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MessagePosté: 25 Mai 2015, 14:06 
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Antichrist
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Sept ans après "Le Voyage du ballon rouge", son film "français" mineur, le maître taïwanais revient au cinéma avec "The Assassin", un Wu Xia Pian contemplatif et mélancolique à l'incroyable perfection formelle. Dès l'introduction, en noir et blanc, Hou Hsiao-hsien redéfinit son style. Un travail sur le cadre insensé - la photographie de Mark Lee Ping Bing est un hommage à la peinture chinoise -, un écoulement du temps qui fait de chaque scène un formidable tableau vivant, et le peintre Hou, de chercher le mouvement de caméra parfait pour exprimer les sentiments.

Apprendre à regarder un plan, à observer le moindre détail, le moindre frémissement - flammes qui vacillent, domestiques qui guettent, tentures qui bougent au gré du vent, oiseaux qui s'arrêtent de chanter. Le maître taïwanais nous impose son rythme narratif, sa manière de voir le monde et le cinéma. Il faut se laisser happer par son incroyable sens de la composition - il multiplie les profondeurs de champ, joue avec les éléments naturels pour évoquer la situation des personnages -, les sens toujours éveillés prêts à saisir la moindre réplique, le moindre regard. Beaucoup de critiques ont trouvé la narration confuse ? Tout est dit, ou dans le texte, ou dans les gestes de chacun, à condition, comme l'héroïne, d'être à la juste distance.

Le film est beau à se damner mais prend aussi le temps de peindre de magnifiques personnages que l'on pourrait qualifier de Shakespeariens - Hou Hsiao-hsien cite d'ailleurs "Ran", adaptation du "Roi Lear" par Akira Kurosawa, comme référence. On adopte le point de vue de Nie Yinniang (le Ying et le Yang ?), qui revient à la Cour de Weibo après un long exil durant lequel elle a appris le métier d'assassin.

Lors de sa précédente mission, elle s'est laissée attendrir - scène sublime - et sa maîtresse lui demande d'aller tuer l'homme qu'elle a aimé. Aucune parole inutile ne sera prononcée, les pleurs seront étouffés, mais le coeur, lui, bat toujours. "The Assassin" pourra décevoir les amateurs de Wu Xia Pian moderne - presque aucun effet numérique, les combats sont brefs, coups de pinceau sur une page blanche qui interrompent le récit avant de reprendre sa marche en avant ou son retour en arrière -, mais ravira tous les esthètes, film-monde dans laquelle on a envie de se replonger, juste pour regarder le visage de Shu Qi éclairé à la lampe chinoise, scrutant son ancien amant et sa nouvelle concubine.

6/6

L'interview de Hou Hsiao-hsien
http://festival-de-cannes.parismatch.co ... dre-769426


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MessagePosté: 25 Mai 2015, 14:16 
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Sir Flashball
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L'enfoiré de Karloff qui nargue les pauvres hères qui devront attendre 2016 pour découvrir ça.

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MessagePosté: 25 Mai 2015, 14:20 
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C'est un film que j'avais envie d'aimer. Quand je lis la critique de Karloff je fantasme un film qui m'ébahit à chaque instant.
Or, il est parvenu à m'ébahir uniquement par intermittence et de manière bien trop détachée. En fait en regardant le film j'avais l'impression d'être au musée. Tu passes tranquillement d'un tableau à l'autre, les oeuvres sont belles mais elles existent chacune par elle-même, sans vraie lien entre elles autre que thématique ou esthétique.
Rien compris au scénario, rien compris aux enjeux, les personnages sont des marionnettes inexpressives. Mais oui j'ai des scènes qui me restent durablement en mémoire comme en effet ce moment splendide (un raccord parfait) où on rappelle à Shu Qi qu'elle s'était laissée attendrir ou ses combats minimalistes dans une forêt dont la verdure semble onduler sous le mouvement des corps.
J'irai peut-être le revoir dans l'espoir d'y voir autre chose qu'un beau live d'images.

3/6 (je monte d'un point)

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MessagePosté: 25 Mai 2015, 14:22 
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Schtroumpf sodomite
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Castorp a écrit:
L'enfoiré de Karloff qui nargue les pauvres hères qui devront attendre 2016 pour découvrir ça.


Oui, l'attente sera aussi interminable que le film.

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MessagePosté: 25 Mai 2015, 14:25 
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Sir Flashball
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MessagePosté: 25 Mai 2015, 15:00 
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Teacher

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Tetsuo le nihiliste, il ne restera plus rien.


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MessagePosté: 08 Mar 2016, 13:04 
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Film assez intéressant à défaut d'être prenant.

Un film marqué surtout par le passage au numérique, on retrouve l'ambition des premiers films du Taiwanais dans l'association fresque historique à une mise en scène novatrice.
Si cette dernière offre de magnifiques séquences à travers la sensibilité d'HHH dans la recherche du plan naturel parfait, il faut avouer que la technique/technologie n'est ni parfaite ni complèment maîtrisée par le cinéaste. Le format de l'image ou le N&B des premières séquences bloquent l'entrée dans le film.

Il en est de même pour l'intrigue, on ne cesse de se demander quels en sont les aboutissants. Les dialogues sont évidemment rares et si le tout amène une certaine poésie, la finalité amène des regrets quand à la compréhension du film, qui aurait du être bien plus fluide.


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MessagePosté: 08 Mar 2016, 13:27 
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Film beau mais chiant, c'est un peu à quoi on s'attendait en fait.


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MessagePosté: 08 Mar 2016, 14:34 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Abyssin a écrit:
Film beau mais chiant

...et incompréhensible.

Enfin, c'est ce que tout le monde dit.

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MessagePosté: 08 Mar 2016, 15:10 
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Schtroumpf sodomite
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Un film de Hou Hsiao-hsien quoi...

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MessagePosté: 08 Mar 2016, 15:25 
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Du point de vue occidental, effectivement...

C'est contemplatif et implicite évidemment, mais même ici je trouve que HHH n'a pas totalement réussi son coup.


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MessagePosté: 08 Mar 2016, 15:26 
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Arnotte a écrit:
Abyssin a écrit:
Film beau mais chiant

...et incompréhensible.

Enfin, c'est ce que tout le monde dit.

Avec une narration à l'asiatique quoi.


Tetsuo a écrit:
Un film de Hou Hsiao-hsien quoi...

J'y ai pensé, j'ai failli le rajouter mais j'avais peur de briser le coeur de Karloff.


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MessagePosté: 08 Mar 2016, 16:09 
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J'avais adoré Millennium Mambo, et Shu Qi est clairement mon actrice asiatique préférée.
C'est aussi beau que Hero ?

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MessagePosté: 08 Mar 2016, 16:45 
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Saint-Juste a écrit:
C'est aussi beau que Hero ?


Fasciste !
Sinon ça n'a très certainement rien à voir. c'est pas compliqué à deviner


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MessagePosté: 08 Mar 2016, 16:47 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Oui là c'est même le grand écart. Le film est une merveille picturale, il a quelque chose d'extrêmement figé ce qui rend chaque mouvement infiniment sensible. J'ai encore plein d'images en tête. Je vais essayer de retourner le voir.

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