Forum de FilmDeCulte
https://forum.plan-sequence.com/

Lady Bird (Greta Gerwig - 2017)
https://forum.plan-sequence.com/lady-bird-greta-gerwig-2017-t29029.html
Page 1 sur 1

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 04 Mar 2018, 09:48 ]
Sujet du message:  Lady Bird (Greta Gerwig - 2017)

J'y allais un peu à reculons, je sais pas trop pourquoi. Le pedigree Oscars, l'affiche méga-sobre, me laissaient imaginer du Gerwig "respectable". J'avais l'impression qu'elle se travestissait.

Et il n'en est rien ! Je comprend même pas comment j'ai pu douter. J'ai tout de suite retrouvé cette jouissance de l'absurdité mumblecoro-baumbachienne, avec ces micro-scènes enfilées les unes après les autres, ce sens de l'observation, du timing comique à contretemps, ces répliques snipées, et cette direction d'acteur de malade. Tout le monde est parfait dans le film, on sourit tout le temps, c'est vraiment bien.

On a un peu l'impression de voir un spin-off sur la séquence californienne de FRANCES HA, déjà sise à Sacramento.

Bon après, comme souvent avec ce genre de film, on ressent pas non plus une émotion tellurique. Mais le parcours est plaisant, doux et amer.

Auteur:  Art Core [ 05 Mar 2018, 10:20 ]
Sujet du message:  Re: Lady Bird (Greta Gerwig - 2017)

J'ai beaucoup aimé le regard de Gerwig sur ses personnages et sa ville natale. C'est pas du tout en mode cynique Ghost World ou Daria mais au contraire c'est plein de compassion et d'amour pour les personnages. Même elle Lady Bird, n'est pas le cliché de la jeune artiste paumée et incomprise qui mépriserait tout le monde, c'est juste une fille qui attend plus de la vie et qui veut sortir de ce qui se semble être ce qu'on attend d'elle. J'aime le fait que finalement on ne sache rien de sa fibre artistique, que ce ne soit pas mis en avant, car au final c'est pas le sujet. C'est vraiment ça qui m'a touché dans le film cette bienveillance envers les personnages, envers cette vie qui n'est pas parfaite mais qui contient beaucoup d'amour (magnifique personnage du père). A ce titre là, la fin est vraiment belle, d'une douce mélancolie où l'on ne célèbre pas le départ et l'arrivée à New-York mais au contraire, on regarde avec une nostalgie sincère et bouleversante sa vie d'avant, sa ville et sa famille, les gens qu'on aime. Il en va de même pour le rapport à la religion, non pas pour ce qu'elle est mais pour ce qu'elle représente avec cette église qui devient métonymie de la ville natale.
Après je ne peux m'empêcher de trouver le film assez banal dans sa construction ce qui donne quand même l'impression de l'avoir déjà vu dix fois que ce soit l'attirance pour la fille populaire qui fait qu'on délaisse sa meilleure amie, la soirée de prom évidemment, les premiers mecs etc... Tout ça me laisse un peu à la porte d'un film presque naturellement limité par son genre éculé. Après dans son genre justement il est sans doute ce qui se fait de mieux que ce soit dans l'écriture ou l'interprétation. Il m'a pas mal fait penser à Boyhood (aussi pour sa construction rapide en mode zapping).

4/6

Auteur:  Marlo [ 05 Mar 2018, 10:58 ]
Sujet du message:  Re: Lady Bird (Greta Gerwig - 2017)

Possible d'apprécier si on déteste un film comme "Mistress America" ?

Auteur:  Art Core [ 05 Mar 2018, 11:07 ]
Sujet du message:  Re: Lady Bird (Greta Gerwig - 2017)

Oui ça n'a rien à voir. Là c'est vraiment un petit film simple. Même moi qui n'aime pas Frances Ha y ai trouvé mon compte donc pas de soucis.

Auteur:  Marlo [ 05 Mar 2018, 11:48 ]
Sujet du message:  Re: Lady Bird (Greta Gerwig - 2017)

Merci !

Auteur:  Gontrand [ 11 Mar 2018, 10:07 ]
Sujet du message:  Re: Lady Bird (Greta Gerwig - 2017)

Techniquement correct. Mais très référencé :c'edr une version féminine de The Squid and the Whale - heureusement d'ailleurs que le film évoque celui-ci chez Baumbach plutôt que Frances Ha - ou une version jeune des Savages de Tamara Jenkins, ou bien encore une adaptation comics d'adolescence d'Adrienne Tomine, en plus léger mais aussi moins troublant.
Des références qui commencent déjà à dater, mais le film les saisit à vrai dire intentionnellement dans une veine rétro. L'actrice est, par ailleurs, un clone de Molly Ringwald avec des cheveux blonds longs, et là on remonte carrément à John Hughes.

Il ne se passe pas grand-chose : le drame de la vie de Christine "Lady Bird" est de certes pouvoir étudier à New York, mais sans pouvoir choisir son université, à moitié du fait de ses notes et de son profil "intelligente et jolie, et me sachant courtisée, je n'ai pas besoin de bosser" , à moitié du fait de la classe sociale de ses parents, juste moyenne dans un contexte qui demande aux parents d'hypothèquer leur maison pour les études des enfants (qui parfois les remplacent) . On n'a pas tort de lui reprocher son égocentrisme.
Il y a quand-même deux ou trois trucs intéressants :le faut de filmer 2002 comme une capsule de passé achevé, notamment en montrant (comiquement et avec exagération, mais non sans lucidité) la contradiction entre le discours altermondialiste d'alors et le statut social de ceux qui le tenaient, où elle prenait le sens d'une justification
(le gosse gâté et arrogant qui lit Howard Zin, qui doit moins finalement lutter que celui dont la grand-mère bonbon et souriante affiche un poster de Reagan dans sa bibliothèque et qui découvre comme un complexe des années 1950 son homosexualité, bizarrement c'est l'acteur du premier qui fait le buzz)
.
Il y a un point aveugle : la fibre artistique de la jeune fille est vue comme la compensation d'un complexe de classe allant de la petite bourgeoisie des fonctionnaires et programmeurs vers la grande des patrons et financiers, deux mondes qui se côtoient par les enfants. Un complexe que le fait pour la réalisatrice de faire ce film, achève et cristalise, alors qu'elle pourrait plutôt tenter de le dé onstruire ou laisser de côté avec l'âge. Les déterminismes sociaux sont finement décrits mais invincibles et éternels, le film est finalement hyper-pessimiste, en un sens plus effrayant qu'It Follows qui met en scène les mêmes ados et le même décors dans un autre contexte, également issu des années 95-2005, l'horreur de genre arty.

J'ai aimé le regard sur le catholicisme de l'école filmée "à la Cimino" , dans un environnement plutôt chrétien évangélique, où il joue un rôle à la fois moralement minoritaire et socialement normalisateur. Voilà en fait le principal point fort du film.

Je n'ai pas regretté de l'avoir vu, c'est réussi mais c'est mineur et on sent que Greta Gerwig s'adresse avant tout aux 35-45 ans adulescents (comme on disait il y a 20 ans) , considérés comme une classe sociale à part entière. Plus de recul et une forme moins référencée auraient permis de toucher plus large.

Auteur:  Film Freak [ 14 Mar 2018, 01:04 ]
Sujet du message:  Re: Lady Bird (Greta Gerwig - 2017)

Je me situe quelque part entre Art Core et Qui-Gon Jinn.

Je craignais le truc indé banalissime et...c'est à la fois ça mais en mignon donc ça va.

Mais c'est tout.

Auteur:  Mickey Willis [ 24 Mar 2018, 09:58 ]
Sujet du message:  Re: Lady Bird (Greta Gerwig - 2017)

Pas grand chose à dire, c'est pas déplaisant mais effectivement ça laisse l'impression d'avoir vu ça déjà 10 fois... 3/6

Page 1 sur 1 Heures au format UTC + 1 heure
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
http://www.phpbb.com/