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MessagePosté: 20 Mai 2019, 10:47 
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Once two overzealous cops get suspended from the force, they must delve into the criminal underworld to get their proper compensation.

La première chose qui frappe concernant le film c'est sa durée. 2h40. On se dit donc qu'on s'éloigne de la série B pure pour développer des ramifications scénaristiques complexes, que le film se permet d'explorer autre chose que son pitch riquiqui. Et bien que nenni, le film est d'une limpidité simplissime. Deux flics suspendus décident de faire un coup pour se faire de l'argent. Et le coup en question doit quasiment durer deux heures, limite en temps réel. Étonnement, cette durée ne m'a jamais dérangé. J'ai lancé le film en pensant que j'allais le commencer et que je le terminerai plus tard et finalement 2h40 plus tard j'y étais toujours.

Il faut dire que c'est particulièrement bien écrit. Pour les amateurs de Zahler (dont je fais partie) on retrouve cet amour des dialogues qui durent sans que ça fasse non plus particulièrement artificiel. C'est juste le bon dosage (à peut-être une ou deux exceptions près). Que ce soit la première arrestation, le face à face avec Don Johnson et tous les passages en bagnole entre Gibson et Vaughn c'est vraiment solide. Et la mise en scène de Zahler se fait plus carré, on sent qu'il prend un peu de la bouteille et là il n'y a vraiment aucun superflu, rien qui dépasse. Cela donne un film très tendu, très sec et évidemment très noir.

Ce qui était remarquable dans les précédents films de Zahler c'est son goût immodéré pour une certaine violence gore. Ici il s'est beaucoup plus contenu même si par moments brefs on retrouve ce goût du sang et des tripes. Il a compris que pas besoin de montrer des têtes éclatées pour que ça fasse mal et les coups de feu font mal, à l'image du reste c'est sec sans fioritures, réaliste.

Peut-être mon film préféré de lui pour l'instant et la confirmation d'une voix vraiment singulière (je ne lui vois pas beaucoup d'équivalent... peut-être Jérémy Saulnier) dans le genre série B hard boiled à l'ancienne, un peu désuète tellement loin d'un cinéma de genre clinquant et spectaculaire. Il y a chez lui quelque chose de très humble dans l'écriture de ses personnages, comme un amour pour eux jusque dans leurs failles. A l'image de la très belle idée de celui-ci
de finalement bifurquer de héros dans le dernier acte. Ou encore l'introduction de cette mère de famille déchirée d'aller au travail et qui se fait exploser la cervelle une heure après.
Le genre de film où on vient pour l'action et la violence mais où on reste pour les persos. Après je suis toujours pas totalement à fond mais j'ai passé un super moment.

4.5/6

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MessagePosté: 20 Mai 2019, 11:10 
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Garçon-veau
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Putain enfin un film que je veux voir.
2h40 de mes couilles.

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MessagePosté: 20 Mai 2019, 11:21 
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Film inerte, verbeux, sans vie où tout sonne faux. Je parlais du film scénarisé par Bioy et Borges, eh bien là on sent tous les défauts du film d'écrivain (dont j'ainl'impression qu'il ne connaît rien à la vie et qui fait des scènes racoleuses pour dénoncer l'hypocrisie de gauche - celle où il est question de la scolarité de la fille) j'ai quand même envie de lui redonner sa chance un jour.


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MessagePosté: 20 Mai 2019, 11:29 
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bmntmp a écrit:
celle où il est question de la scolarité de la fille)r.


Je trouve ça plutôt pertinent parce que dans un premier temps tu penses être devant un film de droite limite raciste mais la pirouette finale
le jeune noir est le véritable héros de l'histoire
change soudain le point de vue.

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MessagePosté: 20 Mai 2019, 11:41 
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Oberkampf Führer
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J'ai toujours pas vu Bone Tomahawk.


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MessagePosté: 20 Mai 2019, 11:44 
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Il faut, c'est vraiment un film sympa et surprenant.

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MessagePosté: 20 Mai 2019, 12:42 
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Garçon-veau
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Ozymandias a écrit:
J'ai toujours pas vu Bone Tomahawk.

Séance.
Et après on enquille Masters of the Universe.

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MessagePosté: 22 Mai 2019, 11:12 
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Art Core a écrit:
Il faut, c'est vraiment un film sympa et surprenant.


Bonne série B avec un excellent casting ou, en sortant de la séance, on a envie de serrer les fesses et les cuisses...


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MessagePosté: 22 Mai 2019, 11:42 
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La pire scène du monde, affreux, j'en frémis rien que d'y repenser.


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MessagePosté: 01 Sep 2019, 09:14 
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Antichrist
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La confirmation après Bone Tomahawk (le meilleur western de ces dix dernières années), que Craig Zahler est un putain de bon réal. Polar bien noir servi par des acteurs excellents, tension parfaite avec de bonnes flambées de violence. Je couperai bien un petit peu dans le gras (la banquière, bon, c'est jubilatoire mais gratuit) mais je ne suis pas sûr d'avoir dix meilleurs films que ce dernier au cinéma cette année (et de pester contre son absence de distribution). La dernière heure en temps quasi-réel mérite à elle-seule la séance. Et les personnages sont vraiment bien construits.

5/6


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MessagePosté: 03 Oct 2019, 08:53 
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Je ne savais presque rien du film et je m'en faisais une idée totalement fausse de pseudo-buddy movie à base de flics corrompus et autres hard boilederies clichés mais il n'en est rien.

Il est impressionnant de voir comment le scénario prend le temps de dérouler un récit simple mais qui ne va jamais où l'on croit, dans tout ce que la tâche des protagonistes peut avoir de méticuleux et de laborieux. Tous les personnages sont des professionnels soigneux tout droit sortis d'un Michael Mann mais l'idiosyncrasie des dialogues, savoureux, les rapproche du cinéma des frères Coen. Le rythme et la façon dont les trames sont amenés à se croiser peuvent rappeler l'oeuvre de Tarantino également mais j'ai trouvé ça presque plus organique ici, peut-être parce que ça arrive finalement assez tôt.

Il en émane un agréable mélange de véracité, qui m'a moi aussi rappelé le travail de Jeremy Saulnier, et de style plus romancé. D'ailleurs, contrairement à ce que dit Caribou plus haut, je trouve qu'on sent le romancier à l'écriture dans ce que ça a de meilleur, à l'inverse d'un Cormac McCarthy sur The Counselor par exemple.

Et Zahler ne démérite pas non plus à la mise en scène, laissant là aussi les plans durer, la tension s'installer. L'impact de ses climax plus pulp n'en est que d'autant plus grand. J'ai trouvé ça plus séduisant que Bone Tomahawk, mieux géré dans ses longueurs revendiquées en tout cas, même si c'est sans doute moins abouti dans le fond, qui évoque encore des questions de masculinité et de racisme.

Faut que je rattrape Brawl in Cell Block 99.

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MessagePosté: 03 Oct 2019, 09:41 
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Film Freak a écrit:
D'ailleurs, contrairement à ce que dit Caribou plus haut, je trouve qu'on sent le romancier à l'écriture dans ce que ça a de meilleur, à l'inverse d'un Cormac McCarthy sur The Counselor par exemple.

Pas vraiment d'accord, les dialogues ont un côté "surécrit", trop littéraire justement, tous les personnages ont tendance à parler de la même façon et ça vire au gimmick avec les pourcentages de Gibson.


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MessagePosté: 03 Oct 2019, 09:52 
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Je me réjouis de la réception enthousiaste ce film (et du coup je ne m'explique pas de l'anonymat dans lequel est sorti Brawl in cell block 99).

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MessagePosté: 03 Oct 2019, 10:44 
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Déjà-vu a écrit:
Film Freak a écrit:
D'ailleurs, contrairement à ce que dit Caribou plus haut, je trouve qu'on sent le romancier à l'écriture dans ce que ça a de meilleur, à l'inverse d'un Cormac McCarthy sur The Counselor par exemple.

Pas vraiment d'accord, les dialogues ont un côté "surécrit", trop littéraire justement, tous les personnages ont tendance à parler de la même façon et ça vire au gimmick avec les pourcentages de Gibson.

Ah enfin ! Il y a surtout aucune vie dans ces dialogues, et c'est pas du Bresson non plus. FF parle d'idiosyncrasie des dialogues : c'est vrai et a priori, je n'ai rien contre un réalisateur qui cherche à sortir des sentiers battus mais là ça me paraît tellement puéril et ampoulé. J'aimerais bien finir le film pour voir ce qu'il fait du personnage de l'ex-détenu noir, qui est le truc intéressant du film paraît-il.


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MessagePosté: 03 Oct 2019, 11:17 
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Robot in Disguise
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Localisation: Paris
Mon premier Zahler. J'ai été ravi de le voir en salle, hypnotisé, alors que chez moi j'aurais certainement décroché.

Ce qui m'a le plus frappé c'est cette structure étonnante, avec ces multiples fils narratifs, pour la plupart très long (et un tout petit, très court !) qui se rejoignent au milieu, pour ensuite dérouler sur un set piece interminable et assumé. Fascinant à suivre.

Sur le plan des dialogues, comme Déjà-Vu j'ai l'impression que tout le monde parle un peu pareil, mais ça reste une musique particulière, pas vraiment comparable à du Tarantino ou autre.

Là où le film est également très fécond et ambigu, c'est sur la question de la "race" (en anglais dans le texte): le discours réac mais vrai de la mère, le positionnement trouble de Gibson, entre volonté de bien faire et violence policière (avec petite pique "Aujourd'hui tu peux rien faire/dire sans être filmé et dénoncé comme à l'époque du mccarthysme"), ce whiteface troublant des deux "loulous", ce fameux "Nigger" / "Likewise.", ce héros noir
à la fin qui devient une sorte de bourge clinquant avec son esclave blanc Christopher et qui joue à des jeux de safari comme un rich white guy.
Je serai curieux de lire les avis outrés de la presse américaine. :mrgreen:

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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