Tōkyō Orinpikku ((東京オリンピック) en VO.
Tokyo Olympiad à l'international.
Le film est consacré aux Jeux olympiques d'été de 1964 qui ont eu lieu à Tokyo.
J'ouvre un topic au cas où quelqu'un l'ait vu et veuille rebondir dessus, mais je n'ai tenu qu'une heure (sur les 2h50 que compte le film). Pour deux raisons.
D'une, c'est 80% de retransmissions sportives, le film d'Ichikawa permettant de filmer ce que la télévision ne peut alors sans doute pas facilement montrer : retransmission en haute qualité et en couleur, ralenti du mouvement, etc. Si on est loin du multi-caméra, et qu'on sent à chaque fois l'envie de trouver un mode de représentation de l'épreuve (filmer le lanceur ? ou là où atterrit le poids ? avec ou sans réaction de public ? ce genre de choses), si le filmage est réfléchi donc, on reste dans un strict show sportif qui tombe des yeux, amputé du frisson du direct.
De deux, parce qu'en tant que "film officiel des jeux olympiques", l'ensemble n'exprime pas grand chose d'autre qu'un point de vue officiel (avec cette voix-off radiophonique pesante), donnant à l'ensemble la même personnalité qu'un film de propagande. Le point de vue d'Ichikawa, dont on m'avait vanté la liberté ici (dans sa façon de passer du coq à l'âne), tient en fait à une manie assez sinistre de faire le mariole. Par exemple : oh, il pleut, faisons plusieurs plans sur des parapluies avec une musique qui mime la pluie. Ce genre-là. Dans la droite lignée du Chant du styrène, si ça peut donner une idée de la vacuité.
Je reconnais une volonté d'optimiser à fond l'exercice (mais c'est bien là le problème : ça n'a rien à dire, ça essaye juste d'auteuriser un machin utilitaire), la volonté aussi de construire une scène cohérente pour chaque passage, et un talent d'imagier évident dans toute l'ouverture. Mais à ce petit jeu, s'il faut vraiment aller pêcher les 10% du film qui sortent de la retransmission officielle, je préfère largement le lyrisme et la virtuosité éblouissante du film équivalent de Riefenstahl.
Je comprends pas le petit culte autour de ce film.
S'il y a un truc à ne pas rater dans les 2h que j'ai laissées tomber, je vous en prie, éclairez-moi.