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 Sujet du message: Equus (Sidney Lumet, 1977)
MessagePosté: 08 Fév 2022, 16:00 
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Un psychologue étude un garçon d'écurie tourmenté qui a aveuglé des chevaux avec un épi en métal.


Je connais peu Sidney Lumet, dont j'ai vu quelques incontournables, et je me lance dans la découverte de sa filmo ces derniers mois et il y a vraiment du très bon. Après 12 hommes en colère , Equus est l'autre adaptation d'un grand succès théâtral. Malheureusement, il a fait un four à sa sortie en salles et c'est dommage car le film mérite vraiment d'être redécouvert. Tout d'abord, il faut reconnaître le talent d'adaptation de Lumet qui réussit à s'extirper des origines théâtrales de son projet qui sont quasi invisibles à l'écran. Il y a bien les monologues de Richard Burton mais ils ne sont que 2 et sont très classe.

En parlant de Burton, j'ai vu peu de ses films mais c'est vraiment un acteur racé et qui impose par sa présence. J'aime beaucoup aussi Peter Firth jouant Alan dont la vision de la crinière blonde reste longtemps en tête après la séance. Lumet a toujours été un très bon directeur d'acteurs et le duel entre les deux est au sommet. Bon après les loooks seventies un peu vieillot des personnages font sourire aujourd'hui. Quoique le porno suedois montré dans le film, c'est assez croquignolet aussi.

Là où le film est passionnant, c'est dans sa vision du duel psychiatrique qui se joue à l'écran. Durant 2H12, Lumet va nous décrire en sorte de parties "blocs", l'évolution de la thérapie d'Alan et le chemin que va suivre le psy pour arriver aux racines de son traumatisme. C'est suffisamment complexe sur le plan de la psyché et incarné pour susciter l'intérêt. Comment un adolescent peut crever les yeux de 6 chevaux dans un accès de folie? Qu'est-ce qui l'a pris? Avec maestria, Lumet arrive à nous faire comprendre ce qui a pu amener Alan à une telle extrêmité. Là où on mesure la réussite du film, c'est dans sa reconstitution du fait divers qui dure 20 minutes et débouche sur un gros morceau de cinéma. Ce n'est pas simplement un gamin qui crève les yeux de chevaux. C'est le récit d'une soirée où un adolescent va basculer et le moment où le passage à l'acte va se dérouler. C'est intense et bouleversant. Ces 20 minutes sont clairement ce que j'ai pu voir de mieux chez Lumet pour le moment. Fin magistrale, pure vision de drame psychologique qui se joue sous le crâne d'un adolescent et reste longtemps en tête.

Un vrai bon film psychanalytique

4-5/6


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 Sujet du message: Re: Equus (Sidney Lumet, 1977)
MessagePosté: 08 Fév 2022, 16:13 
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Tiens je le mets de côté celui là. Je ne le connais pas.


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 Sujet du message: Re: Equus (Sidney Lumet, 1977)
MessagePosté: 08 Fév 2022, 16:22 
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Je suis tombé dessus au pif à la médiathèque.
C'est un peu le film maudit de Lumet qui est tombé dans l'oubli. C'est dommage car quand tu lis à gauche et à droite, il est dans le haut du panier de sa filmo. Pas représentatif du cinéaste et trop atypique je pense.


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 Sujet du message: Re: Equus (Sidney Lumet, 1977)
MessagePosté: 08 Fév 2022, 16:25 
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Dispo à la médiathèque. Hop reserve


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 Sujet du message: Re: Equus (Sidney Lumet, 1977)
MessagePosté: 09 Fév 2022, 08:36 
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Film effectivement passionnant (mais je dois être honnête, ce n'est qu'à la deuxième vision que ce constat s'est imposé à moi).


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 Sujet du message: Re: Equus (Sidney Lumet, 1977)
MessagePosté: 09 Fév 2022, 10:57 
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Je l'ai vu 2 fois aussi.
Un peu fatigué la première et il faut avouer que le deuxième tiers est très dense et qu'il faut digérer tout cela. Et 2H12 c'est un chouïa trop long, Lumet aurait du supprimer 20 minutes. Mais bon ça reste un gros morceau chez le cinéaste.


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 Sujet du message: Re: Equus (Sidney Lumet, 1977)
MessagePosté: 09 Fév 2022, 12:05 
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Abyssin a écrit:
Lumet aurait du supprimer 20 minutes.


Lumet, 80% du temps.

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 Sujet du message: Re: Equus (Sidney Lumet, 1977)
MessagePosté: 09 Fév 2022, 13:10 
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Je connais pas assez Lumet pour me prononcer.

Sinon les bonus du DVD sont également passionnants. On a une analyse très juste du cinéma de Lumet : son rapport à l'espace et les comédiens, la préparation de ses films, le duel dans Equus entre le docteur et son patient, etc...
J'aime bien une remarque qui souligne que le cinéma américain juge que le personnage se définit selon ses actes et que chez Lumet il se définit par ce qu'il pense. Equus en est l'exemple parfait avec le personnage d'Alan. C'est 44 minutes de bonheur (Degryse tu le mates absolument sur le DVD) qui sont une analyse poussée et pertinente du cinéaste. Sinon pour rajout, Equus fait partie de la partie de la catégorie des films inconfortables de Lumet, ceux qui instillent le malaise comme The offence. A l'opposé de Serpico et Un après-midi de chien dans lesquels on se sent tout de suite dans nos chaussons.


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 Sujet du message: Re: Equus (Sidney Lumet, 1977)
MessagePosté: 12 Fév 2022, 17:43 
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Abyssin a écrit:
J'aime bien une remarque qui souligne que le cinéma américain juge que le personnage se définit selon ses actes et que chez Lumet il se définit par ce qu'il pense. Equus en est l'exemple parfait avec le personnage d'Alan.


Comment expliques-tu dans ce cas cette scène frontale où on voit le personnage crever les yeux des chevaux (scène cruelle qui me dérange pas mal en tant que spectateur, comme si j'étais pris en otage)? Pendant tout le film, ça blablate pendant des plombes pour essayer de comprendre comment un jeune homme a pu en arriver là, et puis la scène choc vient un peu nous sortir de cette torpeur en montrant l'immontrable. Je pensais justement que le message de Lumet était de ne jamais oublier les actes, et de rester factuel mais bon...


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 Sujet du message: Re: Equus (Sidney Lumet, 1977)
MessagePosté: 12 Fév 2022, 21:42 
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Fenrir a écrit:
Abyssin a écrit:
J'aime bien une remarque qui souligne que le cinéma américain juge que le personnage se définit selon ses actes et que chez Lumet il se définit par ce qu'il pense. Equus en est l'exemple parfait avec le personnage d'Alan.


Comment expliques-tu dans ce cas cette scène frontale où on voit le personnage crever les yeux des chevaux (scène cruelle qui me dérange pas mal en tant que spectateur, comme si j'étais pris en otage)? Pendant tout le film, ça blablate pendant des plombes pour essayer de comprendre comment un jeune homme a pu en arriver là, et puis la scène choc vient un peu nous sortir de cette torpeur en montrant l'immontrable. Je pensais justement que le message de Lumet était de ne jamais oublier les actes, et de rester factuel mais bon...
Ce n'est pas en contradiction avec la remarque que j'ai cité. Est-ce que tu estimes qu'Alan est dans son état normal lorsqu'il commet cet ignoble acte? La réponse de Lumet est non et va à l'encontre de la position initiale des juges qui voulaient directement l'envoyer en hôpital psychiatrique. Lumet ne juge pas Alan à l'encontre de cet acte mais en fonction de ce qu'il pense tout au long du film. On pourrait dire pareil du docteur qui est en plein doute sur son métier dès le début et dont le film est parsemé de monologues de ce dernier déclamés face à la caméra.
Après oui il ne faut pas oublier les actes, le film est une psychothérapie de cette scène cruelle mais Lumet refuse de définir la personnalité d'Alan à l'aune de cette dernière. Il s'agit plus d'un "accident" aussi grave soit-il.

Sinon sur ta remarque "pris en otage", je n'irais pas jusqu'à là mais oui le film distille le malaise et est vraiment dans la catégorie inconfortable de Lumet (comme The offence). Qu'elle te dérange c'est normal j'ai envie de dire mais est-ce que tu estimes que sa présence dans le film aurait pu être dispensable? Pour moi, elle est un peu le noeud de la thérapie psychanalytique du film donc en parler sans la reconstituer ça me parait problématique. Dans un style totalement différent, ça me rappelle le dernier Jude primé à Berlin où il montre la sextape?

Bienvenue sur le forum sinon!


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