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En guerre (Stéphane Brizé, 2018)
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Auteur:  Abyssin [ 18 Mai 2018, 21:51 ]
Sujet du message:  En guerre (Stéphane Brizé, 2018)

Le combat d'un délégué syndical face aux actionnaires de son entreprise, qui veulent la fermer parce que sa rentabilité n'est pas jugée suffisante

En tant que bon Macroniste, je me permets d'ouvrir le topic du film. Sans surprise, film honteux qui attaque la liberté d'entreprendre et qui ose même donner une mauvaise image du président du Medef et des entrepreneurs allemands. Si les actionnaires n'ont même plus le droit de s'engraisser sur le dos des ouvriers, où va le monde? Pourquoi reléguer la rentabilité au second plan de nos démocraties? Cinéaste dangereux, Stéphane Brizé mérite d'être blacklisté à Cannes et d'être expulsé hors de notre glorieuse patrie libérale qu'est la France. Surtout que le film a reçu des aides capitalistes du CNC.

Bon, critique en mode sérieux.

Pour commencer les points positifs, ça fonctionne plutôt bien ces premières minutes avec la caméra embarquée qui est tout le temps en action, ces moments de grève ouvrière où nait l'angoisse sourde grâce à cette musique électronique stressante. Stéphane Brizé n'est pas un manchot et Lindon a le charisme attendu mais l'illusion des 30 minutes s'évapore vite. Si vous avez vu la bande-annonce, pas la peine de vous déplacer, vous avez tout vu du film.

Qu'est-ce que c'est répétitif! Toujours l'impression de voir le même enchainement, les mêmes scènes à l'écran. Une scène de discussions entre grévistes avec Vincent qui gueule, une scène d'action coup de poing des grévistes, une réunion, une nouvelle scène de discussions entre grévistes....Bref même si la situation des grévistes évolue ça manque de nuances et ça a beaucoup de mal à se renouveler. L'impression de voir un film qui joue toujours le même refrain. Et niveau mise en scène c'est pareil.

Sur le fond, c'est hyper programmatique! Dès 5 minutes, on sait déjà ce que le film veut nous dire et où il va nous emmener. Même si c'est souvent juste, ça verse plusieurs fois dans la caricature en particulier à cause d'un parti pris d'hyperréalisme sec foireux. OK les images de manifs et les reportages BFM fonctionnent bien au début puis ça commence à devenir faux et desservir le film. Et puis venons au plus gros problème qu'est l'omniprésence de Vincent Lindon.

Le film est censé être une lutte collective mais ne filme que Vincent Lindon qui est de tout les plans. Le seul acteur pro au milieu de vrais syndicalistes. Il y a un côté obsessionnel dans la place que le film accorde à Lindon et qui bouffe tout l'espace ne laissant rien aux autres personnages. En guerre est une ode christianique à l'acteur qui devient presque malaisante avec cette fin qui confine au ridicule. Vincent est bon et est le christ qui va défendre les gentils travailleurs contre les méchants actionnaires. Et un peu comme toute le film, l'acteur joue toujours sur le même registre. Il ne se repose que sur son charisme naturel mais son jeu manque singulièrement de finesse.


2/6

Auteur:  Lohmann [ 20 Mai 2018, 18:52 ]
Sujet du message:  Re: En guerre (Stéphane Brizé, 2018)

J'en peux plus de voir la BA au cinéma, l'impression de voir une resucée de Ressources Humaines, aussi appliquée, également pleine de bonnes intentions et probablement aussi mauvais. C'est con parce que j'avais bien aimé le précédent Brizet, il y avait une vraie maîtrise formelle, une certaine audace, qui semble totalement absente ici. L'un des films de la compétition officielle que je ne verrais probablement pas.

Sinon sur le même sujet il y a moins de 6 mois sortait L'Usine de rien qui semble en tout point opposé à En guerre, je ne sais pas s'il passe encore sur Mubi mais pour ceux qui en ont l'occasion je le recommande fortement.

Auteur:  Abyssin [ 20 Mai 2018, 21:28 ]
Sujet du message:  Re: En guerre (Stéphane Brizé, 2018)

Il faut voir le film juste pour la fin qui est la plus débile de l'année dans le cinéma français.

Disons effectivement que le film est pavé de bonnes intentions comme l'enfer. Le traitement caricatural qu'applique Brizé au "management" révèle l'échec du film. Le jeune directeur financier sorti d'une école de commerce qui te balance en costume que même si l'entreprise ne perd pas d'argent, la rentabilité n'est que de 3,2%. Ca devrait être une scène forte on voit juste une caricature simpliste et tête à claques de financier cliché. Un personnage qui s'apparente à un pantin plutôt qu'à de la chair. Quoique le personnage pourrait être drôle dans un pastiche mais là dans le ton ultraréaliste de l'ensemble, c'est juste une scorie. Comme la scène avec l'agression du patron allemand qui fait rigoler et crée un décalage avec le sérieux du film. Bref traitement vulgaire et Lindonmania abusée mais en dehors ça le film a ses quelques moments de grâce quand il arrive à capter les instants de vérité de l'action syndicale et ses moments de grève très forts.

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 28 Mai 2018, 17:34 ]
Sujet du message:  Re: En guerre (Stéphane Brizé, 2018)

Pendant la première heure j'étais partagé entre "Il est allé jusqu'au bout, c'est génial" et "Mais bordel c'est complètement naze".

Sur le papier, le film a tout pour me plaire: geste radical ultra-pur, authenticité absolue, narration elliptique... Mais dans les faits, cet espèce de spin-off de LA LOI DU MARCHE est surtout complètement répétitif et lassant. Comme dit Abyssin, le film est construit en boucle, et surtout chaque séquence est poussée jusqu'à 11. Epuisant.

C'est dommage car le film aurait pu donner des arguments plus forts aux opposants (notamment au sosie de Captain N. là), mais en l'état c'est juste tout d'un seul côté. Dommage également de ne pas explorer un peu plus ces clins d'oeil où les autres syndicalistes reprochent à Laurent Amédéo/Vincent Lindon de faire "le matador, le beau devant les caméras". Quant à la fin, elle est catastrophique.

N'y allez pas.

Auteur:  Le Cow-boy [ 28 Mai 2018, 18:58 ]
Sujet du message:  Re: En guerre (Stéphane Brizé, 2018)

C'était pas prévu !

Auteur:  Billy Budd [ 28 Mai 2018, 19:51 ]
Sujet du message:  Re: En guerre (Stéphane Brizé, 2018)

Rien que le titre, je ne pouvais pas.

Auteur:  Art Core [ 28 Mai 2018, 20:08 ]
Sujet du message:  Re: En guerre (Stéphane Brizé, 2018)

Impression d'un film passé totalement inaperçu à Cannes.

Auteur:  Karloff [ 28 Mai 2018, 20:12 ]
Sujet du message:  Re: En guerre (Stéphane Brizé, 2018)

Projection à 16h le jour de Star Wars....

Lose (et pas vu)

Auteur:  Arnotte [ 28 Mai 2018, 22:19 ]
Sujet du message:  Re: En guerre (Stéphane Brizé, 2018)

Liam tu cristallises toutes mes craintes sur le film. J’avais déjà pas des masses envie, mais là je sais que je n’irai pas. J’ai même envie de me spoiler, c’est quoi la fin??

Film passé inaperçu à Cannes et qui bide - du moins en Belgique.

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 28 Mai 2018, 22:28 ]
Sujet du message:  Re: En guerre (Stéphane Brizé, 2018)

Arnotte a écrit:
J’ai même envie de me spoiler, c’est quoi la fin??
La direction refuse le rachet de l'usine, donc Vincent Lindon va devant les bureaux de la direction et s'immole par le feu.

Auteur:  Karloff [ 28 Mai 2018, 22:29 ]
Sujet du message:  Re: En guerre (Stéphane Brizé, 2018)

lol

Auteur:  Karloff [ 28 Mai 2018, 22:29 ]
Sujet du message:  Re: En guerre (Stéphane Brizé, 2018)

c'est une blague ?

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 28 Mai 2018, 22:33 ]
Sujet du message:  Re: En guerre (Stéphane Brizé, 2018)

Aussi vrai que je m'appelle Liam.

Auteur:  Abyssin [ 28 Mai 2018, 22:33 ]
Sujet du message:  Re: En guerre (Stéphane Brizé, 2018)

Non et c’est catastrophique à l’écran.

Auteur:  Abyssin [ 29 Mai 2018, 12:32 ]
Sujet du message:  Re: En guerre (Stéphane Brizé, 2018)

Sur la fin un peu plus de détails
La société mère est allemande. Donc Vincent prend sa minable voiture d'ouvrier et fait le trajet Agen-Allemagne. Là on a une image de vidéo pris par des employés de bureau du siège avec leur smartphone. Vincent leur crie je ne sais plus quelle connerie en français. Evidemment ils ne comprennent que dalle. Là Vincent sort un bidon et s'asperge d'essence avant de sortir une allumette et de devenir une torche humaine avec le fameux savoir-faire du cinéma français pour ce type de scène.
Le rendu est catastrophique et ça renforce la détestable impression christique que laisse le film sur Vincent Lindon.

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