L’équipe IMF (Impossible Mission Force) est dissoute et Ethan Hunt se retrouve désormais isolé, alors que le groupe doit affronter un réseau d’agents spéciaux particulièrement entraînés, le Syndicat. Cette organisation sans scrupules est déterminée à mettre en place un nouvel ordre mondial à travers des attaques terroristes de plus en plus violentes. Ethan regroupe alors son équipe et fait alliance avec Ilsa Faust, agent britannique révoquée, dont les liens avec le Syndicat restent mystérieux. Ils vont s’attaquer à la plus impossible des missions : éliminer le Syndicat.
Tom Cruise s'est toujours trouvé un véhicule de choix avec cette franchise qui tenait à coeur de trouver des réalisateurs sur le point d'exploser, et la reformation du combo avec McQuarrie après Jack Reacher promettait d’emmener M:I 5 dans la fameuse veine dark qu'affectionne les gros films d'espionnage/thriller depuis une décennie. Finalement, le plus appréciable dans cet épisode reste qu'on ne soit pas dans la surenchère technologique ni dans la frime crâneuse du héros à qui on ne la fait pas: Ethan Hunt est avant tout un être faillible qui aurait pu être déboîté en apéricubes plus d'une dizaine de fois sans son équipe, et sans doute dans ce film encore davantage. Quant à McQuarrie, son film pourrait être antérieur à celui de De Palma, non pas qu'il soit ridicule dans ses effets, mais plutôt parce qu'il fait redécouvrir les joies simples des courses-poursuites ou autre plans minutieux qui foirent avec une efficacité redoutable, enchaînant les morceaux de bravoure presque à l'ancienne avec parcimonie. Pourtant, le film reste respectueux des codes amorcés dans les précédents volets jusqu'à désamorcer des astuces que les fidèles vont griller avec un tour d'avance, et avec un scénario qui fait le job sans surprise ni vertige mais aussi sans la noirceur attendue, comme un yes-man haut de gamme au service de son acteur qui ne vieillit pas, mais abuse parfois un peu trop de sa gueule hébétée à tout bout de champ.
La révélation du film, la plus convaincante depuis l'Eva Green de Casino Royale, reste Rebecca Ferguson, sensationnelle dans les scènes de baston tout en gardon son écrin mystérieux de tension sexuelle glamour, semblant presque plus mature que Cruise alors qu'elle a vingt ans de moins. Pendant ce temps-là, Jeremy Renner continue son stage de groom de blockbuster...
4/6