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Indiana Jones et la Dernière Croisade (Steven Spielberg, 1989)
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Auteur:  Walt [ 11 Oct 2016, 11:55 ]
Sujet du message:  Indiana Jones et la Dernière Croisade (Steven Spielberg, 1989)

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Même si ce troisième opus ne démérite pas, je continue à privilégier les deux précédents en terme de mise en scène et d'entertainment (pendant longtemps j'ai eu tendance à favoriser Raiders of the Lost Ark, dorénavant j'ai une légère préférence pour le démentiel Temple of Doom).

Dès l'intro ludique qui voit le personnage acquérir ses principale caractéristiques (la cicatrice de Ford, la phobie des serpents, le fouet, le look), l'intrigue est placée sous le signe du retour aux origines, qu'elles soient familiales ou propres aux racines Pulp/bondiennes de la saga. En se confrontant à une figure paternelle plus présente que son propre père, il s'affirme comme un individu à part entière (Indy plutôt qu'Henry), tout en essayant malgré tout de capter l'attention de son paternel, trop occupé dans sa propre quête.
À l’instar de The Rock, mais d’une façon bien différente, l’emploi de Sean Connery n’est pas anodin, puisque il convoque en un sens tout un pan cinématographique bien précis, et il est du coup logique qu’un acteur/personnage mythique (Bond) en engendre un autre (Indiana), en ce sens qu’il renvoie à la genèse de la saga, correspondant à l’envie de Lucas et Spielberg de faire un James Bond, pour finalement se reporter sur quelque chose de beaucoup mieux.

L'arrivée du père permet ainsi de renouveler la franchise, par le biais d'une relation conflictuelle, tantôt jubilatoire ("Don't Call Me Junior !"), tantôt touchante dans son arc narratif plus porté sur l'émotion et le fossé qui s'est creusé entre les deux.
Malgré les tensions, Henry Jones Sr représente une figure paternelle plus positive, par rapport aux parents présents dans les films antérieurs du réalisateur, qui brillent par leur absence (à quelques exceptions près).
Les moments "buddy movie" apportent une nouvelle dynamique, ainsi qu'une dose d’humour qui fonctionne bien et, chose rare, pour une fois le héros n'est pas intéressé tant que ça dans la recherche du McGuffin, qui constitue surtout un bon moyen pour se rapprocher de son paternel, qui incarne la véritable finalité de la quête, pour lui en tout cas. Au fond pour Indy, le Graal c’est son père, et Donovan l’énonce même clairement ("en trouvant le Graal, vous trouverez le père"). Ce périple prend également des atours de profession de foi symbolique dans la dernière ligne droite, en particulier lors de l’épreuve finale, lorsque les deux répètent en coeur les étapes à respecter, enfin réunis dans un but commun.

Citation:
Spielberg: "The dad thing was my idea. The Grail doesn't offer a lot of special effects and doesn't promise a huge physical climax. I just thought that the Grail that everybody seeks could be a metaphor for a son seeking reconciliation with a father and a father seeking reconciliation with a son. It also gave me a chance to suggest Sean Connery. Who else but Bond could have been worthy enough to play Indiana Jones' dad ?"

Auteur:  Tetsuo [ 11 Oct 2016, 12:21 ]
Sujet du message:  Re: Indiana Jones et la Dernière Croisade (Steven Spielberg, 1989)

Walt a écrit:
et, chose rare, pour une fois le héros n'est pas intéressé tant que ça dans la recherche du McGuffin, qui constitue surtout un bon moyen pour se rapprocher de son paternel, qui incarne la véritable finalité de la quête, pour lui en tout cas. Au fond pour Indy, le Graal c’est son père, et Donovan l’énonce même clairement ("en trouvant le Graal, vous trouverez le père").


Ce qui en fait pour moi un épisode cent fois supérieurs aux autres.

Auteur:  Art Core [ 11 Oct 2016, 12:51 ]
Sujet du message:  Re: Indiana Jones et la Dernière Croisade (Steven Spielberg, 1989)

Il a longtemps été aussi pour moi celui que j'aimais le moins mais je crois qu'aujourd'hui je le préfère au premier (le second étant indépassable). Blindé de scènes cool et cultes (le tank putain), rythme d'enfer. Sean Connery génial. Les épreuves finales mythiques. Et puis ouais la relation père/fils est parfaitement incarnée. Ce moment où Connery l'appelle Indiana pour la première fois, les frissons.

Auteur:  deudtens [ 11 Oct 2016, 14:05 ]
Sujet du message:  Re: Indiana Jones et la Dernière Croisade (Steven Spielberg, 1989)

10/6, film de mon enfance, qui encule les 3 autres. Je peux le regarder en boucle.

Auteur:  Massinfect [ 11 Oct 2016, 14:31 ]
Sujet du message:  Re: Indiana Jones et la Dernière Croisade (Steven Spielberg, 1989)

Ouais il cumule trop de bons points (la quête, le rythme, l'action de ouf, Sean Connery génial), c'est mon préféré aussi. Et les deux autres c'est 9/6.

Auteur:  Arnotte [ 11 Oct 2016, 16:01 ]
Sujet du message:  Re: Indiana Jones et la Dernière Croisade (Steven Spielberg, 1989)

Tetsuo a écrit:
Walt a écrit:
et, chose rare, pour une fois le héros n'est pas intéressé tant que ça dans la recherche du McGuffin, qui constitue surtout un bon moyen pour se rapprocher de son paternel, qui incarne la véritable finalité de la quête, pour lui en tout cas. Au fond pour Indy, le Graal c’est son père, et Donovan l’énonce même clairement ("en trouvant le Graal, vous trouverez le père").


Ce qui en fait pour moi un épisode cent fois supérieurs aux autres.

Mais grave, c'est là tout l'intérêt de ce 3e opus.
Si je dois les classer dans un mouchoir de poche, mon préféré reste sans doute le premier, juste devant le troisième.
C'est un tout cas la trilogie la plus emblématique de mon enfance, celle qui a contribué à me choper le virus incurable du cinéma, loin devant celle de Star Wars ou encore Back to the Future...

EDIT: souvenir d'enfance:
Indiana Jones et la dernière croisade passait pour la première fois à la télé, un soir, et je ne l'avais jamais vu. Sauf que j'étais à la campagne chez mes grands-parents, et que pas de bol ce soir-là tout le monde (sauf moi) voulait voir un débat politique à la con, et évidemment il n'y avait pas de magnétoscope dans cette putain de maison de campagne. J'ai cru mourir de déception et de rage.
Lors de sa deuxième diffusion (sur la chaîne Belge, ou Française, je sais plus, les deux se suivaient toujours de quelques jours), j'ai maté le film en l'enregistrant, en marquant l'étiquette avec un FEUTRE et en pétant la languette en plastique pour ne plus pouvoir enregistrer dessus. Et cette vhs a tourné, tourné...

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 18 Fév 2023, 21:57 ]
Sujet du message:  Re: Indiana Jones et la Dernière Croisade (Steven Spielberg, 1989)

Ces dernières semaines je me suis refait les trois premiers pour les montrer à mon fils. Le 1 est absolument génial, d'une épure dans le récit et l'aventure qui est juste parfaite.

Le 2, que j'aimais un peu moins, en partie en réaction à la surestimation par les "gothiques"/tristes sires du cinéma qui se pâment trop devant la violence et le côté dark, a été revu à la hausse. L'aspect irritant de Willie Scott m'a pas trop gêné et surtout il était contrebalancé par le micro-arc entre Indy et Short Round, leur amitié improbable. Et surtout l'aspect ride du film m'a plus que jamais frappé. Ça n'arrête juste jamais et ça confine au cartoon (lorsqu'après être sortis d'une mine sur un chariot poursuivi par un mur d'eau et avoir failli tomber d'une falaise, ils traversent un pont qui se casse pile au-dessus de... crocodiles, j'étais en mode "C'est génial").

Du coup j'étais quelque part prêt à revoir le 3, que je savais moins aimé par l'intelligentsia, à la baisse. Et si au début en effet l'approche "Préquelle de Star Wars" m'a chagriné, en mode "Avions-nous vraiment besoin de savoir comment il a eu le fouet, le chapeau, la peur des serpents, la cicatrice... tout ça en dix minutes ?" (même si c'est rattrapé par cette introduction géniale où on te fait croire que c'est Indy qui creuse, et dès qu'on voit que c'est pas le bon acteur, le scout en surpoids s'adresse au vrai Indy), bref si cette intro m'a fait tiquer comme elle ne m'avait jamais fait tiquer, juste après le film est tombé sur les rails de la jouissance.

Il y a certes de ci de là un petit truc qui accroche, des micro-imperfections, mais pas assez pour contrebalancer la perfection du reste. Les méchants, géniaux ; Elsa Schneider, superbe plastiquement et surtout pleine de facettes, l'anti-Willie Scott ; le père, un festival d'humour et d'émotion (je m'arnottise...) ; les scènes d'action (side car avec Indy en mode chevalier, avion avec le gag génial du gouvernail défoncé par Henry Jones Sr. qui refuse de l'avouer, hors-bord... et surtout la bataille contre le tank qui n'a juste RIEN A ENVIER à la poursuite du 1 [déjà géniale] ; sans oublier les bonbons comme le passage à Berlin ou ce gag cruel sur les offrandes proposées par "Les plus riches familles d'Allemagne"... ; les gags légendaires comme celui sur Brody ; l'émotion de la zik ; et sans oublier ce florilèges de morts cultes: Donovan qui vieillit bien sûr, mais aussi le mec broyé par la chenille du tank, ceux dans la jeep écrasé par le char (d'ailleurs sur Prime Video je crois qu'il manque le plan du gars qui essaie d'ouvrir la portière), la confrérie de l'Epée cruciforme qui se fait écraser par le paquebot, la chute de Vogel face caméra, le motard qui part en vrille, le pilote d'avion défoncé par les mouettes...

Bref, sans doute le meilleur des tr-- euh quatre, et sans doute cinq.

Auteur:  Déjà-vu [ 18 Fév 2023, 23:33 ]
Sujet du message:  Re: Indiana Jones et la Dernière Croisade (Steven Spielberg, 1989)

Qui-Gon Jinn a écrit:
Le 2, que j'aimais un peu moins, en partie en réaction à la surestimation par les "gothiques"/tristes sires du cinéma qui se pâment trop devant la violence et le côté dark

Merci pour les « tristes sires » (qui n’aiment aucun Indiana Jones), on l’apprécie aussi pour sa mise en scène démentielle, et son aspect justement jubilatoire. Heureusement, le 3 est surestimé par les bouffons.

Auteur:  deudtens [ 18 Fév 2023, 23:39 ]
Sujet du message:  Re: Indiana Jones et la Dernière Croisade (Steven Spielberg, 1989)

Assez d'accord, ceux qui placent le 2 au dessus sont de bizarres personnes.

Auteur:  Déjà-vu [ 18 Fév 2023, 23:42 ]
Sujet du message:  Re: Indiana Jones et la Dernière Croisade (Steven Spielberg, 1989)

T’ai-je déjà dit que j’adore Pool Loop ?

Auteur:  Film Freak [ 19 Fév 2023, 01:23 ]
Sujet du message:  Re: Indiana Jones et la Dernière Croisade (Steven Spielberg, 1989)

Déjà-vu a écrit:
Qui-Gon Jinn a écrit:
Le 2, que j'aimais un peu moins, en partie en réaction à la surestimation par les "gothiques"/tristes sires du cinéma qui se pâment trop devant la violence et le côté dark

Merci pour les « tristes sires » (qui n’aiment aucun Indiana Jones), on l’apprécie aussi pour sa mise en scène démentielle, et son aspect justement jubilatoire. Heureusement, le 3 est surestimé par les bouffons.

Je trouve justement le blocking et les compos du 3 supérieurs.

Auteur:  Déjà-vu [ 19 Fév 2023, 09:19 ]
Sujet du message:  Re: Indiana Jones et la Dernière Croisade (Steven Spielberg, 1989)

Film Freak a écrit:
Je trouve justement le blocking et les compos du 3 supérieurs.

Ah oui ? C’est fou ça (merci d’avoir répondu sérieusement).

Auteur:  raymond hessel [ 02 Fév 2024, 13:50 ]
Sujet du message:  Re: Indiana Jones et la Dernière Croisade (Steven Spielberg, 1989)

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Une analyse de deux versions du script, qui détaille les apports de Tom Stoppard sur le film final : https://mffilm.wixsite.com/lastcrusade

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 03 Fév 2024, 18:06 ]
Sujet du message:  Re: Indiana Jones et la Dernière Croisade (Steven Spielberg, 1989)

Belle.

L'analyse point par point est hyper instructive:
https://a2c67b48-4d49-41cb-84ff-f6c33f8 ... ea9904.pdf

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