Forum de FilmDeCulte
https://forum.plan-sequence.com/

Revenge (Coralie Fargeat - 2017)
https://forum.plan-sequence.com/revenge-coralie-fargeat-2017-t28858-15.html
Page 2 sur 2

Auteur:  T.Rex [ 25 Juin 2018, 10:28 ]
Sujet du message:  Re: Revenge (Coralie Fargeat - 2017)

Je rebondissais sur ces mots de "Film Freak" :
Citation:
Sans vouloir faire mon mec pas woke à la Art Core, on sait pourquoi le film buzze.


Je mets le mot de coté alors.
Je suis le seul gêné par le concept de "rape and revenge" ?

Auteur:  Le Cow-boy [ 25 Juin 2018, 10:39 ]
Sujet du message:  Re: Revenge (Coralie Fargeat - 2017)

Ah ben j'avais pas fait gaffe tu vois.

Auteur:  Massinfect [ 25 Juin 2018, 11:19 ]
Sujet du message:  Re: Revenge (Coralie Fargeat - 2017)

T.Rex a écrit:
Je suis le seul gêné par le concept de "rape and revenge" ?

C'est pas un concept, c'est un genre à part entière (qui a donné de très bons films par ailleurs). Qu'est-ce qui te gêne ?

Auteur:  Gontrand [ 25 Juin 2018, 12:09 ]
Sujet du message:  Re: Revenge (Coralie Fargeat - 2017)

Dans les anti-films, à la fois en plein dans le genre, et le déconstruisant moralement pour ouvrir sur quelque-chose d'autre, 'l'Obsédé en plein Jour' est particulièrement fort.
Difficile de justifier aujourd'hui le féminisme du film si on le réduit à l'intrigue alors qu'il est évident au vu de la mise en scène et les rapports entre les personnages.
L'idéologie des années 60 tenait plutôt dans le fait de considérer que le coupable est révélateur des hypocrisies et impasses sociales, l'déologie actuelle justifie plutôt la victime, comme s'il y avait à l'époque fois une concurrence et une complètementarité entre penser en terme de frustration et penser en terme de réparation. Le film d'Oshima échappé à cela en accordant autant d'attention au coupable qu'à la victime, puis en débordant ce face à face. Le mouvement par lequel la jeune femme au coeur de l'intrigue échappe à la vengeance est aussi le renoncement au suicide (le personnage qui joue le nécessaire témoin de cette conversion est joué par la propre femme d'Oshima) . La folie du criminel est dans le film fascinante (c'est une sorte de Bardamu ou de Baal) mais d'Oshima montre bien que la vérité qu'elle recèle préexiste à l'intrigue et au film tout aussi bien que le socialisme utopique raté où la film prend place (un contexte qui n'est pas sans analogie avec Valjoie de Nathaniel Hawthorne) ou l'ordre policier.Touus trois étouffent pareillement le personnage de la femme, qui cherche justement à ne pas être justifiée, nr pas avoir de "raison" (lucidement le film monte le désir sexuel comme un quatrième type de discours et de justification).

Auteur:  T.Rex [ 25 Juin 2018, 15:48 ]
Sujet du message:  Re: Revenge (Coralie Fargeat - 2017)

Massinfect a écrit:
T.Rex a écrit:
Je suis le seul gêné par le concept de "rape and revenge" ?

C'est pas un concept, c'est un genre à part entière (qui a donné de très bons films par ailleurs). Qu'est-ce qui te gêne ?

Oui j'avais compris.
Ce que je trouve puéril : construire un film sur un sentiment de vengeance qui sera pleinement assouvi. Utiliser un sujet imparable pour légitimer un déferlement de violence libérateur.
Je précise qu'il y a un certain nombre de films de vengeance que j'apprécie, comme chez Sergio Leone, mais ces films ne sont pas construits entièrement là dessus, et sont portés par une mélancolie qui ne libérera pas le héro à la fin de sa besogne (Il était une fois dans l'ouest par exemple).

Auteur:  Massinfect [ 25 Juin 2018, 16:31 ]
Sujet du message:  Re: Revenge (Coralie Fargeat - 2017)

Certes, le film de vengeance masculin a presque toujours la même morale/finalité : celui qui se venge devient celui qu'il combat, et ne se sent pas mieux à la fin. Le film de vengeance féminin est différent : plus l'héroïne tue, plus elle semble s'affirmer jusqu'à s'accomplir. Mais c'est parce qu'elle tue des hommes, donc quelque part elle rééquilibre une balance déséquilibrée depuis la nuit des temps.
Voilà, c'était mon analyse internet !!!

Auteur:  T.Rex [ 25 Juin 2018, 17:37 ]
Sujet du message:  Re: Revenge (Coralie Fargeat - 2017)

Massinfect a écrit:
Certes, le film de vengeance masculin a presque toujours la même morale/finalité : celui qui se venge devient celui qu'il combat, et ne se sent pas mieux à la fin. Le film de vengeance féminin est différent : plus l'héroïne tue, plus elle semble s'affirmer jusqu'à s'accomplir. Mais c'est parce qu'elle tue des hommes, donc quelque part elle rééquilibre une balance déséquilibrée depuis la nuit des temps.
Voilà, c'était mon analyse internet !!!

Mais c'est une très bonne analyse ! Dans le premier cas la vengeance reste à un niveau individuel, dans le deuxième la vengeance est collective, c'est un symbole que l'on tue comme un défouloir.

Auteur:  Gontrand [ 25 Juin 2018, 17:48 ]
Sujet du message:  Re: Revenge (Coralie Fargeat - 2017)

L'ambiguïté c'est que dans un film l'agression est forcément fantasmée (mais rarement métaphorisée, elle appelle dès lors sa reproduction) tandis que l'aspect cathartique de la vengeance est à la fois un symbole et le réel collectif exigeant soit l'adhésion, soit le rejet. Et que, dans la cinéma ou les séries. le second aspect se donne comme la conséquence du premier, alors que dans la réalité c'est l'inverse. On est contraint d' interroger les représentations à partir des crises, remise en question qu'aucun film ne peut effectuer,car la confondant avec un renversement programmé et un supplément de sens.

Du coup nous sommes dans un monde réellement renversé et complétement glauque où une série comme Top of the Lake qui associe dans une soupe racoleuse victimes de viol, malaise adolescent de classe moyenne, prostitution et restes de libération sexuelle des années 60 est présentée comme le nouveau féminisme (comme s'il fallait d'abord accumuler les situations de victimes pour ensuite lutter contre elles) et où Evra qui applaudit dans une.emission d'après match à une chroniqueuse de foot est de l'ancien machisme.

Auteur:  Ozymandias [ 05 Aoû 2018, 07:45 ]
Sujet du message:  Re: Revenge (Coralie Fargeat - 2017)

Un "rape & revenge" français ? Dans une bouffé bis je me suis jeté dessus, et le résultat n'est pas à la hauteur des mes vieilles sensations mad moviesiennes. Il y a des bonnes choses : une réalisation soignée, du gore plausible, une bonne BO, et une excellente actrice principale, Matilda Lutz. Malheureusement j'ai trouvé les acteurs masculins très limites, voire à la limite de l'insupportable pour Vincent Colombe, dont on attend en trépignant la mort du personnage tant il est pénible. Le film est aussi un poil long, et c'est vraiment dommage quand tout ce qui est lié au genre est réussi, que les intentions sont là, mais que la réussite n'est pas complète. Tel Daniel Lévi j'avais l'envie d'aimer. Il faut tout de même garder à l'oeil Coralie Fargeat et Matilda Lutz.

ps : il y a un énorme faux raccord dans une scène clef, sauras-tu le retrouver ?

Page 2 sur 2 Heures au format UTC + 1 heure
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
http://www.phpbb.com/