Courgette n’a rien d’un légume, c’est un vaillant petit garçon. Il croit qu’il est seul au monde quand il perd sa mère. Mais c’est sans compter sur les rencontres qu’il va faire dans sa nouvelle vie au foyer pour enfants. Simon, Ahmed, Jujube, Alice et Béatrice : ils ont tous leurs histoires et elles sont aussi dures qu’ils sont tendres. Et puis il y a cette fille, Camille. Quand on a 10 ans, avoir une bande de copains, tomber amoureux, il y en a des choses à découvrir et à apprendre. Et pourquoi pas même, être heureux.
Se revendiquant des dessins animés sombres de son enfance façon Remi sans famille, Barras et sa scénariste Céline Sciamma plongent dans un foyer social en n'édulcorant pas les traumatismes de l'enfance. Suicide, abandon, éducation absente prétexte à toucher des allocs, solitude des gamins, Ma vie de courgette n'est ni la mignonnerie gentillette ni le souffreteux stop motion doloriste qu'on pourrait craindre. Handicapé par sa durée famélique qui pousse à la concision, la douce tristesse qui s'en dégage est un vecteur de sensibilité et non de pathos, faisant confiance à l'intelligence des touts petits en prônant la résilience sur l'attendrissement bêta.
4/6