Forum de FilmDeCulte

Et ben c'est toujours pas le retour de Mann hein...

Loin d'être la catastrophe annoncée, Blackhat souffre toutefois des mêmes lacunes que Miami Vice et Public Enemies, apparaissant parfois comme une redite du premier mais avec l'inégalité du second. En effet, Mann semble à nouveau abandonner l'épure qui faisait du premier une expérience sensorielle plus ou moins convaincante et c'est une fois de plus par moments seulement que le film semble s'incarner.

En fait, plus encore que Miami Vice, Blackhat m'a fait penser à...un James Bond.
Les protagonistes du cinéaste ont toujours eu ce charisme viril de mec qui est le meilleur dans ce qu'il fait mais la nature physique de ce personnage de hacker campé par Thor himself lorgne davantage du côté du héros de cinéma, donc avec sa part de fantasme, que de la caractérisation réaliste (PS : je sens venir les informaticiens qui vont râler contre la vulgarisation, ou réinterprétation, de l'informatique à l'écran et, j'ai un message pour vous : on s'en bat les couilles, les nerds).

L'intrigue globe-trotteuse le mènera de Los Angeles à Hong Kong à Jakarta, à la poursuite d'un adversaire quasi-invisible et surpuissant, loin des gangsters que l'on rencontre habituellement chez Mann, avec ses côtés, un agent du gouvernement (étranger) qui est un vieux pote et un personnage féminin (exotique) qu'il va inévitablement séduire, mode Felix Leiter et Vesper Lynd.

Dit comme ça, ça pourrait être cool.
Malheureusement, on retrouve aussi les défauts de la saga 007, dans cette trame en jeu de piste simplet, dans le bad guy caricatural et dans l'anémie du rôle féminin. Le minimalisme de la relation entre Colin Farrell et Gong Li parvenait à être un tant soit peu iconique mais ici, on est davantage dans la fonctionnalité de la romance Johnny Depp/Marion Cotillard.
Je commence à désespérer de revoir un jour un scénario de Mann aussi béton que Heat ou The Insider ou même, pour citer un film ouvertement plus "genre/série B", Collateral. Parce qu'il ne faut pas se leurrer, malgré le potentiel du sujet et derrière ses beaux discours en interview, Mann se désintéresse complètement de la portée politique de son histoire. On joue avec la bourse, on cite le 11 septembre pour la forme, mais ça s'avère être un banal thriller.

Heureusement, dans la forme, il y a encore de beaux restes.
Les premiers plans refont le monde à l'ère numérique. On n'y voit plus des continents et des pays mais des autoroutes d'informations. Une entrée en matière qui annonce la couleur avant d'approfondir l'idée en nous propulsant à l'intérieur de la machine et des circuits, cherchant à rendre matériel l'intangible, comme pour symboliser son danger, bien réel, ou signifier le niveau infinitésimal auquel peut se jouer une catastrophe à dimension (littéralement) nucléaire.
Ces plans en CGI faisaient flipper dans la bande-annonce mais dans le film, Mann parvient à les faire passer en instaurant tout de suite une ambiance oppressante. On va dans l'infiniment petit et le mec parvient à nous faire flipper en disant "voilà, ça se joue à ça, à rien, à une info et à une diode".

Sinon, c'est encore dans les fusillades que Mann impressionne. Une course poursuite dans un tunnel en colimaçon, des hommes armés cachés entre des blocs de béton... Oui, on est bien dans l'expressionnisme adopté par Mann depuis quelques films. Les tirs sont experts, les coups de feu résonnent, les balles font mal. Et le climax, aux images sublimes et violentes, renverrait presque au Dernier des Mohicans.

Mais le film dure 2h15 et ces séquences sont bien trop rares, perdues dans une enquête qui finit par fatiguer et habité de personnages une nouvelle fois trop peu fouillés. Le Mann incarné reviendra-t-il un jour?

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On retrouve en effet par intermittence toute la grandeur de Michael Mann. Cette mélancolie urbaine, cette épure visant à l’expressionisme. Et le début et ses plans numériques renversants et vertigineux est très prometteur. Mais globalement là où le bât blesse c’est dans un scénario que j’ai trouvé catastrophique. L’enquête est ridicule et il y a des raccourcis absolument grotesques en permanence dont le pire est sans doute cette scène risible (entre autres)

Ou encore

Ou des trucs juste positivement absurdes comme lors du climax
Je veux bien le scénario un peu prétexte à un thriller international mais là ça va vraiment trop loin, c’est sincèrement ridicule.

La casting est très très moyen également, les chinois sont tous affreusement mauvais et Viola Davis surmaquillée avec des faux cils et un air de pute cokée sur le retour en super agente du FBI comment dire… ça passe pas du tout. Même Hemsworth est tout monolithique.

Bon là je ne fais que lister les défauts mais la vérité c’est que malgré ses 2h15 le film passe plutôt bien et s’avère régulièrement réveillé par des séquences manniennes qui font quand même bien plaisir. Cependant on sent un peu qu’il tourne ce film par défaut, faute de mieux, histoire de pas perdre la main tant on le sent pas impliqué dans ce qu’il raconte.

Quand on repense à ses divers projets avortés (biopic de Robert Capa, film d’aviation pendant la guerre avec Cruise…) ce thriller banal fait un peu souffrir.
3/6

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CroqAnimement votre

Ca m'a fait plus fait penser à Mission Impossible que James Bond pour ma part, pendant la première partie. Bien plus tard c'est Assassin's Creed qui semble être une influence malheureuse de Blackhat.

Le scénario n'est pas entièrement raté, ce sont surtout les tenants et les aboutissants de l'intrigue qui font pitié.
La caractérisation des personnages est aussi médiocre, entre abus (le héros) et nullité (le grand méchant).

Le côté international du film, autant diégétique que dans la production est assez intéressant et se révèle l'ingrédient qui permet au film de durer sans trop ennuyer, sans être trop déjà-vu.
Si les acteurs chinois ne sont pas terribles, leur place dans la distribution reste honorable.
Les lieux sont aussi plutôt bien choisis, on voit que Mann a regardé du cinéma asiatique, on est pas devant une représentation hollywoodienne classique.

La mise en scène ne rattrappe pas les ratés de l'écriture, il y a de bons plans mais il faut une évolution à sa caméra en mouvement. Ici, elle dérange autant qu'elle implique. Du coup il n'y a pas de scènes à retenir dans le film.


Dommage donc mais on retiendra le côté international, cette collaboration Chine-USA, qui aurait pu donner bien mieux si une bonne moitié des éléments du film n'étaient pas bateaux.

Miami vice était génial

C'est vrai mais celui-là n'a pas trop l'air d'y faire penser.

Euh, non!!!!!!!!!

Ben si, un pur exercice de style d'une grande qualité formelle.

Mais Mann, on sait qu'il a du style. Le problème est souvent le fond. Et la dans Miami Vice l'écriture est tellement pachydermique...........

Il n'y a pas de fond dans Miami Vice non? A part si on considère que par exemple Colin Farrell qui fait du bateau avec Gong Li tienne lieu de fond, ce qui me va très bien.

Il y a l'éternelle question de la confusion entre le flic et le criminel, que travaille Mann depuis Manhunter.

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Pareil

Film d'action souvent agréable, mais les figures du cinéaste sont vraiment très prévisibles dans ce petit cocktail qui semble avoir été écrit pour Mann par un fanboy... J'aime tout particulièrement la partie centrale en Chine,très bien troussée. Très bons seconds rôles, Hemsworth et Tang Wei sont plutôt bons aussi même si la chimie peine un peu entre les deux. La dernière partie à Dajakarta est assez fadasse : je ne sais pas si on est dans le nihilisme passe-partout ou la paresse, notamment avec ce méchant en forme de médiocre nerd dépassionné. Univers de mondialisation soluble ou règne de petites frappes de bas-étages, un héros dont la situation d' "outcast" tient à un fil dans son parcours... Sinon je me pose un peu la question de la forme de Mann finalement sur le sujet, comme si elle devenait au service d'une fascination pour ce monde de réseaux liquide qui sert finalement bien l'esthétique qui y est puisée. Celà peut virer à la complaisance. C'est clairement une différence avec les cinéastes de HK auquel on a envie de penser un peu vu la localisation du film. Alors il y a des choses très belles, mais ça m'indiffère un peu finalement... On sent son premier vrai "film de vieux" même si dans le genre il s'en tire mieux qu'un De Palma

Il parait que Hemsworth lit Beaudrillard dans sa cellule, j'espère que c'est une blague Pas eu le temps de voir le bouquin.

Pareil. Je ne crois pas qu'on puisse voir le titre. Mais on aura surement un arrêt sur image un jour.

Baudrillard ET Baudelaire.

Malheureusement pour mois ce sont avant tout tous ces gros défauts qui m'ont sauté aux yeux, auxquels j'ajouterais une romance totalement ringarde à laquelle je ne crois pas la moindre seconde.

J'ai totalement lâché prise au milieu du film, et le reste m'a simplement ennuyé. Séance pénible où j'ai poliment attendu que ça se termine. Il y'a bien ça et là quelques éclats de mise en scène, mais quand on trouve les personnages bâclés, les dialogues mal écrits, les acteurs nuls et l'histoire inintéressante, ça devient compliqué de s'impliquer dans un film.

Encore une fois les notes sur le site du Captain sont bonnes alors que je m'attendais à une pluie de 1/6 ou 2/6...

Pour moi ce sera 1/6.