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The Wall (Doug Liman, 2017)
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Auteur:  Film Freak [ 10 Mai 2017, 22:49 ]
Sujet du message:  The Wall (Doug Liman, 2017)

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Deux soldats américains sont la cible d’un tireur d’élite irakien. Seul un pan de mur en ruine les protège encore d’une mort certaine. Au-delà d’une lutte pour la survie, c’est une guerre de volontés qui se joue, faite de tactique, d’intelligence et d’aptitude à atteindre l’ennemi par tous les moyens…

Petit film tourné en loucedé entre deux gros projets, The Wall ne s'apparente pas tant à des séquences similaires de duels de snipers dans Il faut sauver le soldat Ryan ou Stalingrad mais s'avère en réalité un cousin de Phone Game. Ayant déjà traité du thème du soldat sacrifié dans La Mémoire dans la peau, Fair Game et dans Edge of Tomorrow, Doug Liman signe à nouveau un film de guerre, délaissant la politique de ses précédents films tout en gardant une certaine dimension paranoïaque pour signer un exercice de style redoutablement efficace.

Antithèse de son dernier blockbuster plein de money shots, The Wall témoigne toutefois du même réalisme dans la mise en scène cher à l'auteur, adoptant ici une imagerie collant au plus près de la subjectivité du protagoniste. Si le découpage confère au film tout le suspense nécessaire pour porter ce type de récit, Liman se permet néanmoins de laisser durer les plans dans un souci de vérisme qui ne sacrifie pour autant jamais la tension. Au contraire, ce parti-pris formel illustre à merveille une écriture presque procédurière dans son traitement en quasi-temps réel et exhaustif des efforts du héros, s'inscrivant dans le genre du survival avec unité de lieu (comme Buried ou Instinct de survie). La description dans son intégralité des recours du soldat apporte une crédibilité qui ajoute à l'immersion.

S'assurant que le spectateur est dans la tête du personnage, Liman peut alors s'amuser avec ce terrain de jeu. En réduisant le conflit à sa substantifique moelle, symbolisée par ce lieu unique et cette opposition rendue personnelle entre deux personnes, Liman peut traiter de la psyché du soldat, le confrontant à une voix désincarnée semblablement dotée des dons d'ubiquité et d'omnipotence. Un démiurge se faisant juge et bourreau ou tout simplement sa propre conscience venant petit à petit à bout du mur, mental celui-là, que le soldat s'est construit pour camoufler la vérité qui le taraude.

Si la métaphore n'a rien de neuf - le film de Joel Schumacher présentait déjà cette idée - elle demeure plutôt probante mais là où le film s'avère trop léger, c'est dans le caractère attendu et expédié des révélations, rendant le tout quelque peu superficiel, surtout au vu de cette conclusion sous forme de "chute" prévisible rendue encore plus vulgaire par le choix musical du générique de fin.

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