Lucky est un vieux cow-boy solitaire. Il fume, fait des mots croisés et déambule dans une petite ville perdue au milieu du désert. Il passe ses journées à refaire le monde avec les habitants du coin. Il se rebelle contre tout et surtout contre le temps qui passe. Ses 90 ans passés l'entraînent dans une véritable quête spirituelle et poétique.
Prophétie de la scène où Lucky se retrouve chez son médecin après avoir chuté chez lui, où le seul mal qui lui est diagnostiqué est d'être vieux. Et non Harry Dean Stanton, pas plus qu'un autre, n'était éternel... C'est tout de même très particulier de voir ce film totalement habité par la peur de la mort quelques mois après le décès de son acteur principal, peur qui naît justement de cette chute, un matin en regardant l'heure clignoter sur sa machine à café. Petit dérèglement dans une vie au rythme parfaitement défini qui réveil la conscience de sa propre mortalité, d'autant plus difficile à accepter lorsque l'on a déjà dépasser les 90 printemps. Stanton en Lucky est touchant peut-être comme jamais, idéalement entouré du septuagénaire David Lynch (dont la tortue centenaire a décidé d'aller vivre une nouvelle vie) et de l'octogénaire Tom Skerritt. Le nom de John Carroll Lynch ne me disait rien et lorsque j'ai fait ma recherche sur Google j'ai été étonné de voir la tête d'un second rôle souvent croisé dont je ne savais pas qu'il était passé à la réalisation. Essai transformé en ce qui me concerne, assez proche de Jarmusch je trouve, il y a un certain écho de Paterson (dans le rythme et le côté très réglé des vies des deux principaux protagonistes) dans ce Lucky.
4/6