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Nocturama (Bertrand Bonello, 2016)
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Auteur:  Karloff [ 20 Sep 2016, 21:22 ]
Sujet du message:  Re: Nocturama (Bertrand Bonello, 2016)

Le film est un bide, Orson.... J'ai bcp l'aimer aussi malgré ses défauts, personne dans mon entourage non cinéphile n'a eu envie de le voir....
Il rejoint Taj Mahal, d'ailleurs, j'avais itwé le mec de Bac Films à l'époque. Cette distribution ciné est courageuse mais il est clair qu'avec les attentats, personne n'a envie de voir un film qui met en scène des terroristes (même si cela n'a rien à voir, bien sûr).

Le casting est en cause, en partie, pas sûr que le film ait coûté très cher, mais avant les attentats, je suis persuadé que le film aurait fait Cannes et donc acquis plus de notoriété.

Auteur:  Film Freak [ 20 Sep 2016, 21:41 ]
Sujet du message:  Re: Nocturama (Bertrand Bonello, 2016)

Ou alors il a pas fait Cannes parce que c'est raté...cela dit, ce serait pas le premier film raté sélectionné à Cannes.

Auteur:  Orson [ 20 Sep 2016, 21:51 ]
Sujet du message:  Re: Nocturama (Bertrand Bonello, 2016)

Karloff a écrit:
Le film est un bide, Orson.... J'ai bcp l'aimer aussi malgré ses défauts, personne dans mon entourage non cinéphile n'a eu envie de le voir....
Il rejoint Taj Mahal, d'ailleurs, j'avais itwé le mec de Bac Films à l'époque. Cette distribution ciné est courageuse mais il est clair qu'avec les attentats, personne n'a envie de voir un film qui met en scène des terroristes (même si cela n'a rien à voir, bien sûr).

Le casting est en cause, en partie, pas sûr que le film ait coûté très cher, mais avant les attentats, je suis persuadé que le film aurait fait Cannes et donc acquis plus de notoriété.

Le film est un bide selon quel critère ?

Le nombre d'entrées/nombre de salles, le nombre d'entrées en chiffre absolu, le retour critique, le retour sur investissement...?

Désolé, mais je ne comprends pas vraiment ton message puisque tu évoques toutes ces raisons sans vraiment les expliciter.

Auteur:  Film Freak [ 20 Sep 2016, 21:58 ]
Sujet du message:  Re: Nocturama (Bertrand Bonello, 2016)

Ça tourne au gag là...

Auteur:  Karloff [ 20 Sep 2016, 23:09 ]
Sujet du message:  Re: Nocturama (Bertrand Bonello, 2016)

Citation:
Le film est un bide selon quel critère ?

Le nombre d'entrées/nombre de salles, le nombre d'entrées en chiffre absolu, le retour critique, le retour sur investissement...?

Désolé, mais je ne comprends pas vraiment ton message puisque tu évoques toutes ces raisons sans vraiment les expliciter.


La moyenne par copie est calamiteuse, le nombre d'entrées en chiffre absolu très bas, quant au retour sur investissement, cela dépend du budget, forcément, mais le sujet me semble le bannir longuement d'une diffusion télé hertzienne à une heure d'écoute.

Grosso modo, le souci ce n'est pas celui-là : il est produit, distribué, etc etc, mais les projets à venir de Bonello qui perd son statut auteur bankable gagné par ses deux précédents, surtout l'Apollonide qui fait 200 000 entrées sans prix à Cannes ni méga-stars dans son cast.

Auteur:  Film Freak [ 20 Sep 2016, 23:12 ]
Sujet du message:  Re: Nocturama (Bertrand Bonello, 2016)

Karloff a écrit:
quant au retour sur investissement, cela dépend du budget

5,61M€ donc faudrait que le film fasse plus de 500 000 entrées si je ne m'abuse...

Assez étonné que ça coûte si cher.

Auteur:  Karloff [ 20 Sep 2016, 23:58 ]
Sujet du message:  Re: Nocturama (Bertrand Bonello, 2016)

en fait, c'est très théorique le rapport entrées/budget.

sinon oui, c'est cher... Je suppose qu'il y a une part de sfx là-dedans (sfx bien nul d'ailleurs) et que Bonello prend un peu de blé - scénariste, réalisateur, compositeur.

Auteur:  Karloff [ 20 Sep 2016, 23:59 ]
Sujet du message:  Re: Nocturama (Bertrand Bonello, 2016)

En France, le budget moyen est de 4,4 millions d’euros pour un film mais 50 % d’entre eux coûtent moins de 2,8 millions d’euros.

Auteur:  Orson [ 23 Sep 2016, 02:21 ]
Sujet du message:  Re: Nocturama (Bertrand Bonello, 2016)

Karloff a écrit:
Citation:
Le film est un bide selon quel critère ?

Le nombre d'entrées/nombre de salles, le nombre d'entrées en chiffre absolu, le retour critique, le retour sur investissement...?

Désolé, mais je ne comprends pas vraiment ton message puisque tu évoques toutes ces raisons sans vraiment les expliciter.

La moyenne par copie est calamiteuse, le nombre d'entrées en chiffre absolu très bas, quant au retour sur investissement, cela dépend du budget, forcément, mais le sujet me semble le bannir longuement d'une diffusion télé hertzienne à une heure d'écoute.

Grosso modo, le souci ce n'est pas celui-là : il est produit, distribué, etc etc, mais les projets à venir de Bonello qui perd son statut auteur bankable gagné par ses deux précédents, surtout l'Apollonide qui fait 200 000 entrées sans prix à Cannes ni méga-stars dans son cast.

J'ai vu en effet que la moyenne par copie était un petit 49 entrées par séance.

En revanche, en chiffre absolu, le nombre d'entrées me semble loin d'être calamiteux par rapport aux films équivalents de Bonello sans casting connu (De la Guerre, Quelque chose d'organique, Tiresia). Si l'on compare avec ses 2 films précédents en revanche, évidemment les chiffres sont ridicules, mais comme on l'a dit, c'est pas le sujet (pas le même nombre de salles, ni la même couverture médiatique, ni même de noms réellement porteurs au générique).

Le vrai problème c'est le budget. Si le film a coûté près de 6M€, effectivement ils vont jamais récupérer leurs billes. Mais sur un tel projet, c'était quasi couru d'avance : sujet ultra touchy, en pleine période d'attentats (les films concurrents sur le même sujet ont été soit décalés, soit privés de sortie en salles) avec un traitement quasi expérimental et que des inconnus au générique... Ils savaient ce qu'ils tentaient.

C'est pas Saint Laurent avec un casting de stars et une promo tous azimuts.

Je suis d'accord avec toi sur le fait que cet échec commercial puisse handicaper les projets futurs de Bonello. En même temps, Honoré a fait moins de 40 000 entrées avec son Métamorphoses (près de 4M€ de budget), projet lui aussi expérimental et déroutant, et il a enchaîné derrière. Je pense que sur de tels cinéastes et pour de tels projets, il y a heureusement des producteurs encore prêts à miser en France.

Auteur:  Cyniquotron [ 01 Oct 2016, 11:16 ]
Sujet du message:  Re: Nocturama (Bertrand Bonello, 2016)

Pour ma part je l'ai vraiment beaucoup aimé, aussi bien dans sa structure que dans son naturalisme rêche. Il m'a touché comme une sorte d'ode chorale à la jeunesse contemporaine, et dans quelle situation politique elle se trouve, comment il filme Paris, La Défense, le métro, les tours, la Samaritaine, j'ai trouvé l'ensemble, ce que ça compose, juste sublime.

Sur la conclusion, et les critiques formulées ici,
je dirais simplement que si un groupe de personnes organise des attentats concertés à Paris avec des explosifs et se retranche dans un bâtiment public parisien, je pense que le GIGN (et le film semble documenté avec une conseillère sur la question), les traitera exactement comme le film le déroule. C'est une conclusion naturaliste - réaliste quoi, le romantisme adolescent se trouve à mon avis dans le fait de nier cette réalité. Après je ne pense pas qu'il y ait de jugement moral sur la police, plus la monstration d'un état de fait sécuritaire, de la fonction du GIGN.


Enfin à part quelques moments de montage un peu douteux je n'ai pas grand-chose à reprocher au film, et je me dis que s'il y a une grosse culture cinéphile derrière, elle n'enlève rien à ce que le film montre, il se tient vraiment bien tout seul.

6/6

Auteur:  Orson [ 01 Oct 2016, 12:34 ]
Sujet du message:  Re: Nocturama (Bertrand Bonello, 2016)

Cyniquotron a écrit:
et je me dis que s'il y a une grosse culture cinéphile derrière, elle n'enlève rien à ce que le film montre

Tout à fait, et une des multiples forces du film (qui vieillit décidément très bien) c'est de ne pas citer pour citer mais d'avoir digéré cette culture cinéphile pour l'intégrer totalement au projet.

Parfois ça aboutit même au télescopage de références filmiques dans une même séquence tout en trouvant sa forme propre. Le Samouraï et Les Amants du Pont-Neuf, puis Les Yeux sans Visage et Holy Motors, etc...

Auteur:  Cyniquotron [ 02 Oct 2016, 15:50 ]
Sujet du message:  Re: Nocturama (Bertrand Bonello, 2016)

Orson a écrit:
Cyniquotron a écrit:
et je me dis que s'il y a une grosse culture cinéphile derrière, elle n'enlève rien à ce que le film montre

Tout à fait, et une des multiples forces du film (qui vieillit décidément très bien) c'est de ne pas citer pour citer mais d'avoir digéré cette culture cinéphile pour l'intégrer totalement au projet.

Parfois ça aboutit même au télescopage de références filmiques dans une même séquence tout en trouvant sa forme propre. Le Samouraï et Les Amants du Pont-Neuf, puis Les Yeux sans Visage et Holy Motors, etc...


Ouais après le rapprochement d'avec Carax qui tient au lieu de la Samaritaine pour Holy Motors bon... Carax c'est pas mal mais c'est un cinéma beaucoup plus lyrique, d'un fantastique à la limite du poésard, et d'un romantisme qui me parle moins. Et je parle même pas de Gus Van Sant, quand j'ai vu Last Days j'ai décidé que c'était le dernier film de lui que je voyais, film qui m'a semblé tellement fainéant formellement et sur le fond, enfin deux réalisateurs qui sont plus dans un méta-filmique culturel, et pas auto-critiques processuels. Après je discute pas les citations hein, mais je vois chez Bonello une forme beaucoup plus tenue, beaucoup moins lyrique, avec une défiance d'avec le langage, d'avec l'image, d'avec le beau (et plus largement l'esthétique), qui conduit à une épure symbolique, d'où la critique parfois faite de lourdeur symbolique (et pas faux pour les larmes de sperme de L'Appolonide), mais qui parvient à des finesses dans le mouvement. Par exemple tout ce qui tourne autour de la statue de Jeanne d'Arc peut paraître lourd, mais je vois de la finesse en ce que l'actrice
qui y met le feu
, son visage fait miroir à celui de la statue, dans la dureté de son regard, ce qui éclate, diffracte la lourdeur symbolique qu'on pourrait y voir
(car que devient le symbole de la statue de Jeanne d'Arc si la jeune femme d'origine maghrébine qui l'enflamme a une colère, une visagéité qui lui fait miroir ?)
. Et le fait de passer par l'agent d'entretien de la ville de Paris, les plans avec la grue rouge, le film me semble plus malin que juste une attaque du nationalisme à travers la statue de Jeanne d'Arc.

Tout ça pour dire qu'il y a autant du Assault de Carpenter (lui-même déjà un remake d'Alamo de Wayne) que du Carax ou du Gus Van Sant d'Elephant (que j'ai maté aussi) dans Nocturama (et du Franju que j'adore absolument, et du Kurozawa aussi ouais, du Pasolini et du Hitchcock, du split-screen à la De Palma, et on pourrait en citer une ribambelle), une épure des plans, des citations et des symboles qui se diffractent dans le mouvement même du film ce pour quoi je le trouve si bon.

Enfin je suis d'accord avec toi hein (sur un télescopage des références qui ne se font pas au détriment de la puissance et de la forme propre à la composition de Nocturama), je m'arrête sur ce qui distingue clairement Bonello d'un Carax ou d'un Van Sant.

Auteur:  Orson [ 02 Oct 2016, 16:35 ]
Sujet du message:  Re: Nocturama (Bertrand Bonello, 2016)

En fait, pour Carax, en dehors de la référence à Holy Motors qu'on peut en effet facilement trouver dans l'utilisation de La Samaritaine, je pensais surtout aux plans du début de la première partie du film dans les couloirs du métro qui sont des flashs directs empruntés à la fois au Carax des Amants du Pont-Neuf et au Melville du Samouraï.

Plus tard, le masque doré plaqué sur le visage du gamin est également une réminiscence de celui porté à la fin de Holy Motors par Edith Scob, qui lui-même était déjà un emprunt à celui qu'elle était obligée de porter 50 ans plus tôt dans les Yeux sans Visage de Franju.

Mais des références dans ce film, il y en a une ribambelle qui s'entrecroisent sans arrêt...

Après, je suis d'accord avec toi, en dehors de ces multiples emprunts aux uns et aux autres, le cinéma de Bonello n'a pas grand chose à voir avec celui de Carax, effectivement beaucoup plus lyrique et romantique.

Comme tu l'as indiqué, Bonello tend selon moi également beaucoup plus vers une forme de sécheresse.

En revanche, contrairement à toi, je considère toujours le plan sur les larmes de sperme de L'Apollonide comme l'un des plus beaux vus l'année de sa sortie.

Auteur:  Billy Budd [ 08 Oct 2016, 17:34 ]
Sujet du message:  Re: Nocturama (Bertrand Bonello, 2016)

Billy Budd a écrit:
Il ne passe pas à moins de 100 kilomètres de chez moi.


Passant le week-end à Paris, je pensais pouvoir le voir aujourd'hui dans des conditions correctes, ben non.

Je vais attendre l'hypothétique blu ray.

Auteur:  Abyssin [ 08 Oct 2016, 21:22 ]
Sujet du message:  Re: Nocturama (Bertrand Bonello, 2016)

Le film est un bide et est sorti depuis plusieurs semaines, tu es optimiste. Dégouté de l'avoir loupé il y a 2 semaines dans la petite salle des Halles que st vite complète.

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