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Ready Player One (Steven Spielberg, 2018)
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Auteur:  jiko [ 20 Avr 2018, 22:36 ]
Sujet du message:  Re: Ready Player One (Steven Spielberg, 2018)

Film Freak a écrit:
Bon sinon, finalement, t'as raison sur les geeks :

Image


Ah tu vois c'est dégueulasse.

Auteur:  Film Freak [ 20 Avr 2018, 22:52 ]
Sujet du message:  Re: Ready Player One (Steven Spielberg, 2018)

jiko a écrit:
Oui mais détacher le sens d'une oeuvre de sa forme, ça me paraît compliqué. Tu enlève la mise en scène du film, et c'est quoi Shining ? son scénario ?

Je dirais plutôt que si tu enlèves la mise en scène, tu as toujours son fond, parce que, oui, le scénario, forme non-visuelle, exprime ce fond également.

Citation:
D'ailleurs ça me fait penser à l'énigme dans le film qui parle d'un créateur qui hait sa création, et qui du coup mélange dans la même personne Kubrick et King

Ça mélange pas, ça parle que de King (et de Spielberg, si l'on suit ma lecture :D).

Citation:
ce que je trouve assez révélateur d'une forme de maladresse ou de cynisme du film à prôner l'importance de l'auteur (jusqu'à faire de son nom le dernier secret à trouver) tout en évacuant régulièrement son existence dans les différentes références du film.

On peut pas citer le créateur de chacun des personnages entraperçus dans la bataille finale non plus...

Citation:
Et pour clarifier un truc, mon problème c'est pas que les geeks aient un rapport superficiel avec les œuvres, c'est que c'est exactement le rapport qu'a l'industrie avec les films qu'elle fabrique. Les productions Disney et consort sont pensées comme ça, comme des signes qui clignotent pour faire plaisir aux fans (et Star Wars là dessus serait à la fois le point d'origine et la forme débilitante actuelle de cette manière de faire). Avec ce film Spielberg en donne une illustration exacte. Et c'est cet enfer là qui n'est jamais critiqué par le film

Ah bah si, via IOI et Sorrento, qui représentent les execs de studio, qui veulent exploiter les licences geek juste pour enrichir les actionnaires.

Citation:
(l'hotel Overlook ou le camp de travail sont des endroits flippants de l'Oasis mais c'est pas l'Oasis en lui même qui est montré négativement, c'est pour ça que je dis que Spielberg n'est jamais critique sur le fond de ce qu'il montre)

Oui enfin quand ce sont quasiment les seuls aspects de l'OASIS qu'il choisit de montrer, c'est pas innocent non plus (même si c'est l'histoire - aka le jeu de Halliday et donc les épreuves - qui veut ça).
Le film commence avec un speech "OASIS is good" et te montre un monde où "on peut tout faire"...et après, il (Halliday/Spielberg) te montre que l'OASIS ça peut aussi être l'horreur. C'est un cautionary tale quoi. Comme toujours chez Spielberg, la fantaisie (un extra-terrestre, Neverland, le talent de Frank Abagnale) c'est bien si ça te sert à évoluer.

Auteur:  jiko [ 20 Avr 2018, 23:18 ]
Sujet du message:  Re: Ready Player One (Steven Spielberg, 2018)

Film Freak a écrit:

Citation:
D'ailleurs ça me fait penser à l'énigme dans le film qui parle d'un créateur qui hait sa création, et qui du coup mélange dans la même personne Kubrick et King

Ça mélange pas, ça parle que de King (et de Spielberg, si l'on suit ma lecture :D).


Sauf que King n'est pas le créateur de Shining le film (sauf à dire qu'effectivement la forme n'est pas importante et que tout se mélange, d'où le sentiment qu'on n'est pas face à des oeuvres, mais à des paquets d'images qui forment une masse indistincte qu'on appelerai culture geek. C'est là le problème)

Film Freak a écrit:
Citation:
ce que je trouve assez révélateur d'une forme de maladresse ou de cynisme du film à prôner l'importance de l'auteur (jusqu'à faire de son nom le dernier secret à trouver) tout en évacuant régulièrement son existence dans les différentes références du film.

On peut pas citer le créateur de chacun des personnages entraperçus dans la bataille finale non plus...


Nan mais on pourrait faire exister la notion, l'idée de singularité plutôt que le magma pop.

Film Freak a écrit:
Citation:
(l'hotel Overlook ou le camp de travail sont des endroits flippants de l'Oasis mais c'est pas l'Oasis en lui même qui est montré négativement, c'est pour ça que je dis que Spielberg n'est jamais critique sur le fond de ce qu'il montre)

Oui enfin quand ce sont quasiment les seuls aspects de l'OASIS qu'il choisit de montrer, c'est pas innocent non plus (même si c'est l'histoire - aka le jeu de Halliday et donc les épreuves - qui veut ça).
Le film commence avec un speech "OASIS is good" et te montre un monde où "on peut tout faire"...et après, il (Halliday/Spielberg) te montre que l'OASIS ça peut aussi être l'horreur.


Oui mais là dessus on n'est pas d'accord, l'Oasis c'est toujours l'horreur, pas que quand y'a des zombies, quand y'a du Duran Duran et du A-ah avec un T-rex qui surgit devant une batmobile avant de rejoindre le géant de fer pour refaire la fièvre du samedi soir, là aussi (surtout) c'est l'horreur.
Enfin bon bref voilà quoi. J'ai l'impression qu'on va tourner en rond, du coup je pense qu'on a dit ce qu'on avait à dire. Je te souhaite une bonne nuit.

Auteur:  Cantal [ 20 Avr 2018, 23:28 ]
Sujet du message:  Re: Ready Player One (Steven Spielberg, 2018)

Bon vite fait car je suis sur mon tel. Je trouve que c’est un des meilleurs Spielberg depuis longtemps (pas fan du cinéaste) même si son côté young adult à tendance à rendre un peu opaque les choses mortifères qui se jouent là dedans et qui rendent le film d’une ambiguïté assez émouvante (jusqu’à aller chercher de façon assez fine du côté de AI vers la fin). C’est à la fois, dans le cadre de la pop culture, sa divine comédie avec ses visions de l’enfer remplis de signes et la démonstration parfois d’une grande violence (la destruction des avatars à la fin qui m’a laissé bouche bée) ainsi qu’une revisite très personnel de citizen kane. Après, la tristesse derrière ça, manifestation de la solitude et de la difficulté du rapport aux autres à un peu de mal à s’accorder avec ce truc autour du groupe de Wade. Les persos en pâtissent un peu et s’enfoncent dans les clichés. Sinon je reconnais volontiers la poésie (la scène de la boîte écho de celle de la partie shining) , les jeux de miroir, la fluidité du passage d’un monde à l’autre (avec cette fin qui verse dns le fantastique du easter egg quasiment visible dans le monde réel)...assez unique.

Auteur:  Art Core [ 21 Avr 2018, 08:49 ]
Sujet du message:  Re: Ready Player One (Steven Spielberg, 2018)

Yeah !

Auteur:  Lohmann [ 21 Avr 2018, 15:55 ]
Sujet du message:  Re: Ready Player One (Steven Spielberg, 2018)

Jerzy Pericolosospore a écrit:
Qui résume très bien ce que j'ai toujours pensé - sorry - de la profondeur "thématique" de n'importe quel Spielberg, une fois admis que c'est un bon faiseur de spectacle.

En lisant cette remarque de Jerzy hier j'étais tenté de minorer ne serait-ce que la qualité de bon faiseur de Spielberg. Après avoir enfin vu le film et lu les 10 pages du topic, je préfère relever ce que dit
boultan a écrit:
Le film est pour ainsi dire son propre sujet, il ne cherche pas à bouleverser. Sa morale c'est que le jeu compte plus que la victoire, et par extension que ce film, et tout le cinéma, vaut par le (très grand) plaisir physique et identification culturelle qu'il procure au moins autant que par son discours, que c'est avant tout une expérience sensorielle, et, à de rares exceptions près, le cinéma de Spielberg est comme ça, ludique au sens noble du terme - y compris dans des circonstances dramatiques où il peut du coup devenir bouleversant, ce qui n'est pas le cas ici.

qui me semble plus juste que ce que mon aversion naturelle pour Spielberg m'aurait poussé à écrire.

D'ailleurs, la partie en gras dans le texte de boultan me fait répondre à
Film Freak a écrit:
Et ça s'incarne dans chaque épreuve, qui ne peut être remporté qu'en faisant à chaque fois ce que Halliday n'a pas pu faire (retourner en arrière pour l'épreuve 1, inviter Karen à danser à l'issue de l'épreuve 2, ne pas signer un contrat qui allait exclure son meilleur ami à l'issue de l'épreuve 3). Halliday voulait que celui qui gagne le jeu ne fasse pas les mêmes erreurs que lui. C'est la leçon instruite via son jeu.

La 3ème épreuve est de trouver le pixel perdu (je ne me souviens plus du terme exact, pixel dont le seul but est de permettre l'apparition du nom du concepteur du jeu à l'écran, donc totalement dérisioire) dans Adventure, que l'on ne peut obtenir qu'en déambulant aléatoirement, sans chercher à gagner. Ce que tu cites est un "bonus". Cette 3ème épreuve correspond exactement à ce que décrit boultan.

En toute sincérité RPO est probablement le film de Spielberg que j'ai le plus apprécié depuis Minority Report, en grande partie (voir uniquement) pour la qualité du monde virtuel dans lequel il nous plonge (pas la peine de s'étendre sur la partie "monde réelle", cela a déjà été suffisamment abordé et critiqué, le film n'aurait contenu que cela ça aurait donné une belle purge). En cela je semble avoir été plus convaincu qu'un certains nombres de forumeurs, probablement du à de grosses lacunes (ça fait très longtemps que je n'ai pas fait de jeux vidéos, je ne vois quasi aucun blockbuster, je ne lis pas de BD...) qui m'ont préservées de toutes comparaisons négatives.
L'analyse de jiko (même si je salue la qualité de son texte comme d'autres ici) me semble d'ailleurs faire un procès qui n'a pas lieu d'être, d'un horizon filmique que Spielberg n'a et ne sera jamais en capacité d'atteindre. Simplement parce que ça ne l'intéresse pas, parce que son but est d'assurer un divertissement de 2h à 3h le plus passionnant possible (selon ses critères), sans plus de prétentions. Analyser la culture pop, s'approprier l’œuvre de Kubrick, Spielberg n'en a que faire, je le pense tout à fait conscient du fait qu'il n'en utilise qu'une imagerie simplificatrice, et ça lui convient parfaitement.

Film Freak a écrit:
Ready Player One, c'est Spielberg qui s'inquiète de son héritage.

Exactement, et que l'on accorde trop d'importance à son "œuvre".

Comme tu le dis Halliway est l'alter ego de Spielberg. Et le défi qu'il propose dans l'Oasis est tout de même assez tordu. Il demande aux joueurs d'analyser en profondeur les moindres détails de sa vie, pour en extraire les informations qui leur permettront de résoudre les énigmes qui leurs sont offertes. Les plus à mêmes de s'en sortir sont donc tout naturellement ceux qui vouent un véritable culte à Halliway (côté face auto-satisfaction), pour se voir offrir le contrôle d'un puissant medium dont on leur dit qu'il n'est tout de même pas aussi fondamental que la réalité (coté pile humilité). C'est un peu tout le paradoxe spielbergien, jamais aussi bon que lorsqu'il se circonscrit à du "divertissement pur" (Indiana Jones, Jaws, les T-Rex dans la cuisine de Jurassic Park, le monde virtuel ici), jamais aussi raté que lorsqu'il a pour ambition de traiter d'un sujet "sérieux" (Schindler' list, Bridge of Spies ou Pentagon Paper...) qu'il massacre inexorablement puisqu'il ne sait appliquer aucune autre recette que celle du pur entertainment

Auteur:  Tetsuo [ 21 Avr 2018, 18:07 ]
Sujet du message:  Re: Ready Player One (Steven Spielberg, 2018)

jiko a écrit:
Ça fait 100 ans que j’ai pas posté,


Enlève un zéro, et c'est à peu près ça...

Citation:
Le monde comme un comic-con géant, ça devrait terrifier tout le monde et en fait non c’est trop sympa. N’importe quoi.


Loool !

Auteur:  jiko [ 21 Avr 2018, 20:56 ]
Sujet du message:  Re: Ready Player One (Steven Spielberg, 2018)

Tetsuo a écrit:
jiko a écrit:
Ça fait 100 ans que j’ai pas posté,


Enlève un zéro, et c'est à peu près ça...


Mais oui, entre hier et mes précédentes interventions, tout le monde a fait des gosses !

Auteur:  Tetsuo [ 21 Avr 2018, 21:00 ]
Sujet du message:  Re: Ready Player One (Steven Spielberg, 2018)

Lol, grave. Plein de petits geeks en puissance !

Auteur:  Le Cow-boy [ 21 Avr 2018, 21:27 ]
Sujet du message:  Re: Ready Player One (Steven Spielberg, 2018)

Quand je lis vos analyses qui encensent le film, j'ai envie de le détester. Mais quand je lis vos critiques qui le défoncent, j'ai envie de l'aimer !
Moralité : vous êtes trop forts !!

Auteur:  Film Freak [ 21 Avr 2018, 21:35 ]
Sujet du message:  Re: Ready Player One (Steven Spielberg, 2018)

Je crois qu'il n'y a rien que je déteste plus que les critiques en mode "backhanded compliments".

PS pour Lohmann : la toute toute dernière épreuve, c'est pas Adventure, c'est "est-ce qu'il va signer?". C'est le dernier test.

Auteur:  Lohmann [ 21 Avr 2018, 21:53 ]
Sujet du message:  Re: Ready Player One (Steven Spielberg, 2018)

La toute dernière oui, la troisième non

Auteur:  Film Freak [ 21 Avr 2018, 21:55 ]
Sujet du message:  Re: Ready Player One (Steven Spielberg, 2018)

C'est pourquoi j'ai écrit "à l'issue de l'épreuve 3" et non "pour l'épreuve 3".

Auteur:  flatclem [ 22 Avr 2018, 08:34 ]
Sujet du message:  Re: Ready Player One (Steven Spielberg, 2018)

Je suis dans le camps des conquis même si j'ai comme presque tout le monde trouvé l'équipe d'ados bien fade ( mais pas que).
En revanche j'ai trouvé que Halliday était un très beau personnage tragique. Ce magnifique moment où Art3mis tente de réconforter Halliday à propos de sa meuf, à l'issue de cette deuxième épreuve incroyable, est vraiment beau. Et j'ai trouvé l'idée du rapprochement/contraste entre Halliday et Torrance (le dieu créateur pris à son propre jeu), pour en faire ressortir son humanité, assez géniale.
Il y a plus de cinéma dans ces 10-15 minutes que dans tout ce que j'ai vu cette année.

Auteur:  Le Cow-boy [ 22 Avr 2018, 08:53 ]
Sujet du message:  Re: Ready Player One (Steven Spielberg, 2018)

Film Freak a écrit:
Je crois qu'il n'y a rien que je déteste plus que les critiques en mode "backhanded compliments".

Traduction, pour la province ?

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