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MessagePosté: 17 Avr 2012, 04:01 
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Successful superfucker
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Pour survivre à Wall Street, sois le premier, le meilleur ou triche. La dernière nuit d’une équipe de traders, avant le crash. Pour sauver leur peau, un seul moyen : ruiner les autres…

La manière de vendre le film semble complètement orientée pour surfer sur la vague de haine suscitée par l'omnipotence de la finance de prédateurs, en réalité le film fait beaucoup plus classe, plus champ du cygne by night, très loin de la putasserie des Wall Street, ce qui explique sans doute que le film n'ait pas fait d'étincelles lors de sa présentation en compétition à Berlin. Resserré sur un peu plus de 24 heures, Margin Call évoque surtout un drame d'entreprise débutant par une charrette de masse, au cynisme froid et implacable d'un management sans visage, et qui lorsqu'il se découvre sous le visage de Jeremy Irons semble encore davantage spectral. Le scénario a été nommé aux oscars et il faut lui rendre hommage de ne pas céder à la vulgarisation façon la crise pour les nuls, quite à courir le risque de passer parfois pour un peu austère, et aussi de faire exister des personnages au-delà d'un casting all stars.
4/6


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MessagePosté: 30 Avr 2012, 16:10 
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Effectivement, y a une certaine habileté dans l'écriture pour réussir à tenir en haleine le spectateur, sans doute due à la quasi-unité de lieu et de temps, et ce malgré l'aspect pas très user-friendly du vocabulaire, durant toute la première partie surtout, et l'épure dans la caractérisation des personnages (aidés cela dit par un casting multigénérationnel de luxe).
Chandor n'a pas le talent de Sorkin pour atteindre un parfait équilibre entre réalisme et dramatisation, et le film n'est par conséquent jamais attachant ou passionnant comme un The Social Network pouvait l'être, mais ce refus de la vulgarisation est embrassé avec un tel aplomb dans un récit qui ne laisse presque aucun moment pour souffler que du coup, le film fait passer la pilule et, en s'inspirant de faits réels (la merde dans laquelle se sont trouvées des firmes comme Lehmann Brothers, engendrant la crise de 2008), s'avère plus informatif qu'un Les Initiés ou Wall Street 2 plus dans le mélodrame.
Le portrait est d'autant plus intéressant qu'il ne donne presque pas du tout dans la diabolisation des courtiers et patrons du milieu, préférant offrir un échantillon plus nuancé des divers agents qui oeuvrent dans ce domaine.
La réa est sobre mais soignée (c'est passé à Sundance mais c'est pas du Sundance formellement), sans être ouf.

4/6

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MessagePosté: 03 Mai 2012, 15:39 
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Localisation: Salad Fingers Country
Bon. Déjà annonçons la couleur : ça fait bien longtemps (peut-être même jamais) qu'on avait vu un film qui colle autant à la réalité. Le fait que le père de Chandor ait été banquier de marché pendant 40 ans a du aider, mais le film est bien documenté.

Parce que les types qui se sont fait virer, pas forcément avant mais au moins pendant la crise, ça se passait comme ça. Une escouade débarque, convoque les gens et hop, c'est la porte. Même en France ou ya des préavis et autres protections, des cadres se sont retrouvés chez eux à attendre la fin du dit préavis, ne pouvant pas retourner sur leur lieu de travail.

Et le reste est à la hauteur de cette introduction glaçante : un management aveugle ou se voilant volontairement la face en considérant les profits dégagés, des sommes incroyables engagées sur des actifs dont pas grand monde ne mesure véritablement le risque, (d'ailleurs il me semble qu'il y a une erreur à un moment dans les sous titres, les personnages parlent de '8 trillions' et c'est traduit 8 milliards, alors que c'est 8000 milliards, mais je ne suis pas sûr).

Et surtout cet impératif : se casser avant que tout ne s'écroule, quel qu'en soit le prix. Seuls quelques uns ont eu l'intelligence de le faire (Goldman Sachs a même fait mieux en jouant contre les produits qu'ils vendaient, convaincus dès le départ que c'était de la merde).

La volonté de coller à cette réalité peut rendre quelques passages obscurs aux non-initiés, mais le problème n'est pas là. On comprend vite l'impératif sans être un financier de haut vol.

Formellement, ce n'est pas incroyable (parfois un peu chiant même, l'utilisation de flous notamment), mais le casting all star aide bien à soutenir le film.

Ca peut paraître austère mais c'est un très intéressant complément à des films ou des docus comme Inside Job ou Too Big To Fail (que je vous encourage à voir).

Un film remarquable, intelligent et réaliste. 5/6.

Tiens, et si vous voulez vous documenter un peu avec une série d'articles simples mais efficaces :
http://www.margincall.fr/2012/04/dune-b ... 1-e01.html

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MessagePosté: 08 Mai 2012, 08:21 
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Robot in Disguise
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Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
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Localisation: Paris
Ca fait tellement plaisir que ce film ait été nommé à l'Oscar du meilleur scénario. Moi j'ai trouvé ça vraiment bien dans la sécheresse du truc (qui devient quand même un peu trop aride sur la fin), c'est à la fois prenant parce qu'en """"temps réel"""" et en même temps y a une espèce d'ambiance nocturne un peu flottante, qui nivelle le drame, qui lisse tout, qui rend le truc un peu ouaté et décalé. Et c'était vraiment bien joué (même si j'ai trouvé que Jeremy Irons la jouait un peu trop Skeletor dans sa première scène).

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MessagePosté: 08 Mai 2012, 20:35 
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elmomo a écrit:
Bon. Déjà annonçons la couleur : ça fait bien longtemps (peut-être même jamais) qu'on avait vu un film qui colle autant à la réalité. Le fait que le père de Chandor ait été banquier de marché pendant 40 ans a du aider, mais le film est bien documenté.

Parce que les types qui se sont fait virer, pas forcément avant mais au moins pendant la crise, ça se passait comme ça. Une escouade débarque, convoque les gens et hop, c'est la porte. Même en France ou ya des préavis et autres protections, des cadres se sont retrouvés chez eux à attendre la fin du dit préavis, ne pouvant pas retourner sur leur lieu de travail.

Et le reste est à la hauteur de cette introduction glaçante : un management aveugle ou se voilant volontairement la face en considérant les profits dégagés, des sommes incroyables engagées sur des actifs dont pas grand monde ne mesure véritablement le risque, (d'ailleurs il me semble qu'il y a une erreur à un moment dans les sous titres, les personnages parlent de '8 trillions' et c'est traduit 8 milliards, alors que c'est 8000 milliards, mais je ne suis pas sûr).

Et surtout cet impératif : se casser avant que tout ne s'écroule, quel qu'en soit le prix. Seuls quelques uns ont eu l'intelligence de le faire (Goldman Sachs a même fait mieux en jouant contre les produits qu'ils vendaient, convaincus dès le départ que c'était de la merde).

La volonté de coller à cette réalité peut rendre quelques passages obscurs aux non-initiés, mais le problème n'est pas là. On comprend vite l'impératif sans être un financier de haut vol.

Formellement, ce n'est pas incroyable (parfois un peu chiant même, l'utilisation de flous notamment), mais le casting all star aide bien à soutenir le film.

Ca peut paraître austère mais c'est un très intéressant complément à des films ou des docus comme Inside Job ou Too Big To Fail (que je vous encourage à voir).

Un film remarquable, intelligent et réaliste. 5/6.

Tiens, et si vous voulez vous documenter un peu avec une série d'articles simples mais efficaces :
http://www.margincall.fr/2012/04/dune-b ... 1-e01.html


Tout pareil que Marlo. Pour un premier film, c'est impressionnant de maîtrise et d'intelligence que ce soit dans l'écriture ou la mise en scène (classique mais d'une grande précision). Un gros moment de cinoche. Et quelle tension tout le long!

5/6


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MessagePosté: 09 Mai 2012, 20:42 
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Beaucoup aimé aussi, pas grand chose à rajouter à ce qu'il y a au dessus (si ce n'est que Marlo et elmomo ne sont pas la même personne).
D'ailleurs elmomo, comme toi j'ai entendu 8 trillions, donc 8000 milliards en Français.

Le meilleur moment du film doit être le dialogue dans la voiture, sur les "gens normaux" et le fonctionnement du système.

4.5/6

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MessagePosté: 15 Mai 2012, 14:31 
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Localisation: Salad Fingers Country
sponge a écrit:
(si ce n'est que Marlo et elmomo ne sont pas la même personne).


Erreur presque compréhensible. je suis peut-être un multi juste là pour troller.

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MessagePosté: 15 Mai 2012, 15:44 
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Non c'est moi, je pique un Alzheimer à même pas 30 ans.


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MessagePosté: 18 Mai 2012, 09:38 
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Abyssin a écrit:
Tout pareil que Marlo. Pour un premier film, c'est impressionnant de maîtrise et d'intelligence que ce soit dans l'écriture ou la mise en scène (classique mais d'une grande précision). Un gros moment de cinoche. Et quelle tension tout le long!

5/6


Tu vas pouvoir maintenir ton "Tout pareil que Marlo" finalement parce que j'ai moi aussi trouvé ce film excellent ! Je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi carré, le film est d'une rigueur et d'une solidité remarquables. Il fallait bien ça pour retranscrire l'ambiance dans le milieu de la finance à l'aube de la crise de 2008.
JC Chandor a l'intelligence de ne pas donner de jugement péremptoire, et se contente de montrer les faits et agissements des personnages qui parlent d'eux même ... Ce que montre le film est épuisant, on sent dès le début qu'on est face à quelque chose d'inéluctable qui se produira et se reproduira. La mise en scène et la photo, froides, contribuent bien à renforcer cette atmosphère ... C'est curieux comme les personnages, tous excellemment incarnés, semblent être des damnés (et se considèrent presque comme tels d'ailleurs, cf. le discours génial de Bettany dans la voiture), dont le rôle est de faire tourner ce système tant bien que mal, malgré tous ses excès parfois inhumains. C'est une approche à la fois évidente mais en même temps assez surprenante, surtout depuis que la Finance est personnifiée et qu'on peine à imaginer, nous autres profanes, ce qui se cache réellement derrière ce mot (à savoir beaucoup d'hommes et femmes souvent banals ...)
Franchement passionnant.

5/6


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MessagePosté: 20 Jan 2013, 13:01 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 23635
Excellent film qui aurait été dans mon top 10 de l'année si vu au cinéma. Mise en scène clinique, scénario hyper-intéressant, à la fois didactique et saisissant.

5/6


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MessagePosté: 11 Nov 2013, 20:00 
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Inscription: 18 Aoû 2005, 23:40
Messages: 19410
Localisation: Rebirth Island
Oui j'aime bien la succession de scènes dans lesquelles un mec explique à son supérieur qui le coupe en mode "nan tu me parles chinois là", et ainsi de suite. Et par rapport au fait que l'on mettre les "vrais" gens derrière l'usine à gaz, j'adore le fait qu'on en fasse passer une bonne partie de "monstres sacrés" à "petits mioches tout gênés d'avoir fait une boulette".

Super film sinon. Bien dosé entre vulgarisation et hardcore, ça va a toute vitesse, il y a une belle ambiance.

5/6


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