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Laurence anyways (Xavier Dolan - 2012)
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Auteur:  DPSR [ 19 Mai 2012, 13:35 ]
Sujet du message:  Laurence anyways (Xavier Dolan - 2012)

Parfaite synthèse de ses deux premiers films, parfaite compil des nineties filmée comme un clip des années 80, Laurence anyways est aussi boursouflé, hystérique, irrésolu à couper dans sa masse de deux heures 40 qu'il sublime un couple d'écorchés vifs et leurs familles toutes en aspérités. Dolan est tour à tour brillant et ridicule mais il a l'audace de sa jeunesse, qui lui va bien mieux que ses ralentis culcul la praline des amours imaginaires. Ca part dans tous les sens, mais ça tourbillonne tellement qu'on a pas le temps de s'agacer de moments poseurs. Poupaud est finalement très sobre, là où on pouvait craindre un chemin de croix transexuel. Au final le rôle plus pathologique échoit à cette femme qu'il aime passionnément mais qui n'assume pas pleinement la marginalité et le poids du regard des autres.
4/6

Auteur:  Ronald Taverner [ 19 Mai 2012, 20:50 ]
Sujet du message:  Re: Laurence anyways (Xavier Dolan - 2012)

3ème film de connard, réalisé par un petit con prétentieux qui n'a toujours rien à raconter et à filmer sur la vie, le sexe, le sien, celui des autres, de sa mère, imaginé ou des anges. Il faudrait vraiment qu'il rende ses crayons de couleurs le gamin, parce que là ça commence sérieusement à se voir qu'il en fout partout, ça déborde sur plus 2 heureeeeeeeeeeeees 4O putain de longuuuuuuuue minutes.
rentre à la maison mon petit Xavier, laisse les grandes personnes jouer au cinéma/6

Auteur:  Karloff [ 01 Juin 2012, 17:24 ]
Sujet du message:  Re: Laurence anyways (Xavier Dolan - 2012)

Film très fort, inabouti, sur-gonflé mais brillant.
du Dolan pur sucre
4/6

Auteur:  Mickey Willis [ 20 Juil 2012, 10:57 ]
Sujet du message:  Re: Laurence anyways (Xavier Dolan - 2012)

Irrité d'emblée par la mise en scène sur-hystérique de Dolan, j'ai crains le rejet total et l'ennui profond pendant 2h40, mais soit on s'habitue après un peu d'effort, soit Dolan lui-même se calme un peu (c'est la première fois que je voyais un de ses films). Malheureusement, et même si y'a quand même de belles choses, ça donne l'impression d'un cinéaste frustré de pas arriver à se trouver un style propre, et qui va compenser en défigurant son film à coups d'effets stylistiques assez indigestes pour la plupart. C'est dommage parce qu'il y'avait de la matière, et des acteurs convaincants en plus.

2/6

Auteur:  Art Core [ 22 Juil 2012, 10:28 ]
Sujet du message:  Re: Laurence anyways (Xavier Dolan - 2012)

J'ai eu très peur au début aussi à cause de l'hystérie générale et d'une poignée de scènes franchement ratées (notamment une scène dans une bagnole où les personnages hurlent par dessus la musique et où on comprend pas la moitié des dialogues) mais peu à peu je dois dire que j'ai retrouvé ce qui m'avait beaucoup plus dans Les Amours Imaginaires, c'est-à-dire ce romantisme exacerbé un peu puéril mais tellement sincère dans son esthétique opératique où se retrouvent aux mêmes niveaux Fever Ray, de la musique classique ou Céline Dion. C'est ça aussi qui me plaît beaucoup chez lui cette démocratisation des sentiments qui parvient à aller au-delà du vernis hipster qui peut énerver de prime abord.

Après j'aime moins l'esthétique de celui-là, je ne comprends pas le 1.33 (c'est pas une histoire de télé ?), les costumes, même si très représentatifs d'une époque, sont à gerber. Et puis je comprends pas la transformation de Poupaud qui est à moitié femme, qui porte une boucle d'oreille, qui met pas de perruque (du moins au départ), qui finit par plus ressembler à grand chose et qui quand il devient vraiment une femme ressemble à Didier Bourdon en train de faire un sketch.

Et puis c'est vraiment, vraiment trop long, d'autant que rien ne justifie cette durée. J'aurais sucré tout ce qui a trait à la mère, même si j'aime beaucoup Nathalie Baye. Il aurait fallu se concentrer exclusivement sur l'histoire d'amour. Le film aurait vraiment été beaucoup plus fort s'il était passé sous la barre des 2 heures.


Mais bon je dois dire que j'ai été souvent ému par la trajectoire de ces deux personnages, surtout de la fille à vrai dire (belle révélation d'actrice) qui tentent de vivre une histoire d'amour malgré la perte des identités sexuelles. Très belle dernière(s) scène(s) :
le flash-back et l'utilisation du titre et aussi cette grandiloquente scène où les deux personnages quittent le bar dans le vent et les feuilles tourbillonnantes


4/6

Auteur:  Tom [ 06 Nov 2012, 01:19 ]
Sujet du message:  Re: Laurence anyways (Xavier Dolan - 2012)

Et ben merde alors, j'ai trouvé ça pas mal du tout.

Moi qui avait assez franchement détesté son premier (et le temps a pas arrangé les choses), je me surprend à trouver là-dedans un metteur en scène certes toujours bardé de tics épuisants (hipster puissance 2000, bombardant d'effets tous azimuts au cas où l'un fonctionne, s'amusant narcissiquement à surcomposer ses plans, dialogues et maximes ridicules), mais aussi diablement ambitieux.

En fait, concrètement, le seul truc qui m'irrite vraiment c'est la peinture de ce couple hystérique, de ses rituels qu'on est censés trouver supers, de son "originalité" qu'on est supposés admirer... Outre le bestiaire Fellinien pesant que Dolan dresse autour de ses personnages, il bourre de tics deux comédiens qui n'en ont pas besoin, comme il le prouvent plus tard dans le film dans des passages bien plus apaisés. Ca va avec le lot de lourdeurs dans le texte...

Mais j'adore l'ampleur du projet, la durée, l'ambition de grande fresque - et je me suis pas emmerdé. Quelque part, c'est en partie foiré, parce que ces dix années sont moins l'affaire d'une grande épopée que de trois moments séparés par deux ellipses géantes. Il est aussi vraiment dommage que Dolan n'est pas forcé une véritable transformation de son personnage : là on a juste l'impression de voir Poupaud avec une perruque. Dans un passage bien tête à claque comme il sait les faire (le suspense gadget complètement inutile de la véritable identité de la blonde), on voit bien le trouble qu'aurait pu donner dans le temps un corps métamorphosé, transformé. Dommage qu'il rate cette aventure-la.

J'apprécie, entre les poses et un montage maladroit, les premières bribes d'un véritable metteur en scène en puissance. Cela tient sans doute aussi en partie au travail de l'image (1.37 + 35mm, évidemment c'était un peu gagné d'avance pour moi, et y a pas à dire ça donne au film une sacrée majesté), mais je suis souvent frappé par des envolées complexes (le lit illuminé au matin, la soirée dansante) ou, et c'est plus surprenant, des échappées beaucoup plus simple (ce qui touche à l'enfant par exemple : le petit passage sublime du linge, cinq ans de complicité maternelle et de souvenirs cachés résumés pudiquement en un plan). C'est aussi une orgie de visages magnifiquement observés, et ça fait du bien.

Je sais pas quoi en penser. C'est bordélique, insupportable, souvent passablement con aussi faut dire, mais aussi rempli de belles choses, presque à son corps défendant, tant ce qui est dit semble dix fois plus tarte que la façon de filmer cette histoire. L'ambition du projet fait en tout cas du bien.

Curieux, à suivre.


Sinon je vais être lourd, mais ça mériterait vraiment un travail de recherche approfondi l'utilisation contemporaine du 1.33/1.37. Il y a tout un truc qui se construit depuis les années 80, c'est passionnant. Si les jeunes universitaires pouvaient rechercher sur ça plutôt que de faire un énième mémoire sur le montage dans A bout de souffle et Cie...

Auteur:  Art Core [ 06 Nov 2012, 09:40 ]
Sujet du message:  Re: Laurence anyways (Xavier Dolan - 2012)

C'est quoi le truc du linge et du gamin ? Rafraichis moi la mémoire stp.

Auteur:  Tom [ 06 Nov 2012, 10:32 ]
Sujet du message:  Re: Laurence anyways (Xavier Dolan - 2012)

Quand on vient de sauter une ellipse de 5 ans, après le passage du supermarché, la première image qu'on voit de la maison de Fred c'est elle qui appelle son gosse ("vite, je suis pressée", un truc du genre), lui qui accourt tout content, qui se couche par terre, et elle qui lui vide tout le linge propre dessus (ce qui était le petit rituel amoureux avec poupaud, dans leur première scène au lit). C'est très court, vu de loin, dans une lumière toute blanche, c'est sublime.

Auteur:  Art Core [ 06 Nov 2012, 16:44 ]
Sujet du message:  Re: Laurence anyways (Xavier Dolan - 2012)

Ah oui effectivement, très subtil et très beau, merci !

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