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No Escape (John Erick Dowdle, 2015)
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Auteur:  Caribou [ 01 Nov 2015, 01:50 ]
Sujet du message:  No Escape (John Erick Dowdle, 2015)

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Comme le film dont il est question plus bas ('74), il s'agit d'un beyond-enemy-lines movie couplé à un film à la Taken, auquel il ne ressemble pas vraiment en fait, mais avec une famille pour protagoniste en gros. Honnêtement, ça abuse de ralentis dans les moments cruciaux (ou pas), la réalisation et le scénario sont trop manipulateurs à mon goût mais difficile de nier que c'est captivant. Il n'offre pratiquement pas un instant de répit à partir du moment où l'action s'enclenche et les rares pauses ne durent jamais trop longtemps, on les ressent comme les personnages, en s'autorisant à respirer.
Encore un film dont le principal atout est de posséder une chronologie et une géographie claires et lisibles (deux cartes sont utilisées à deux moments différents, ça contribue à renforcer l'impression que le spectateur fait ce cheminement avec les personnages).
Quand ça pète, avec Owen Wilson qui se balade dans les rues, puis qui se met à courir, c'est super gripping.
Le père, que joue Owen Wilson, dit qu'il faut toujours garder dix mètres d'avance sur leurs poursuivants. Ce motto constitue le programme du film. Comme en alpinisme, la moindre avancée représente un effort et une progression quasi surhumaine.
Franchement, Owen Wilson est un super acteur, il est parfait dans le rôle d'un architecte, supposé être un type lambda, qui acculé face au pire, doit continuer d'imaginer des solutions.
On n'est pas dans MacGyver hein, les problèmes sont pressants et les solutions sont souvent simples et brutales.

Isabelle Régnier a écrit:
On se demande bien ce que ce pauvre Owen Wilson est venu faire dans ce survival outrancier, dont le point de vue tendanciellement raciste traduit une peur panique de l'étranger semblant surgir du fin fond de l'esprit d'un vétéran du Vietnam marqué au fer rouge par un vieux bréviaire d'anticommunisme primaire.


Je me demande ce que cette conne d'Isabelle Régnier avait pensé à l'époque d'En Territoire Ennemi, où Owen Wilson était aussi allé se fourrer (elle aurait pu faire un jeu de mots sur le titre). A raison pour Owen à mon avis, parce que je trouve que c'est un très bon film de guerre sous-estimé.
Le film est pas raciste. C'est tout son piquant d'ailleurs, c'est d'imaginer une révolution dans un pays qui n'existe pas, plutôt que faire référence à des dates et des lieux déjà existants; ça se passe dans un pays imaginaire frontalier du Vietnam.
Les péripéties ne sont pas toujours crédibles, mais on a déjà vu bien pire ailleurs (les films sur le génocide rwandais sont-ils racistes?), et le film bénéficie à plein de cet alliage d'hyperréalisme et de fiction. Ce serait bien plus passionnant s'il y avait davantage de films qui prenaient pour toile de fond une époque fictionnelle mais qui ressemblerait à une réalité existante.
Pour finir, un mot sur Pierce Brosnan qui malheureusement ne joue qu'un second rôle, quel putain de charisme quand il veut, ou quand le rôle s'y prête.

Un bon 4/6 surnoté sans doute mais comme le film est prenant.

Auteur:  rotary [Bot] [ 03 Nov 2015, 07:11 ]
Sujet du message:  Re: No Escape (John Erick Dowdle, 2015)

Je trouve ta note un poil généreuse mais je suis globalement d'accord.

Auteur:  Abyssin [ 25 Déc 2015, 01:26 ]
Sujet du message:  Re: No Escape (John Erick Dowdle, 2015)

Quelle daube!

Je ne suis pas contre le pitch de départ de ce survival qui est de prendre une famille américaine débarquant dans un pays étranger dans lequel le régime est renversé mais le résultat est catastrophique. Je suis le premier à me foutre du réalisme historique, que ça ne soit pas passé comme ça dans la réalité,etc... mais je pardonne moins le manichéisme et la crasse bêtise de l'ensemble. Et puis c'est peut-être moi mais c'est réalisé comme un pied par le tâcheron qui avait remaké Rec. Ca abuse des ralentis et les plans sont assez moches.

Après il faut reconnaitre une petite efficacité à l'ensemble, ça commence tambour battant et on ne s'emmerde pas avec des blablas mais niveau action c'est quand-même le minimum syndical. Il y a un petit peu de tension mais pas de scène vraiment inspirée dans ce survival. Owen Wilson et Brosnan, sans être brillants, donnent de leur personne mais ça ne permet pas d'éviter le naufrage.

Comme je l'ai dis, c'est le cadet de mes soucis que le film donne une fausse image de l'asie du sud-est mais là on a vraiment une vision "Tintin au Congo" version thaï. Entre la famille qui regrette d'avoir quitté le Texas car c'est tellement mieux, le conflit sans aucune cohérence qui prend comme proies les occidentaux, le manichéisme bons/gentils... C'est grossier, ça accumule les facilités (le coup de la frontière), les dialogues sentimentalistes sont à chier.

Bref c'est bien misérable.

1,5/6

Auteur:  Abyssin [ 25 Déc 2015, 01:36 ]
Sujet du message:  Re: No Escape (John Erick Dowdle, 2015)

Caribou a écrit:


Isabelle Régnier a écrit:
On se demande bien ce que ce pauvre Owen Wilson est venu faire dans ce survival outrancier, dont le point de vue tendanciellement raciste traduit une peur panique de l'étranger semblant surgir du fin fond de l'esprit d'un vétéran du Vietnam marqué au fer rouge par un vieux bréviaire d'anticommunisme primaire.


Les péripéties ne sont pas toujours crédibles, mais on a déjà vu bien pire ailleurs (les films sur le génocide rwandais sont-ils racistes?), et le film bénéficie à plein de cet alliage d'hyperréalisme et de fiction.


Raciste non mais "la peur de l'étranger" c'est tout à fait ça et c'est un point assez énervant du film. On a l'impression de voir une vision cauchemardesque cliché de l'asie du sud-est vue par un Texan qui n'a pas quitté son ranch. Plus que les péripéties, c'est le déroulement du putsch qui n'a rien de crédible. L'explication de Brosnan sur les toits fait figure de peau de chagrin et est ultra-simpliste. Ca ne me gêne pas que Dowdle n'ancre pas le film dans une réalité géopolitique existante mais le souci est que sa réalité fictionnelle n'est même pas crédible.

Par contre, je vois pas trop ce qui est hyperréaliste là-dedans.

Auteur:  Caribou [ 25 Déc 2015, 15:16 ]
Sujet du message:  Re: No Escape (John Erick Dowdle, 2015)

Pas mal de non-arguments parmi tes reproches alors que tu admets avoir trouvé le film efficace et ne t'être pas ennuyé. SPOILERS AHEAD.


Abyssin a écrit:
Comme je l'ai dis, c'est le cadet de mes soucis que le film donne une fausse image de l'asie du sud-est mais là on a vraiment une vision "Tintin au Congo" version thaï.


Dis tout de suite que ça ne t'aurait pas gêné que le film se passe partout ailleurs, mais que tu te sens une légitimité à t'indigner vu que ta compagne est taïwanaise (? si je me souviens bien) et que tu dois connaître un peu ce coin de l'Asie. Désolé d'aller du côté de l'explication psychologique mais ça me paraît évident. Disons que ce qui te gêne est très circonstantiel en l'occurrence.
Le film n'a pas vocation à être réaliste, ni à parler d'un pays existant d'Asie, même s'il a été réalisé sous le contrôle du gouvernement thaïlandais afin qu'il n'y ait pas de méprise.

Abyssin a écrit:
Entre la famille qui regrette d'avoir quitté le Texas car c'est tellement mieux.


Quand les emmerdes commencent, ils ont passé UNE nuit dans le pays (fictionnel) où se passe le film. Je connais beaucoup de gens qui réagiraient de la même manière. Tu ne comprends pas ce qu'il peut y avoir d'un peu vertigineux pour une mère de quitter son confort texan pour aller dans un pays inconnu à l'autre bout du monde, loin de ses proches et de sa famille?

Abyssin a écrit:
le conflit sans aucune cohérence qui prend comme proies les occidentaux,


Le conflit prend, entre autres proies, les occidentaux. Les premières scènes sont des scènes classiques entre révolutionnaires et forces de l'ordre. Le point de vue adopté est très restrictif, il est celui d'Owen Wilson, qui est pris en chasse en tant que représentant d'une entreprise américaine spoliatrice. La cohérence, c'est un peu hors-sujet.

Abyssin a écrit:
le manichéisme bons/gentils...


C'est marrant, le film prend soin de sortir de son manichéisme bons-gentils par l'entremise du personnage de Brosnan et une réplique qui justifie (de manière un peu légère en effet, j'ai lu ton second message après) en quelque sorte la colère des autochtones. Le film est fréquemment un peu gros (la scène du toit, la scène "Choix de Sophie") et même putassier, mais c'est converti en efficacité. Pourquoi se plaindre.
J'ai aimé la tentative qui consiste à aborder un film de révolution comme un film d'horreur, ou plus justement, un film d'horreur comme un film de révolution.

Abyssin a écrit:
Raciste non mais "la peur de l'étranger" c'est tout à fait ça et c'est un point assez énervant du film. On a l'impression de voir une vision cauchemardesque cliché de l'asie du sud-est vue par un Texan qui n'a pas quitté son ranch.


C'est pas le film de Christian Clavier sur les lesbiennes qui vont adopter un garçon en Thaïlande à l'autre bout du spectre. "La peur de l'étranger" est quelque chose de normal, le réalisateur l'évoque brièvement en début de film avant que le pays ne tombe dans le chaos, et ça devient un survival où c'est une donnée quasi caduque.

Abyssin a écrit:
Plus que les péripéties, c'est le déroulement du putsch qui n'a rien de crédible.


dixit le spécialiste ès révolutions :wink:

Pour l'hypperréalisme, ce sont ces plans assez moches, mais c'est pas aussi irritant que du Greengrass, avec un bon "ancrage local", quoi que ça veuille dire vu qu'il s'agit d'un pays imaginaire. Juste un souci de restitution, c'est bien fait.

Auteur:  Castorp [ 25 Déc 2015, 16:05 ]
Sujet du message:  Re: No Escape (John Erick Dowdle, 2015)

Caribou a écrit:
Dis tout de suite que ça ne t'aurait pas gêné que le film se passe partout ailleurs, mais que tu te sens une légitimité à t'indigner vu que ta compagne est taïwanaise (? si je me souviens bien) et que tu dois connaître un peu ce coin de l'Asie.


C'est sûr, la Thaïlande et Taiwan, c'est PAREIL.

Auteur:  Caribou [ 25 Déc 2015, 16:22 ]
Sujet du message:  Re: No Escape (John Erick Dowdle, 2015)

Ou ai-je dit ça justement? Profitons que ce soit Noël pour nous entretenir poliment cela dit, avant que ça ne dérape :)
Après, Abyssin me dira si j'ai tort, mais je soupçonne que ça lui tienne particulièrement à coeur ici au nom d'un attachement particulier à la région (aussi diverse soit-elle justement), et donc peut-être d'une connaissance de première (même si pas tout à fait) main.

Auteur:  Castorp [ 25 Déc 2015, 16:26 ]
Sujet du message:  Re: No Escape (John Erick Dowdle, 2015)

Caribou a écrit:
Ou ai-je dit ça justement? Profitons que ce soit Noël pour nous entretenir poliment cela dit, avant que ça ne dérape :)
Après, Abyssin me dira si j'ai tort, mais je soupçonne que ça lui tienne particulièrement à coeur ici au nom d'un attachement particulier à la région (aussi diverse soit-elle justement).


Donc si mon épouse est italienne, ça veut dire que je suis particulièrement attaché à la Mauritanie ? Cool.

Auteur:  Abyssin [ 25 Déc 2015, 17:03 ]
Sujet du message:  Re: No Escape (John Erick Dowdle, 2015)

Non tout de suite on évacue le fait que j'ai de la famille asiat et j'ai fais exprès de le préciser dans mon texte pour pas qu'on ne me ressorte pas cet argument.

Et d'ailleurs si je ne mets pas 0, c'est que je reconnais qu'il y a un certain rythme et qu'on ne s'embête jamais mais même si au niveau action d'un point de vue purement qualitatif je trouve que ça fait le minimum syndical. T'as l'exemple de cette scène pour s'échapper du toit qui est pas mal mais pourrait être bien meilleure si ça n'était pas saccagé par des ralentis putassiers et le fait que les méchants opposants prennent tout leur temps pour fusiller tout le monde. Il y a un côté réaliste dans cette scène qui est malheureusement recouvert par ces scories et enterrent un petit peu sa crédibilité.

Sur le côté géopolitique, ben oui moi ça me parait pas du tout crédible ce conflit. Que ce soit Thailande, Burundi, Pole nord ou un pays imaginaire. Les frères Dowdle viennent du cinéma d'horreur et tu ne sens qu'ils ne sont pas du tout à l'aise avec ce côté. Le souci c'est que moi ça me détruit mon immersion et que quand ils essaient de traiter ce côté ça fait flop. Heureusement qu'il y a Brosnan qui est royal et qui sauve la baraque (par contre son deus ex machina dans la scène du jardin bof bof).

Bref, moi je trouve ça putassier, pas crédible et assez concon. Les Dowdle s'autorise plein de facilités et de détails assez bêtes (le coup de la moto dans la manif ça m'a tué). Mais si je mets 1,5, c'est que je reconnais au film son rythme, des scènes d'actions potables et les têtes d'affiches qui sauvent la mise.

Auteur:  Caribou [ 25 Déc 2015, 17:58 ]
Sujet du message:  Re: No Escape (John Erick Dowdle, 2015)

Pour la crédibilité, pourquoi pas, ça reste un argument assez subjectif.
Pour la scène du toit, le temps est dilaté par les ralentis. Le procédé est grossier et manipulateur mais ça marche à fond pour moi.
Le type qui se fait buter juste derrière, c'est un élément qui renforce la crédibilité.
Les péripéties sont incroyables mais l'absence de temps mort, et l'ingéniosité du héros les rendent possibles dans le contexte du film.

Abyssin a écrit:
Bref, moi je trouve ça putassier, pas crédible et assez concon. Les Dowdle s'autorise plein de facilités et de détails assez bêtes (le coup de la moto dans la manif ça m'a tué). Mais si je mets 1,5, c'est que je reconnais au film son rythme, des scènes d'actions potables et les têtes d'affiches qui sauvent la mise.


Je suis d'accord avec toi au fond, mais je trouve qu'on a affaire à une bonne série b. Un peu comme un Rescue Dawn du pauvre. C'est plus consistant aussi que le film sur l'Irlande du Nord évoqué dans mon premier post.

Auteur:  Abyssin [ 25 Déc 2015, 19:39 ]
Sujet du message:  Re: No Escape (John Erick Dowdle, 2015)

Caribou a écrit:
Pour la crédibilité, pourquoi pas, ça reste un argument assez subjectif.
Pour la scène du toit, le temps est dilaté par les ralentis. Le procédé est grossier et manipulateur mais ça marche à fond pour moi.
Le type qui se fait buter juste derrière, c'est un élément qui renforce la crédibilité.


Je vais pas m'aventurer sur le terrain de la crédibilité un jour de Noël et puis le but n'est pas de te convaincre ;)

On prend l'exemple de la scène du toit qui est assez caractéristique de ce que propose le film, moi je vois tout de suite les ficelles et je trouve le procédé grossier. Le mec qui se fait buter derrière, pour moi ça fait juste un cliché du style "ouf c'était moins une". Surtout que ça aurait mieux fonctionné sur moi, si tu avais vraiment senti l'état d'urgence et que ça durait pas 3 plombes entre le moment où Owen Wilson voit la solution et qu'il faut que toute la petite famille se décide. Sérieux, les mecs envahissent le toit et tuent tout le monde. Eux ils mettent deux minutes à discuter pour savoir si c'est pas trop haut pour sauter et s'enfuir. Et c'est pas la seule scène où je trouve ça aassez mal fagoté. Enfin bref, tant mieux que ça fonctionne sur toi moi j'ai trouve ça mauvais.

Et je viens de voir que Dowdle avait réalisé Catacombes qui avait pas trop mal fonctionné sur moi.

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 27 Déc 2019, 22:58 ]
Sujet du message:  Re: No Escape (John Erick Dowdle, 2015)

Au début je me suis dit "Mais c'est quoi cette merde ?": impression d'un film sans-le-sou, décors cheap (ce set d'avion...), image 1.77 plate, blocking hasardeux... Il n'y a que le titre qui apparaît en mode carpenterien old school qui m'a donné de l'espoir.

Par la suite, le film alterne entre tension simple et pure qui fonctionne de base, et moments d'une cheapisme absolu - le mode par défaut de la réal est de basculer dans le ralenti lors des moments climactiques. Mais globalement la sécheresse du film, avec cette sorte de menace abstraite et tentaculaire, comme celle d'un film de zombie, fait qu'on passe le temps. Le naturalisme extrême du jeu de Wilson et Lake Bell porte bien le truc, malgré le sentimentalisme bien tenté mais relativement foiré des scènes de déclaration d'amour familiales.

Quant aux accusations de racisme, difficile de leur donner crédit puisque le film justifie la colère anti-U.S. des manifestants par la bouche du personnage (trop facile) de Pierce Brosnan - certes, ça aurait sans doute été mieux si ces griefs avaient été formulés par un local, mais bon...

Auteur:  Film Freak [ 27 Déc 2019, 23:35 ]
Sujet du message:  Re: No Escape (John Erick Dowdle, 2015)

Qu'est-ce que t'écris comme script encore?

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 27 Déc 2019, 23:41 ]
Sujet du message:  Re: No Escape (John Erick Dowdle, 2015)

Film Freak a écrit:
Qu'est-ce que t'écris comme script encore?
Ca s'appelle "Je suis chez ma mère et il faut bien regarder des trucs".

Le rôle du pote cinéphile qui nique ma mère sera tenu par Kevin Razy.

Auteur:  Jerónimo [ 28 Déc 2019, 10:07 ]
Sujet du message:  Re: No Escape (John Erick Dowdle, 2015)

Lol

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