La vie autour des marais salants d'Araya, au Vénézuela.
Grosse galère pour sélectionner une capture d'écran dans ce film à la photographie somptueuse, qui déroule un noir et blanc à tomber des bonheur et multiplie les plans élégiaques.
On est vraiment ici à la frontière entre le documentaire et le tour de force esthétique, puisque Araya, c'est bien simple, est beau à pleurer du début à la fin : ce contraste entre la mer et la sécheresse, ces pyramides de sel et les montagnes, ces visages burinés et ces enfants aux joues grasses, ces arbres désséchés et ce ciel si lumineux... Le film se contemple plus qu'il ne se regarde, et c'est tout juste si on remarque une voix-off maladroite qui fait plutôt mal de la poésie, qui tente de donner une dimension métaphorique et mystique à des images qui n'en ont pas besoin.
Ce qui se dégage de l'ensemble, de cette vie sous un soleil de plomb au milieu du sel, c'est une sourde tranquilité, une quiétude presque écrasante, qui doucement, instaure comme un malaise, le sentiment d'une anomalie. Et finalement, le film de Benacerref emporte le morceau malgré son écriture balourde, parce que ce lent ballet de travailleurs et ces mouvements qui se répètent à l'infini s'intègrent à la perfection dans ce noir et blanc lumineux.
Magnifique découverte.