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Stereo (David Cronenberg, 1969)
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Auteur:  Film Freak [ 18 Sep 2015, 01:04 ]
Sujet du message:  Stereo (David Cronenberg, 1969)

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Et bah putain heureusement que ça dure que 65 minutes.

Ça aurait dû n'en durer qu'une vingtaine cela dit, parce que si la forme (télépathie et dépendance symbolisée par l'absence de son in, le langage cinématographique comme seul langage ou presque, même si je me demande si c'était aussi pensé quand je lis ça : "According to an interview, the film is silent because David Cronenberg's camera was too noisy during filming") et le fond (la télépathie via le sexe, la télépathie comme pénétration) ne sont pas inintéressants, ça pue quand même le prototype de film expérimental d'étudiant un peu poseur (les tétines, le look Dark Shadows d'un des gars) et relativement imbitable (voix off en overdose de termes scientifiques à 4 syllabes minimum, correspondance presque toujours inexistante avec les images). En fait, un récit "classique" qui aurait mis en scène tout ce que la voix off raconte aurait pu être bien...

Le côté rébarbatif tendance insupportable de l'ensemble m'a fait penser que Cosmopolis n'était somme toute pas bien loin.


et c'est parti pour la rétro wiiiiiiii

Auteur:  Art Core [ 18 Sep 2015, 07:11 ]
Sujet du message:  Re: Stereo (David Cronenberg, 1969)

Le seul Cronenberg que j'aime vraiment pas. Je crois même que je l'ai pas vu entier tellement ça m'avait fait chier. Pourtant j'ai le DVD.

Auteur:  Gontrand [ 21 Sep 2015, 08:17 ]
Sujet du message:  Re: Stereo (David Cronenberg, 1969)

Film Freak a écrit:
ça pue quand même le prototype de film expérimental d'étudiant un peu poseur (les tétines, le look Dark Shadows d'un des gars) et relativement imbitable


Et pour cause, c'est est un (vraisemblablement pas destiné à être exploité). Je ne suis pas allé au bout non plus (comme pour son film suivant, avec M. Rouge, qui en est une déclinaison couleur) mais j'aimais bien la voix off (plutôt humouristique, il n'y pas vraiment de prétentions scientifiques) l'approche (ne pas choisir entre utopie et dystopie) et la manière de filmer le bâtiment (un espèce de campus universitaire clean et désert, entre l'utopie communautaire progressiste Bauhaus et la tristesse du Centre Commercial), on retrouve déjà cette même manière de filmer l'architecture moderniste comme un personnage à part (soumis à un destin, basculant de la neutralité fonctionelle vers un tragique qui l'évince) que Cronenberg prolonge dans ses premiers films comme Shivers, Scanners ou Chromosome 3 (l'école maternelle moderne et le centre psychiatrique de ce film, qui tranchent avec le pavillon petit-bourgeois et edwardien des grands-parents, mais qui est confrotné au même drame - en Belgique comme au Canada -ce n'est peut-être pas hasard vu le positonnement en périphérie linguistique et politique et la structure sociologique proche des deux pays- on a d'ailleurs beaucoup de campus universitaire et d'écoles -voire des bâtiments religieux- construits dans les années 1970 avec cette architecture post-bauhaus en brique rouge, à la fois moderniste, un peu brutaliste mais évoquant aussi un peu la communauté médiévale, plus centrée sur une vision poltiique de la société que sur le corps et le travail - contrairement peut-être au Corbusier). Il y a un recul ou une méfiance envers la libération sexuelle et un regret plus ou moins avoué de la famille nucélaire et soudée qui se retrouvent également dans les premiers Cronenberg et est sans doute une des clé du concept (et du style) "body-horror 'mais qui est aussi palpable dans ses films récents .
Le film est lourd, mais certains plans et idées de déplacement sont très belles.

Bref pour moi il ne "pue" pas et n'est pas vain
Le film annonce aussi un peu THX 1138 en plus drôle et a sans doute influencé Andrew Niccol et Richard Kelly.

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