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Pas son genre (Lucas Belvaux - 2014)
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Auteur:  Karloff [ 08 Avr 2014, 10:48 ]
Sujet du message:  Pas son genre (Lucas Belvaux - 2014)

Clément, jeune professeur de philosophie parisien est affecté à Arras pour un an. Loin de Paris et ses lumières, Clément ne sait pas à quoi occuper son temps libre. C'est alors qu'il rencontre Jennifer, jolie coiffeuse, qui devient sa maîtresse. Si la vie de Clément est régie par Kant ou Proust, celle de Jennifer est rythmée par la lecture de romans populaires, de magazines « people » et de soirées karaoké avec ses copines. Cœurs et corps sont libres pour vivre le plus beau des amours mais cela suffira-t-il à renverser les barrières culturelles et sociales ?

Film curieux qui commence par un anti-Bienvenue chez les Ch'tis, avant de bifurquer La Vie d'Adèle avec l'amour entre un prof de philo parisien et une jeune coiffeuse d'Arras. La relation fonctionne assez bien, grâce à l'énergie d'Emilie Dequenne. Après ça ne révolutionne rien, mais j'aime bien ce petit côté "low-fi" du film, façon film indépendant ricain. Il y a quelques scènes en trop, mais le film inspire la sympathie (puis j'aime bien le réalisateur).

4/6 gentil

Auteur:  Castorp [ 08 Avr 2014, 10:55 ]
Sujet du message:  Re: Pas son genre (Lucas Belvaux - 2014)

Karloff a écrit:
mais j'aime bien ce petit côté "low-fi" du film,


Low-key, tu veux dire.

Auteur:  Zad [ 08 Avr 2014, 12:00 ]
Sujet du message:  Re: Pas son genre (Lucas Belvaux - 2014)

Castorp a écrit:
Low-key, tu veux dire.


Image

Auteur:  Prout Man [ 08 Avr 2014, 13:21 ]
Sujet du message:  Re: Pas son genre (Lucas Belvaux - 2014)

Karloff a écrit:
(puis j'aime bien le réalisateur).

Qui a été un peu vite oublié alors que sa trilogie en 2003 faisait un triomphe.

Auteur:  Film Freak [ 08 Avr 2014, 13:26 ]
Sujet du message:  Re: Pas son genre (Lucas Belvaux - 2014)

Prout Man a écrit:
Karloff a écrit:
(puis j'aime bien le réalisateur).

Qui a été un peu vite oublié alors que sa trilogie en 2003 faisait un triomphe.

Triomphe???

Auteur:  Prout Man [ 08 Avr 2014, 13:52 ]
Sujet du message:  Re: Pas son genre (Lucas Belvaux - 2014)

Enfin, c'est relatif, mais y a eu un gros succès critique et le prix Louis Delluc, tout ça, non?

Auteur:  Film Freak [ 08 Avr 2014, 14:10 ]
Sujet du message:  Re: Pas son genre (Lucas Belvaux - 2014)

C'était de la merde.

Auteur:  Karloff [ 08 Avr 2014, 15:57 ]
Sujet du message:  Re: Pas son genre (Lucas Belvaux - 2014)

Pas un très bon souvenir...

Auteur:  Arnotte [ 08 Avr 2014, 16:39 ]
Sujet du message:  Re: Pas son genre (Lucas Belvaux - 2014)

Déception pour ma part.
Je ne vais pas revenir sur le style de Belvaux, ici plus intello que jamais, toujours ce ton très déclamé, cette mise en scène froide, ce côté très écrit, pas naturel... Je ne le trouve pas si bon directeur d'acteurs que ça, mais les deux s'en sortent vraiment bien, surtout Loic Corbery (un mix entre Emmanuel Carrère et Stéphane Rousseau) dans un rôle pas évident. Dequenne surjoue un peu je trouve, mais assure vraiment bien ses scènes plus sérieuses, dans la dernière partie du film.
Cette histoire d'amour confronte deux êtres que tout oppose, et Belvaux joue à fond la carte du contraste. Parisien/bourgeois/intello/philosophe/fan de Kant/fan de l'opéra VS provinciale (Arras)/milieu modeste/mère seule/coiffeuse/fan de Jennifer Aniston/fan de karaoké. Les clichés pleuvent dans les deux camps, sans vergogne. On se doute bien que cela veut dire quelque chose, qu'on nous raconte plus que ce qu'on ne voit, que c'est plus fin que ça, mais en attendant faut se les farcir quoi... Les deux personnages sont plus intéressants qu'il n'y paraît de premier abord, mais il y a quelque chose d'étrange de les voir à la fois cliché ambulant et à la fois personnage plus profond.
Le film joue avec la philosophie: elle en prend pour son grade (tournée en dérision) mais en même temps elle est présente dans beaucoup de dialogues. Et surtout, le personnage de Clément, qui se prétend toujours honnête et droit mais est en fait très mystérieux, semble vivre cette aventure comme une expérience philosophique, et c'est bien pour ça qu'on ne croit pas beaucoup à son amour pour Jennifer. Quant à Jennifer, elle finit par tomber amoureuse de cet homme qui a des airs de Prince Charmant, qui l'arrachera de sa vie, qui l'emmènera loin... Puis vient SPOILER
le dernier quart d'heure et la scène clé de la fête aux Géants (une des meilleures scènes), où elle comprend que cette histoire ne peut pas durer. Le coup de théâtre final à la toute fin (elle se barre sans rien dire à personne) surprend, mais il est compréhensible.
Bref, je trouve que le film arrive à se sauver in extremis sur la fin...
Mais dans l'ensemble je n'ai pas été très convaincu, je trouve le film moins subtil qu'il ne veut l'être, je n'ai pas vibré une seule seconde pour leur "couple" et beaucoup de petits défauts m'ont gêné tout au long (je n'ai pas parlé des scènes de karaoké beaucoup trop longues... et les chansons en mode *écoutez bien les paroles les coco c'est le sous-texte du fiiiilm!*).

Je comprends vraiment qu'on puisse trouver le film attachant, fin, touchant, tout ça, mais perso j'ai pas accroché...

2.5/6

J'avais vraiment bien aimé la trilogie (sauf le premier volet, mais bon) et 38 Témoins était bien aussi... Pas vu les autres.

Auteur:  Mr Chow [ 07 Mai 2014, 06:44 ]
Sujet du message:  Re: Pas son genre (Lucas Belvaux - 2014)

Je rejoint plutôt Arnotte. Le sujet est en or, malheureusement Belvaux a un peu du mal à sortir de l'adaptation littéraire j'ai l'impression... Les personnages parlent en permanence un phrasé de rentrée littéraire sans que ça ne soit jamais intégré à un quelconque style en correspondance, sinon ce petit retrait "joli en scope" avec lequel le cinéaste observe son récit. Le générique avec la rupture est une atrocité, la scène avec Amira Casar un peu plus tard est franchement embarrassante, tout comme l'accueil de la collègue rohmérienne du héros... Cormery est malgré tout super bon et permet heureusement de ne pas faire sombrer son personnage dans la caricature, faut lui tirer le chapeau vu l'écriture.

Idem pour Dequenne qui explose là dedans effectivement, malgré un montage alterné qui n'aide pas niveau main lourde... et platounette. On sent l'envie par exemple de faire des scènes d'amour qui sortent les deux héros de tout ce bazar socio-culturel, mais là encore l'application est gâché par le côté très théorique. Et si je comprends bien que Belvaux ne veut pas partir en live ni avec un feel-good movie qui lui tendrai les bras, ni dans la dramatisation outrée, toutes ces scènes de karaoké étirées avec découpage minimaliste dégagent un certain renoncement plutôt qu'un réel traitement... On ne s'ennuie pas cependant, les deux acteurs principaux font vraiment marcher la locomotive. La fin est plutôt belle, mais elle devait mieux faire son effet dans le bouquin uniquement à la première personne je crois (si c'est le même final)

Auteur:  Karloff [ 07 Mai 2014, 07:51 ]
Sujet du message:  Re: Pas son genre (Lucas Belvaux - 2014)

Les scènes que tu cites sont celles ajoutées au livre, c'est étonnant.

Auteur:  Mr Chow [ 07 Mai 2014, 08:04 ]
Sujet du message:  Re: Pas son genre (Lucas Belvaux - 2014)

Karloff a écrit:
c'est étonnant.


ou pas :P

Auteur:  Karloff [ 07 Mai 2014, 08:06 ]
Sujet du message:  Re: Pas son genre (Lucas Belvaux - 2014)

Pas trop aimé le livre, que je trouve assez condescendant vis à vis du perso de Jennifer. Le film renverse le point de vue, c'est ce que j'apprécie.

Auteur:  Mr Chow [ 07 Mai 2014, 08:11 ]
Sujet du message:  Re: Pas son genre (Lucas Belvaux - 2014)

Si la fin est la même que dans le film (non du coup?), j'aurai imaginé
que le coup sur la tête du perso principal aurait été accentué si tout est vu de son point de vue... Là l'idée est belle, mais qu'elle n'ait rien confiée à ses amies avant sa disparition est énorme, idem du fait qu'elle déscolarise son gosse et abandonne l'appart qu'elle a refait... son personnage est vraiment très entier et pur :mrgreen:

Auteur:  Art Core [ 10 Mai 2014, 13:03 ]
Sujet du message:  Re: Pas son genre (Lucas Belvaux - 2014)

Pas accroché. En fait je retrouve ce qui m'avait gêné dans 38 Témoins, l’émergence d'un cinéma purement théorique, un cinéma de l'expérience sociale qui s'inquiète plus de sa thèse/antithèse/synthèse que de ses personnages. Effectivement il y a quelque chose qui me gêne beaucoup dans le jeu très littéraire des acteurs. Si pour le personnage de Corbery ça fonctionne, je trouve que ça bloque totalement avec le personnage d'Emilie Dequenne qui ne me paraît pas naturel, empêtré dans des dialogues qui ne lui vont pas, qu'elle déclame sans aucune spontanéité, agrémenté de ridicule "genre" ou "t'entends" pour faire populaire. Pourtant l'actrice rayonne, elle est magnifique, elle dégage une espèce de force vive assez incroyable.
Mais l'ensemble me laisse totalement froid. Et puis il faut dire qu'il y a chez Belvaux une mollesse générale assez terrible, un manque totale de spontanéité, de passion, tout est très cérébral, très contrôlé et quand on me raconte une histoire d'amour ça me bloque. Quand Karloff évoque La vie d'Adèle je manque de m'étouffer tant pour moi c'est carrément l'antithèse du cinéma viscéral de Kechiche. Cette mollesse d'ensemble est pas aidée par une bande originale effroyable, petit piano dissonant qui comme le dit ma copine est symptomatique du "cinéma français chiant".

Bref je retiens Corbery qui est excellent (et dont le personnage finalement assez mystérieux parvient à échapper à son archétype social) et Dequenne qui n'est pas très bonne dans le film mais qui parvient à emporter le morceau par ce qu'elle dégage (magnifique moment l'interprétation d'I Will Survive).

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