Des petits déjeuners où les silences sont parfois pesants, des dîners où on parle de tous les sujets sauf de sexe ; le quotidien d’une famille d’aujourd’hui est ébranlé quand le fils cadet, Romain, est pris en flagrant délit lors d’un cours de biologie à l’école en train de se masturber et de se filmer avec son téléphone portable. Il risque l’exclusion ! Romain explique que c’est un défi que les élèves se lancent entre eux, garçons et filles, "pour le fun". Et lui, il s’est bêtement fait prendre.
Le tandem avait bétonné la promo en annonçant des mois à l'avance un film d'auteur pornographique ouvrant de nouvelles perspectives quant à la représentation du sexe, le comité de censure les a renvoyé dans les bastions d'une interdiction au moins de douze ans. Pas de pénétration et même carrément zéro teub (si ce n'est quelques fugaces bouts de gland lors d'une masturbation par webcam), relégués pour les abonnés de Canal et le DVD avec un autre montage ragaillardi de cinq minutes raides et turgescentes, teasing bis.
Là où les films érotico-libertaires de Barr & Arnold étaient souvent nuls, ils réussissaient tout de même à être bandants (ah ce strip tease de Pierre Perrier dans American Translation où il avait la gaule devant sa petite amie), ce que ne parviennent pas à être ces chroniques sexuelles et ses cadrages faux-cul où les nanas semblent sucer dans le vide, avec un montage à la ramasse où certaines scènes de cul arrivent un peu à la va comme je te pousse alors que c'est MÊME PAS du porno. On remarquera aussi que dans leur volonté de représentation du sexe à travers les âges, les scènes du vieux qui se tape une pute sont évacuées en deux minutes alors qu'on se cogne le dépucelage des deux minots en un quart d'heure quasi en plan fixe avec force zoom sur les boulards. Les enjeux sont anémiques tellement la famille est bien dans ses baskets, hédoniste et chaude comme la braise entre les darons qui se font des plans scénar (mais celle qui joue la mère est sans doute celle qui réussit à se distinguer, les gamins étant gaulés (quoiqu'encore plus gaulés en vrai maintenant, c'en était limite décevant) mais d'assez immondes comédiens, palme d'or à celle qui joue la soeur qui est arrivée à l'ap avec des cheveux lissés et une salopette xxs sur un débardeur hyper moulant sur des maxi-roberts façon je sors juste du crazy alors qu'elle joue la gentille nana romantique dans sa robe belle des champs avec ses couettes dans le film, paie ton miscast Dorcel). On attend de voir ce que va en faire Lars Von Trier et quelle version sera choisie pour passer à Cannes et être distribuée en salles.
1/6