Forum de FilmDeCulte

Un voyage à travers l'espace pour sauver un enfant seul sur une planète hostile.

Si l'animation française n'a jamais été vraiment prolifique, on peut dire qu'elle aura toujours donné des oeuvres uniques.

Film d'aventures à tendance contemplative, trip esthétique, Les Maîtres du Temps reste fascinant par sa figure d'OVNI. Ca a dans l'ensemble vachement vieilli et puisque le film traverse plusieurs univers comme autant d'expérimentations, ça peut aller du bon vin au vinaigre.
Le pire rappelant cruellement combien les années 80 furent des temps obscurs pour la musique et que non les loulous, le doublage français c'était pas forcément mieux avant.
Mais la naïveté de l'ensemble et aussi son intégrité rendent le film attachant et parfois fascinant, le genre qui te rend nostalgique d'une époque que t'as pas connue qui te fait dire que 25 ans plus tard, quelquechose s'est perdu en route.

4/6

J'aime bien. J'ai toujours été fan des univers insolites, des récits initiatiques, ... et là ça fonctionne bien avec moi.
Le côté 80ies ? Bah je sais pas, ça me semble bien aller avec. Quand on a grandi avec Capitaine Flam, Albator et Cobra, ça choque pas.

Sinon faudrait quand même que je me décide à voir LA PLANÈTE SAUVAGE...

Waaah le traumatisme que ça avait été chez moi ce film... On l'avait vu au centre aéré quoi.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Pleins de scories dues principalement à une inadéquation entre le dessin hyper détaillé de Moebius et le manque de budget. En résulte une animation parfois très pauvre, un manque de fluidité, des personnages auxquels on a du mal à s'accrocher. Bizarrement ça n'empêche pas le film de rester fascinant, frais, "hors cadre" dans la transposition d'un univers SF au cinéma bien loin des recettes qu'on applique habituellement. Une french touch qui n'a jamais vraiment réussi à se réaliser autre part que dans ce film, entre création d'un univers hyper étendu, délire sous acide qui amène de la métaphysique, des visions sombres mais aussi de la bienveillance.

Paraît que Manchette aurait participé au scénario et au dialogue ?

Pour la petite histoire, je crois qu'une partie du film a été animée en Hongrie (et le suivant de Laloux en Corée du Nord. Tous les dessins animés de Laloux étaient faits en coproduction avec des régimes plus ou moins staliniens)

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Oui Manchette crédité aux dialogues, j'avais complètement oublié ça. C'est tiré d'un roman de Stephan Wul

L'Orphelin de Perdide, le roman si je me souviens bien. Une adaptation en bd vient de sortir

Et mais c'est vraiment la même fin qu'Interstellar en fait, avec le même décrochage narratif (et un peu la même situation générale finalement). Pompage ?

On sent la patte de Manchette dans l'espèce de vision hégéliano-freudienne de l'histoire et de l'esprit expliquée aux enfants qui devient une morale individuelle, le tout dans un univers à la Starwars (même si c'est exactement l'inverse du complexe d'Oedipe qui est métaphorisée).
L'animation et la conduite du récit sont bâclées mais il y a des trucs qui restent visuellement (les anges sans visages, proto-fasciste), un fond intéressant et des bonnes idées.

Musique également intéressante de Jean-Pierre Bourtayre, entre Vangelis et François de Roubaix. Le truc a été un peu prolongé formellement et moralement par les Mondes Engloutis (mieux animés à vrai dire, et avec une thématique moins politique et plus écolo), voire pillé graphiquement (Mœbius n'a pas participé à la série).

La Planète Sauvage est formellement plus aboutie, sans-doute lié au savoir-faire de l'animation tchèque. Même sentiment que les avis de mes congénères.

Ambigu quand-même d'avoir animé ces dessins-animés avec un message quand-même libertaire pata-situationniste dans les pays de l'est (voire carrément en Corée du Nord pour Gandahar), entre opportunisme économique et subversion.

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman