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La Grande parade (King Vidor - 1925)
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Auteur:  Lohmann [ 28 Aoû 2017, 15:43 ]
Sujet du message:  La Grande parade (King Vidor - 1925)

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Pendant la Grande Guerre, un jeune américain de la haute société s'engage. Sur le terrain, il tombe amoureux d'une jolie fermière française.

L’année dernière j’avais été fortement impressionné par la maîtrise technique de Wellman dans Les Ailes (les scènes aériennes, la balançoire), poursuivant ma découverte des œuvres phares du cinéma muet sur la 1ère guerre mondiale La Grande parade n’est pas moins imposant. Voir plus. Parce qu’au-delà de l’aspect technique, je n’avais pas été très emballé par la dramaturgie et la direction d’acteurs proposées par Wellman, à l’inverse de l’œuvre très aboutie qu’a réalisé Vidor.

J’ai toujours une crainte lorsque je lance un film muet, c’est de tomber sur des acteurs surjouant, n’ayant pas encore compris qu’il n’était pas nécessaire de grimacer outrageusement pour faire passer une émotion. Crainte renforcée ici avec la présence de John Gilbert que j’avais vu récemment dans deux mélos larmoyants de Clarence Brown (je l’ai également vu et probablement apprécié dans La Veuve joyeuse de Von Stroheim, mais comme je ne m’en souviens guère…), qui s’est finalement rapidement estompée (malgré une introduction pas toute à fait rassurante, scène inverse de l’intro du Navigator de Keaton – l’enfant oisif de la grande famille bourgeoise en plein désœuvrement) devant la composition toute en subtilité qu’il livre ici. Comme décrit dans le pitch la première partie du film (probablement trop longue, les scènes entre bidasses auraient méritées d’être moins nombreuses ou plus courtes) se concentre sur l’amour naissant entre le soldat US campé par Gilbert et une paysanne française. Scènes d’une inventivité remarquable (Vidor arrive a parfaitement retranscrire la barrière linguistique entre les deux sans la faire bêtement passer au travers des cartons), drôles et subtiles (la scène du chewing-gum), les moments où ces deux-là sont les seuls à l’écran sont parmi les meilleurs du film.

L’autre versant, c’est bien évidemment les scènes de combats. Vidor bascule alors dans une esthétique proche de l’expressionnisme, dont la phase de progression des troupes US au sein des lignes allemandes est certainement le point d’orgue (l’avancée au travers des arbres inquiétants derrière lesquels se cachent l’ennemi, séquence tout à fait saisissante). C’est aussi l’occasion de réveiller le versant cocardier du personnage joué par Gilbert (et du spectateur), ce qui m’interpelle beaucoup moins (mais ce que je peux comprendre vu l’époque). Ce qui peut paraître étonnant dans un tel film c’est que cette 2ème partie est (ou du moins semble) moins longue que la précédente dans la ferme, alors qu’elle devrait en être le centre.

Excellente découverte donc, je ne regrette qu’un déséquilibre entre les différentes parties qui rend le film trop long.

4.5/6

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