Forum de FilmDeCulte

Ce soir, j'ai eu l'impression de voyager dans le temps, 12 ans en arrière, à l'époque où Zemeckis sortait son Cast Away. Malgré l'absence d'évolution dans sa façon de tourner (toujours éclairé par Don Burgess), ça fait du bien de le revoir faire du live action.

Je reprochais à Zemeckis, pour ses films en performance capture, d'avoir un trop grand pouvoir sur chaque élément à l'écran. Un pouvoir si grand que ses films en venaient à étouffer sous l'excès de contrôle. Pour Flight (ironiquement un film sur le contrôle), Zemeckis lâche un peu prise pour laisser à ses acteurs l'espace qu'il faut pour briller de leur présence, de leur charisme. Et cette "imperfection" humaine fait du bien.

Flight est justement un film sur l'impureté. Ce n'est pas une coïncidence si Zemeckis décide de revenir au live action pour traiter de ce thème. Au vu de la bande-annonce, j’avais un peu peur de me trouver devant un film de tonton un peu trop propret. Mais j'ai été agréablement surpris d'y trouver un film assez sale sur "l'impuritanisme" américain (et sur la racaille que la bonne conscience américaine essaie de cacher). Le film va assez loin dans sa représentation de l'abject. Ça en est presque une ode dans la première partie du film. Et John Goodman y joue pour beaucoup dans le rôle du dealer de drogue. Sa présence dans le film est un cadeau, et il hérite des meilleures répliques du film.

Sinon, LA scène du film, celle de l'écrasement, est tout bonnement insupportable tellement elle est efficace. Zemeckis est clairement un génie en matière de scène catastrophe. La façon qu'il crée l'ambiance, sa manière de gérer le son (absence de musique), l'espace, et cette caméra très nerveuse qui ajoute à la tension. Tout est épatant. Je n'en reviens pas que Zemeckis ait eu l'audace de filmer deux scènes d'écrasement d'avions dans deux films différents, et de les réussir toutes les deux.

Malheureusement, la deuxième partie du film est plus décevante, plus convenue, plus lourde. Le rythme y est beaucoup moins maîtrisé. Je ne saisis pas pourquoi toute cette virtuosité dans la première partie si c'est pour terminer le film comme un semblant de téléfilm de luxe (avec léger travelling avant sur des visages, et ce piano de Alan Silvestri). Certains passages m'ont même fait penser aux pires scènes de Contact.

Celà dit, dans les meilleures moments du film (surtout dans la première partie), Zemeckis nous offre le meilleur de son cinéma. En plus que Denzel nous offre une sacrée performance "live". À un moment, j'avais l'impression de tenir un des films en haut de mon top de cette année tellement tout y était parfait. Dommage pour cette deuxième partie ou la lourdeur s'installe.

Les qualités et les défauts font balancer ma note qui est de 3/6

Mon top Zemeckis, du meilleur au pire.

1-Back to the Future - 5/6
2-Who Framed Roger Rabbit? - 5/6
3-Back to the Future part II - 4.5/6
4-Back to the Future part III - 4.5/6
5- Cast Away - 4.5/6
6-Death Becomes Her - 4/6
7-Forrest Gump - 3.5/6
8-Beowulf - 3.5/6
9-What Lies Beneath - 3/6
10-Romancing the Stone - 3/6
11-Contact - 3/6
12-Polar Express - 3/6
13-Flight - 3/6
14-A Christmas Carol - 2.5/6

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"marre du retour infini de ce topic"

Une fois n'est pas coutume, je suis d'accord avec David Swinton.

Il y a quelque chose d'admirable dans la démarche de Zemeckis à réaliser un film à 31 millions de dollars qui n'a rien de high concept, qui ose les 2h20 et le Rated R, en prenant un des acteurs avec le plus gros quota sympathie pour lui faire jouer un déchet. A ce titre, le cinéaste reste un excellent narrateur, prenant son temps pour mieux s'intéresser à l'humain, faisant passer le film comme une lettre à la poste, mais les craintes que j'avais depuis l'annonce du projet se sont toutes confirmées.

Tout d'abord, je trouvais étonnant le retour du metteur en scène au film live avec une histoire aussi peu intrigante, mais j'ai récemment appris que Zemeckis lui-même avait souffert d'addiction et était sobre depuis plusieurs années. Ceci explique donc cela. Flight n'est certainement pas le film le plus intéressant de son auteur mais peut-être un de ses plus personnels étant donné qu'il adresse directement le sujet. Mon souci, c'est qu'il ne l'adresse pas d'une manière très originale.

Whip Whitaker, le protagoniste incarné - à merveille, comme d'hab - par Denzel Washington est assez typiquement zemeckisien : un mec coincé dans le temps, isolé du monde. Là où les héros des films de Zemeckis étaient jadis littéralement coincé dans le temps (Marty McFly ou Scrooge qui voyagent dans le temps, les femmes de La Mort vous va si bien ou Beowulf qui sont immortels, Forrest Gump qui semble ne jamais vieillir) ou isolé du monde (Marty perdu en 1955, Chuck Noland perdu sur une île déserte dans Cast Away), ici la notion prend une nature plus métaphorique, via l'alcoolisme du personnage, tout comme le site du crash a quelque chose de théorique dans l'image de cette épave échouée aux yeux de tous.

Et c'est le même parcours rédemptoire que certains héros zemeckisiens qui le guidera vers le salut. Je ne sais pas depuis combien de temps Zemeckis est sobre mais je suis prêt à parier que ça coïncide globalement avec La Mort vous va si bien, le début des années 90 en gros. Jusqu'alors, les films de l'auteur ne prenaient pas autant l'aspect de "contes moraux" mais j'ai l'impression que depuis, cette moralité prend une place assez importante dans sa filmo, passant parfois par un discours sur Dieu assez lourdingue. Dans La Mort vous va si bien, la punition réservée à celles qui défient Dieu reste superficielle mais ça va s'accentuer de film en film (Jenny la pécheresse qui meurt dans Forrest Gump, la conclusion pro-foi de Contact et The Polar Express, la christianisation de Beowulf, etc.). Et dans Flight, à peu près tous les personnages évoquent Dieu en parlant à Whip (une hôtesse de l'air qui lui dit de venir dans sa paroisse, un patient cancéreux à l'hôpital, l'avocat qui invoque Dieu avec cynisme, un survivant qui l'invite à prier, un Alcoolique Anonyme, etc.) dont l'avion s'est écrasé devant une église (dont elle a brisé le clocher).
J'avoue avoir trouvé ça plutôt casse-couilles. Ca ne gênera sûrement pas tout le monde (y a que moi qui suis soulé par la fin de Contact et de Signes visiblement) mais bon, disons que ça participe aussi au côté un peu conventionnel du récit.

Parce que c'est ça le vrai problème. Je me demande d'ailleurs si Zemeckis, en bon pénitent, n'a pas aussi opté pour une relative modestie formelle pour ça.
Si c'est très bien raconté tout le long, c'est aussi très classique, tant dans le fond que dans la forme. On pourra discourir des heures sur l'incroyable séquence de l'avion, totalement différente de celle, déjà terrifiante, de Cast Away. La manière dont la caméra reste quasi-exclusivement à l'intérieur, principalement dans le cockpit, faisant monter la pression, sans musique, épousant une noirceur inattendue le temps d'une réplique (la boîte noire). Ca arrive au bout de 20 minutes de film, tu sais qu'ils vont s'en sortir, et pourtant tu agrippes ton siège sur lequel tu es cloué. La maîtrise de Zemeckis sur cette séquence n'a d'égal que celle de son protagoniste, gérant le chaos avec maestria. Ca restera une des scènes les plus mémorables de l'année...

...dommage que le film ne le sera aucunement.
Washington est brillant, Bruce Greenwood toujours aussi bon, John Goodman campe un perso secondaire haut en couleurs à la perfection, James Badge Dale continue les apparitions fugaces marquantes, j'aime bien la partie "enquête/juridique"....mais l'ensemble est globalement sans surprise.

3/6


Pour rappel :

1978 Crazy Day (I Wanna Hold Your Hand) Pas vu
1980 La Grosse magouille (Used Cars) 3/6
1984 À la poursuite du diamant vert (Romancing the Stone) 3/6
1985 Retour vers le futur (Back to the Future) 6/6
1988 Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (Who Framed Roger Rabbit ?) 6/6
1989 Retour vers le futur II (Back to the Futur Part II) 6/6
1990 Retour vers le futur III (Back to the Future Part III) 5/6
1992 La Mort vous va si bien (Death Becomes Her) 4/6
1994 Forrest Gump 6/6
1997 Contact 3/6
2000 Apparences (What Lies Beneath) 4/6
2000 Seul au monde (Cast Away) 6/6
2004 Le Pôle Express (The Polar Express) 3/6
2007 La Légende de Beowulf (Beowulf) 6/6
2009 Le Drôle de Noël de Scrooge (A Christmas Carol) 5/6
2012 Flight 3/6

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Ah putain j'étais moyen chaud, là ça me refroidit complètement...

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Netflix les gars, Netflix.

Tiens donc, je savais pas ça. Ernest Menville serait donc un de ses alter ego.

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"marre du retour infini de ce topic"

lol, je l'avais oublié celui-là. C'est pourtant le plus évident

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"marre du retour infini de ce topic"

C'est vraiment le film où il faut se barrer après la première demi-heure et cette scène de crash en avion vue de l'intérieur, implacable et virtuose.
Les 110 minutes restantes semblent être en pilotage automatique entre prêchi-prêcha rédempteur, outing moral et performance Washingtonienne vodka-coco trop à la cool rythmé par des standards pop rock.

2/6

Leaving Las Vegas en mode Born Again Christian...

Believing Las Vegas.

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Hé ben moi j'ai quand même vraiment bien aimé.

C'est le syndrome du mec qui voit le film après les premiers avis: la déception n'a plus sa place. Évidemment, j'aurais aimé quelque chose de plus virtuose, évidemment j'aurais aimé éviter à la fin les travellings avant/piano de Silvestri dont parle Swinton, évidemment j'aurais aimé que le personnage de Kelly Reilly ne semble pas disparaître du film vers la fin...

Mais j'ai trouvé que c'était "une belle histoire bien racontée", avec une mise en scène sobre et sans clinquant, un scénario simple mais qui se laisse suivre avec un vrai intérêt, quelques fulgurances (la scène avec le fils, la petite bouteille sur le mini-bar, et bien sûr le crash), deux-trois moments où j'avais les larmes aux yeux ou le sourire aux lèvres, et surtout un Denzel absolument impérial, comme souvent, à fond dans son rôle, totalement vécu et habité. Superbe performance.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Pareil que Liam. Pour le reste, le film aurait duré 1 heure de plus que ça m'aurait pas dérangé. En l'état, il se conclut trop vite.

Mais évidemment le propos était ailleurs. Denzel au top. Robert aussi.

5/6

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Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique

Engouement encore moins compréhensible que pour Shining...

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Attends c'est pas tout, je mets 6/6 à Contact.

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Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique

Mais ça y a pas de souci. Je trouve Contact boiteux mais il est original, il est traversé d'une mise en scène forte, etc.

Alors que Flight, à part la scène du crash, ça serait un film de Tartempion, ce serait un peu pareil.

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Arrête, moi je vais même pas assurer mon fils chez lui !

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Netflix les gars, Netflix.