilé YSL à chaque scène tellement ses costumes sont beaux et chatoyants et qu'elle en change 20 fois dans le film. Tout ça fonctionne pas du tout, ça nous laisse tout le temps à distance sans que jamais on ressente un quelconque danger, une quelconque véracité de la guerre. Et bien sûr tout le monde est bien à sa place, les parents de Jojo sont des résistants, la Gestapo est méchante mais il y a des nazis sympas etc...
Le seul moment réussi du film c'est

Je trouve que l'idée était plutôt bonne mais le résultat est vraiment une espèce de confiserie finalement très américaine, une espèce de Wes Anderson du pauvre (le film a un côté un peu pompé sur Moonrise Kingdom) qui ne parvient jamais à décoller vraiment. La fable gentillette et inoffensive dans toute sa splendeur.

2/6

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CroqAnimement votre

Art Core a tout dit.
Au delà de la blague j'ai donné mon avis sur le film à ma femme ce matin et sans déconner j'ai sorti exactement les mêmes arguments qu'Art Core sans le savoir.
Même avis, même note.

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"PACIFIC RIM" Massinfect

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CroqAnimement votre