Forum de FilmDeCulte
https://forum.plan-sequence.com/

Star Wars : The Last Jedi (Rian Johnson, 2017)
https://forum.plan-sequence.com/star-wars-the-last-jedi-rian-johnson-2017-t28862.html
Page 1 sur 25

Auteur:  Film Freak [ 12 Déc 2017, 18:03 ]
Sujet du message:  Star Wars : The Last Jedi (Rian Johnson, 2017)

Je vais mettre des éléments, des scènes précises, en balises hide, mais je vais parler des thématiques du film donc si vous estimez que c'est potentiellement spoiler, lisez pas.


Il y a de cela maintenant plusieurs mois, j'avais vu passer une news rapportant le commentaire d'une personne qui travaillait sur le film : "Vous vous rappelez la scène de la forêt dans L'Empire contre-attaque? Tout le film est comme ça."

De toutes les données relatives à ce huitième épisode de la saga (et neuvième film, en comptant Rogue One), c'était probablement l'information qui m'intriguait le plus. J'étais déjà excité à par l'embauche de Rian Johnson, vu son profil. À l'annonce du rachat de Lucasfilm par Disney, quand on établissait des listes de réalisateurs potentiels pour l'Épisode VII, j'avais délibérément écarté Johnson parce que sa carrière ne semblait pas le destiner à un tel projet. D'ailleurs, contrairement à J.J. Abrams, Gareth Edwards, Lord & Miller, Colin Trevorrow et même Josh Trank, c'était le seul à ne jamais avoir réalisé un film pour plus de 30 millions de dollars.

Et contrairement à tous les autres, c'est le seul qui aura écrit son épisode en solo et qui ne se sera pas clashé avec Kathleen Kennedy.

Comme je l'ai maintes fois répété, je suis très curieux de l'inévitable livre qui sortira, peut-être dans une vingtaine d'années, sur les coulisses du nouveau Lucasfilm. C'est quand même dingue qu'en laissant le gars tranquille, elle a fini si satisfaite du résultat qu'elle lui a carrément confié les clés du royaume. Les Derniers Jedi n'étaient pas sorti que la firme annonçait déjà une nouvelle trilogie, avec de nouveaux personnages et un nouveau coin de la galaxie - ce qui avait été "refusé" aux spin-offs jusqu'à présent - entièrement dirigé par Rian Johnson. Ce ne sera certainement pas "A Star Wars Story" de plus. Rogue One était conçu comme un one-off mais si Solo marche, il aura sûrement des suites. Il deviendra de facto une trilogie, mais la manière d'annoncer celle de Johnson, en plus des sous-entendus selon lesquels l'Épisode IX sera le dernier de la saga Skywalker, portent à croire qu'il s'agira de la nouvelle "saga principale" si je puis dire.

Mais donc Star Wars par Johnson, ça ressemble à quoi?

Bon, contrairement à ce que l'on a pu lire dans certains des tweets suivant la première américaine, ça ressemble à un Star Wars.
Faut pas se mentir non plus, que ce soit dans les mécaniques de certaines trames, dans les inévitables parallèles avec la trilogie originale, ou tout simplement dans la charte visuelle, on est face à un Star Wars.
Après, malgré le voyage d'une jeune novice pour retrouver un vieux maître dans un endroit désert afin d'être entraîné et en dépit de toutes ces mains tendues et ces allégeances à confirmer pour passer d'un côté ou d'un autre, on est loin de l'aspect remake du Réveil de la Force. Les échos sont inéluctables, "it rhymes, it's like poetry" disait George Lucas au sujet de sa prélogie, mais l'intelligence de Johnson est de suivre dans les pas de ses prédécesseurs tout en déjouant certaines attentes, à être à la fois familier et surprenant. On dirait que je schématise ce qu'est tout simplement censé être une suite mais ce serait sous-estimer la proposition audacieuse de Star Wars : Les Derniers Jedi, Johnson utilisant les bases posées par Abrams pour mieux développer sa thématique de déni de la fatalité et son propos sur la fin du vieux monde.

J'aime les couilles de ce film. Ce film a de très belles couilles.

Je vais répondre tout de suite à la question que tout le monde se pose : les porgs sont très bien dans le film.
Le marketing, le merchandising et les réseaux sociaux étaient sur le point de les faire passer de mignon à Minions mais le dosage dans l'oeuvre en soi est nickel. À ce titre, toutes les marques d'humour, même les rares qui friiiiisent l'humour désamorçant à la Marvel, font mouche.
Depuis L'Empire contre-attaque, il existe une règle tacite selon laquelle tous les deuxièmes épisodes se doivent d'être plus sombres. Disons qu'il s'agit plus largement d'une caractéristique des deuxièmes actes, où les enjeux se doivent d'accroître et la situation de devenir de plus en plus désespérée afin que le dernier acte puisse accomplir sa catharsis.
Mais Johnson ne s'impose rien.

Par exemple, il ne s'impose pas de garder la mise en scène ou l'esthétique d'Abrams.
Le Réveil de la Force faisait preuve d'une énergie propre à Abrams, la même qui propulsait M:i:III et Star Trek, et le rythme des Derniers Jedi est très différent. De son propre aveu, le credo d'Abrams sur son film, c'était "Is this delightful?". L'objectif de Johnson n'est clairement pas que tout soit toujours réjouissant tout le temps. À part Brick, qui n'est pas forcément le plus user friendly, les films de Johnson ont toujours su être accessible tout en ne se pliant pas au cahier des charges le plus évident. La césure à mi-parcours de Looper est assez parlante par exemple. Les Derniers Jedi ne déroge pas à la règle. C'est sans doute ce que Johnson a fait de plus mainstream mais il émane tout de même du film une certaine personnalité, notamment dans ce choix esthétique d'accorder une importance particulière à la couleur rouge. Je ne sais pas s'il existe une couleur à la symbolique plus évidente mais l'usage qu'en fait Johnson est redoutablement efficace et pertinent. Que ce soit dans l'antre de Snoke - autrement plus incarné cette fois-ci, plus menaçant, plus tangible - d'un rouge vif à exciter un taureau, terriblement oppressante, dans le costume de sa garde prétorienne, extension physique mais muette du lieu et du Supreme Leader, ou dans le minerai qui infuse chaque parcelle de la planète Crait, créant des nuées de poussière rouge au milieu d'un désert blanc, l'imagerie est tantôt psychédélique, tantôt surréaliste.
Visions, flashbacks, inserts, Johnson se permet tout dans son montage. Il ne respecte aucune règle à part quelques transitions en volets. C'est vraiment un film libéré de tout carcan implicite.

Après, sur 2h30, il aurait gagné à être un peu mieux équilibré. Avec ce bon vieil éclatement narratif, l'écriture se fait inégale. Dans l'ensemble, les scènes qui suivent la Résistance sont moins intéressantes. Le récit donne la part du lion aux "Force sensitives" : Rey, Luke, Kylo Ren et Leia. Dès qu'on suit les autres, c'est clairement en deçà.
Souffrant sans doutes de coupes, la trame de Finn et Rose paraît fonctionnelle même si le décor du casino de Canto Bight, trop peu montré, a le double mérite de changer des sempiternelles cantinas mais aussi de montrer l'opulence décadente des privilégiés à détruire. Son dénouement surprend quelque peu également. L'arc de Finn
, d'égoïste à engagé,
est bon mais un peu rapide. Il en va de même pour Poe
qui doit apprendre à arrêter de foncer tête baissée et à "vivre pour se battre un autre jour" comme on dit.
Le personnage de Rose est attachant, ne serait-ce que parce qu'il s'agit d'une fille asiatique un peu bouboule (trois catégories que l'on voit rarement), mais n'existe presque que pour servir l'arc de Finn, au même titre que DJ, surjoué par un Benicio del Toro surcasté (surtout s'il revient pas dans le IX). Néanmoins, les parcours de Finn (et Rose) et Poe s'inscrivent néanmoins dans cette ode au combat pour un nouveau monde que compose Johnson.

L'autre jour, j'ai vu passer ce tweet :



Et c'est très juste.
À propos du Réveil de la Force, je notais déjà que le hero's journey semblablement destiné à Finn le renoi échouait finalement à Rey la fille, elle qui demandait sans cesse qu'on arrête de lui "tenir la main", littéralement, et qui n'attendait pas qu'on la sauve, et qu'en face, Kylo Ren le blanc incarnait le fétichiste du passé, à la fois néo-nazi avec son casque de Darth Vader/de la Wehrmacht et cosplayer nostalgique. Ce n'est plus juste le Bien contre le Mal, comme dans la trilogie originale. C'est le progrès vs. le passé. Le vieux monde.

Johnson doubles down sur cette idée. "It's time for the Jedi to end" nous dit-on. Et "on", c'est Luke Skywalker. "Il ne faut pas rencontrer ses héros", dit l'adage et la fangirl propulsée héroïne d'une légende qu'est Rey ne s'attendait pas à trouver un vieux sage qui n'est ni Obi-Wan, ni Yoda. Luke a tenté d'être un mentor, ça a donné Kylo Ren. On ne l'y reprendra plus. La métatextualité si chère à Abrams qui traversait déjà Le Réveil de la Force, Johnson n'y est pas étranger. Toute sa carrière, il a choisi des genres particulièrement codifiés et si Brick et Une arnaque presque parfaite s'attaquaient respectivement au film noir et au film d'arnaqueurs avec un décalage assumé, Looper et Les Derniers Jedi font de la science-fiction et du space opera au premier degré mais en continuant de jouer avec les codes créés par leurs aînés.

Et Johnson ose balancer des vérités particulièrement fondées sur l'héritage des Jedi
évoquant notamment les événements de la prélogie
et égratigner leur image de mecs droits
Luke qui s'apprête à tuer Kylo Ren, c'est non seulement incroyable mais c'est carrément du remake de Looper!
Quand on connaît un peu Johnson, on n'est pas étonné de le voir aborder une nouvelle fois la question de la fatalité. Dès Une arnaque presque parfaite, Johnson émettait le souhait d'une "vie non-écrite", voeu avoué d'entrée par le héros, acteur des coups montés de son frère. Tout Looper s'articulait autour de l'hypothèse "si tu pouvais remonter le temps et tuer Hitler, le ferais-tu?", ce à quoi il répondait "non, je l'éduque", refusant de croire qu'un individu est prédestiné à quoi que ce soit. Les Derniers Jedi traite à nouveau de ce sujet et c'est en ça qu'il se risque à être un tant soit peu iconoclaste.
Toutefois, il ne s'agit plus juste d'essayer de racheter tel ou tel personnage mais de subvertir les codes et de réfuter ce caractère cyclique inscrit dans l'ADN de la saga et que j'évoquais plus haut.
Ainsi Rey est-elle la fille de "personne" et Snoke n'est pas l'identité cachée de quiconque et se fait tuer comme un Darth Maul. Fuck your theories, fans. Fuck your poetry, George. (même si, bon, Rey est quand même un peu une Élue et Kylo Ren tue son maître au lieu de son adversaire comme l'a fait Darth Vader)
Et réfuter ce caractère cyclique, mettre fin à une boucle, c'est refuser que l'Histoire se répète. C'est résoudre ce que la génération d'avant n'a pas résolu.

Avec l'arrivée de nouveux auteurs sur une saga dirigée jusqu'à présent par son seul créateur, d'aucuns évoquent le risque de tomber dans de la fan fiction. Les Derniers Jedi est le meilleur exemple de fan fiction qui existe. Parce qu'il ne contente pas juste de donner des scènes de badasserie que je n'aurais jamais cru voir dans un Star Wars
(Leia qui revient dans le vaisseau, Kylo Ren & Rey vs. la Garde Prétorienne, BB8 qui hijacke un AT-ST, Luke en mode western face au Première Ordre sur Crait, etc.)
mais offre un épisode des plus humains, régulièrement émouvant dès lors qu'il s'attarde sur les liens entre ces humains
(Kylo Ren qui hésite à tuer sa mère, Luke qui retrouve sa soeur, Luke qui se laisse mourir, en paix face à un double coucher de soleil)
notamment via des ajouts à la mythologie surprenants et courageux.
(les discussions entre Kylo Ren et Rey)


La génération d'avant n'a rien résolu. Il suffit de gratter un peu la surface pour révéler le rouge sang en dessous. Mais elle n'a pas juste rien résolu, elle doit changer. Elle doit disparaître.
D'abord Han dans le VII, puis maintenant Snoke et Luke, le ménage étant fait chez les méchants ET les gentils, et, inévitablement désormais, Leia dans le IX.
Et la toute dernière séquence, inattendue, et ce dernier plan, sublime, finissent d'entériner le propos.

Auteur:  sponge [ 12 Déc 2017, 19:01 ]
Sujet du message:  Re: Star Wars : The Last Jedi (Rian Johnson, 2017)

My body is ready.

Auteur:  Castorp [ 12 Déc 2017, 19:36 ]
Sujet du message:  Re: Star Wars : The Last Jedi (Rian Johnson, 2017)

Le gars qui quote ses critiques.

Auteur:  Erik Vonk [ 13 Déc 2017, 00:59 ]
Sujet du message:  Re: Star Wars : The Last Jedi (Rian Johnson, 2017)

J'ai l'impression que l'enthousiasme gamin pour Star Wars est chose du passé.

Auteur:  Film Freak [ 13 Déc 2017, 01:54 ]
Sujet du message:  Re: Star Wars : The Last Jedi (Rian Johnson, 2017)

Oui maintenant c'est un enthousiasme adulte.

Auteur:  Karlito [ 13 Déc 2017, 06:15 ]
Sujet du message:  Re: Star Wars : The Last Jedi (Rian Johnson, 2017)

Film Freak a écrit:
Oui maintenant c'est un enthousiasme adulte.


Si tant est que nous soyons des 'adultes' :)

Auteur:  Erik Vonk [ 13 Déc 2017, 07:10 ]
Sujet du message:  Re: Star Wars : The Last Jedi (Rian Johnson, 2017)

Aujourd'hui, c'est comme si John Simon avait finalement trouvé un sens à Return of the Jedi.

Auteur:  Art Core [ 13 Déc 2017, 11:03 ]
Sujet du message:  Re: Star Wars : The Last Jedi (Rian Johnson, 2017)

D'après les premiers avis lus ici ou là les qualités et les défauts semblent plus ou moins évidents pour tout le monde (du moins dans les grandes lignes). De ce point de vue là, en ce qui me concerne je dirais que cet épisode me semble quasiment un négatif de l'épisode d'Abrams. Abrams avait réussi brillamment à introduire de nouveaux personnages, à créer un nouveau canevas sur lequel construire une nouvelle légende au sein d'un blockbuster sans surprise mais incroyablement efficace, diablement rythmé et qui était divertissant à chaque instant. Mais c'était aussi un épisode très facile, qui se contentait de synthétiser ce qu'on connaissait déjà de la saga sans aucune prise de risque, sans aucune tentative de rafraîchissement autre que superficiel (BB8 qui remplace R2D2).

Et là Rian Johnson a fait un film un peu à l'opposé. Visuellement splendide (sans doute le plus bel épisode de toute la saga), plein de prise de risque, de tentatives originales et couillues mais des personnages en retrait, un scénario globalement décevant et surtout mon plus gros grief, un rythme bâtard, un divertissement haché et qui manque de fluidité. Pour faire court la première partie est démente, le dernier acte est absolument dingue mais au milieu il y a un méchant coup de mou où le jonglage entre les différents persos/décors se fait assez maladroit, la construction est redondante et où clairement je me suis fait chier. Le pire étant sans doute
tous les passages sur l'île entre Rey et Luke qui paraissent répétitifs et qui sont super frustrants parce qu'on a qu'une envie c'est qu'ils rejoignent le combat principal. Et c'est vraiment mollasson quoi.
Ça passera peut-être mieux à la revoyure mais en l'état pendant le film je me disais sans cesse "putain mais l'histoire avance pas", il y a que trois volets et on a un peu l'impression d'assister à l'épisode random d'une saison de 10 épisodes tant tout avance à pas de fourmis. C'est super frustrant. Alors c'est rattrapé par cette introduction et cette conclusion géniales (où pour le coup il se passe plein de trucs) mais n'empêche que il y a des problèmes de rythme et de scénario.

L'autre grief principal, pour moi en tout cas, sont les personnages qui sont largement moins iconiques que dans le précédent. Le plus mal loti étant clairement Finn qui passe du nouveau Han Solo dans le précédent à une espèce de perso secondaire naze et très peu intéressant, perdu dans une intrigue peu pertinente qui pourrait être coupé du film sans que ça change quoi que ce soit et dont le seul but semble être de rajouter une scène d'action dans cet acte central qui manque cruellement d'intensité. On sent qu'ils ont vraiment eu du mal à lui trouver une place et c'est vraiment cruel pour lui tant il m'a paru affaibli. Le pire étant sans doute l'humour autour du perso, c'est tout pourri et Boyega enchaîne les "reaction faces" en mode lol mais c'est tout pourri. Mais même au delà de Finn, je trouve que Poe brille beaucoup moins et que l'écriture des persos est beaucoup moins fine que dans le précédent. Les trois qui restent parfaitement réussis sont Rey (l'héroïne magnifique incontestable), Kylo Ren (génial et émouvant) et BB8 toujours aussi cool. Pour le reste c'est faiblard. A l'image des trois nouveaux persos introduits tous aussi nazes les uns que les autres
- Rose, caution asiatique en mode sideckick et love interest de Finn, on pouvait s'en passer.
- Holdon, Laura Dern est classe mais le perso est nul. L'introduire viteuf pour le buter trois scènes plus loin. Bof.
- Benicio del Toro dans le rôle über cliché d'un gangster de l'espace. Vite fait sympa mais rien de très palpitant.

On peut aussi regretter
le retour de Yoda, pour franchement pas grand-chose. Le ramener pour ça, mouais c'est un peu dommage.

La plus grosse surprise du scénario ayant été pour moi
le fait que Leïa survive cet épisode mais pas Luke. C'est vraiment le petit twist qu'on avait pas vu venir.


Cependant il faut reconnaître que le film est d'une densité assez folle (ce qui lui donne aussi ce côté fouillis), thématiquement passionnant notamment dans cet aspect méta où les "jeunes" veulent détruire les icônes du passé et construire leur propre légende. Le film est aussi assez fort dans son approche de l'héroïsme par la défaite (même si de ce côté là c'est presque dommage de s'être fait damer le pion par Rogue One qui fonctionnait sur le même principe) où tout le film est construit par des batailles perdues d'avance, par une tentative de survie au milieu du chaos et de la mort (c'est sans doute aussi l'épisode le plus sombre de la saga). Pareil pour le tiraillement (pas nouveau certes) entre la lumière et l'obscurité, intelligemment réinventé ici par la meilleure idée du film,
le lien télépathique entre Rey et Kylo Ren. La rencontre de deux tristesses, deux solitudes, c'est très beau, très émouvant. Et ça donne lieu aussi à un combat de sabres laser absolument génial.


Et puis enfin visuellement c'est une vraie tuerie, c'est super riche, contrairement au film d'Abrams, c'est plein d'ambiances différentes et de petites scènes/idées super cool. J'ai envie de le revoir rien que pour ça, tellement c'est un festival pour les yeux et que c'est riche de ce point de vue là avec en point d'orgue cette planète rouge recouverte de sel, une idée visuelle passionnante. Comme aussi le décor du repaire de Snoke qui rappelle aussi bien le théâtre Nô que Ran de Kurosawa avec ses samouraïs tout de rouge vêtus.
En vrac petit florilège des trucs kiffants (et j'en oublie certainement la moitié) :
-Les vaisseaux avec les bombes au début et la scène avec Paige la soeur de Rose. J'ai adoré, scène géniale, le ralenti, le suspens, le sacrifice.
- La scène avec Maz en hologramme qui est en train de shooter des trucs, super bonnard.
- Évidemment le réveil de Leïa et sa résurrection (même si faudra qu'on m'explique un peu pourquoi si elle a la force on l'avait jamais vu avant).
- BB8 qui répare le vaisseau avec sa tête.
- La bague de la résistance (futur goodie qui va se vendre comme des petits pains)
- Le pas du soldat qui laisse une empreinte rouge.
- Le harpon géant de Luke
- Les porgs trop mignons et pas du tout relous
- La scène d'hallucination de Rey qui claque des doigts, super couillu et magnifique
- L'extraordinaire scène du sacrifice de Holdo avec le vaisseau qui coupe l'autre en deux. Vraie sidération.
- Rey qui déplace les pierres et libère la résistance (symbole de la résurrection de Jésus).
- La fin de Luke, très poétique, très beau.
etc...


Donc voilà, c'est pas parfait, c'est même assez frustrant mais c'est un très beau film, j'ai envie de le revoir pour voir si cette partie centrale passe mieux. Il contient les plus belles images que j'ai vu cette année dans un blockbuster haut la main. C'est aussi à des années lumière (pour moi en tout cas) de Rogue One. Curieux de voir la réception générale, je trouve le film beaucoup moins évident dans son divertissement que l'était Le réveil de la force.

4/6

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 13 Déc 2017, 16:29 ]
Sujet du message:  Re: Star Wars : The Last Jedi (Rian Johnson, 2017)

Le film est génial, c'est un excellent film, c'est personnel, arriver à faire ça c'est incroyable, vous avez raison sur tout. Mais... Mais en attendant une deuxième vision qui estompera les défauts, j'ai peur que ce film soit mon nouveau DARK KNIGHT: un super film que je respecte à donf mais où je me retrouve inévitablement dans la position du pinailleur.

En fait, il y a sans doute quelque chose chez Johnson qui me déplaît, mais je ne saurai dire quoi. BRICK c'est admirable mais je trouve ça poseur, je reste à distance. BROTHERS BLOOM pas vu. LOOPER, c'est hyper malin, mais je trouve que ça grince dans la narration, y a trop de moments où je sors du film. En fait, ce que j'ai préféré de lui, et ce dont le film se rapproche presque le plus, c'est le fameux épisode "Ozymandias" dans BREAKING BAD, pour la shock value. Bref. Je vais faire mon Karloff et faire des + et de -:

Ne lisez pas, ça va être SPOILERS partout.

Les +
- L'humour. Comme dit Bob a certains moments on est presque dans le too much (le sabre laser jeté comme une merde), mais le reste du temps ça fonctionne à merveille. Le fer à repasser, tout ce qui a trait à Hux, Snoke qui fait virevolter le sabre pour taper la tête de Rey, la première interaction Finn/Rose, la description de la Force par Rey...
- La table rase. On sent justement cette approche assez "série télé": c'est un premier mec qui a créé l'univers, et Johnson le prend et en fait ce qu'il veut. Du coup, il n'hésite pas à surprendre: Snoke qui meurt d'un seul coup. C'est génial parce que ça ramène le "Supreme Leader" au wannabee-Palpatine qu'il a toujours un peu été depuis la première fois qu'on l'a vu. RIP Amiral Ackbar aussi.
- Le design: la salle du trône, l'aile volante qui sert de vaiseau-amiral à Snoke...
- Le toujours excellent casting, rien à dire là-dessus. Driver est super.
- La diversité dans la représentation, qui met STAR TREK à l'amende. Des blacks, des asiats, des indiens, une quasi-parité hommes/femmes chez les combattants. Le mieux c'est le délire quasi-société matriarcale, avec le vaisseau dirigé que par des pauvres meufs avec des vieilles têtes: Laura Dern, la nana avec le pif géant, Billie Lourd...
- Et bien sûr la foule de détails trop cools absolument partout: le X-Wing sous l'eau, la destruction de la flotte par Holdo, le nid de Porgs, les canyons de minéraux...

Les -
- Le rythme. La partie sur Ach'to est brouillonne. Trop de refus de l'appel successifs de Luke. Trop de moments où il dit "Go away". On comprend pas le passage du temps, ni ce que Rey fait encore là. Trop de moments où elle reformule les mêmes choses.
- Idem du côté de la flotte. La poursuite interstellaire la plus molle du monde, avec ce plan récurrent (et risible à force) sur le vaisseau qui se prend des coups de laser dans le cul à intervalles réguliers.
- Et idem du côté de l'arc Finn/Rose. J'adore le duo, j'adore leur rencontres - mais je trouve que l'arc de Rose est trop surligné, et Finn semble faire du surplace par rapport au premier film, comme s'il ré-apprenait la même leçon que dans le VII. Et DJ est vraiment sur-casté comme dit Art Core... et sous-exploité.
- Les trucs maladroits: Leia dans l'espace c'est cool, mais la pose en mode "figurine" hyper figée je trouve ça raté. Holdo: personnage qui apparaît de nulle part et à qui on essaie de donner un méga-arc, mais ça ne fonctionne qu'à moitié.
- La course-poursuite en Fathiers qui rappelle les pires heures de la prélogie.
- C'est quoi ces dés ?
- Luke qui arrive à se projeter dans l'esprit de Leia et de Kylo Ren, OK. Mais dans l'esprit de C3-PO ? De Poe ? Des figurants ?
- Affrontement sympa entre Luke et Kylo à la fin, dommage que ce soit sur un putain de fond vert...
- Rey qui disparaît pendant genre 30 minutes de film sur la fin. Ca manque de fluidité, tout ça. Y a aussi une impression d'un empilement de conclusions successives.
- La fin. Fin de "vrai film" et pas juste de SW, certes. Ca surprend mais je trouve que ça tombe un peu à plat. On ne connait pas assez ces gamins. Et puis on sort quand même de 30 ans de République et seulement quelques mois de First Order donc en quoi y a-t-il besoin d'une "étincelle" ?

Bref... En tout cas par moments j'avais presque l'impression qu'ils avaient zappé le VIII et qu'ils faisaient directement le IX, ce qui témoigne de l'ambition narrative du film. Mais j'ai pas retrouvé la fluidité du Abrams, malgré sa prise de risque moins grande. En tout cas les deux films se complètent bien: Abrams a posé les bases de manière rassurante pour permettre à Johnson de partir en vrille. Mais je suis quand même content que J.J. revienne boucler tout ça avec un joli ruban comme il sait si bien le faire.

Auteur:  Art Core [ 13 Déc 2017, 16:52 ]
Sujet du message:  Re: Star Wars : The Last Jedi (Rian Johnson, 2017)

Qui-Gon Jinn a écrit:
- C'est quoi ces dés ?


Ah cool j'avais l'impression de rater une énorme référence. On doit les voir à un moment ou un autre dans un des films précédents.

Sinon totalement d'accord avec toi.

Auteur:  Déjà-vu [ 13 Déc 2017, 17:08 ]
Sujet du message:  Re: Star Wars : The Last Jedi (Rian Johnson, 2017)

Art Core a écrit:
Ah cool j'avais l'impression de rater une énorme référence. On doit les voir à un moment ou un autre dans un des films précédents.

Je n'ai pas compris non plus.

Citation:
Sinon totalement d'accord avec toi.

+1

En revanche Art :

Citation:
Visuellement splendide (sans doute le plus bel épisode de toute la saga)

Empire reste indétrônable à mes yeux.

Auteur:  Art Core [ 13 Déc 2017, 17:16 ]
Sujet du message:  Re: Star Wars : The Last Jedi (Rian Johnson, 2017)

Pas revu depuis au moins 10 ans donc ouais je veux bien te croire.

Auteur:  Déjà-vu [ 13 Déc 2017, 18:09 ]
Sujet du message:  Re: Star Wars : The Last Jedi (Rian Johnson, 2017)

Qui-Gon Jinn a écrit:
Les +
- L'humour. Comme dit Bob a certains moments on est presque dans le too much
(le sabre laser jeté comme une merde)

J'ai trouvé ça énorme, après tout Luke n'a pas vu l'Episode VII, c'est juste une meuf qui vient lui tendre son sabre alors qu'il vit en ermite et ne veut plus entendre parler des Jedi. Evidemment, The Force Awakens ce serait terminé là-dessus, ça aurait été honteux (hâte que quelqu'un remonte la fin cela dit), mais commencer par ça, c'est génial.

A propos :
Citation:
Maz Kanata: I've had this for ages. Kept it locked away.

[hands Solo Luke's light saber]

Han Solo: Where did you get that?

Maz Kanata: A good question - for another time. Take it. Find your friend.

On attend toujours.

Auteur:  Walt [ 13 Déc 2017, 18:21 ]
Sujet du message:  Re: Star Wars : The Last Jedi (Rian Johnson, 2017)

Déjà-vu a écrit:
On attend toujours.


Pareil pour les Knights of Ren (où alors il s'agit tout simplement des padawans survivants de Luke, corrompus par Kylo).

Auteur:  Déjà-vu [ 13 Déc 2017, 18:23 ]
Sujet du message:  Re: Star Wars : The Last Jedi (Rian Johnson, 2017)

Walt a écrit:
Pareil pour les Knights of Ren (où alors il s'agit tout simplement des padawans survivants de Luke, corrompus par Kylo).

Oui, c'est étonnant d'ailleurs parce que Kylo énumère toutes les factions à Rey sauf celle-là.

Page 1 sur 25 Heures au format UTC + 1 heure
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
http://www.phpbb.com/