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Land of the Dead (G. A. Romero - 2004)
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Auteur:  Jack Griffin [ 30 Aoû 2005, 09:19 ]
Sujet du message: 

Ecouté au masque et la plume le coup de coeur de Lalanne pour le film, devant des journalistes qui n'avait manifestement jamais entendu le nom de Romero. C'est assez effrayant de voir l'incompétence et la culture extraordinairement restreinte de certains critiques professionels.

Autre coup de coeur cette fois ci pour la ressortie de Dead zone qui était présenté comme le premier film de Cronenberg.

Auteur:  Canard_WC [ 30 Aoû 2005, 17:54 ]
Sujet du message: 

mannhunter a écrit:
so provençal cool a écrit:
le héro du film:un black zombifié qui a emprunté son maquillage a un des vanpire de la série buffy, qui gueule quand il en a l'occasion (il gueule quand il prend une mittraillette, quand les humain arrive, quand il parte, quand il se gratte les couilles...).


plutôt d'accord avec toi,ce personnage est un peu ridicule,sorte de caricature poussive du troublant Bub de DAY. :wink:


moi, ce qui me gêne, c'est que c'est le seul zombie à avoir pris conscience de son état. et on parle d'évolution des zombies !
ben pour l'instant il n'y en a qu'un qui ait un peu plus de jugeote que les autres, et encore il est loin du stade de l'homo sapiens... ce n'est peut-être qu'un épiphénomène ! parler d'évolution, d'organisation et d'apprentissage des zombies, c'est vraiment exagéré. il n'y en a qu'un qui "communique" et ce, en poussant des grognements... c'est un peu limité comme mode de communication, et avec un grognement il réussit à faire passer des tas de messages différents à ses congénères !

je ne ressens aucune compassion pour les zombies, malgré la tentative de romero de les humaniser. ils n'ont qu'un but : nous bouffer ! et nous voler notre place au sommet de la chaine alimentaire... je ne vois pas, tant qu'ils n'auront pas abandonné leur goût immodéré pour la chair humaine, comment une sorte de paix peut s'installer...

Auteur:  Russix [ 31 Aoû 2005, 08:10 ]
Sujet du message: 

Bon puisque "Land of the Dead" est une allégorie et que chacun y va de sa petite interprétation, je vous livre la mienne. Elle s'éloigne un peu de celle de Romero (j'ai le droit, une oeuvre une fois terminée n'appartient plus uniquement à son créateur).
Pour moi, la citadelle représente l'ensemble des pays "dévelloppé" et pas seulement les USA. Dans la citadelle les vivants ayant du pouvoir mangent à leur faim. Ceux qui n'en ont pas survivent à leur coté. Au delà de cette citadelle, c'est le territoire des morts (de faim). Les vivants viennent se ravitailler chez les zombies liquidant au passage ceux qui s'approchent trop (Les pays développés prennent les ressources des "pays en voix de développement" sans ménagement).

Un jour un leader prend la tête du peuple Zombie pour les conduire là où il y a de la nourriture. Les vivants sont pris au dépourvu, mis au pied du mur de la réalité par l'éveil des morts. Le prix payé pour avoir vécu dans le refoulement du chaos environnent est élevé. C'est le carnage pour les uns la fuite pour les autres.
Se serait à mon sens une forte erreur de voir en Big Daddy un substitut de "Ben Laden". Big Daddy étant animé par une sentiment d'injustice. Ben Laden manifestement par un désir de destruction. Voir en Big Daddy une sorte de libérateur (de Moïse) est à mon avis assez pertinent.

Si on y reflêchit bien, Romero a une vision extrêmement pessimiste du monde. Dans sa saga Zombie, même si les morts vivants évolus "d'épisode" en "épisode" vers plus de conscience. Le choix allégorique semble condamner les morts-vivants à ne jamais changer de condition. Etre vivant n'est pas plus enviable que d'être un zombie. Cette population vie soit dans le dénuement soit dans un faste factice et précaire.

Les événements du 11 septembre ont fortement influencés le scénario de Land of the Dead (Voir l'interview de Romero en spoiler page précédente). Ces événements font partis du passé, je ne peux cependant m'empêcher de voir dans "Land of the Dead" une sorte de mise en garde.

_______________
J'ai l'esprit large et je n'admets pas qu'on dise le contraire. (Coluche)

Auteur:  Bub [ 20 Avr 2008, 20:50 ]
Sujet du message: 

Pas mal de choses à dire sur ce film... D'abord, je ne comprends pas pourquoi on ne le trouve pas à la hauteur de la trilogie. Je conçois qu'on trouve certaines facilités, les trucs de terrorisme, de station service... etc...
Mais ces facilités valent beaucoup plus dans le cadre d'une théorie du mort-vivant. Plus que le simple spectre du 11 septembre, l'élément inédit dans ce film de mort-vivant, c'est la possibilité qu'ont les vivants de déterminer leur condition d'existence, en l'occurrence ici, d'existence sociale...

Jusqu'ici, on avait eu plusieurs groupes humains face à ces mort-vivants: Dans Zombie, par exemple, Les humains cachés dans leurs tours, et ceux qui les protègent, c'est à dire les Policiers et caméramens (sans compter ceux qui s'allient à ces dernier pour se protéger eux-mêmes, par exemple, ma super scène de Shoot-em-up à la cambrousse, mais ceux là sont loin de tout, en tout cas, le problème du comportement des survivants entre eux, et vis-à vis de ceux qu'ils protègent ne se pose pas.), et enfin, les voleurs (ici, une ébauche de questionnement sur ce comportement, mais pas encore ici vis-à-vis des protégés).

Ici, il est clairement question de transformation sociale, du comportement vis-à vis du pouvoir. Pas simplement vis-àvis de questions contemporaines à courte vue...
C'est en fait la première fois que les protecteurs et producteurs (ceux qui ramènent la nourriture), se voient dans l'obligation de se poser des questions politiques, et ont plusieurs possibilités dans cette optique.


Alors personnellement, je dirais que ces Land of the dead contient des évolutions imposées par le stade où il avait laissé ses questionnements... L'évolution des mort-vivants est le second critère qui l'indique... Cette fois-ci, les morts sont réellement plus vivants que certains vivants, alors que ce n'était qu'en germe auparavant...
Pour résume, Romero ajoute de nouveaux types d'acteurs, complexifie leurs rapports, et fait évoluer ses figures.

Donc je conclue en affirmant mon approbation totale à l'évolution actuelle de la figure du mort-vivant de Romero. Ce film vaut largement les précedents, parce qu'il offre une vision plus aboutie de cette figure, et une vision plus complète des différents groupes sociaux représentés.



Comme toujours, 5,5/6 (c'est pour ça que je peux pas faire le top Romero, j'y vois trop une démarche d'ensemble, et ce qu'apporte un film vaut toujours exactement ce qu'il perd du précédent)

Auteur:  The Scythe-Meister [ 20 Avr 2008, 20:55 ]
Sujet du message: 

L'enfer est pavé de bonnes intentions quoi.

Auteur:  Bub [ 20 Avr 2008, 21:06 ]
Sujet du message: 

The Scythe-Meister a écrit:
L'enfer est pavé de bonnes intentions quoi.



Lol, tu m'as eu, fallait pas que j'oublie de préciser que je vois pas où le résultat est raté...

Auteur:  The Scythe-Meister [ 20 Avr 2008, 21:21 ]
Sujet du message: 

Je l'ai vu il y a longtemps. Ce dont je me souviens, c'est que le film pose tous les éléments dont tu parles mais pour au final faire une intrigue de série Z, avec des personnages inexistants (si encore ils étaient réduit à des symboles politiques, mais ce n'est pas le cas) et une mollesse généralisée de la mise en scène. Certes il y a bien quelques résolutions des questions posées, mais le reste c'est un enfilage de scène stéréotypées du film de zombie.

Et j'ajouterais que je ne vois pas où l'évolution de la figure du zombie lui-même dépasse le stade du gimmick (que tu résumes bien). Un 28 jours plus tard, malgré son côté didactique, allait plus loin et était plus moderne.

Auteur:  the black addiction [ 21 Avr 2008, 10:57 ]
Sujet du message: 

The Scythe-Meister a écrit:
Je l'ai vu il y a longtemps. Ce dont je me souviens, c'est que le film pose tous les éléments dont tu parles mais pour au final faire une intrigue de série Z, avec des personnages inexistants (si encore ils étaient réduit à des symboles politiques, mais ce n'est pas le cas) et une mollesse généralisée de la mise en scène. Certes il y a bien quelques résolutions des questions posées, mais le reste c'est un enfilage de scène stéréotypées du film de zombie.

Et j'ajouterais que je ne vois pas où l'évolution de la figure du zombie lui-même dépasse le stade du gimmick (que tu résumes bien). Un 28 jours plus tard, malgré son côté didactique, allait plus loin et était plus moderne.


Difficile de nier ce que tu dis (sauf pour la dernière phrase bien entendu), ce serait mettre Land of the dead au même niveau que les autres de la trilogie. Ce n'est vraiment pas mon cas, mais le film conserve énormément de charme pour moi; la série B n'était pas loin dans les autres non plus. Mais c'est vrai qu'il manque un facteur puissance qui envoie le film plus loin que sa représentation politique; comme tu dis, plus de didactisme pour moins d'intensité. Le film finit par être marrant, et cet aspect là m'a plu, je le reconnais. Le grossissement des traits fonctionne assez bien, malgré le fait que ça limite le film, mais il manque ce qui rendait Zombie inquiétant dès les premières secondes.

Auteur:  The Scythe-Meister [ 21 Avr 2008, 11:45 ]
Sujet du message: 

the black addiction a écrit:
Difficile de nier ce que tu dis (sauf pour la dernière phrase bien entendu), ce serait mettre Land of the dead au même niveau que les autres de la trilogie. Ce n'est vraiment pas mon cas, mais le film conserve énormément de charme pour moi; la série B n'était pas loin dans les autres non plus.


Oui. J'ai toujours trouvé que le côté politique était surestimé dans ces films de toute façon... je trouve presque, comme je l'ai déjà dit dans le top Romero, que le plus politique des 4 est le premier, il s'attarde moins sur des figures critiques finalement peu développées mais va au final peut être plus loin dans sa forme même.
Avec Land of the dead, j'ai l'impression que Romero donne aux fans qui se sont masturbés sur ses films pendant 20 ans ce qu'ils attendaient mais oublie de faire un film derrière...

the black addiction a écrit:
Le film finit par être marrant, et cet aspect là m'a plu, je le reconnais.


Mais il ne se distingue pas de ce point de vue de la masse de films d'horreurs "marrants". Les aspects extérieurs du film, la série B qui domine (le gore, les scènes "d'action"), sont même à la ramasse. En tant que pur film d'horreur, l'armée des morts, que je n'aime pas plus que ça, est quand même largement plus efficace, inventif dans son déroulement, intense, etc.

Karl le mort-vivant a écrit:
mais ceux là sont loin de tout, en tout cas, le problème du comportement des survivants entre eux, et vis-à vis de ceux qu'ils protègent ne se pose pas.)


Ce que fait 28 jours plus tard (toute la deuxième partie avec les militaires). *c'est pour embêter TBA ca*

Auteur:  Bub [ 21 Avr 2008, 22:25 ]
Sujet du message: 

the black addiction a écrit:
The Scythe-Meister a écrit:
Je l'ai vu il y a longtemps. Ce dont je me souviens, c'est que le film pose tous les éléments dont tu parles mais pour au final faire une intrigue de série Z, avec des personnages inexistants (si encore ils étaient réduit à des symboles politiques, mais ce n'est pas le cas) et une mollesse généralisée de la mise en scène. Certes il y a bien quelques résolutions des questions posées, mais le reste c'est un enfilage de scène stéréotypées du film de zombie.

Et j'ajouterais que je ne vois pas où l'évolution de la figure du zombie lui-même dépasse le stade du gimmick (que tu résumes bien). Un 28 jours plus tard, malgré son côté didactique, allait plus loin et était plus moderne.


Difficile de nier ce que tu dis (sauf pour la dernière phrase bien entendu), ce serait mettre Land of the dead au même niveau que les autres de la trilogie. Ce n'est vraiment pas mon cas, mais le film conserve énormément de charme pour moi; la série B n'était pas loin dans les autres non plus. Mais c'est vrai qu'il manque un facteur puissance qui envoie le film plus loin que sa représentation politique; comme tu dis, plus de didactisme pour moins d'intensité. Le film finit par être marrant, et cet aspect là m'a plu, je le reconnais. Le grossissement des traits fonctionne assez bien, malgré le fait que ça limite le film, mais il manque ce qui rendait Zombie inquiétant dès les premières secondes.


Globalement d'accord avec toi, sauf que je le mets au même niveau (c'est mon problème avec Romero, ce qu'un film perd d'un côté, je trouve qu'il leregagne de l'autre). Et je dirais pas non plus didactisme, parce qu'il simplifie pas (28 jours plus tard, dans mes souvenirs, simplifie... Ça, c'est pour Scythe). Les relations entre groupes sont plus complètes et par conséquent complexes qu'avant...

Sur la série B, comme tu le dis, on la frôlait parfois avant aussi. Mais c'est de la bonne série B avec une action assez construite... Et même plutôt bien faite...

M'a beaucoup fait penser à Ghosts of Mars moi aussi, mais pas simplement par adulation de l'auteur (j'aime pas les auteurs, y a pas d'auteurs), parce que les deux films se ressemblent réellement (et je trouve que les deux tuent).

Auteur:  the black addiction [ 22 Avr 2008, 13:04 ]
Sujet du message: 

Scythe a écrit:
Oui. J'ai toujours trouvé que le côté politique était surestimé dans ces films de toute façon... je trouve presque, comme je l'ai déjà dit dans le top Romero, que le plus politique des 4 est le premier, il s'attarde moins sur des figures critiques finalement peu développées mais va au final peut être plus loin dans sa forme même.
Avec Land of the dead, j'ai l'impression que Romero donne aux fans qui se sont masturbés sur ses films pendant 20 ans ce qu'ils attendaient mais oublie de faire un film derrière...


Oui le gros défaut de Land of the dead c'est qu'il est trop ouvertement politique, Romero a la rage mais ça ne passe par l'intermédiaire de la forme. C'est bien dommage, mais c'est également le cas du troisième volet de la trilogie. Par contre je trouve que le phénomène est autant saisissant dans Zombie que dans le premier.
En gros, c'est pour cette raison que je ne peux pas placer Land of the dead au niveau des deux premiers, le discours devient ostensible mais l'énergie formelle régresse. Mais cela empêche t il réellement d'en faire un film estimable seulement, pas un grand film ? Le récit est basique mais plaisant, Romero gagne en spectaculaire dans ce dernier volet. Je préfère bien sur la première configuration mais cette dernière est plaisante. Je ne suis pas d'accord avec toi sur l'aspect strictement technique donc; le gore est bien géré il me semble, l'ambiance apocalyptique également, malgré le fait que ces personnages de série B contamine un peu la dureté envisagé au départ. Romero rate clairement l'aspect coup de poing de son film mais réutilise bien certains poncifs, ce qui permet de continuer à se masturber tranquillement.
Tu trouves le film mou, sans vie ? je peux comprendre, il n'essaye pas d'actualiser son style plus que ça... il n'a jamais été un grand styliste de toutes façons, sa mise en scène sèche et épurée fonctionne encore très bien en ce qui me concerne, ça me fait presque oublier le mauvais jeu des acteurs.

Donc
Scythe a écrit:
En tant que pur film d'horreur, l'armée des morts, que je n'aime pas plus que ça, est quand même largement plus efficace, inventif dans son déroulement, intense, etc.


Dire ça juste parceque le film utilise une manière de filmer qui correspond mieux à son époque ? je veux bien mais c'est oublier que cette forme ne sert rien du tout, c'est de la poudre aux yeux. Ce qui est symptomatique c'est le fait de faire courir les zombis... c'est tout ce que le cinéaste à trouvé pour actualiser son film, ça ne va pas bien loin. En ce qui me concerne le classicisme assumé de Romero reste bien plus efficace qui l'illusion de dureté de ce film; et pareil pour le film de Boyle. Je mets la suite, 28 semaines, bien plus haut déjà; il offre, sur certaines séquences, un dispositif formel assez novateur qui pense la représentation au lieu de se dire "bon là on va faire un plan séquence, ce sera jolie".
On peut toutefois en discuter, bien entendu.

Auteur:  The Scythe-Meister [ 22 Avr 2008, 13:17 ]
Sujet du message: 

the black addiction a écrit:
Le récit est basique mais plaisant, Romero gagne en spectaculaire dans ce dernier volet.


Zombie était plus spectaculaire quand même! Celui là c'est du spectaculaire de série B... ca manque quand même d'ampleur.

the black addiction a écrit:
Dire ça juste parceque le film utilise une manière de filmer qui correspond mieux à son époque ?


Non, parce qu'à séquences d'horreur égales (d'autant qu'il y a certaines scènes proches), l'armée des morts est systématiquement plus intense et plus "horrifique". Oui ca passe par la forme, beaucoup plus énergique et dure, mais pas uniquement. Land of the dead propose le tout venant du film de zombie basique, je ne vois pas comment on peut trouver la moindre efficacité à ces séquences vues et revues en mieux ailleurs (et dans l'armée des morts justement). Après oui l'armée des morts est vide et facile mais il n'y a dans land of the dead aucun équivalent à la scène d'introduction par exemple. Land of the dead c'est quand même le film d'horreur qui ne fait jamais peur, n'angoisse jamais et ne fait même pas mal quand un type se fait dévorer (ca fait plutôt sourire, ce qui était pas le cas dans les trois premiers), ce qui pour un film d'horreur est quand même dommage.

Auteur:  The Scythe-Meister [ 22 Avr 2008, 13:22 ]
Sujet du message: 

Et je rajouterais que tu as beau parler de représentation (et d'absence de représentation dans la forme du Boyle et de l'armée des morts), mais je ne vois pas en quoi la forme du Romero représente ses aspirations politiques. Alors entre une forme vide mais efficace dans l'horreur et une forme non-efficace qui ne parvient pas incarner ses intentions, je préfère largement la première.

Auteur:  the black addiction [ 22 Avr 2008, 13:44 ]
Sujet du message: 

Scythe a écrit:
Zombie était plus spectaculaire quand même! Celui là c'est du spectaculaire de série B... ca manque quand même d'ampleur.


Oui, plus spectaculaire dans la rigueur gore et l'intensité, c'est sur. Mais ici il créé pour la première fois un univers futuriste avec un plus gros budget, une plus grande importance apportée au gigantisme du décors. Je me répète, je préfère nettement l'autre configuration mais c'est sympa quand même.

Scythe a écrit:
Non, parce qu'à séquences d'horreur égales (d'autant qu'il y a certaines scènes proches), l'armée des morts est systématiquement plus intense et plus "horrifique". Oui ca passe par la forme, beaucoup plus énergique et dure, mais pas uniquement. Land of the dead propose le tout venant du film de zombie basique, je ne vois pas comment on peut trouver la moindre efficacité à ces séquences vues et revues en mieux ailleurs (et dans l'armée des morts justement). Après oui l'armée des morts est vide et facile mais il n'y a dans land of the dead aucun équivalent à la scène d'introduction par exemple. Land of the dead c'est quand même le film d'horreur qui ne fait jamais peur, n'angoisse jamais et ne fait même pas mal quand un type se fait dévorer (ca fait plutôt sourire, ce qui était pas le cas dans les trois premiers), ce qui pour un film d'horreur est quand même dommage.


Le problème c'est que le vide de L'armée des morts m'empêche de ressentir cette soit disant énergie ou dureté. Chaque plan me dirige vers une intention de tape à l'oeil qui m'énerve. Le relatif effacement stylistique de Romero fonctionne bien mieux pour le coup. La forme est plus sèche et abrupte et certaines séquences arrivent à me mettre mal à l'aise. Ces séquences, retirées du tout un peu bouffon impliqué par l'esprit série B, fonctionnent sur une rigueur gore que seul Romero atteint, même si c'est amoindri en comparaison de ses grands films. On tombe un peu dans le carton pate par moment mais certaines séquences sont réussies.
Mais je pense que l'enflure dû à cet esprit série B est totalement voulu, ça permet à Romero de bien faire émerger ses figures politiques. Il grossit le trait, ça me plait moyennement, mais au moins il construit quelque chose qui va au delà du simple formalisme qui croit redéfinir quelque chose.

Voilà je préfère ce film ce film qui stagne sur ses positionnements formels plutôt que deux films qui croient faire avancer les choses alors qu'ils sont symptomatiques d'un recul. Un recul vers les veilles variations de poncifs qui n'offrent rien, et ils n'offriront rien, en tous cas en ce qui me concerne, tant qu'un cinéaste comprendra que l'horreur doit être sujet, elle doit se confondre dans la forme et être mise en crise (peut être) par celle ci. Faire du cinéma d'horreur sans que celle ci habite la forme me semble inutile et irrémédiablement régressif... mais là je sais qu'on est d'accord, c'est pour ça que ton indulgence envers ces deux films me surprend un peu.
La série B dans Land of the dead rend le film beaucoup plus actuel en ce qui me concerne (actualiser par les figures passées) que ces films qui ne mettent rien en crise. Ils m'emmerdent.

Auteur:  the black addiction [ 22 Avr 2008, 13:46 ]
Sujet du message: 

The Scythe-Meister a écrit:
Et je rajouterais que tu as beau parler de représentation (et d'absence de représentation dans la forme du Boyle et de l'armée des morts), mais je ne vois pas en quoi la forme du Romero représente ses aspirations politiques. Alors entre une forme vide mais efficace dans l'horreur et une forme non-efficace qui ne parvient pas incarner ses intentions, je préfère largement la première.


Je t'ai dit que les aspirations politiques de Romero ne passaient pas par la forme, c'est le gros défaut du film pour moi.
Je ne vois rien d'efficace dans les deux autres films, juste du vide.

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