C'est l'été, deux adolescents ont leur premier rendez-vous dans un parc. D'abord hésitants et timides, ils se rapprochent au gré de la promenade et tombent amoureux. Vient le soir, l'heure de se séparer… C'est le début d'une nuit sombre.
Film passé à l'ACID et qui sort en salles précédé d'une réputation flatteuse.
Si j'ai compris cette réputation durant la superbe première partie j'ai totalement déchanté lors de la seconde qui m'a horripilée et j'ai même failli me barrer tellement le film devient presque désagréable. Mais il faut reconnaître que les trente premières minutes sont très réussies. J'ai toujours beaucoup d'admiration pour les cinéastes qui parviennent à faire autant avec si peu. Ici, deux ados qui se promènent dans un parc en plans fixes, toujours sur la même échelle de plan ou presque. Une rencontre qui se déploie avec une très jolie sensibilité, un vrai sentiment d'étincelle amoureuse, de désir larvé, de romantisme naïf. Tout cela fonctionne vraiment très bien dans un dépouillement quasi total. Arriver à être si rempli d'émotion avec si peu c'est quand même pas rien.
Sauf que tout s'écroule à mi-film. D'abord à travers une scène d'échanges de SMS filmé en un plan fixe sur le visage de la fille qui doit bien durer 15mn où déjà ton intérêt est un peu émoussé. Puis ça empire avec la suite où on change brutalement de direction et les personnages se mettent à agir en dépit du bon sens. Il y a notamment cette scène presque foutage de gueule où
Quand en plus le film te ressort (mais c'était prévisible) in fine le dispositif que j'abhorre le plus au cinéma,
Parce qu'au final cette admiration envers un cinéaste modeste, minimaliste et sensible s'est changé en colère face à un poseur de plus qui a gonflé un court-métrage inutilement pour en faire un long. Rarement aurais-je connu une chute d'intérêt aussi brutal dans un film. Bref pour l'instant Damien Manivel, à part son nom marrant il a pas grand chose à nous proposer.
2/6