aka Artists and Models
Dick, dessinateur sans emploi, et Eugène, qui brûle d'envie d'écrire des histoires pour enfants, végètent dans leur appartement new-yorkais. La chance semble leur sourire lorsque Gabrielle, leur voisine, dont Dick est amoureux, quitte ses fonctions d'illustratrice.
Premier film de Tashlin pour moi et immédiatement super fan... Alors il y aurait son quota de défauts à pointer du doigts pour une comédie sans doute : sans doute un peu trop long, et j'ai le sentiment, des séquences avec Martin crooner qui cassent parfois la dynamique et semblent là parfois pour vendre des 45 tours (idem pour ses scènes de dragues qui semblent être des séquences "obligées"). Après dés que c'est duo avec Lewis c'est excellentissime...
On pourrait également trouver ça pas super inventif niveau réal malgré une direction artistique du tonnerre (photo, Edith Head aux costume...). Mais il y a néanmoins clairement un univers qui déraille là dedans, dans la dimension non-sensique qu'insuffle Jerry Lewis en permanence (mais pas que lui, il n'est pas scénariste ici), les blagues à sous-entendus, les rêves à voix haute avec secrets militaires...
(le film effectue même un virage espionnage assez "pulp" en dernière partie). "Artistes et modèles" s'amuse aussi à explorer le monde des éditeurs de comics en prime, assez rare j'ai l'impression au ciné de l'époque, avec des débats de ligue de vertus assez marrante.
Au-delà des simples gags (mais souvent excellentissimes, comme celui de la bonbonne à eau et les armures dans l'escalier à la fin...), on sent aussi l'envie d'en donner dans une série de grosses scènes qui sont de vrais pics à se démonter la mâchoire: Lewis qui va se faire débloquer chez une masseuse, ce dernier qui monte et remonte plusieurs étages pour rendre-compte d'un appel téléphonique, la scène de danse et séduction dans un escalier de Shirley MacLaine (reprenant/imitant la chanson tout juste chantée par Martin dans un délire craquant génial)...elle est assez extraordinaire là dedans, géniale dés son apparition en "Bat-Lady", et finalement assez sous-exploitée, parce qu'elle a du répondant à Lewis.