Forum de FilmDeCulte
https://forum.plan-sequence.com/

Mes Provinciales (Jean-Paul Civeyrac - 2018)
https://forum.plan-sequence.com/mes-provinciales-jean-paul-civeyrac-2018-t29148.html
Page 1 sur 1

Auteur:  Lohmann [ 01 Mai 2018, 20:34 ]
Sujet du message:  Mes Provinciales (Jean-Paul Civeyrac - 2018)

Image

Étienne monte à Paris pour faire des études de cinéma à l’université. Il y rencontre Mathias et Jean-Noël qui nourrissent la même passion que lui. Mais l’année qui s'écoule va bousculer leurs illusions…

Je n'avais encore rien vu de Civeyrac et je craignais un peu de me retrouver devant un énième film intellectualiste parisien. Les 20 premières minutes du film ont dépassé mon attente, avalanche de name dropping et de pédantisme. Mais alors que je ne me voyais pas passer plus d'une demie heure dans la salle je me suis surpris à rester, le côté hyper-intellectualiste étant finalement totalement justifié par la nature profonde de ces jeunes adultes en lutte avec leurs idéaux, de la fidélité à une petite amie alors que l'on enchaîne les coups d'un soir à l'exigence nécessaire à la réalisation d'un court métrage alors que d'autre vole vers le succès avec une version moderne et sans âme de Giallo. Ainsi ces personnages de prime abord antipathiques vont progressivement devenir attachant (jusqu'au plus radical d'entre eux Mathias), révélant leurs peurs et leurs faiblesses, casting de parfait inconnus qui joue une partition quasi irréprochable.

Alors oui Civeyrac n'évite pas les moments pompeux, entre une projection de Sayat Nova ou d'un Khoutsiev, entre une citation de Nerval et une autre de Novalis. Mais plutôt que de faire penser à un Garrel dont les personnages sont finalement bien moins sympathiques que ces provinciaux (que Civeyrac s'attache à tous bien enraciner, l'un vient de Bordeaux, l'autre de Clermont, l'une de Reims, l'autre de Poitiers, comme s'il souhaitait surligner qu'il ne s'agit pas d'un film sur le microcosme parisien, comme si cela serait forcément réducteur), on est plus proche d'un Rohmer ou d'un Eustache, en particulier de ce dernier dont Mes provinciales partage le même pessimisme. Impossibilité d'atteindre le but que l'on s'était fixé, transigeance nécessaire pour continuer à vivre malgré ses déceptions
A moins que l'on décide de se suicider comme le fait Mathias, et comme pourrait le faire Etienne comme la laisse à penser la dernière image du film. Etienne qui a quitté l'université, qui écrit depuis deux ans un long métrage dont on se demande vraiment s'il le réalisera, qui a repris son boulot dans la boîte de prod TV, qui s'est mis en couple avec une jeune femme sous le seul prétexte apparent qu'elle l'aime, mais lui pas forcément, cette fenêtre ouverte semble dire que le seul horizon de ses idéaux passés serait de suivre le chemin de Jean-Noël ou alors de les enterrer à jamais.

4/6

Auteur:  Xavierovitch [ 02 Mai 2018, 11:20 ]
Sujet du message:  Re: Mes Provinciales (Jean-Paul Civeyrac - 2018)

Citation:
Étienne monte à Paris pour faire des études de cinéma à l’université. Il y rencontre Mathias et Jean-Noël qui nourrissent la même passion que lui. Mais l’année qui s'écoule va bousculer leurs illusions…


Déjà une adaptation de la biographie de FilmFreak au cinéma? croise t'il Wave?

Auteur:  Cantal [ 14 Mai 2018, 13:18 ]
Sujet du message:  Re: Mes Provinciales (Jean-Paul Civeyrac - 2018)

C'est la deuxième fois que cela m'arrive cette année. Avec le Kechiche, un agacement pendant la séance, une forte envie de quitter la salle et pourtant un quelque chose qui te fait tenir et te poursuit après la séance. On est un peu dans la même configuration: des questionnements un peu simplistes, des personnages (que je trouve) inintéressants mais une forme légère qui fait parfois preuve d'une certaine grâce...
Je ne sais pas encore ce qu'il faut penser du héros que filme Civeyrac, tantôt ridiculisé tantôt miroir de ce qu'à l'air de tenir comme propos le film. Une indécision qui se renforce aussi par le manque de talent de Civeyrac, son impuissance à rendre compte de la beauté dont parle les personnages et qui au final, substitue l'échec d’Étienne à celui du film. On reste u peu circonspect face à ce dernier hommage à Mort à venise :|
Je suis resté à distance dès le début devant ces excentriques caricaturaux (Mathias et Étienne) et aurait préféré suivre les traitres, ceux qui se vendent au cinéma commercial...

Sinon le film réussit bien à rendre détestable les études de ciné.

Page 1 sur 1 Heures au format UTC + 1 heure
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
http://www.phpbb.com/