Forum de FilmDeCulte

Mon premier Assayas. Je ne sais pas pourquoi j'ai autant tardé, j'avais peut-être envie d'avoir envie. J'ai attendu, pensant que ses films iraient mieux avec mes 30 ans que mes 20 ans. J'ai sans doute eu raison de patienter. Pourquoi ce film ? Une envie de revoir (et écouter) Ledoyen peut-être, aussi parce que j'aime beaucoup le titre.

Le style caméra épaule - longue focale sur des corps et des visages peut très mal passer en salles, je me réjouis donc doublement de découvrir ce film sur le tard. Ici les visages et les corps sont ceux de Balibar, Amalric, Cluzet et Ledoyen, soit un quatuor de grande qualité qu'il est agréable de fréquenter par images interposées. On plonge dans des moments de vie où l'incertitude fait loi, où le doute souffle un vent de changement, où se posent des questions d'identité, d'attachement, d'amitié, d'idéal.

Assayas est assez verbeux, bavard, mais cela ressemble mieux à la vie que des phrases courtes et sèches, moi qui préfère pourtant en règle générale. Le tout semble un peu évoluer au gré des envies, sans véritable narration ou ossature, simplement relié par des feuillets sous forme de chapitres. C'est du cinéma français trois pièces cuisine, intello, limite bobo, mais avec des courants d'air frais qui traversent.

On sent que ça piétine, que ça ne sait pas exactement où ça va, que ça se termine un peu là où ça a commencé, que ça pourrait se conclure à différents moments. On sent pourtant que tous les personnages sont changés, plus mûrs, plus accomplis à la fin. Mais toujours aussi torturés (pour ça, vive le cinéma français). Il y a une certaine grâce dans la singularité du ton, du rythme, du jeu.

Tous les comédiens semblent à la fois maîtriser, se faire plaisir, et être fragilisés, comme démunis. Bien sûr, il y a plusieurs bémols (Ledoyen qui se fait prendre par deux mecs, Cluzet qui sort avec une fille de 15 ans), des clichés fantasmés pétris dans le naturalisme le plus complet, à croire que chaque parisien a ses perversions, et le vit le plus naturellement du monde. Le fait que ce soit décentré en caractérisation de personnage et non en intrigue centrale renforce encore mon agacement... cet air de ne pas y toucher...

Un ensemble aussi ennuyeux que divertissant, inégal et parfaitement homogène, tantôt froid ou chargé d'une belle émotion.

Bien aimé quand même.

4/6

Par contre, la circulation parisienne en bande sonore pendant 2 heures, c'est un peu abusé.

Tu parles du Desplechin ? Je ne l'ai pas encore vu. Tu me conseilles quoi chez Assayas ?

Fin Aout début septembre, est sans doute mon Assayas préféré. Irma Vep vient juste derrière.
J'aime quasiment tout ce que j'ai vu de lui : La page blanche, les Destinées sentimentales, Demonlover, Clean...

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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Deux ans après Je me suis disputé... avec aussi Amalric et Balibar, difficile de pas voir Fin août, début septembre un peu comme du sous Desplechin. Mais c'est en fait plus simple, moins ambitieux, plus directement naturaliste. Z résume très bien l'affaire plus haut. C'est une chronique sans vraie structure, sans vraie enjeu porté par un casting assez dingue au delà d'Amalric et Balibar, Virginie Ledoyen (qui était sublime à l'époque), Cluzet (qui est génial, ça fait regretter le chemin populo de sa carrière), Nathalie Richard, Alex Descas, Eric Elmosnino et bien sûr Mia-Hansen Love, mineure au moment du tournage (mais j'ignore si elle s'est mise en couple avec Assayas à ce moment là).

Le film vaut surtout pour ça, pour ces acteurs et ces personnages à la fois touchants et agaçants. Je suis loin d'être un immense fan de Assayas mais c'est sans doute un de ses meilleurs films.

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CroqAnimement votre

La comparaison avec le Desplechin, que j'ai revu il y a trois mois, est en effet un peu cruelle, point de vue profondeur du propos. Les dialogues sont ici bien plus superficiels, moins poétiques aussi... Mais en effet le film se suit avec beaucoup de plaisir, et d'affection pour ces personnages.