Je vous mets pas le synopsis parce qu'il vaut mieux ne rien en savoir. Ce serait dommage de se spoiler le premier bon film de Pascal Laugier.
Là où je trouve Saint-Ange chiant, celui-ci m'a sans cesse maintenu intrigué.
Là où je trouve Martyrs complaisant, celui-ci me fait bien plus mal avec sa violence "réaliste", sans sang et plus à propos.
Là où je trouve The Secret mal fichu vis-à-vis de ses retournements, celui-ci, bien que j'aie vu venir certaines choses, demeure malin dans sa structure.
C'est clairement un film de Laugier, dans le rapport sororal qui unit ses deux protagonistes, dans la construction en deux parties distinctes, dans son rapport à la violence (peut-être est-ce l'actualité, mais les coups que prennent les personnages ont surtout un impact thématique, dans l'horreur que les femmes subissent encore, leur conte de fées perverti par un ogre et une sorcière qui rigolent pas), dans l'opposition entre corps et esprit (ce que le film dit sur la fiction et le trauma n'a rien de neuf mais la manière de le traiter est plutôt bien vu, transcendant le cliché du genre de l'autrice de romans horrifiques).
Le film ne réinvente pas la poudre - ce décor plein de poupées, on l'a vu mille fois, tous comme la fille maquillée comme tel - mais ce sont les détails qui marquent (les visages tuméfiés qui font aux victimes des pommettes gonflées de poupées de porcelaine et gardent à l'écran cette vision dérangeante, que l'on ne peut pas ignorer, tout le long) et le ride reste bien tendu et singulier. Sans doute un poil plus classique dans son dernier tiers mais tout de même efficace.
Agréable surprise.
