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Isle of Dogs (Wes Anderson, 2018)
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Auteur:  Film Freak [ 20 Avr 2018, 22:05 ]
Sujet du message:  Isle of Dogs (Wes Anderson, 2018)

Le film confirme que les systématismes de mise en scène d'Anderson se prêtent davantage à la stop-motion, comme si la mécanique millimétrée propre à ce style "maison de poupées" collait avec un tournage à l'échelle d'une maison de poupées justement.

Malheureusement, comme toujours chez le cinéaste, cette fabrication particulièrement ostentatoire étouffe quelque peu l'émotion (surtout que, pour une fois, Desplat n'a pas composé une nappe omniprésente et sirupeuse mais une très belle BO de tambours taiko vénères).

Le film est formellement sublime, qu'il s'agisse de la mise en scène ou de la direction artistique, qui se font paradoxalement épiques par moments, et relativement amusant, même si j'ai jamais fait plus que pouffer du nez, mais ça ne m'a jamais touché. C'est peut-être parce que j'ai un peu dormi au milieu, je l'avoue, mais je crois aussi qu'il s'agit des limites de la formule Anderson - ses travellings, sa voix off, son décalage précieusement manufacturé - sur moi.

Auteur:  Mickey Willis [ 21 Avr 2018, 09:14 ]
Sujet du message:  Re: Isle of Dogs (Wes Anderson, 2018)

Je me suis également endormi... La petite formule de Wes Anderson continue de me lasser, à force.

3/6

Auteur:  Tetsuo [ 21 Avr 2018, 18:25 ]
Sujet du message:  Re: Isle of Dogs (Wes Anderson, 2018)

Film Freak a écrit:
Le film confirme que les systématismes de mise en scène d'Anderson se prêtent davantage à la stop-motion.


Moi je supporte plus. La bande annonce me tape sur le système.

Auteur:  Erik Vonk [ 22 Avr 2018, 22:44 ]
Sujet du message:  Re: Isle of Dogs (Wes Anderson, 2018)

Un encéphalogramme plat.

Aucune variation de rythme, ni de tonalité. La mécanique est inébranlable, à l'image de cette musique de Desplat qui tambourine de façon égal sur tout le film. Et c'est lassant. Mais c'est beau, très beau.

Auteur:  Arnotte [ 23 Avr 2018, 09:34 ]
Sujet du message:  Re: Isle of Dogs (Wes Anderson, 2018)

J'y allais assez excité car le projet donne envie et surtout, Fanstastic Mr Fox est (de loin) le Wes Anderson que je préfère.
Hélas, on retombe dans la mécanique monotone et sans surprises de Wes Anderson... L'inventivité esthétique, indéniable, peu de place à l'émotion, et l'ennui a finalement pris le dessus - malgré quelques beaux moments. Mais les dernières 20 minutes je n'y étais plus du tout.

Déception.

Auteur:  Mr Chow [ 23 Avr 2018, 09:48 ]
Sujet du message:  Re: Isle of Dogs (Wes Anderson, 2018)

Je trouve quand même que c'est un film qui dévie sur pas mal de points de la formule ronronnante et figée des 2/3 derniers, c'est clairement le plus intéressant depuis Life Aquatic. Pas mal de petites expérimentations narratives notamment en première partie, un jeu sur la cohabitation de l'anglais et du japonais assez intelligent... reste, clairement, qu'au niveau de la caractérisation, des enjeux, de la direction d'acteurs, il ne se révolutionne pas encore (en fait il retombe inexorablement dans ses schémas propres avec des personnages et figures pourtant au départ assez éloignées de ce qu'il fait).

Auteur:  Lohmann [ 29 Avr 2018, 19:53 ]
Sujet du message:  Re: Isle of Dogs (Wes Anderson, 2018)

Mr Chow a écrit:
un jeu sur la cohabitation de l'anglais et du japonais assez intelligent
Sympathique au début, mais qui m'a finalement horripilé. C'est le type d'idée qui résume bien les limites de son système, totalement centré sur la forme au détriment du fond. Visuellement ça devient vite le capharnaüm avec les deux langues systématiquement retranscrites à l'écran (sans parler des sous-titres français). Et il y a une perte partielle de l'information que je ne m'explique pas. Une partie du texte japonais est soit traduite par un interprète, soit répétée par le locuteur en anglais. Mais il reste des pans entiers du discours que l'on ne comprend pas. Ou que seul certains pourront comprendre. D'une part je trouve très désagréable de réaliser un film dont la réception sera modifiée suivant la langue que l'on parle, d'une autre c'est une nouvelle preuve d'un impérialisme linguistique détestable, qui ne traite de toute autre langue que l'anglais que comme un élément d'exotisme sympathique.

Auteur:  Marlo [ 30 Avr 2018, 09:59 ]
Sujet du message:  Re: Isle of Dogs (Wes Anderson, 2018)

Suis-je le seul à avoir subi un format bizarre, avec les sous-titres placés en-dessous de l'image (avec donc l'image réduite à l'écran ?). Déjà que je n'avais pas fait le meilleur choix en allant le voir dans une petite salle au MK2 Bastille, et que je me suis en plus retrouvé au fond, le format était minuscule là.

Concernant la langue, le fait que ce soit parfois uniquement en japonais sans sous-titres a incité un bouffon connaissant le japonais à tout traduire à voix haute à sa copine, y compris les passages explicites où une traduction n'apporterait rien, rien que ça en fait un argument contre ce choix assez horripilant comme dit Lohmann (le plus drôle c'est qu'après avoir étalé sa science pendant 1h, il a fini par se tourner vers sa copine pour lui demander la signification du terme "avorton" écrit dans les sous-titres, lol).

Pour le reste, un encéphalogramme plat en effet, jamais déplaisant, mais creux, peu cohérent dans l'imagerie (chose assez rare chez Anderson), et assez laid visuellement (je n'aime pas la patte graphique, les chiens sont creepy)

Auteur:  Cantal [ 30 Avr 2018, 10:19 ]
Sujet du message:  Re: Isle of Dogs (Wes Anderson, 2018)

Marlo a écrit:
Suis-je le seul à avoir subi un format bizarre, avec les sous-titres placés en-dessous de l'image (avec donc l'image réduite à l'écran ?). Déjà que je n'avais pas fait le meilleur choix en allant le voir dans une petite salle au MK2 Bastille, et que je me suis en plus retrouvé au fond, le format était minuscule là.


Non j'ai eu la même chose au Louxor

Auteur:  Lohmann [ 30 Avr 2018, 10:42 ]
Sujet du message:  Re: Isle of Dogs (Wes Anderson, 2018)

Cantal a écrit:
Marlo a écrit:
Suis-je le seul à avoir subi un format bizarre, avec les sous-titres placés en-dessous de l'image (avec donc l'image réduite à l'écran ?). Déjà que je n'avais pas fait le meilleur choix en allant le voir dans une petite salle au MK2 Bastille, et que je me suis en plus retrouvé au fond, le format était minuscule là.


Non j'ai eu la même chose au Louxor

C'est plutôt à cause des dimensions de l'écran au Louxor (l'image me semblait bien prendre toute la largeur)

Auteur:  Cantal [ 30 Avr 2018, 15:38 ]
Sujet du message:  Re: Isle of Dogs (Wes Anderson, 2018)

A ma séance l'écran n'était pas remplie sur la largeur...et les sous titres était bien en dessous de l'image du film. Je me suis demandé si ça n'était pas une volonté d'Anderson de ne pas surcharger l'image avec des ST.

Auteur:  Lohmann [ 30 Avr 2018, 15:45 ]
Sujet du message:  Re: Isle of Dogs (Wes Anderson, 2018)

Cantal a écrit:
A ma séance l'écran n'était pas remplie sur la largeur...et les sous titres était bien en dessous de l'image du film. Je me suis demandé si ça n'était pas une volonté d'Anderson de ne pas surcharger l'image avec des ST.

Tu étais dans quelle salle ? Dans la 1 il me semble bien que ça prenait toute la largeur (mais l'écran laisse largement assez de place en dessous vu son format - 4:3?)

Auteur:  Cantal [ 30 Avr 2018, 16:08 ]
Sujet du message:  Re: Isle of Dogs (Wes Anderson, 2018)

la 3...mais peut être que l'écran de la 1 était plus adapté efffectivement

Auteur:  Gontrand [ 30 Avr 2018, 16:37 ]
Sujet du message:  Re: Isle of Dogs (Wes Anderson, 2018)

Cette critique vire un peu au "tiny positive integer dropping" là.

Auteur:  Gontrand [ 06 Mai 2018, 00:03 ]
Sujet du message:  Re: Isle of Dogs (Wes Anderson, 2018)

Bon ben je suis d'accord avec tout le monde. Je n'ai pas été touché (et pourtant je suis un vrai père à chien, team lupoïdes à 300% et les chats me parlent pas trop.Un chien peut vraiment sauver quelqu'un de la dépression,et intentionnellement de surcroît) mais cela ne m'a pas non plus déplu et semblé plus complexe que the Grand Budapest Hôtel (qui montrait déjà le même genre de téléphériques comme lieu de retrait face au facisme). La musique de Desplat y est meilleure, mais surutilisée. Le sous-texte politique (une critique des populismes conscients et calculés d'aujourd'hui et de leur corolaire: racisme anti-migrant qui se donne comme un faux bon sens et un faux pragmatisme) est louable, mais étayé par des références culturelles peut-être un peu trop vieilles pour conférer au propos une vraie force (l'attitude à la Citizen Kane des deux dirigeants, la coiffure à la Angela Davies de la résistante américaine.).


Du coup, si l'oppression des chiens a une explication et raison, et se situe au niveau où une décision politique se transforme peu à peu en trait culturel, le fascisme du film est lui, au contraire sans origine, sans passé, sans généalogie. D'un côté chez les sujet, de l'histoire et de l'axiologie (qui se connaît elle-même trop bien, les chiens auraient gagnés à être plus differenciés et de temps en temps un peu cons), de l'autre chez les dirigeants une causalité métaphysique et un mystère inexpliqué (le film relève néanmoins finement que la culpabilité est le ressort du second type de discours et non du premier). Tout le système d'Anderson est de maintenir constamment cette correspondance et cette séparation.

Sinon c'est fignolé (jusqu'à tomber dans le maniérisme un peu geek) , un ami m'a par exemple dit que les haïkus respectaient le nombre canonique de syllabes par vers
(5-7-5)


Le film m'a rappelé une scène vue à Bruxelles. Un homme sans-abri vivait près d'un Carrefour Express de l'Avenue Louise avec son Berger allemand qui n'était pas maltraité mais montrait des signes de fatigue (pelage blanchi, regard intelligent mais honteux, tête un peu basse). Il est abordé par une connaissance, accompagnée d'un chien de la même race, et du même âge, au port plus altier. La différence entre l'état de santé des deux chiens était flagrante. Mais alors que, d'habitude, quand deux chiens de la même morphologie et de la même taille se rencontrent, ils vont avoir tendance à simuler une bataille pour se jauger (et à se battre vraiment si le maître tire par réflexe en arrière d'une laisse, ce qui coupe un des deux chiens de toute possibilité d'esquive et de réplique) ; ici le chien le plus "aisé" a senti qu'une différence rendrait cela indécent, et s'est approché calmement du chien sans-abri, tout en le touchant avec la truffe. Les deux chiens semblaient deviser calmement et celui qui dormait à l'intérieur s'efforçait de remonter le moral de celui qui dormait dans la rue, en s'excusant presque, comme d'ailleurs leurs deux maîtres de leur côté.

Les sous-titres étaient aussi en bas chez moi, dans une bande noire. Il y en avait aussi une en haut je crois. J'ai l'impression d'un hommage (ou d'une allusion, telle est la question) aux films de Kurosawa des années 80 comme Ran, tournés en 16:9 quand le format dominant était le 4:3

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