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Get Out (Jordan Peele, 2017)
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Auteur:  boultan [ 12 Mai 2017, 08:37 ]
Sujet du message:  Re: Get Out (Jordan Peele, 2017)

Je ne savais rien du film en arrivant, au final j'ai beaucoup ri. Il y a quelques idées rigolotes, mais c'est tellement balourd, tellement surligné (le jeu de la servante, les yeux de fou du jardinier, les violons stridents qui surlignent systématiquement tous les éléments "étranges", les persos tous réduits à des stéréotypes), tellement limité dans son message ("les blancs fantasment sur les noirs" et basta) que ça vire rapidement à la série B à prendre au quinzième degré. Le pire c'est que j'ai plutôt passé un bon moment, à manger mon pop-corn en comptant les clins d'œil que le réal m'envoyait par paquets de dix, mais enfin ça ferait passer le Tarantino de Django pour du Bergman.

Auteur:  Film Freak [ 12 Mai 2017, 09:02 ]
Sujet du message:  Re: Get Out (Jordan Peele, 2017)

Zad a écrit:
Ah ok.
J'avais pas capté non plus qu'on revoyait le mec du début.
Merci.

LE RACISTE.

Auteur:  Arnotte [ 12 Mai 2017, 09:09 ]
Sujet du message:  Re: Get Out (Jordan Peele, 2017)

Putain je viens de voir le trailer et je me remercie de pas l'avoir vu avant... Ca spoile allègrement!

Auteur:  Zad [ 12 Mai 2017, 09:11 ]
Sujet du message:  Re: Get Out (Jordan Peele, 2017)

Film Freak a écrit:
Zad a écrit:
Ah ok.
J'avais pas capté non plus qu'on revoyait le mec du début.
Merci.

LE RACISTE.


Perche saisie :)

Auteur:  Puck [ 12 Mai 2017, 10:14 ]
Sujet du message:  Re: Get Out (Jordan Peele, 2017)

<3

Auteur:  Art Core [ 17 Mai 2017, 10:12 ]
Sujet du message:  Re: Get Out (Jordan Peele, 2017)

C'est moi où ce plan du trailer à 2'23 n'est pas dans le film ?
Image

https://www.youtube.com/watch?v=DzfpyUB ... 20Trailers

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 17 Mai 2017, 19:15 ]
Sujet du message:  Re: Get Out (Jordan Peele, 2017)

Je crois que Peele ne le voulait pas dans la BA car coupé du film mais le studio a insisté.

Auteur:  Film Freak [ 17 Mai 2017, 21:36 ]
Sujet du message:  Re: Get Out (Jordan Peele, 2017)

Scandaleux. #reshoots #paquetsdelessive #John3:16

Auteur:  Art Core [ 17 Mai 2017, 22:47 ]
Sujet du message:  Re: Get Out (Jordan Peele, 2017)

:mrgreen:
C'est con il est vraiment pas mal.

Auteur:  elmergantry [ 30 Mai 2017, 11:55 ]
Sujet du message:  Re: Get Out (Jordan Peele, 2017)

Bonjour à tous,

Pas trop emballé par ce film au message lourdement asséné : l’Amérique blanche (en tout cas sa haute bourgeoisie) rêve du bon temps de l’esclavage des noirs et le film vous explique comment elle s’y prend pour le restaurer. Et méfiez-vous surtout de ceux qui prétendent voter Obama, ce sont les pires.

Ok à la limite pour le constat mais comme le disait quelqu’un plus haut, y a aucun sous-texte ici, c’est lisible au premier degré. On n’a pas besoin de creuser beaucoup la métaphore (une histoire d’horreur entre L’invasion des profanateurs et L’île du Dr Moreau) pour découvrir le pot aux roses. Amateur de subtilités, passez votre chemin.

Le massacre final, ça m’a aussi rappelé celui de Django de Tarantino, on s’y délecte de la mort de ces salauds de négriers, comment faire autrement, ils sont tellement horribles. J’ai trouvé ça assez répugnant, les sentiments que ça suscite en nous.

Parmi les maladresses du récit, celle qui m’a paru la plus criante c’est celle
de la découverte des photos où l’on comprend que la fille est dans le coup : la porte du cagibi où se trouvent les photos est ouverte. Qui l’a ouverte ? Sûrement pas un des membres de la famille : ce n’est pas leur intérêt au moment où le héros commence à sentir le danger et veut fuir. On se dit alors que ce sont les domestiques. Oui mais on apprend après qu’il sont en fait les grands parents. Elle s’est ouverte toute seule ? Un peu trop gros à ce stade du récit.

Sinon cette histoire de blancs qui veulent absolument se mettre dans la peau d’un noir pour les asservir, j’y vois comme un détournement ironique de cette idée qu’avait eu un journaliste blanc (John Howard Griffin) dans les années 60 de se faire la tête d’un noir pour enquêter sur les discriminations subies par eux. Il le relate dans un bouquin célèbre appelé justement en français : Dans la peau d’un noir. Lui œuvrait évidemment pour leur libération, pas pour leur asservissement, comme nos petits camarades du film.

Auteur:  Mickey Willis [ 03 Juin 2017, 12:02 ]
Sujet du message:  Re: Get Out (Jordan Peele, 2017)

Petite déception. Pas forcément pour la hype qui a entouré la sortie du film et qui produit souvent une attente surévaluée sur son public, mais plutôt parce que Jordan Peele s'en sort plutôt bien pendant un long moment, créant une ambiance de malaise suffisamment prenante je trouve, mais n'en fait au final pas grand chose:

Je trouve la fin franchement bâclée: le héros arrive à sortir de la maison et à s'enfuir quasiment sans résistance. J'aurais aimé un vrai duel psychologique avec la mère par exemple, alors qu'il se contente d'exploser sa tasse et de la démonter en deux temps, trois mouvements. En 5 minutes il se sauve d'un endroit où une bonne dizaine de personnes ont été victimes avant lui. Tout ça est fait à la va-vite je trouve.

Au niveau des incohérences, ce qui m'a le plus choqué perso c'est la toute fin: le mec va forcément être le suspect n°1 de la mort de toute la famille, toutes les preuves qui auraient pu le disculper crament dans la maison, c'est quasi-sûr qu'il va finir la fin de sa vie en prison alors qu'il est lui-même la victime à la base. Et Peele nous présente ça comme un happy-ending, j'ai trouvé ça bizarre.


3/6

Auteur:  Gontrand [ 13 Juin 2017, 23:24 ]
Sujet du message:  Re: Get Out (Jordan Peele, 2017)

Pas totalement convaincu (fin volontairement bâclée en effet) mais j'ai bien aimé le côté hybride, avec l'idée que la comédie sociale névrotique est finalement plus effrayante que le slasher paranoïaque . Le systematisme "blancs contre noirs" m'a gêné, mais il y a une dimension initiatique à la Alice au Pays des Merveilles qui l'atténue. Le discours sur la race et l'opposition de classe n'est pas non plus frontal et caricatural, mais habilement positionné comme le refoulé des recherches sur le transhumanisme et l'allongement de la vie subsidiées par Google et Musk, contre les programmes sociaux.

C'est aussi un film de cinéphile relativement jeune mais nostalgique, assez plaisant, dont les goûts vont dans la zone grise entre le A et le B. Ce n'est pas pour rien que l'ami qui suit l'histoire par téléphone dit "Tu es dans Eyes Wide Shut".
On pense à Romero bien sûr, mais aussi à des films comme Gattaca, Zardoz et surtout Seconds de Frankenheimer (Daniel Kaluuya a d'ailleurs un côté Rock Hudson dans son jeu) voire The Go-Between de Losey (le domaine verdoyant = le trauma enfantin qui empêche le personnage d'être un adulte) . Spellbound d'Hitchcock n'est pas non plus si loin avec la belle scène du rêve et de l'hypnose.

Le potentiel horrifique de la Porsche 924 est bien traité et cela fait plaisir de revoir Catherine Keener. "On passe un bon moment".

Par contre cela doit être le cinquième film que je vois en deux ans où, dans les premières 10 minutes, un couple renverse en voiture un daim qui est la métaphore prophètique de sa déréliction - et du meurtre de l'un par l'autre (on trouve quasiment la même scene dans Night Moves et dans Elle).
En gros l'aspect codé et référentiel du slasher, comme exercice de style, entrave un peu le film, qui est très bon (assez fincherien et chabrolien) dans la partie comédie

Auteur:  Slacker [ 27 Juil 2017, 11:35 ]
Sujet du message:  Re: Get Out (Jordan Peele, 2017)

Je suis plutôt sur la ligne Art Core, pas super convaincu. J'ai trouvé ça assez anodin malgré un malaise bien construit, et les incohérences citées sont gênantes.

Un autre truc :
Le héros débourre l'accoudoir de son fauteuil pour se faire des bouchons d'oreilles et échapper à l'hypnose. Comment se les met-il dans les oreilles alors qu'il est attaché ? J'ai raté quelque chose ou quoi ?


Egalement, il est question dans le film de "la partie de son cerveau qui est reliée à son système nerveux", on parle de quelle partie exactement ? :D

Auteur:  Gontrand [ 27 Juil 2017, 19:41 ]
Sujet du message:  Re: Get Out (Jordan Peele, 2017)

Je n'ai pas perçu le debourrage du fauteuil, mais il n'y a rien qui dit que le but de la vidéo soit d'hypnotiser, finalement. Au contraire elle humilie la victime en l'informant sur son sort, ainsi que les tenants et aboutissants de la manipulation.,avec un ton tenant autant du reportage que de la vidéo de famille presque baguenaudante, qui l'empêche de s'oublier. Le sujet est à la fois impuissant et condamné à une veille permanente (c'est pas pour rien que la technique de de domination la plus sophistiquée est la psychanalyse, d'ailleurs très efficace car elle met à jour un réel complexe de culpabilité chez le personnage de Chris) . Et l'ambiguïté se prolonge dans les personnages zombifiés (l'horreur est que leur ancienne personnalité n'est pas détruite et reste pleinement consciente). C'est au contraire la personne blanche qui est le simulacre qui se laisse hypnotiser par les flashes et la fille-appât qui n'a pas de personnalité, ni de voix, fixes.

L'expérience de metempsychose raciale est en fait mal conçue et foire dès le début, mais le fait dialectiquement (elle éteint l'esprit qu'il s'agit de préserver à tout prix, et fait du corps une compensation plutôt qu'un instrument permettant la toute-puissance) . En outre les grands-parents patriarches ont dû se réincarner dans leurs domestiques. Il y a un truc qui réunit les commentaires aiguisés sur les complexes des blancs de 'La Prochaine Fois le Feu' de James Baldwin et le fantastique gothique de la Maison au sept Pignons de Hawthorne.

Auteur:  Gontrand [ 27 Juil 2017, 20:47 ]
Sujet du message:  Re: Get Out (Jordan Peele, 2017)

Le scénario du film est construit autour d'une incohérence centrale, par rapport à laquelle le personnage de Chris effectue lui-même le travail d'accepter le saut de crédibilité. Comment le galériste aveugle peut-il comprendre qu'il est un photographe prometteur ? Mais cette incohérence est aussi un transfert, qui limite le présupposé racial paranoïaque du film tout en étant impuissant à annuler la violence de la situation et à s'y soustraire . D'une part c'est le seul personnage de la party avec lequel il n'a pas une conversation empoisonnée par des sous-entendus racistes, et le courant passe entre les deux. Mais d'autre part, c'est justement lui qui est le prédateur qui veut se réincarner en lui. Aveugle, il ne jalouse pas une aptitude de séduction sexuelle prêtée aux noirs, mais une sensibilité artistique individuelle et intangible. Même la personne en dehors du préjugé convoite et aliène. Le film indique dans le même mouvement un amer complexe de culpabilité, qui ressemble au racisme, mais n'est que l'impuissance artistique, et l'espoir avoué puis aussitôt refoulé d'une fraternité aveugle et discrète.

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