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MessagePosté: 16 Mar 2012, 21:32 
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Successful superfucker
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Attention résumé à la française!

Alors qu'elle rentre d'un voyage professionnel en Chine, Louise découvre que sa rue a été le théâtre d'un crime. Aucun témoin, tout le monde dormait.
Paraît-il.
Pierre, son mari, travaillait. Il était en mer.
Paraît-il…
La police enquête, la presse aussi.
Jusqu'à cette nuit où Louise rêve. Elle rêve que Pierre lui parle dans son sommeil.
Qu'il lui parle longuement. Lui qui, d'habitude, parle si peu.


Et c'est à Lucas Belvaux qu'il revient de clôturer la trilogie havraise de cette année après Abel & Gordon et Kaurismaki. Contre toute attente, il surpasse ses comparses avec ses beaux plans portuaires. 38 témoins est inégal mais puissant. Il évite les écueils de Chaos, le film de Coline Serrault, en observateur humaniste qui ne tombe pas dans le moralisme. Ce qui est foiré sans contexte, c'est d'avoir voulu raconter le procès d'une lâcheté en mettant en parallèle un couple qui se désagrège. Avec leurs dialogues beaucoup trop écrits, Yvan Attal et Sophie Quinton ressemblent à un couple de comédiens dépressifs récitant des poèmes chacun de leur côté égarés dans un Straub Huillet. Mais ce qui est réussi, c'est surtout d'avoir montré la couardise ordinaire de témoins ayant assisté de leur fenêtre au meurtre d'une femme sans avoir songé à lui venir en aide en appelant les flics. Au fur et à mesure que leur culpabilité passive se fait jour, jaillit une agressivité d'avoir manqué à leur devoir, ainsi que la honte terrible et le ressentiment du regard des autres. C'est en ça que ce film noir, avec très peu d'effets, glace les sangs. Incontestablement le meilleur film de Belvaux.
4/6


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MessagePosté: 19 Mar 2012, 12:02 
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Je suis d'accord avec ta critique sur les points forts et les points faibles (c'est clairement parfois trop écrit/récité).
perso, je rêvais que ce soit la conjointe d'Attal qui se fasse égorger pour être une telle emmerdeuse/mielleuse

Le gros point fort c'est l'ambiance que le film arrive à dégager et installer dès le début. Il n'y a pas d'effets tapageurs, pas d'esbrouffe mais ça fonctionne super bien. Même Nicole Garcia est bien (je la trouve irritante d'hab).


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MessagePosté: 19 Mar 2012, 12:10 
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Même avis que vous. Ca reste un peu théâtral par moments, mais dans l'ensemble c'est super interpellant (toi, qu'aurais-tu fait?), le scénario explore bien les différentes pistes (les flics - la journaliste - le couple) et les dix dernières minutes sont quand même très fortes.

4/6

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MessagePosté: 19 Mar 2012, 12:38 
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Arnotte a écrit:
Même avis que vous. Ca reste un peu théâtral par moments, mais dans l'ensemble c'est super interpellant (toi, qu'aurais-tu fait?), le scénario explore bien les différentes pistes (les flics - la journaliste - le couple) et les dix dernières minutes sont quand même très fortes.

4/6


En plus du qu'aurais-tu fait, c'est aussi, pour moi,
la mort du couple souvent dans ce genre de cas. La conjointe d'Attal est rêveuse, fait de grandes déclarations mais au fnal elle le lâche assez vite, l'autre couple de témoins où l'homme crie à sa femme devant les flics "pourquoi tu m'as empêché d'y aller" etc. Le pour le meilleur et pour le pire en prend un coup, surtout sachant qu'ils ont plus "mal" évalué une situation de nuit que vraiment refusé d'aider une personne en train de se faire torturer devant eux genre dans le métro etc Il y a faute mais c'est pas comme si leur conjoint leur demandait de l'aider à dissoudre le cadavre qu'ils viennent de faire. C'est le couple face au réalisme aussi. Et c'est Garcia, la plus lucide et "lciare" de tous qui finalement comprend le mieux la situation


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MessagePosté: 19 Mar 2012, 13:00 
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Oui, tout à fait, le film est vraiment riche...

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MessagePosté: 20 Mar 2012, 12:04 
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J'aime bien Lucas Belvaux en général surtout son mesestimé La Raison du Plus Faible, un des rares bons polar social français des ces dernières années.
Et là je suis un peu circonspect. Le film m'a semblé très théorique, très désincarné. Effectivement l'espèce de surécriture de certains dialogues et le jeu approximatif d'une partie du casting (j'ai eu beaucoup de mal avec Nicole Garcia et je ne m'étonne plus de la disparition de Natacha Régnier - qui a pris cher physiquement - et qui est vraiment pas terrible) n'aide pas tellement à laisser poindre l'émotion.
J'ai vraiment l'impression d'un film cadenacé par son sujet et qui oublie de l'incarner dans des personnages, dans un récit. A ce titre la première partie (les doutes d'Attal) est vraiment ennuyeuse, le film est beaucoup trop long à démarrer.
Mais il reste un sujet en or et une mise-en-scène intéressante entre ses magnifiques plans du port et tout le jeu des regards, du point de vue. Et la dernière séquence, d'une froideur implacable fait vraiment froid dans le dos.

3/6

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MessagePosté: 20 Mar 2012, 12:59 
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DPSR a écrit:

[Incontestablement le meilleur film de Belvaux.
4/6


Et sa trilogie, et Rapt et La raison du plus faible?


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MessagePosté: 20 Mar 2012, 13:00 
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Abyssin a écrit:
DPSR a écrit:

[Incontestablement le meilleur film de Belvaux.
4/6


Et sa trilogie?

DE LA GROSSE MERDE.

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MessagePosté: 20 Mar 2012, 13:01 
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Ne l'écoute pas, Abyssin!

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MessagePosté: 20 Mar 2012, 14:18 
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Comme vous j'ai trouvé ça trop écrit, assez mal joué, excessif dans la réaction des personnages face aux évènements, pas réaliste en somme. Mais moi je trouve que ça plombe vraiment le film, et qu'effectivement le sujet était en or et y'avait la place à mon avis d'en faire quelque chose de beaucoup plus fort émotionnellement, beaucoup plus passionnant. Il reste tout de même ce dernier quart d'heure glacial et très bien foutu.

2/6


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MessagePosté: 16 Aoû 2012, 11:03 
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J'ai trouvé ça ultra ridicule. Le plan où Attal, après s'être pris une claque, se retourne vers sa femme et dit, sur un ton neutre, "je ne regrette rien", est lolesque. De même pour les dialogues du genre "Si tu existes, mon amour, c'est moi qui n'existe plus". L'impression que le réalisateur a de quoi remplir un court-métrage et qu'il s'étire donc pour respecter la durée règlementaire. C'est insupportable, d'autant que le pitch de départ est quand même assez peu crédible. Pourtant il y a un beau sujet, mais traité n'importe comment par un réalisateur ultra moralisateur.
1/6

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MessagePosté: 16 Aoû 2012, 12:16 
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Le pitch de départ peu crédible est une histoire vraie.


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MessagePosté: 16 Aoû 2012, 12:47 
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Karloff a écrit:
Le pitch de départ peu crédible est une histoire vraie.


Certes, mais même vraie, une histoire peut perdre toute crédibilité à l'écran, pour peu qu'elle soit mal traitée. Sans compter que Belbaux prend de sacrées libertées avec l'histoire d'origine, elle-même sujet à controverses.

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MessagePosté: 16 Aoû 2012, 14:57 
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Vu aussi cet aprem'.

C'est violemment hétérogène, comme (télé)film... quelques bons pics d'ambiance (la confession d'Attal, le calvaire de la victime qui se matérialise, la reconstitution, quelque chose d'Agatha Christie), de gros pics d'ennui (les beaux plans zzzZZZZzzz du port du Havre, le non-rythme du récit - cette façon de dire "mon film devrait idéalement durer 40 minutes, mais je vous emmerde : il en fera 100"), en passant par d'énormes pics de ridicule (le couple Attal/Quinton - mais plus spécifiquement Sophie Quinton et son personnage de vierge).

DPSR a écrit:
Avec leurs dialogues beaucoup trop écrits, Yvan Attal et Sophie Quinton ressemblent à un couple de comédiens dépressifs récitant des poèmes chacun de leur côté égarés dans un Straub Huillet.


C'est EXACTEMENT ça.
Je passais mon temps à me demander : "mais qui sont ces gens ?? peut-on réellement s'identifier à ces bouts de viandes dépressifs ?".
Parce qu'au bout de la énième discussion trooooooop gnangnanesque, ça en devient totalement absurde de connerie.

C'est lourdingue, et la façon dont tout se désagrège (dans et en dehors du couple) est un condensé de lieux communs... je n'y crois pas une seule seconde : ni à leur existence, ni à leur enchaînement, ni à leur manifestation, encore moins aux réactions qu'ils suscitent, ou à la tension qu'ils génèrent.

Dommage, parce que ce qui tourne autour d'Attal et des 37 témoins est intriguant (moraliste, attendu avant même de voir le film - mais intriguant).
Quelques dialogues font mouche (bien qu'en substance, 90% des répliques du film soient de trop - ou trop explicites) : le procureur principalement à deux reprises (face aux flics, puis face à la journaliste), trouvant les mots en peu de phrases, résumant la situation pour ceux qui n'avaient pas encore compris... sans aphorismes forcés, et avec la froideur clinique de la justice.

Du coup, l'enquête annexe de la journaliste... c'est du vent - de l'éparpillement faussement exhaustif. Une façon redondante de verbaliser encore un peu plus ce qui tient déjà du procédé théorique.

Aussi, j'ai espéré en vain un flashback de cette nuit du crime dans les 5 dernières minutes (histoire de dépasser la reconstitution en injectant un peu de cinéma), façon Le Crime de l'Orient-Express, pour solder définitivement cette complicité collective (en reprenant la très belle idée de l'affiche du film par exemple - des ombres, des lumières, des silhouettes, et les cris). Mais non, on s'en tient une fois de plus à l’indispensable et inénarrable tueur en série passe-partout, toujours aussi pratique pour ce qui est de tuer puis de disparaître, et qui a droit au chapitre désormais dans chaque fiction cinéma-télé, qu'on soit dans le genre policier ou dans le complet hors-sujet.

Dernier bon point, le casting très correct du procureur et des flics (sobres)... par contre Sophie Quinton, Nicole Garcia et Natacha Régnier peuvent brûler en enfer.

En gros, c'est raté.

2/6

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MessagePosté: 20 Aoû 2012, 18:34 
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Un article intéressant du magazine Sciences Humaines, qui remet en cause "l'effet témoin" (et la lâcheté qui s'emparerait de nous lorsqu'on assiste à un délit) : http://www.scienceshumaines.com/38-temo ... 28676.html

Cela me fait dire que le cinéma n'est pas à sa place lorsqu'il se prend pour une science (les sciences humaines bien souvent et la psychologie sociale ici en particulier).


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