Bellocchio continue à s'attaquer à des sujets polémiques mais la subversion de ses films des années 60-70 a été remplacée par une sobriété de petit vieillard. Trois histoires autour de l'euthanasie: Celle qui se trouve le plus ancrée à l'actualité italienne, où un sénateur joué par Toni Servillo, dont la femme lui a demandé de la débrancher quelques années auparavant, s'apprête à voter contre la consigne de son parti berlusconien voulant pénaliser la mort assistée, alors que sa fille, catholique fervente, l'évite par tous les moyens. Une femme tente de se suicider aux abords d'un hosto, empêchée par un médecin. Et enfin celle d'Isabelle Huppert, comédienne ayant abandonné son métier pour veiller sur sa fille en coma végétatif, en devenant une sorte de croyante fervente, au détriment de son mari qu'elle éxècre et de son fils qui voudrait la voir revenir sur les planches alors que lui-même passe le lendemain son examen d'entrée au conservatoire. Autour de ces trois histoires, l'affaire Elena qui a défrayé la chronique par sa surmédiatisation en Italie il y a deux ans en stigmatisant une famille s'apprêtant à débrancher cette femme dans le coma depuis 17 ans.
La partie avec Huppert déplace un peu les enjeux auprès de ce fils totalement enamouraché de sa mère, surtout que la fille blonde ressemble un peu trop à un top model en train de piquer un roupillon. La plus intéressante est celle autour de Toni Servillo où la belle endormie représente aussi la démocratie italienne. Mais le ton mortifère, le sérieux affligé, l'absence de rythme empêchent de transcender l'ensemble. Enfin, je n'avais pas vu un film aussi mal éclairé depuis Le voyage aux Pyrénées des Larrieu. D'ailleurs, la photo est de Daniele Cipri. Sur un sujet ô combien proche, Amour de Haneke était mille fois plus intense.
2/6
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