aka Billy Two Hats
L'équipe d'un braquage est surprise au petit matin, et Billy, un métis indien, est arrêté par le shériff Gifford. Au lieu de filer, Ash, le chef de bande, revient délivrer son complice. Les deux hommes s'enfuient dans le désert, malgré la blessure de l'un d'entre eux. Le sheriff est bien décidé à les récupérer...
Le genre de film mineur que je prends toujours un grand plaisir à découvrir, au rythme tranquille, avec pas mal de petites choses qui sont assez fugaces et à attraper au vent.
On sent un peu que le western américain dans les seventies cherche à puiser pas mal dans l'esthétique qu'installe les Peckinpah et Hellmann, une sorte d’impressionnisme et d'abstraction comme possible rebond après la lessiveuse cinecitta... Il y a une manière de se calquer aussi sur ces ballades et nouveaux road movie de marginaux, ou un peu picaresques. L'éclectique Kotcheff fait exactement là dedans, même s'il lui manque un peu quand même la personnalité des deux noms précités, et qu'il est loin d'un Josey Wales auquel ce film fait parfois penser aussi.
Si le film est très attachant et reste relativement atypique, c'est sans en grande partie car il garde un profond mystère sur le geste altruiste et fondateur du personnage de Peck dans cette petite intrigue, dans la nature ce qui nourrit cette amitié naissante et un peu tardive entre deux hommes. La peur de la mort et de la solitude du bonhomme qui préfère limite en risquer sa peau, un rapport subtil de transmission... Mais face à lui le jeune Desni Fadaz Jr est quand même un peu falôt, et le duo ne fonctionne hélas pas de manière optimale.
Kotcheff puise dans son décor désertique (tourné en israël) pour mettre en scène une peau de chagrin assez risquée, mais globalement ça fonctionne plutôt bien, grâce à la musique de John Scott et cette véritable douceur dont ne se dépareille par le film tout du long. La première demi-heure propose d'ailleurs une mise en place assez exemplaire, calme et pleine d'assurance. Le franc "Horse Movie" qui s'en suit est plus limite sans doute, de par ses rencontres un peu téléphonées notamment, mais le film a le mérite d'être humble et de garder une certaine confiance dans son rythme qui s'il dans son minimalisme n'en est jamais poseur.
Il y a de belles choses dans les détails (le fusil de chasse au bison) et le choix de faire durer certains éléments dans la dernière partie (le guet de Billy et la séduction même attendue avec la fermière bègue, Peck cerné et coincé sous sa charrette)... De même, autre subtilité, jamais le film n'exploite plus qu'il ne faut tout le racisme porté par le Sheriff (excellent Jack Warden), surtout obsédé par les risques pris par son ennemis qui revient se jeter dans la gueule du loup "pour un indien".
