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Eden (Mia Hansen-Love, 2014)
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Auteur:  bmntmp [ 24 Avr 2018, 16:52 ]
Sujet du message:  Re: Eden (Mia Hansen-Love, 2014)

Oui je me doutais que le personnage était inspiré de la réalité. Je ne pensais pas que le héros était un alter ego du frère de Mia Hansen-Love en revanche. C'est bien pratique d'avoir une soeur réalisatrice et de pouvoir recycler aussi sec, sur le mode mélancolico-introspectif, son parcours. Quel bel exemple de conversion du négatif en positif dans la famille !
Pour revenir aux Daft Punk, j'ai lu une interview d'Hansen-Love où elle disait qu'elle avait choisi de s'intéresser à ces individus aux velléités artistiques mais qui n'auront jamais la volonté, ni la persévérance, ni le talent d'en faire quelque chose comme Daft Punk. C'est un peu le remords du graphiste sans talent, qui éprouve une jalousie secrète pour la liberté du branleur vaguement artiste actuellement, tout comme cette jalousie a toujours existé du côté de l'ingénieur ou du bussinessman vis-à-vis du littéraire un peu bohème.
Un cinéma quand même trop petit-bourgeois finalement.

Auteur:  Gontrand [ 24 Avr 2018, 19:03 ]
Sujet du message:  Re: Eden (Mia Hansen-Love, 2014)

Je ne dirais pas sont qu'ils sont mauvais. C'est leur succès qui amène les tensions (le voyage à New York oumù le duo trouve un producteur mais qui est plus introspectif que le personnage ne le souhaiterait, le caprice ruineux de la diva américaine qui les teste). Le monde des patrons de boîte de nuit et des débriefings financiers sous coke a aussi raison d'eux. Je ne crois pas que le dessinateur ne soit mauvais (j'ai pensé plutôt à de Crécy en voyant son dessin, son style est en phase avec le Zeitgeist de l'époque). On a aussi parlé pas mal du suicide de son modèle réel à l'époque. J'ai l'impression qu'il se suicide surtout
pour faire chier le personnage de Pauline Etienne et son pote qui le lui a piquée. Il n'a ensuite plus de liaison et refuse d'aller à New York - où vu ce qu'il s'est passé il aurait eu une chance de la reconquérir
.

Simplement ils sont coincés sur une niche avec le garage (dont le nom entretient une confusion avec un genre rock qui a une inspiration opposée), d'abord par élitisme réfléchi, puis par routine, ils ne s'aperçoivent même pas que leur succès est lié à un retour de hype nostalgique.
C'est aussi un peu le prisme de Vernon Subutex.

Pour ma part j'ai été touché par cette disparition du passé immédiat. On la trouve ailleurs dans l'époque. Par exemple en politique il n'y a aucune continuité entre Besancenot et Mélenchon,le mouvement des "Intelligents" et Nuit Debout,l'altermondialisme à la Toni Negri ou Naomi Klein et la ZAD, les Indignés ou les social justice warriors, Podemos ou le populisme catalan, Yves Leterme et de Wever. Et pourtant tous ces mouvements sont globaux et s'adressent aux même personnes. Par contre Philippot arrive à passer de Chevènement à le Pen et Macron de l'exigence mémorielle de Ricoeur (qui il est vrai fait du pardon historique un recommencement historique et l'aveu d'une faiblesse ontologique permanente) à la défense des frontières avec Trump via Bayrou.

Auteur:  Gontrand [ 24 Avr 2018, 19:39 ]
Sujet du message:  Re: Eden (Mia Hansen-Love, 2014)

bmntmp a écrit:
C'est bien pratique d'avoir une soeur réalisatrice et de pouvoir recycler aussi sec, sur le mode mélancolico-introspectif, son parcours. Quel bel exemple de conversion du négatif en positif dans la famille !


C'est vrai, mais la mère, qui est pourtant la planche de salut du gars, échappe à cette valorisation et à cette dialectique. Elle est perpétuellement aux fraises (ne pas comprendre que son fils se drogue, alors qu'il s'escamote à New York et au Maroc et revient fauché et seul). Bizarrement Huppert dans l'Avenir est aussi typée un peu de la même manière (complètement larguée, alors que la fille voit venir la séparation des parents de loin). La mère dans le cinéma d'Hansen-Love est le ridicule du salut efficace mais à côté de la plaque, la personne qui pose le Même (le nivellement par la compréhension pour la lecture de Hegel par Heidegger) dans l'illusion, intègre mais trop grotesque pour vieillir.

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