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Plaire, aimer et courir vite (Christophe Honoré, 2018)
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Auteur:  Arnotte [ 14 Mai 2018, 20:51 ]
Sujet du message:  Plaire, aimer et courir vite (Christophe Honoré, 2018)

Je connais très mal le cinéma d’Honoré donc je suis mal placé pour en parler. J’ai apprécié ce souffle de liberté qui est injectée partout (écriture, image, comédiens) et ce sentiment de tendresse qui enveloppe le tout, c’est agréable de sentir la sincérité de ce projet apparemment fort personnel, mais j’avoue avoir eu un peu de mal avec cette écriture très littéraire, très intello, ces incessantes références et quelques chichiteries de mise en scène qui m’ont empêcher de m’attacher vraiment aux personnages. Pas trop un film pour moi, donc, mais bon, c’est pas mal.
3/6

Auteur:  Abyssin [ 14 Mai 2018, 21:07 ]
Sujet du message:  Re: Plairé aimer et courir vite (Christophe Honoré, 2018)

Très rapidement mon Honoré préféré après Les chansons d'amour et Non ma fille tu n'iras pas danser. Son film le plus personnel et aussi le plus ouvertement "queer". Après le style du cinéaste fait son effet avec son romantisme et sa tendresse. Il y a ici parmi des plus belles scènes de son cinéma (la scène de La leçon de piano) et rarement vu une telle osmose entre ses comédiens. Podalydès est très bon mais souffre de la comparaison avec le duo Lacoste-Deladonchamps qui est formidable. Il faut voir Vincent Lacoste avec son côté décontracté et comique sur les dialogues d'Honoré. Il insuffle la vie à l'écran. Son meilleur rôle. Et Deladonchamps (révélation de L'inconnu du lac) confirme qu'il est bien l'acteur français le plus intéressant du moment avec ce personnage vivant son dernier amour. Un double prix d'interprétation ne serait pas volé au palmarès cannois.

5/6

Auteur:  Billy Budd [ 14 Mai 2018, 22:22 ]
Sujet du message:  Re: Plairé aimer et courir vite (Christophe Honoré, 2018)

On dirait un film écrit par un Téchiné né en 1971, et je ne suis pas fan de Téchiné ; le bas du panier de la filmographie d’Honoré - toutefois nettement meilleur que Homme au bain.

Auteur:  Art Core [ 15 Mai 2018, 16:24 ]
Sujet du message:  Re: Plairé aimer et courir vite (Christophe Honoré, 2018)

Je me suis laissé porter dans un premier temps par le rythme indolent, l'humour, la sensualité et les excellents comédiens (les deux principaux mais aussi Podalydès, absolument génial). Mais peu à peu j'ai trouvé le temps long, les discussions s'éternisent, se font théoriques (l'affreux coup de téléphone où Deladonchamps décrit à Lacoste les différents types de mecs) et ne m'intéressent pas tellement. C'est pas aidé par une construction assez lâche, manquant peut-être d'une colonne vertébrale plus forte. J'ai le sentiment que le film se révèle trop tard, que ses sujets principaux (l'amour, la maladie) arrivent tardivement. Puis le côté best of absolu la culture gay des 90s fait un peu empilement gratos (Huppert, Fassbinder, Koltès etc...).
Mais il y a de très belles scènes, notamment la toute fin qui est vraiment bouleversante et d'une grande sensibilité et pudeur.

Et même si je ne suis pas totalement enthousiaste, le personnage de Lacoste pourrait devenir son Antoine Doinel dans un prolongement parisien que je serai curieux de voir malgré tout.

3/6

Auteur:  Jerónimo [ 15 Mai 2018, 17:54 ]
Sujet du message:  Re: Plairé aimer et courir vite (Christophe Honoré, 2018)

Il faudrait corriger le titre par contre :)

Auteur:  Z [ 15 Mai 2018, 18:24 ]
Sujet du message:  Re: Plairé aimer et courir vite (Christophe Honoré, 2018)

Art Core a écrit:
Je me suis laissé porter dans un premier temps par le rythme indolent, l'humour, la sensualité et les excellents comédiens (les deux principaux mais aussi Podalydès, absolument génial). Mais peu à peu j'ai trouvé le temps long, les discussions s'éternisent, se font théoriques (l'affreux coup de téléphone où Deladonchamps décrit à Lacoste les différents types de mecs)


J'ai absolument adoré cette première heure, jusqu'à ce coup de fil que tu mentionnes. Je m'y sentais super bien, dans cet univers, tout était excellemment bien écrit, joué, filmé. C'était léger, tendre, personnel et original. Et après, tout comme toi, j'ai trouvé le temps long. J'avais plus grand chose à bouffer, plus rien à regarder, plus aucun texte à savourer... c'est vraiment étrange comme le film s’essouffle jusqu'à totalement partir en fumée.

La scène où Deladonchamps est raccompagné à son hôtel par une comédienne du théâtre, avec Lacoste derrière, est vraiment géniale.

Lacoste qui est vraiment très bon, il invente un personnage totalement rafraîchissant, avec sa voix et son corps d'éternel ado décomplexé. Et Deladonchamps est un grand comédien. Ce pourquoi je suis vraiment étonné que plus rien ne se passe, y compris dans leur jeu, dans la dernière heure...

3,5/6

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 28 Mai 2018, 10:08 ]
Sujet du message:  Re: Plaire, aimer et courir vite (Christophe Honoré, 2018)

Qu'est-ce t'es allé voir ça, Z ??

Sinon je rejoint les avis d'Art Core et Arnotte (Jon Amiel et Jon Avnet). Il y a de belles choses dans la liberté de l'ensemble, quelque chose d'assez doux et étrangement détaché - d'ailleurs j'ai adoré l'esthétique immeuble contemporain style tour du 13eme qui rompt avec l'imagerie parisienne des apparts avec poutres apparentes à Saint-Michel.
Mais au final je me suis sincèrement ennuyé et j'ai jamais réussi à vraiment être porté par l'intrigue et par l'histoire d'amour. J'avais déjà trouvé le Robin Campillo trop long, mais au moins j'y avais vibré.

Abyssin a écrit:
Son film le plus ouvertement "queer".
Pas vu, mais plus que METAMORPHOSES ?

Auteur:  Karloff [ 28 Mai 2018, 10:58 ]
Sujet du message:  Re: Plaire, aimer et courir vite (Christophe Honoré, 2018)

Métamorphoses, ce n'est pas vraiment queer

Auteur:  Art Core [ 28 Mai 2018, 11:00 ]
Sujet du message:  Re: Plaire, aimer et courir vite (Christophe Honoré, 2018)

L'homme au bain c'est ultra gay par contre.

Auteur:  bmntmp [ 28 Mai 2018, 16:05 ]
Sujet du message:  Re: Plaire, aimer et courir vite (Christophe Honoré, 2018)

Qui-Gon Jinn a écrit:
d'ailleurs j'ai adoré l'esthétique immeuble contemporain style tour du 13eme qui rompt avec l'imagerie parisienne des apparts avec poutres apparentes à Saint-Michel.


Dans dans Paris, on voyait Garrel faire le clown triste aux invalides mais les personnages avaient l'air d'habiter dans le treizième, ou des immeubles un peu comme ceux que tu décris.

Auteur:  Billy Budd [ 28 Mai 2018, 16:05 ]
Sujet du message:  Re: Plaire, aimer et courir vite (Christophe Honoré, 2018)

Queer et gay n’étant pas synonymes - Plaire, aimer et courir vite n’a RIEN de queer.

Auteur:  Art Core [ 28 Mai 2018, 16:22 ]
Sujet du message:  Re: Plaire, aimer et courir vite (Christophe Honoré, 2018)

Effectivement, j'ai écrit un peu vite.

Auteur:  Z [ 28 Mai 2018, 17:51 ]
Sujet du message:  Re: Plaire, aimer et courir vite (Christophe Honoré, 2018)

Qui-Gon Jinn a écrit:
Qu'est-ce t'es allé voir ça, Z ??


Film de saison + Deladonchamps que je venais de découvrir dans le Guiraudie que j'ai adoré.

Auteur:  Gontrand [ 29 Juin 2018, 00:37 ]
Sujet du message:  Re: Plaire, aimer et courir vite (Christophe Honoré, 2018)

Il est assez étrange de voir un film très ancré dans la culture indie des années 1990 d'un côté, et qui accumule les bons mots d'écrivains à la Aurenche-Bost de l'autre.
Le début m'a plu, mais j'ai trouvé comme vous le film à la fois trop sentimental et trop cynique. C'est en effet très proche de Téchiné, mais sans le côté à la fois baroque et pédagogique de Téchiné, qui relie Rendez-Vous aux Témoins.

Honoré dénie sévèrement à la figure de l'ex séropositif le droit de tomber dans le travers de l'auto-complaisance et le pathos à l'approche la mort. Pourquoi pas, cela pourrait être une ligne morale où le repect de l'autre et la fidélité apparaissent à la fois comme des nécessités et des paradoxes, et où la vie ne s'échange pas contre du spectacle (mais cette éthique relationnelle devient un refus de l'imaginaire). Mais le personnage de Lacoste (plutôt bon d'ailleurs) s'extasie par ailleurs devant les tombes de célébrités reconnues et mortes trop tôt comme Dominique Laffin, Koltés et Truffaut, comme si certaines morts valaient plus que d'autres. Le film n'y voit aucune contradiction, l'articulation entre les deux plans est purement esthétique (les plans sur Deladonchamp qui hume la rose). Le retour sur la copine de Lacoste à la fin participe de la même impression, elle est pardonnée de la faute d'être la seule à ne ne pas avoir trouvé sa place, contre son gré.

Des signes culturels sont accumulés, de façon choisie et avec beaucoup d'à-propos, mais il n'y pas de transmission (le personnage de Lacoste refuse de se poser en héritier, au nom d'une connaissance des hommes déjà achevée, l'achèvement de cette connaissance précoce, d'un certain côté l'absence de destin ou d'historicité, est la seule vérité à percer, c'est cela qui l'érotise et le singularise dans cet univers) avec l'impression désagréable que pour Honoré, la culture n'a pas d'au-delà ou d'arrière plan, elle est à la fois une caractérisation et une rédemption qui remplace la vie propre, et son seul sens est de signifier que même la douleur ne réduit pas l'altérité de l'autre, ne nous rapproche pas de lui, il y a une forme de compréhension sans compassion que le film érige comme une morale vraie, assez sèche . Aucun acte manqué, aucun ratage chez les personnages, tous les rapports humains sont planifiés et pensé à la fois en terme de réussite et de désinvestissement, le mec n'en veut même pas à son ex-femme, la garde alternée se papsse parfaitement, l'altérité sexuelle remplace le conflit, le cas limité étant le rapport filial, que l'écriture ne parvient pas à traduire totalement, mais même le gamin est précoce, surintelligent et surconfiant en lui et ne semble pas avoir besoin de père, auquel il s'adresse comme à un vieux pote.

Ce qui m'a fait sortir du film, c'est le plan où la caméra tournoie à 360° sur Lacoste quand il arrive à Paris, comme si le film le caractérisait deux fois. J'ai aussi trouvé le découpage et les mouvements de caméra assez statiques et rigides, plus que dans le film de Romain Campillo, qui aborde la même période, où le personnages parviennent à se déplacer ensemble. Ici tous les changements de lieux sont individuels, où rendus caducs par le téléphone, le seul espace commun est domestique (le personnage envoie d'ailleurs chier les deux seuls personnages avec lesquels il se déplace en parlant : la régisseuse puis son actrice, sur le même chemin parcouru dans les deux sens, et épuisé, il se déchire aussi avec son ex pour la seule raison réelle qu'il change d'endroit, et se meut dans un appartement qui n'est pas le sien).

Pourtant je garde un assez bon souvenir de La Belle Personne ou de Non ma Fille, tu n'iras pas danser, où les personnages et les situations avaient plus d'opacité, plus assumée qu'ici

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