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Boyhood (Richard Linklater - 2014)
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Auteur:  Mr Chow [ 18 Aoû 2014, 08:03 ]
Sujet du message:  Re: Boyhood (Richard Linklater - 2014)

Baptiste a écrit:
Ces "moments" qu'il faudrait chérir, sont d'autant moins réjouissants à mon sens qu'on sait trop bien qu'ils ne sont que l'aboutissement prévisible d'une trajectoire sur des rails. La romance qui se conclut dans la dernière scène est symptomatique, elle vient clôre une séquence qui tend vers cette issue depuis le début, comme dans tout bon épisode de Plus belle la vie.


On termine avec Mason et un moment positif de sa vie de jeune adulte (et final facile, je l'accorde) mais on a quand même eu le spectacle de vies qui ne sont jamais arrivées à rester sur des rails tout du long dans le film, à commencer par le trajet de la mère, à moins que tu ne reproche au film de ne pas la montrer en extase sur son parcours au finish?... Et puis on quitte Mason quelques années avant de commencer avec les parents du film finalement, donc limiter l'ensemble à cette dernière scène et y voir un rail... On a des tas de parcours divers dans Boyhood.
Et sinon si tu réduits Epicure à Coca-Cola (le cliché pire que le final que tu dénonces, on ne voit jamais de coca dans le film d'ailleurs...), bonjour... C'est une philosophie qui se retire de la société "globale" et possède son utopie sociale propre, mais je suis loin de penser qu'on en fait l'éloge actuellement... Quand le film dit que c'est le "moment" qui nous saisis et non l'inverse, ce n'est pas spécialement d'ailleurs un Carpe Diem d'ailleurs : on ne cueille pas, on se fait cueillir, et pas seulement que pour ce qui est des "petits plaisirs" dont le film n'est pas une apologie à la Amélie Poulain... Il y a un déterminisme dont Linklater fait le sel de son oeuvre, mais celà n'empêche pas de se construire une éthique, c'est toujours ce qui se pose chez un personnage...

Film Freak a écrit:
J'ai parfois eu l'impression que Mason était moins important que sa mère et je n'ai pas vraiment ressenti ce que le film esquisse tout juste et aurait gagné à développer davantage, cette notion de l'enfance comme cocon ou chrysalide dont Mason sort adulte et enfin (plus) défini.
Faut dire qu'il est relativement amorphe ce garçon...


Pour Mason, je ne crois pas qu'il ne soit plus "définis" au sortir du film, encore une fois, ses parents tout du long eux-même ne le sont jamais vraiment, du moins continuent de changer dans les douze années qui se déroulent... Il n'y a pas de "but final", et ceux qui s'en définissent sont je crois toujours confronté à l'aléatoire et au changement, même si peux se feront dans leur tête un film comme Boyhoodpour le mettre en perspective et pouurront garder une sensation de logique pure parfois, suivant ce qu'ils se construisent de leur point de vue s'ils ne se sentent pas en échec notamment...

Auteur:  Baptiste [ 19 Aoû 2014, 14:28 ]
Sujet du message:  Re: Boyhood (Richard Linklater - 2014)

Citation:
mais on a quand même eu le spectacle de vies qui ne sont jamais arrivées à rester sur des rails tout du long dans le film, à commencer par le trajet de la mère, à moins que tu ne reproche au film de ne pas la montrer en extase sur son parcours au finish?


C'est elle-même qui dit que son parcours est balisé: "je me suis marié, j'ai eu des gosses, j'ai divorcé, je me suis remarié, etc", et qui déprime dessus. Pour moi, la mère était un beau personnage potentiel, que l'on aperçoit sur cette dernière réplique, mais le film du point de vue de Mason ne traite pas la souffrance de la mère, d'ailleurs j'ai trouvé choquant que les enfants se foutent plus ou moins de ce qui lui arrive (qu'on peut voir comme une sorte de revanche, ils lui reprochent inconsciemment d'avoir jeté leur père alors qu'il fallait être patiente).

Pour Epicure, ne fais pas l'outré, c'est une formule quand je le réduis à Coca-Cola. Je dénonce simplement l'usage qui est fait d'une telle philosophie, un usage apolitique, ou alors quand on fait de la politique, c'est tout de suite de l'enfonçage de porte ouverte niais à la "Facebook c'est pas bien".

En repensant au film, je ne nie pas qu'il est intéressant sur plusieurs aspects, mais je n'oublie pas non plus cette impression tenace d'une illustration plate de vies qu'on est censé embrasser nous aussi. Comme si la vie dans sa diversité, et les vies dans les diversités de profils, de cultures, de pays etc., étaient réduites à ce qui est montré dans le film.

Auteur:  Mr Chow [ 20 Aoû 2014, 09:24 ]
Sujet du message:  Re: Boyhood (Richard Linklater - 2014)

spoilers à tous les étages

Baptiste a écrit:
mais on a quand même eu le spectacle de vies qui ne sont jamais arrivées à rester sur des rails tout du long dans le film, à commencer par le trajet de la mère, à moins que tu ne reproche au film de ne pas la montrer en extase sur son parcours au finish?


C'est elle-même qui dit que son parcours est balisé: "je me suis marié, j'ai eu des gosses, j'ai divorcé, je me suis remarié, etc", et qui déprime dessus. Pour moi, la mère était un beau personnage potentiel, que l'on aperçoit sur cette dernière réplique, mais le film du point de vue de Mason ne traite pas la souffrance de la mère, d'ailleurs j'ai trouvé choquant que les enfants se foutent plus ou moins de ce qui lui arrive (qu'on peut voir comme une sorte de revanche, ils lui reprochent inconsciemment d'avoir jeté leur père alors qu'il fallait être patiente).[/quote]

Tout parcours est balisé quand on déprime et qu'on le regarde rétrospectivement : on fantasme la vie comme des étapes avec un but à l'arrivée... A l'écran tu as pourtant un personnage qui a repris des études, est devenue prof, a pris les choses à bras le corps... et qui a croisé des cons, changé plusieurs fois de baraque, n'est pas satisfaite au final. C'est assez implacable, mais ce n'est pas un parcours convenu...

A mon sens le personnage de la mère a quand même beaucoup de place dans le film (Film Freak trouve même qu'il en a trop ci-dessus). Ensuite Linklater, s'il se met du point de vue des gosses pour l'ensemble des scènes qui mettent en scène les adultes, c'est pour les montrer spectateur, sans qu'on ne sache nécessairement le fond de la pensée des gamins. Ils sont trimballés devant des violences adultes (disputes à distance, alcoolisme), entrainés à poser des panneaux Obama avant d'avoir une belle famille de rednecks "gentils" qui leur offre fusil et séance de tirs...
Mais jamais Linklater ne va livrer d'interprétation psychologique ou prise de partie pour le père ou la mère. La soeur aime écouter Lady Gaga et être avec ses copines, c'est le personnage le plus faible je trouve mais sans doute parce qu'on lui montre une jeunesse simple et matrialiste, elle est biens moins présente à l'adolescence...Mason parait "lymphatique", c'est un type de personnage déjà vu chez Linklater qui parait traverser les choses sans aucune prise... Il lui reste ce détachement et ce petit mystère, même si au final on perçoit plus de lui quand on le voit adopter un point de vue plus artistique ou se lancer dans première relation / déception amoureuse. Il est dans son monde, sans doute avec une part d'égoïsme important quand il quitte sa mère, mais je n'y vois pas une revanche : il a 17 ans. Enfin les parents ont aussi fait preuve d' égoïsme en trimballant leur gosses dans leurs problème (comme 100% des parents divorcés ou pas...), cela n'empêche pas une cellule familiale d'exister sans trop non plus de traumas malgré des "erreurs".

Je crois que tu tires trop de conclusions alors que le film multiplie les perspectives. D'une manière ou d'une autre ce sont des multitudes de points de vue qui ne font pas un propos... Ce que cherche à faire Linklater est plus impressionniste ici : il confronte le vivant humain à ce qui lui échappe. Mais je n'y vois pas du tout du nihilisme ni un éloge de la normalité, bien au contraire, ni un propos prémaché "il y a du bon à prendre". Pour moi ce qu'il y a de fort dans ce cinéma, c'est la manière dont on est touché par des personnages qui ne sont pas caractérisé de manière définitive, dont on peut attraper au vol quelques sorties dialoguées ou aphorismes qui sont souvent bien trouvés. Sa forme est un peu "pastel", elle est plus une invitation à la réflexion et aux interrogations émotionnelles qu'une recomposition par le cinéma, même si en vieillissant, je trouve qu'il commence à frôler le sentencieux. Mais même quand c'est le cas, le dernier aphorisme du film ne peut que laisser les choses ouvertes par exemple.

Baptiste a écrit:
Pour Epicure, ne fais pas l'outré, c'est une formule quand je le réduis à Coca-Cola. Je dénonce simplement l'usage qui est fait d'une telle philosophie, un usage apolitique, ou alors quand on fait de la politique, c'est tout de suite de l'enfonçage de porte ouverte niais à la "Facebook c'est pas bien".
En repensant au film, je ne nie pas qu'il est intéressant sur plusieurs aspects, mais je n'oublie pas non plus cette impression tenace d'une illustration plate de vies qu'on est censé embrasser nous aussi. Comme si la vie dans sa diversité, et les vies dans les diversités de profils, de cultures, de pays etc., étaient réduites à ce qui est montré dans le film.


Je trouve un peu dommage que pour dénoncer un film qui ferait l'éloge du balisé et de la normalité, tu t'en tiens aux formules Epicure / Coca-Cola / "Plus belle la vie"...Cela devient un peu l'hôpital qui...
Je ne crois pas que le film est la prétention de faire une réduction de la vie à son espace, il en présente seulement un, il est ciblé dans ce qu'il montre : une certaine enfance au texas ( probablement proche du parcours du cinéaste), qui va plutôt pointer vers Austin que Dallas... Et tout est identifié pour prendre en compte ce contexte. Dans l'autre sens, le film semble agacer parfois car il est très difficile de s'identifier au gamin et sa personnalité flou (limite le spectateur est peut-être un voyageur, comme cet enfant), donc par la même il ne fait rien pour qu'on y réduise "la vie"... En tant que tel, je ne vois vraiment pas le film dire "la vie c'est ça", à part peut-être sa réplique finale qui est ouverte au fait de vivre avec l'incertitude même si la facilité est de la caser dans un moment de grâce supposé. Mais je suis un peu atterré quand je vois que Zad prend la chanson Country pour en faire un propos unilatéral par exemple : pour moi c'est clairement un moment d'humour, avec cette recherche du "fait exacte", comme plus tard on aura celui sur l'équilibre avec le "black album" des Beatles. Mais prendre ça comme la construction d'un seul propos alors que le film en croise plusieurs ou s'en tient à montrer des personnages qui ne font pas étalage de "propos"... Bof. Le père vend sa GTO et change souvent de chemise, et Mason n'aime pas autant les mots que son père et le dit lui même, se méfie nettement plus du langage...

Auteur:  Mathilde [ 20 Aoû 2014, 10:17 ]
Sujet du message:  Re: Boyhood (Richard Linklater - 2014)

Film Freak a écrit:
Faut dire qu'il est relativement amorphe ce garçon...



pour moi c'est le gros problème du film

Auteur:  Baptiste [ 20 Aoû 2014, 20:13 ]
Sujet du message:  Re: Boyhood (Richard Linklater - 2014)

Mr Chow a écrit:
Je crois que tu tires trop de conclusions alors que le film multiplie les perspectives.


Le film multiplie les perspectives? Il n'y a qu'un seul voile qui englobe tout le film, celui mortifère qui ramène tout à un standard en fonction duquel il faudrait se situer. Je vois pas où est la diversité dans ce film, jusqu'à la mise en scène, plate au possible par souci j'imagine de neutralité mais qui n'engage à rien.

Tu trouves la trajectoire de la mère réellement interrogée? A part sur la toute dernière réplique, qui me rappelle certaines conclusions de dissertations qui se rendent compte qu'elles sont en train de résumer ce qu'elles auraient du développer avant. Le perso de la soeur, il sert à quoi, sinon une fois de plus à exemplifier un cliché de grande soeur d'abord malicieuse puis très vite molle et conformiste (même si j'aime bien l'actrice pour le coup, elle est autrement plus sympathique que ce beta d'acteur principal, encore un jeune enfant mignon qui aura mal tourné une fois ado; on dirait Hayden Christensen)? Le seul perso entièrement réussi du film c'est le père, lui on comprend sa trajectoire, on en saisit les enjeux, même s'ils ne sont interrogés, comme tout ce que tente de faire le film, que via les situations et les dialogues.

Auteur:  Gontrand [ 15 Sep 2014, 00:24 ]
Sujet du message:  Re: Boyhood (Richard Linklater - 2014)

J'ai beaucoup aimé le début, c'est un grand film pendant 1h30, le dispositif à la fois hyper formaliste et hyper naturaliste fonctionne. Moins la fin qui ramène tout le dispositif sur un college movie assez prévisible.
Un truc cloche quand les enfants deviennent ado: le parcours des parents est crédible, on y lit la crise économique, l'espoir mis devant Obama qui se retourne en statut-quo en politique étrangère , les galères et l'incertitude sociale; la conscience d'avoir acheté la survie de la classe moyenne contre la passivité politique: les passages chez les deux beaux-pères sont extrèment forts, et pourtant il y a une irréductibltié et un mystère que Linklater parvient à préserver (on ne sait pas d'où ils viennent, quel est leur passé on sait juste ce que la réussite leur a coûté, qui est l'autre nom du "pur présent" dont parle la jeune fille à la fin). Mais les deux enfants sont quant à eux beaux comme un pub Calvin Klein, parlent comme Kurt Cobain ou Thom Yorke qui seraient devenus journalistes au New York Times ou prof à Harvard, et ont un parcours linéaire et parfait, leur avenir d'artiste promis au succès venge le ratage social des parents . Le gosse, geek rural qui parle comme Darren Madding, sort avec une copine belle comme un mannequin sans qu'il n'y ait de difficulté. Le film souligne la supposée vulgarité de la petite amie au yeux des adultes et donne le dernier mots à ceux-ci, alors que c'est la seule personne du film a faire preuve d'élégance et de franchise dans la ruprure amoureuse: seulement cette élégance est montrée comme quelque chose de transitoire, liée à la souffrance adolescence, à laquelle il est inutile de montrer fidèle .
L'éducation n'a qu'un seul enjeu: la réussite scolaire et sociale des enfants, c'est une forme de coaching avec des affects, et à la fin tous le discours politique des parents réside dans le fait de se plaindre qu'elle soit gratuite et non rétribuée.
Les enfants sont filmés finalement comme un fantasme de réussite éprouvé par un naturalisme conscient de sa propre précarité économique. D'où un partage assez convenu: l'enfance est montrée comme une existence complètement déterminée socialement par le milieu économique et politique des parents, l'adolescence comme un âge où seule la subjectivité existe (de fait les enfants sont aussi bien incapables de poursuivre que de refuser le discours politique du père, ils ne sont qu'eux-mêmes, positionnés uniquement par apport à l'université).
Peut-être que le personnage de la soeur est en fait plus intéressant que celui du garçon.

Mais quand le film parle des parents il est énorme. Dans les scènes d'école au début il ya des moments qui font penser à un équivalent filmique de Charles Burns ou Chris Ware. J'ai aussi aimé l'attention prêtée au paysage américain, Linklater a une belle sensibilité pour montrer la morosité des banlieue qui se retourne en opportunité de se rapprocher de la nature.

Ethan Hawke et Patricia Arquette (surtout) sont très bons
6/6 quand le film parle des parents et des enfants, 2/6 pour le regard sur les adolescents

Auteur:  Gontrand [ 15 Sep 2014, 00:42 ]
Sujet du message:  Re: Boyhood (Richard Linklater - 2014)

Tom a écrit:
Sinon, comme Karloff, j'ai pas vu de suspense du tout sur la question homo ou pas...


Pour moi il y a un suspense mais il n'est pas éprouvé par Mason et ses parents, et le personnage qui le porte (l'ex-marine -et je crois gardien de prison- qui se fout du verni à ongle de Mason, qui se met à ce moment là à devenir dominateur, inquisitorial et alcoolo alors que jusqu'à ce moment il apparaissait intègre et posé) disparaît lui aussi avec ce suspense, et est en quelque remplacé par le frère du père lors de la fête de fin de college, qui est peut-être homo.

Auteur:  Tom [ 15 Sep 2014, 07:20 ]
Sujet du message:  Re: Boyhood (Richard Linklater - 2014)

Gontrand a écrit:
Les enfants sont filmés finalement comme un fantasme de réussite

Je suis un peu étonné par cela, même si c'est peut-être moi qui l'ai ressenti de travers. Les adolescents du film me semblent pas être des personnes ayant "mieux réussi" que leurs parents. Le film te montre la mère se battre pour faire un métier qui paie mieux certes, mais aussi qui la valorise et qu'elle aime (études de psycho, apparemment : on est loin d'un job alimentaire). Et elle y réussit. On ne sait rien du métier du père, mais il semble longtemps vivre pour sa part une vie de bohème émaillée de longs voyages... Donc je vois pas de différence fondamentale avec ce que sont ces jeunes adolescents, à la différence près qu'il sont au début de ce voyage, qu'il en sont encore au stade de l'idéal (jusqu'à cette histoire d'amour finale qui ne fait, littéralement, que commencer). Ce n'est pas pour eux le temps des désillusions, comme le montre l'attitude étonnamment insensible du héros quand sa mère craque : ce n'est pas (encore) mon problème.

Quant à la copine, je ne sais pas, mais l'ado est suffisamment mignon et charismatique (c'est pas un geek timide replié sur lui-même, plutôt un mec impassible en maîtrise de soi) pour sortir avec une belle fille sans que ça paraisse invraisemblable.

Auteur:  Gontrand [ 15 Sep 2014, 16:42 ]
Sujet du message:  Re: Boyhood (Richard Linklater - 2014)

Le personnage de la copine est quand-même sacrifié: c'est la seule du film à opposer ce qui ressemble à un tant soit peu à une réserve et une objection au gamin (qui le reste du temps est complètement déifié par ses proches: il me semblait que the "Squid and the Whale" de Baumbach était plus subtil dans la compéhension de l'adolescence et des rapports avec les parents).
Lorsque le père apprend qu'elle n'aime pas les photos du fils, il répond: "cela ne m'étonne pas qu'elle sorte avec un sportif", en gros le père informe le fils que la réticence de cette fille envers le projet esthétique du compagnon prouve qu'elle est une salope, et elle sort alors complètement du récit (dans ce film, tous les personnages qui sortent du récit ne reviennent d'ailleurs jamais, à part l'ouvrier qui remercie Patricia Arquette de son paternalisme). Le goût et la culture ne sont pas des occasions de partage, mais ce qui définit l'identité individuelle: la partie stable d'un univers où les rapports sentimentaux sont de leur côté mouvants et précaires.

Le film est assez traditionnaliste tant du point familial que politique. Linklater est démocrate et roosveltien, ancré dans l'espace politique et géographique américain, mais plus au sens de Capra que de Robert Kramer. Il faut prendre au sérieux le père qui dit "je suis un patriote américain" en piquant le panneau McCain. Ce personnage c'est Monsieur Smith au Sénat: à la fois marginal, et citoyen conscient de son exemplarité, radical, possédé par l'dée de frontière et en même temps consensuel jusqu'à en être rasoir. La mère a un peu le même parcours que James Stewart dans "a Wonderful Life": elle cherche un ange gardien qu'elle trouve au moment où elle allait abdiquer et est la seule à voir (cet ange c'est le capital culturel).

Autre aspect traditionnel: le père tient des discours magnifiques à ses enfants, emplis de tacts et justes, mais cette compréhension lui permet de finalement très bien contrôler et surveiller la sexualité de sa fille: c'est l'efficacité de ce contrôle qui prouve in fine qu'il est un meilleur père que les poivrots mieux placés que sa femme a épousés.
C'est d'ailleurs le discours paternel sur le risque de mésalliance sexuelle qui encadre le film: au début il est dit du père à la fille, il est à la fin répété quasiment à l'identique par l'oncle gay (il l'est sans doute pour pouvoir dire du fils "il est parfait: intelligent, brillant et hétéro" tout en ne suscitant qu'une sorte d'ironie silencieuse chez ses auditeurs) vers le fils . Il y a deux préceptes fondamentaux pour éviter les problèmes: les filles ne tombent pas enceinte du premier venu, et les hommes ne couchent jamais avec leur ex, l'objet de l'initiation et du Bildungsroman c'est d'être capable de savoir (plutôt même que décider) avec qui on couche.


En fait les positions politiques et sexuelles du film sont complètement identifiées: hétéro et queer promeuvent la même définition de la famille par sa fermeture sexuelle (une bonne famille et un bon couple c'est ce qui résout et clôture les peines amoureuses; les vide de leur importance). Contrairement à the "Squid and the Whale", la mère ne s'oppose jamais à la jalousie oedipienne du fils, mais s'appuie au contraire dessus pour lui faire accepter le fait qu'elle est "dans la classe moyenne mais toujours sur le fil du rasoir du seuil de pauvreté" et doit justement renoncer à avoir un foyer fixe pour rester intégrée socialement.

Démocrates et républicains ne sont pas départagés par le contenu de leur politique, mais par une notion identique de la cohérence politique. Quand le père critique les néo-conservateurs, ce n'est pas à leur impérialisme et à leur lobbying qu'il s'en prend, mais à leur incompétence, à leur inaptitude à prévoir les effets de leur politique. A la limite si les gens de Blackwater tués en Irak sont critiquables, c'est avant tout en tant que loosers et victimes de leur propre faute.
Le second beau-père a un monologue magnifique où il décrit la situation qu'il a connu en Irak, mais là aussi, il lie le respect envers les civils d'une part à une condition qui a permis à son batallon de combattre efficacement et sans perte, d'autre part il explique que la principale caractéristique de ce respect était d'avouer franchement qu'ils étaient là pour le pétrole. En fait le seul problème politique du film, c'est l'écart qui existe entre la vocation sociale individuelle et la position sociale réelle, entre l'idéologie et le résultat, mais leur coïncidence et l'effet de l'idéologie ne sont pas eux-même des problèmes politiques. Ils sont juste le réel. Le film ne se pose pas la question: "qu'est-ce qu'il y aura après Obama?", mais il présente comme édifiant 4 ans après le parcours individuel de la fille de Sarah Palin qui a torpillé la campagne de la mère.



Par contre il y a quelque chose dans le film qui me semble très bien vu. Au début du film, on insiste beaucoup sur les images des jeux vidéos, le montage est elliptique, le point de vue éclaté (le beau père alcoolique est aussi présent à l'image que les enfants). C'est 2002-2004, l'époque d' "Elephant" de Van Sant, celle aussi où les Cahiers du Cinéma parlaient avec Burdeau de l' "image subtile", soit d'un débordement du cinéma par le virtuel. Mais quand les enfants grandissent et les années passent, ce discours s'évapore le film revient à un régime narratif plus classique: l'image n'est plus jouée et transformée. L'adolescent a un parcours où le fait de revenir vers l'image argentique dans son travail photograhique va de pair avec sa critique à la Snowden-Manning du Web 2.0 et de l'espionnage de la vie privée par la NSA. C'est comme ci tant cette surveillance (déstruction de la vie privée) que sa critique avaient finalement comme point commun d'avoir réhabilité une notion classique de la représentation au cinéma et dans la photograhie au dépens de l'idée de pluralité et de malléabiltié de l'image digitale (qui était pourtant partageable: chez le premier beau-père ce sont les écrans qui permettent aux quatre enfants de tenir et de toucher le réel contre l'ogre qui les enferme). La surveillance a barré la route au virtuel, elle est peut-être une forme de réaction émise directement par l'image classique. Et j'ai l'impression que Linklater a très consciemment pensé cet aspect de son film.

J'ai adoré et ai été bouleversé par le passage chez le beau père alcoolo, un univers socialement optimal qui se retourne en enfer, et les gamins qui résistent et font bloc. C'est une très belle idée d'avoir intégéré la culpabilité face à l'abandon du demi-frère et de la demi soeur dans le récit et les dialogues, la manière dont la générosité improvisée de la femme qui a recueilli Patricia Arquette remue encore plus le couteau dans la plaie (c'est la seule fois où les enfants demandent quelque chose à leurs parents auxquels ils doivent répondre directement, même si c'est pour avouer leur impuissance: il n'y a plus de métaphore ou d'édification , juste des décisions à prendre et à expliquer).
Malheureusement le film qui commence comme "Demi-Tarif" d'Isild Le Besco se finit un peu comme "Sauvé par le Gong" ou "les Randonneurs".

Auteur:  Tom [ 15 Sep 2014, 19:15 ]
Sujet du message:  Re: Boyhood (Richard Linklater - 2014)

Gontrand a écrit:
Lorsque le père apprend qu'elle n'aime pas les photos du fils, il répond: "cela ne m'étonne pas qu'elle sorte avec un sportif", en gros le père informe le fils que la réticence de cette fille envers le projet esthétique du compagnon prouve qu'elle est une salope

C'est toujours compliqué sans doute, dans un cinéma à tendance naturaliste, de trancher ce qui relève du portrait d'un personnage, et ce qui relève de l'avis du cinéaste, dont le personnage se ferait le messager transparent... En l’occurrence, ici, je vois surtout un père qui, comme à chaque fois qu'il retrouve son fils, essaie de lier avec lui sur un mode de camaraderie un peu forcée, et de le gonfler de confiance : c'est d'abord ça que me semble raconter la scène (d'où des lapalissades comme "ta copine t'a quitté, tu t'en fous, c'est une conne", qui est quand même un ultra-classique dans le cadre familial ou amical après une rupture).

Gontrand a écrit:
Le goût et la culture ne sont pas des occasions de partage, mais ce qui définit l'identité individuelle.

Peut-être, mais là encore, si ton analyse est recevable (et intéressante), je bloque sur l'intérêt d'une telle approche, pour une raison simple : est-ce c'est ce qui intéresse le film ? La culture ici n'est pas le sujet (ce n'est que le sujet de la discussion). Pourquoi se pencher uniquement sur le film à son corps défendant, comme pour le psychanalyser, plutôt que d'essayer de comprendre ce que la séquence vise et crée - ce qu'elle est justement (pour reprendre tes mots) entrain d'essayer de partager avec toi en tant qu’œuvre d'art ? Je dis ça, c'est un peu abstrait, car le souvenir du film est lointain (tu parlais peut-être d'une scène croisant le couple et la question de la culture, et que j'aurais oublié ?), mais ça rejoint les réticences que j'exprimais dans ma discussion avec Zad.

S'il te plaît, n'y vois pas du mépris, c'est simplement une interrogation, et un constat : je n'arrive pas à partager cette manière de parler des films, à y trouver du plaisir.

Gontrand a écrit:
Autre aspect traditionnel: le père tient des discours magnifiques à ses enfants, emplis de tacts et justes, mais cette compréhension lui permet de finalement très bien contrôler et surveiller la sexualité de sa fille: c'est l'efficacité de ce contrôle qui prouve in fine qu'il est un meilleur père que les poivrots mieux placés que sa femme a épousés.

Là je ne te suis plus. Un père qui prend le temps de parler de sexualité à ses enfants est dans le contrôle ? Quelle est l’alternative souhaitable ? A ce stade là j'ai l'impression qu'on peut tout retourner comme une chaussette...

Pour la suite, je déclare forfait pour rebondir (pour les raisons citées plus haut), cette approche des films n'ayant jamais été mon trip.


Ce que tu décris concernant l'éclatement premier du montage et les relations au numérique m'intrigue, tu as l'air d'avoir choppé un truc précieux dans le film, mais j'avoue ne pas me souvenir de cette découpe : il faudrait que je le revoie pour voir comment s'est géré, je le garde en tête en cas de re-vision.

Auteur:  Gontrand [ 15 Sep 2014, 21:37 ]
Sujet du message:  Re: Boyhood (Richard Linklater - 2014)

Je ne pense pas avoir une approche particulièrement idéologique. Je ne dis pas qu' aimer ou avoir des réticences envers un film prouve une opinion politique et ne prétends pas non plus que plus à gauche que moi il n'y a rien, la mort, le néant, ou bien au contraire Dieu, des vacances avec Zoé Tamerlis, une tape d'encouragement sur l'épaule donnée Daniel Bensaïd, le mode d'emploi de l'auto-génération de Dopamine perpétuelle. Je ne demande à personne de choisir entre la mauvaise foi et la naïveté.
Si je parle de films par comparaison en semblant leur opposer un autre film, qui serait dénué de toute équivoque politique, intégralement libre et respectueux de son public , à la fois poétique et entièrement réflexif, je sais que ce film canonique est idéal et impossible (peut-être que certains films des deux Ray ou la Blessure des Klotz s'en approchent).

Mais quand-même, dans Boyhood, l'étoffe dont est faite la caratérisation psychologique des personnages est idéologique. On ne sait rien du père, mis à part qu'il est pour Obama, à la fois musiciens alternatif et assureur, et sans doute devenu sensible au message des chrétiens born-again. Il n'est pas non plus indifférent que dans le film, la fonctions de psy soient tenue par des managers (le professeur du laboratoire poto et le chef du snack "qui a toujorus cru en Masob") à qui il revient de dire la vérité sur la personnalité des personnages; ils tiennent un discours axé sur le mérite et la résilience face à l'adversité, et où la souffrance que l'on inflige à autrui est toujours édifiant et justifiée par le désir qu'il ne nous déçoive pas et la solidarité par avance envers sa réussite. Ce que la mère apprend puis enseigne, c'est quand-même une psychologie ultra-behavioriste, sans doute orientée sur le marketing: jamais le film ne conteste l'idée que l'amour est une prestation quantifiable et mesurable.

En fait le film a la même structure qu'un film catastrophe. Un personnage se sacrifie pour guider un être plus faible à travers des épreuves qu'il partage avec le spectateur, mais dont la personne qu'il s'agît de ne sauver n'a que partiellement conscience. Le père rappelle Tom cruise dans la Guerre des Mondes, si ce n'est qu'à la place des martiens, il affronte le divorce, le chômage et la puberté. L'opposition, pendant la traversée, entre les parents qui exercent les responsabilié sans en jouir et les enfants qui jouissent d'une liberté définie de l'extérieur est constante.

Au début, quand le père apparaît avec sa GTO, il apparaît immature, un peu inquiétant, il nargue la grand-mère maternelle qui fait écran entre lui et sa fille, on craint qu'il risque d'enfreindre le contrat sur le partage des enfants avec la mère et pourrait être tenté de partir avec les enfants en Alasaka, les corrompre par des cadeaux. Puis il explique qu'il est pour Obama, que les néo-cons sont des andouilles, et il est touché par la grâce et il est remis sur des rails, ne discutera plus les termes de l'éloignement avec sa femme, trouve sa voie achète un monospace, prie et fait de l'humour comme Nick Hornby.
A la fin le père regrette juste que son embourgeoisement vienne trop tard, tout en lui donnant une idée trop précise du couple idéal qu'il aurait pu former avec la mère. Ce par quoi il se définit comme mature socialement est exactement la même chose que ce par quoi il éprouve nostalgie et de mélancolie envers l'amour parfait qu'il a manqué avec sa femme. Après le passage sur Obama les caractéristiques du mauvais père sont alors transférées sur le second mari, le prof de fac trop lisse, ce qui fait que la situation objective dans laquelle sont mis les enfants ne change pas. On avait mal identifié la menace, mais elle restait présente, et le discriminant est l'identité électorale (le mec est flou poltiquement et suspect, le fait de ne pas savoir qui on est empêche d'avoir un discours sur des valeurs). Tout est symétrisé dans le film, tous les personnages se compensent: le proprio redneck républicain est opposé à la séquence d'après à la ménagère quarantenaire cool qui vote Obama. La copine blonde et torturée est opposée à la brune qui écoute et énonce calmement la vérité sur l'écoulement héraclitéen du temps le premier jour de fac. Par ces compensations, le sens de l'engagement dans le monde ne change jamais tandis qu'est affirmé l'importance de se cramponner à des valeurs fermes et bien définies. Il accorde bien une le grande place à l'idéologie et à la politique, ce sont les processus par lesquels un comportement, initialement personnel et égocentrique, devient une réaction à l'apparition du désir d'autrui, sans changer pour autant de sens et de forme.

Et puis si c'est classique de dire que le fille qui a quitté son fils est une conne, c'est moins classique de lui dire que l'on sort en comprenant que les femmes veulent toujours mieux (ce qui revient à lui mentir, lui dire qu'en fait elle ne pouvait pas l'avoir aimé)...
Ceci dit, oui c'est parfois un très bon film.

Auteur:  Tom [ 15 Sep 2014, 21:59 ]
Sujet du message:  Re: Boyhood (Richard Linklater - 2014)

Moi après je suis pas forcément un immense fan du film, hein, c'est plus sur le principe...

Je ne renie pas la présence d'éléments idéologiques dans le film (plutôt explicitement politisé), ni la possibilité d'en faire une lecture idéologique. Ce qui me gêne, c'est cette impression qu'en allant chercher les éléments permettant cette lecture, on fait parfois abstraction de la façon dont les scènes nous les présentent, de la direction et du sens qu'elles leur donnent.


J'imagine par exemple mal le père "sauvé" ou touché par la grace à cause de son vote Obama, dans le sens où rien dans le film ne semble indiquer dans ce militantisme quelque chose qui contredise ce qu'on a vu de lui avant. Justement, ce que je vois dans cette scène Obama, c'est cette façon de toujours être à la limite d'outrepasser les règles de bienséance, le côté un peu foufou, la façon dont il amuse et gêne à la fois ses enfants. Le comique de la séquence repose justement sur l'immaturité de son comportement (quand bien même le nawak du geste est excusé d'une musique sympa par Linklater parce que c'est pour la bonne cause). Sur le trajet du personnage, cette scène n'est qu'une continuation de l'ambiguité dans la façon de regarder ce perso (que tu décris parfaitement concernant la scène grand-mère et cadeaux). Il n'y a pas de rupture. Je suis par contre d'accord avec toi sur cette évolution douce vers l'embourgeoisement dont tu parles (qui est d'ailleurs moins un symptôme révélateur de l'idéologie de Linklater, qu'une donnée que le film interroge explicitement dans ses dialogues).

Je ne suis pas sûr non plus que les deux filles soient si opposées que cela (même si le fait qu'elles soient les seules copines du film aille dans ton sens), en partie parce qu'à part cette réplique du père que j'interprète différemment de toi, et une scène post-rupture où c'est davantage le héros qui semble ramer dans ses reproches, je ne vois pas où le film la descend particulièrement.

Et si tous les pères du film sont évidements comparables entre eux, je ne vois pas où le prof de philo répond politiquement au premier père : je trouve bizarre d'opérer la comparaison sur ce plan, quand le film décide justement ne pas en passer par de tels critères pour les mettre en parallèle (s'il avait un positionnement politique, les deux persos seraient comparés politiquement ; et s'il n'en a pas, ceux-ci sont comparés politiquement quand même ? Le film n'a aucun issue à ce rythme !). Ce qu'on retient, c'est encore une fois ce que les scènes mettent en avant, c'est à dire leur comportement social : un père à première vue "sauvage" mais finalement bon, un père à première vue propre sur lui mais finalement mauvais. On peut faire de ce comportement social une lecture politique, certes, mais pour les raisons invoquées ici, j'ai du mal à voir cette donnée comme prépondérante dans la manière dont on met ces personnages en miroir.

Bon, là j'ai l'impression de chercher des poux pour rien, alors qu'on a juste deux approches du film qui s'opposent (et sûrement aussi des réflexes trop braqués de ma part, pas forcément clairvoyants, dès qu'on mène les films sur le terrain idéologique).

Auteur:  Gontrand [ 15 Sep 2014, 22:07 ]
Sujet du message:  Re: Boyhood (Richard Linklater - 2014)

Ce qui m'a agacé dans le film c'est l'impression qu'il nous demande de soutenir l'adolescent, et fasse de cela un biais facile pour échapper au naturalisme (qui est en effet plutôt un procédé de distanciation). Et aussi une drameturgie où les souffrances sont collectives, appellent la reconnaisance spontanée mais l'épanouisement individuel .

Auteur:  Tom [ 15 Sep 2014, 22:11 ]
Sujet du message:  Re: Boyhood (Richard Linklater - 2014)

Ça je te rejoins, et c'est un problème général que j'ai avec le naturalisme, et (pour caricaturer violent) avec son absence de point de vue : le cinéaste semble toujours le cul entre deux chaises, entre l'adhérence de fait aux positions des personnages qu'il dépeint (puisque ce sont les seuls à pouvoir exprimer un point de vue, verbalement, la mise en scène s'y refusant), et la façon dont on fait le portrait signifiant de la société dans laquelle ils évoluent (avec les erreurs et aveuglement signifiants des personnages qui la composent). Le perso devient à la fois messager littéral et symbole ambulant, et ça mène à de multiples ambiguïtés narratives.

Auteur:  Mathilde [ 16 Sep 2014, 00:07 ]
Sujet du message:  Re: Boyhood (Richard Linklater - 2014)

Citation:
lui permet de finalement très bien contrôler et surveiller la sexualité de sa fille:


je vois pas en quoi il la contrôle. on voit bien qu'ils sont tous les deux gênés de parler de ça mais que ça lui tient à cœur (la scène est d'ailleurs toute mignonne), il lui sort quelque conseils et lui donne une capote. pas plus pas moins. il ne lui demande rien et ne fait pas l'autruche dans le fait que sa fille commence à avoir une vie sexuelle

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