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Les Chatouilles (Andréa Bescond et Eric Metayer, 2018)
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Auteur:  Arnotte [ 14 Mai 2018, 21:02 ]
Sujet du message:  Les Chatouilles (Andréa Bescond et Eric Metayer, 2018)

Les Chatouilles est l’adaptation cinématographique du seul en scène éponyme de et avec la danseuse Andréa Bescond (énorme succès critique et public), qui racontait et dansait son parcours personnel, celui d’une petite fille abusée sexuellement par un ami de la famille, qui a dû guérir de son traumatisme et se reconstruire en tant que femme. Le procédé et le ton du film sont déconcertants au début, d’autant plus que c’est un premier film avec ce que cela implique comme hésitations voire maladresses, mais on se laisse vite embarqué par le souffle de vie et l’énergie folle qui se dégage du récit (le montage, les moments dansés, les idées de transition) et d’Andréa Bescond (la danseuse devenue actrice de son propre rôle). Bel exemple d’autopsy par l’art, d’une histoire personnelle à portée universelle, Les Chatouilles atteint dans son dernier quart d’heure une puissance émotionnelle dévastatrice (j’ai sangloté comme un enfant). Viard et Deladonchamps sont très bons dans des rôles pas évidents, et même Cornillac est bien, c’est dire l’exploit. Belle réussite d’un film qui devrait faire sensation à Cannes, en salles à la rentrée, puis aux César.
5/6 du coeur

Auteur:  offshore [ 18 Mai 2018, 18:42 ]
Sujet du message:  Re: Les Chatouilles (Andréa Bescond et Eric Metayer, 2018)

Cette histoire de résilience est magnifique. J'ai vu son spectacle, qui m'a bouleversé.
D'après ce que j'ai vu de la bande annonce le récit est exactement le même, mais j'ai peur de la réalisation...
Le théâtre était un support tellement adapté à ce qu'elle voulait faire passer, tellement poétique, que j'ose pas voir le film.

Auteur:  Film Freak [ 23 Nov 2018, 00:20 ]
Sujet du message:  Re: Les Chatouilles (Andréa Bescond et Eric Metayer, 2018)

Il y a une scène dans le premier tiers du film durant laquelle Odette, le personnage principal qui n'est autre qu'un alter ego de son interprète Andréa Bescond, danse lors d'un cours et le professeur la félicite car il y a dans son expression corporelle toute l'émotion, même s'il n'y a pas la technique.

Il y a fort à parier que cette séquence a été écrite précisément pour servir de justificatif potentiel à ce premier long que Bescond et Métayer adaptent de leur propre pièce inspirée de la triste histoire de son actrice. Bescond, par exemple, est très bien dans son propre rôle, forcément naturelle, mais son jeu n'a rien de "cinéma". Et le film n'épouse pas vraiment une structure conventionnelle.

Pour autant, il n'y a aucun amateurisme dans la forme, qui apparaît bien au contraire réfléchie et tout à fait pertinente. Qu'il s'agisse des plans-séquences qui ne se font pas trop remarquer mais dansent autour des personnages ou des flashbacks et autres effets de style qui viennent délibérément les interrompre pour casser la continuité de la scène mais surtout de la vie de l'héroïne, brisée dans sa plus tendre enfance sans jamais avoir été recollée, la mise en scène adopte ce rythme tout en ruptures, même narratives, de manière à illustrer comment le trauma passé contamine le présent, comment il appelle à la reconstruction.

Parce que c'est de ça qu'il s'agit, en fin de compte. La nécessité de traiter le trauma pour avancer, progresser, se reconstruire et ainsi sortir de cette temporalité parasite où l'on ne peut que se remémorer l'horreur, où l'on pénètre dans ses propres souvenirs, parfois pour essayer d'en rire, avec cet humour propre aux victimes, dans le recul mais trahissant une colère, parfois pour le changer, fantasmant une version idéalisée des faits où l'on aurait été sauvé, où l'on aurait parlé...

Ainsi le film parvient à rester entraînant ou plutôt devrais-je dire engageant parce que les soudains retours de la pesanteur lors de scènes dures (film trigger puissance 4000 dès la 3ème scène) ou crispantes (Karin Viard glaçante dans le rôle de la méchante de l'année) ne sont jamais gratuits, choc ou de mauvais goût. À l'instar du reste du film, ils témoignent d'une sincérité qui, couplée à l'énergie globale, créent un ensemble d'une puissance indéniable.

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 27 Nov 2018, 12:22 ]
Sujet du message:  Re: Les Chatouilles (Andréa Bescond et Eric Metayer, 2018)

C'est franchement du solide. La manière dont le fond et la forme s'épousent fonctionnent super bien. Ce mélange de fluidité et de fragmentation sied parfaitement au propos du film. Karin Viard, parfaitement castée, est géniale à la fin. J'ai bien aimé Gregory Montel aussi.
André Bescond sera peut-être la femme d'un seul film, mais là elle apporte un truc vraiment unique. Si je devais critiquer quelque chose, je dirais que le film a peut-être 10% de scènes dansées en trop. Certaines sont un peu gratuites.
Bref, pour un premier film c'est vraiment très bien, très complet, cohérent, touchant.

Par contre, y en a marre des titres qui apparaissent à la fin du film sans raison. Dans BATMAN BEGINS (et la plupart des Nolan), ça a du sens. Mais ici, je ne vois absolument pas l'intérêt, post-catharsis, alors qu'on a tourné la page, de soudainement nous renvoyer en arrière avec la mention à l'écran des "Chatouilles".
Le film est passé à autre chose, les "chatouilles" sont derrière nous à ce moment-là. Bref, un choix pavlovien que trop de films font sans réfléchir au sens.

Auteur:  Mr Degryse [ 04 Oct 2023, 22:15 ]
Sujet du message:  Re: Les Chatouilles (Andréa Bescond et Eric Metayer, 2018)

Dur d'être critique sur ce genre de film qui réussit intelligemment à évoquer un sujet si dur. Alors bien entendu en tant que père, cela me touche fort. On angoisse d'être aveugle comme le Papa du film. Avec un tel thème dur aussi de ne pas avoir de l'émotion qui surgit. Malgré tout le film n'est pas que plombant.

Dommage cependant que la jeune Odette soit une si mauvaise actrice. Elle joue faux constamment.
Karin Viard joue, certes très bien, un personnage horrible. Tellement qu'on a du mal à y croire. Un trop plein sur le même perso.
A ma grande surprise Cornillac est bon aussi.
N'aimant pas la danse et comprenant certes que cela est l'adaptation d'un spectacle dansé, ces passages m'ont neanmoins gonflé.
Je trouve aussi la photo très moche.

Content de l'avoir vu mais loin d'être aussi enthousiaste que d'autres.

Auteur:  Film Freak [ 05 Oct 2023, 00:27 ]
Sujet du message:  Re: Les Chatouilles (Andréa Bescond et Eric Metayer, 2018)

Mr Degryse a écrit:
Cornignac

Wesh c'est pas un personnage de Spirou.

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