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MessagePosté: 10 Fév 2018, 18:36 
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Lors de 10 repas, les rapports se dégradent entre les quatre personnages, le cuisinier dans son restaurant, et le trio adultère classique qui vient y prendre ses repas. Ces relations montent en obscénité et en cruauté tout au long du film.


Etrange que personne n'ai ouvert de topic alors que je le vois très bien placé dans le top Greenaway. Pour être honnête, c'est mon premier film du bonhomme et grosse tartasse dans la gueule. Je ne m'attendais pas du tout à ça, vu le titre je pensais plus voir une comédie. Si le trio adultère est bien présent, c'est pour aboutir à une espèce d'opéra "bouffe" qui monte petit à petit en cruauté. Difficile de classer le film dans une case, tellement il est unique et ne ressemble à aucun autre.

Ce qui fascine dès le début c'est la musicalité du film. Ces 10 soirs-10 repas s'ouvrant tous sur l'envoûtante musique de Nyman, ces long travellings cuisines-restaurant, ce rythme narratif presque identique lors des 10 chapitres et surtout ce style extravagant de Greenaway. Ces passages chantés, le bordel esthétique de la cuisine et de la nourriture, ces décors, ces costumes de Jean-paul Gautier, cette théâtralité de l'histoire qui aboutit à une conclusion sadique et jubilatoire. Rarement vu dans un film une atmosphère aussi soigneusement travaillé.

Pour moi, la patte Greenaway (que je découvre) dans ce film est un vrai électrochoc. Il y a une audace de tous les instants que ce soit sur les plans esthétiques ou stylistiques, le cinéaste anglais n'a pas peur d'oser. Le film est des plus intéressants dans le lien qu'il tisse entre théâtre et cinéma. On a l'impression d'assister à une représentation théâtrale enrichie par la virtuosité et la fluidité de la mise en scène. C'est d'ailleurs ce qui est beau dans le film, l'impression que Greenaway invente un langage cinématographique. A ce sens, Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant s'impose autant comme un manifeste narratif qu'esthétique où la beauté se marie à l'obscénité dans un même mouvement de caméra.

6/6

Vous me conseillez quoi comme autres Greenaway?


Dernière édition par Abyssin le 10 Fév 2018, 22:31, édité 1 fois.

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MessagePosté: 10 Fév 2018, 18:44 
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Abyssin a écrit:
Vous me conseillez quoi comme autres Greenaway?


Sa filmographie des années 80 (Zoo, Le Ventre de l'architecte, Meurtre dans un jardin anglais, Drowning By Numbers que je n'ai pas vu mais qui a une bonne réputation aussi).

je connais pas ce qu'il a fait après mais il semblerait qu'il y ait eu un certain déclin.

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MessagePosté: 10 Fév 2018, 18:45 
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Meurtre dans un jardin anglais, incontournable


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MessagePosté: 10 Fév 2018, 19:14 
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Jusqu'au Baby of Macon, ça reste dans le même style. Après il tente d'autres trucs, avec plus ou moins de bonheur semble-t-il.


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MessagePosté: 10 Fév 2018, 19:37 
Hello, je crois que le film date plutôt des années 80?
Drowning by Numbers, j'ai surtout un beau souvenir de la BO de Nyman, basée sur une symphonie concertante de Mozart. L'histoire, c'est plus nébuleux, mais c'était assez proto-balancetonporc (une mère et sa fille qui butent un à un leurs crétins d'amants). J'aimerais voir le Ventre de l'architecte


Dernière édition par Gontrand le 10 Fév 2018, 20:18, édité 1 fois.

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MessagePosté: 10 Fév 2018, 19:48 
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Ah oui la date n'est pas bonne. Le Ventre de l'architecte j'aime beaucoup aussi, par contre à partir de The Baby of Macon, Greenaway est trop théâtral je trouve, on commence vraiment à suffoquer


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MessagePosté: 10 Fév 2018, 20:35 
Le seul Greenaway - cinéaste que je trouvais déjà surévalué à l'époque de sa hype - que je supporte de revoir est Le ventre de l'architecte. Parce que c'est le plus sobre.
Pour les autres, je trouve lourd et indigeste ce ludisme précieux et hyper-intellectualiste qui honnêtement tourne à vide, n'a littéralement rien à dire qui ne se résume en définitive à des poncifs derrière cette saturation graphique et sonore.

Le cuisinier, le voleur etc (89, pas 2009) représente bien pour moi l'aboutissement de ce systématisme arty vain, avant la déferlante rococo des pensums suivants: symbolisme appuyé à travers des filtres de couleurs d'une laideur presque nauséeuse ("c'est fait exprès" me dira-t-on peut-être); musique criarde envahissante de Nyman qui refait pour la 15è fois son Purcell à la sauce Glass; persos emballés dans de la haute-couture griffée Jean-Paul Gaultier; bavardage incessant et pénible de Gambon (le seul bon acteur qui ressort de ce casting sans queue ni tête), qui hurle pendant tout le film ses monologues surécrits censés exprimer la vulgarité du possédant; Helen Mirren est si moche qu'on se demande comment elle peut attirer le haddock vulgaire et le bibliophile raffiné.
De la première à la dernière minute, le "message" du film est tellement asséné qu'on suit le déroulé entre impatience et ennui. Concernant ce message, je dois dire qu'il me laisse perplexe, comme dans la plupart des Greenaway.
Dans cette fable redondante, le pire des crimes semble être la vulgarité et les mauvaises manières. C'est en tout cas ce qui semble le plus indisposer Greeenaway. Exit la lutte ou la violence de classe, exit la prétendue gueulante contre le Thatchérisme (le film fut vendu ainsi par G lui-même).

Tout ce petit monde qui se retrouve dans ce restaurant français raffiné est parfaitement à sa place, là où il doit être: les cuistots ressemblant à des mannequins Gaultier en défilé sont là où ils doivent être, pour l'esthétique; et en salle se côtoient dans l'indifférence la plus parfaite le gentleman raffiné et lettré et l'escroc ignare et gueulard. Il aura fallu que le premier convoite la femme du second pour que ce dernier se fâche tout rouge, bleu et vert, une fois de trop. Tout ça pour dire quoi? Qu'on ne méprise pas impunément la Haute Culture (notamment gastronomique) des riches (car c'est bien un riche qui la représente - et guère plus sympathique que l'autre malotru)?
Je trouve ce film vain et confus. Pour moi c'est un épiphénomène de mode dans l'histoire du cinéma anglais, que le temps a bel et bien balayé - et ce n'est pas le fruit du hasard ou de la malchance.


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MessagePosté: 10 Fév 2018, 22:14 
Je n'ai pas un mauvais souvenir de the Pillow Book, fait déjà après la hype (qui s'est vidée en France après que ses films fussent diffusés sur la deuxième, lui faisant perdre son statut chic). Le film décentrait son cinéma à Hong Kong.


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MessagePosté: 10 Fév 2018, 22:25 
Gontrand a écrit:
Je n'ai pas un mauvais souvenir de the Pillow Book.


Pas vu, mais j'ai un souvenir atroce de Prospero's Book.
Plusieurs fois j'ai voulu sortir. J'avais jamais vu un truc aussi ennuyeux & pompier à la fois. Même un Ken Russell ne saurait être aussi chiant, et laid...

Vu pourtant encore son Baby of Macon, et après ça j'ai définitivement arrêté les frais.


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MessagePosté: 10 Fév 2018, 22:31 
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Je veux bien tout entendre, mais Helen Mirren moche je dis non


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MessagePosté: 10 Fév 2018, 22:35 
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Disons qu'au début avec sa coiffure horrible, elle ne fait pas du tout envie puis quand elle se dénude un peu et avec le coiffure du milieu du film, elle est plus appétissante.

Merci pour les conseils.


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MessagePosté: 10 Fév 2018, 22:37 
Vous êtes fous. Helen Mirren dans ce film est aussi sexy qu'une écrevisse.


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MessagePosté: 10 Fév 2018, 22:38 
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J'ajouterai que Tim Roth est également parfait, si Gambon est la figure du Thatcherisme, Roth anticipe parfaitement le Blairisme


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MessagePosté: 10 Fév 2018, 22:42 
Revoyez Naked de Mike Leigh: voilà un grand film sur le "thatchérisme".


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MessagePosté: 10 Fév 2018, 22:47 
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Sir Flashball
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Jerzy Pericolosospore a écrit:
Vous êtes fous. Helen Mirren dans ce film est aussi sexy qu'une écrevisse.


Au moins, elle a la taille mince.

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