Plusieurs personnes se retrouvent coincées sur une mystérieuse plage. Isolés, les individus découvrent qu'ils sont incapables de s'échapper et qu'ils vieillissent rapidement, leurs vies entières se trouvant réduites à une seule journée.
Après la méga déception Glass, je n'attendais rien du dernier Shy et au final je suis plutôt satisfait de la séance. On n'est pas encore revenu au niveau des meilleurs films du bonhomme mais on comprend ce qui a pu attirer le cinéaste dans cette adaptation d'un roman graphique à succès. Tout d'abord, j'avais peur du concept gadget pas exploité à fond et donc un peu frustrant mais ce n'est pas du tout le cas. C'est plutôt bien ficelé, on reste quasi 80 minutes sur la plage mais on ne s'embête jamais tellement c'est bien rythmé, et le twist final passe bien même si un peu précipité.
Avec ce concept malin, on pense presque à un épisode de La quatrième dimension, Shy ne nous livre pas une réflexion métaphysique sur le fait de vieillir et préfère exploiter de manière ludique son postulat. Cette vieillesse accélérée livre des moments assez fun et il faut reconnaître au film une certaine efficacité. Il y a d'abord le cinéaste qui s'éclate comme un fou avec ce huis-clos sur la plage en se faisant plaisir avec la caméra et quelques beaux moments visuels. Et puis il y a pas mal de moments rigolos (les deux ados) qui font leur petit effet.
Bon, par contre, hormis Gael Garcia Bernal, je sais pas ce qu'il lui a pris avec ce casting au rabais de série B. Pas que les acteurs soient mauvais mais ils sont assez anecdotiques. Ca entache un tout petit peu le plaisir qu'on prend avec ce sympathique film, très loin d'être le plus ambitieux de son auteur mais divertissant au final.
Franchement, je rentrais dans la salle avec un état d’esprit négatif mais ça va. Après, on va pas se mentir, l’ambition du projet est petite pour du Shyamalan. C’ est un petit film malin qui fait son effet mais pas plus loin. En tout cas du mal à voir comment on peut préférer Glass.
On est pas loin de l'auto-parodie... Il n'y a à peu près rien qui va, humour de pastiche (ce qui donne parfois l'impression de ne pas être devant une série B mais carrément une série Z, comme si de concert avec le réal on se moquait de son propre film), direction d'acteurs défaillantes (Vicky Krieps c'est pas un casting de série B hein), réalisation monomaniaque qui varie entre les plans de drones dégueu, les séquences virevoltantes sur la plage (comme si le caméraman n'était pas dirigé et tournait dans tous les sens pour essayer de capter à la volée ce qui s'y passe) et répétition ad nauseam de la même figure de style
on ne peut plus Shyamalienne, soit, mais totalement désincarnée ici, on SAIT que sur cette plage les personnes vieillissent à la vitesse de l'éclair, jouer systématiquement du hors champ, dans des plans immodérément long, répétés à de trop nombreuses reprises, ces moments où l'on découvre qu'en quelques heures tel ou tel perso a pris 5 ou 10 ans, ça tient plus du maniaque qui a besoin d'accomplir ses tocs rituels que de la pertinence d'un réalisateur que j'ai tout de même connu beaucoup plus inspiré.
Mais bon, si encore il n'y avait que cela... le pire reste ce scénario. Je ne connais pas la BD originelle, possible que le film en soit une adaptation parfaitement fidèle, ça n'excuse pas pour autant la bouillabaisse qui nous est servi, qui dilue (au point que l'on en oublierait presque les quelques scènes réussies) le beau concept au cœur du film. Parce qu'il y avait objectivement la matière pour que Shyamalan nous délivre une nouvelle œuvre majeure
Bien plus qu'un film sur la vieillesse, c'est un film sur la différente appréhension du temps lorsque lorsque l'un des membres d'une famille est gravement malade, que ce soit le malade lui-même, qui se voit partir beaucoup trop rapidement, ou ses proches et plus particulièrement les enfants qui murissent trop vite à côtoyer chaque jour la mort. C'est autour de cette thématique que toutes les meilleures scènes du film tournent, de Krieps et Bernal au seuil de leur vie, l'un aveugle l'autre sourd, qui rendent leur dernier soupir sur la plage, entourés de leurs enfants, ou la manière dont Prisca et Trent réussiront à s'échapper de la plage, en retrouvant leur âme d'enfant, à faire un dernier château de sable, ce qui rappelle à Trent le message codé qu'Idlib lui avait donné. Idlib est peut-être d'ailleurs le plus beau personnage du film, ce gamin qui n'a pas d'amis parce que toutes les familles qui viennent dans cet hôtel ont l'un des leurs gravement malade, avec les conséquences supposées.
Mais non, à cela il a fallu ajouter un concept fumeux d'anticipation, dans une tentative assez désespérée de donner un certain sens à ce que vivent toutes les personnes sur cette plage, sans compter les largesses
Qu'une petite entaille au couteau cicatrise soit, qu'il en soit de même pour une ouverture de 15cm au niveau de l'abdomen, je ne suis pas médecin mais je me demande s'il n'y a pas plus de risques que la personne ne meurt très rapidement d'une belle hémorragie.
et facilité
Abus total de la présence du policier à la fin du film, l'action se situe dans un hôtel où l'on procède aux pires expérimentations médicales, mais n'importe quel quidam - et tant qu'à faire pourquoi pas un policier - peut également venir y prendre quelques jours de repos?
prises ça et là.
Au final, un The Village en mode très mineur (coucou les rôles de Shyamalan dans les 2 films), tout à fait dispensable.
Qu'une petite entaille au couteau cicatrise soit, qu'il en soit de même pour une ouverture de 15cm au niveau de l'abdomen, je ne suis pas médecin mais je me demande s'il n'y a pas plus de risques que la personne ne meurt très rapidement d'une belle hémorragie.
Déjà c'est pas au niveau de l'abdomen et vu que les blessures cicatrisent ultra rapidement, on comprend que le risque d'hémorragie est nul dans l'opération de la tumeur
Lohmann a écrit:
et facilité
Abus total de la présence du policier à la fin du film, l'action se situe dans un hôtel où l'on procède aux pires expérimentations médicales, mais n'importe quel quidam - et tant qu'à faire pourquoi pas un policier - peut également venir y prendre quelques jours de repos?
prises ça et là.
Je ne comprends pas comment on peut être gêné du postulat que l'hôtel accueille à la fois des touristes lambda et des touristes qui ont gagné le voyage et vont tomber dans les griffes de big pharma. Heureusement que n'importe quel quidam peut venir dans cet hôtel. L'inverse (que des victimes d'expérimentations médicales dans l'hôtel) aurait été catastrophique comme idée et à l'inverse c'est ça qui aurait été une énorme facilité. Donc la présence du policier a que dalle de choquant
Lohmann a écrit:
Au final, un The Village en mode très mineur
Vu que The village est un mauvais film, tu as du souffrir devant Old.
Oui je trolle mais je déteste sincèrement ce film et toujours du mal à comprendre comment on peut l'aimer
T.Rex a écrit:
Citation:
high-concept un peu débilos
Ce qui vaut pour beaucoup de Shyamalan.
Clairement. Old c'est un film à concept et la comparaison avec la La quatrième dimension n'est pas innocent.
Abus total de la présence du policier à la fin du film, l'action se situe dans un hôtel où l'on procède aux pires expérimentations médicales, mais n'importe quel quidam - et tant qu'à faire pourquoi pas un policier - peut également venir y prendre quelques jours de repos?
prises ça et là.
Je ne comprends pas comment on peut être gêné du postulat que l'hôtel accueille à la fois des touristes lambda et des touristes qui ont gagné le voyage et vont tomber dans les griffes de big pharma. Heureusement que n'importe quel quidam peut venir dans cet hôtel. L'inverse (que des victimes d'expérimentations médicales dans l'hôtel) aurait été catastrophique comme idée et à l'inverse c'est ça qui aurait été une énorme facilité. Donc la présence du policier a que dalle de choquant
Parce que c'est prendre le risque inconsidéré que des voyageurs lambda et des voyageurs cibles sympathisent et que les derniers se rendent compte de la disparition des premiers?
Parce que c'est prendre le risque inconsidéré que des voyageurs lambda et des voyageurs cibles sympathisent et que les derniers se rendent compte de la disparition des premiers?
Mais vu que les voyageurs cibles vont à la plage par groupe de 6-10, tu aurais exactement le même "risque inconsidéré" si tous les clients de l'hôtel avaient vocation à servir de cobayes. Moi ce que j'ai compris, c'est qu'ils amènent ces cibles au début de leur séjour (le second jour là) pour justement éviter qu'ils sympathisent avec d'autres et qu'il doit avoir une dizaine de cobayes max par séjour
Inscription: 13 Juil 2005, 09:00 Messages: 35785 Localisation: Paris
Le pitch, TWILIGHT ZONEsque en diable, est sympa et joue sur une des peur les plus répandues: celle du temps qui passe et de vieillir. Pourtant, comme le dit Lohmann, le film n'exploite pas pleinement le potentiel émotionnel et doux-amer du sujet.
Cependant, je n'ai pas trouvé ça désagréable pour autant. J'ai apprécié cette narration directe, ce fun and games permanent, hyper linéaire. Cette fluidité narrative est hachée et diffractée par une mise en scène de Shyamalan qui, si elle n'a pas la tenue de ses chef-d’œuvre, renoue avec son art du plan "îlot", concept, détaché du reste. On a constamment l'impression d'être à côté, de ne pas voir quelque chose, qu'il manque un plan. Ça rend le film très intrigant, hyper "What you see is what you get" d'un côté, et pourtant plein de trous. Et puis si je préfère le Shyamalan carré, j'apprécie cette liberté d'alterner les concepts de mise en scène. C'est un peu brouillon mais c'est franchement ce que j'ai vu de plus plaisant chez lui depuis longtemps.
Bon, après j'ai pas été passionné par les persos et, comme on disait plus haut, il manque clairement une émotion. Mais gros boulot de casting et résultat sympathique, pas flamboyant certes, mais à des lieues de ce qu'on voit dans la plupart des films d'horreur US.
Je pense que j'aurai vraiment plus apprécié le film sans une bande annonce qui annonce tout. En fait, tout les ingrédients sont dans la BA, même la fin.
Je pense que j'aurai vraiment plus apprécié le film sans une bande annonce qui annonce tout. En fait, tout les ingrédients sont dans la BA, même la fin.
Révéler le moment avec la fille enceinte, c'est le pire tellement c'est le moment le plus fun du film dont il ne vaut mieux rien connaitre. En fait c'est la dernière minute de la BA qui est atroce avec la mort de la fille blonde, celle du "méchant, les corails, etc...)
Inscription: 25 Nov 2005, 00:46 Messages: 85278 Localisation: Fortress of Précarité
C'est peine perdue.
Comme pour Split, Shyamalan avait un super pitch et comme pour Split, il le gâche en faisant un film d'horreur vulgaire. Mais le pire ici, c'est qu'on était pas simplement dans un concept de thriller efficace comme aurait pu l'être Split (huis clos avec 3 femmes séquestrées par un mec à 23 personnalités) mais face à un postulat qui aurait pu enfin permettre à Shyamalan de renouer avec l'émotion de meilleurs films.
Il reste quelques scènes, autour du couple central campé par Bernal (ok) et Krieps (NULLE, désolé les gens matrixés par Phantom Thread), qui parviennent à être touchantes, dans le rapport au mariage, au temps qui passe et gomme tous les ressentiments, dans le fait de voir ses enfants grandir trop vite... En fait, je me suis donné que Nolan aurait dead ça.
Mais pas Manoj.
Manoj, il préfère un simili-slasher qui égrène ses personnages ineptes et/ou caricaturaux (devant Rufus Sewell et Abbey Lee, j'avais des war flashbacks des aspects les plus maladroits de La Jeune fille de l'eau, sans l'excuse du conte) avec des morts parfois inventives.
Le film se suit initialement sans déplaisir, se faisant assez ludique dans sa succession de sauts de foi, avec ses séquences un peu YOLO, et j'ai moi aussi trouvé que c'était est peut-être le Shyamalan le mieux mis en scène depuis 13 ans, exception faite de quelques effets de style foireux, mais à un moment, je n'en avais plus rien à foutre.
Dans les dernières séquences, je devrais être bouleversé par le sort des personnages, en mode Interstellar, mais je ne le suis déjà pas que Shyamalan achève la vulgarité, amorcée dès le début du film par L’ÉCRITURE LA PLUS DIDACTIQUE JAMAIS VUE, dans un final en mousse (pas si éloigné du twist déjà cartonné de Glass) et interminable.
On aurait pu imaginer qu'en adaptant un autre, Shyamalan aurait éviter ses pires travers mais non. Je serais curieux de lire la BD à l'origine du film.
_________________ UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!
Inscription: 28 Juil 2005, 10:08 Messages: 22337 Localisation: 26, Rue du Labrador, Bruxelles
Film Freak a écrit:
Krieps (NULLE, désolé les gens matrixés par Phantom Thread)
lol Elle est surtout mal castée, non? (j'en sais rien) Shyamalan n'est pas un grand directeur d'acteurs, il me semble. (j'en sais rien)
T'façon je n'irai pas vérifier car vous m'avez tous bien refroidis. Mes sorties ciné sont ultra ciblées donc si ça n'est pas un "must", je me contraint à rayer de ma liste...
_________________ Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"
Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 12 invités
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets Vous ne pouvez pas répondre aux sujets Vous ne pouvez pas éditer vos messages Vous ne pouvez pas supprimer vos messages
Connexion
FAQ
Rechercher
